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Citations de Marceline Desbordes-Valmore (256)


Marceline Desbordes-Valmore
Enfant d’un nid loin du soleil éclos,
Tombée un jour du faîte des collines,
Ouvrant à Dieu mes ailes orphelines,
Poussée aux vents sur la terre ou les flots,
Mon coeur chantait, mais avec des sanglots.

Pour louer Dieu, dès que je pus chanter,
Que m’importait ma frêle voix de femme ?
Tout le concert se tenait dans mon âme.
Que l’on passât sans daigner m’écouter,
Je louais Dieu ! Qui pouvait m’arrêter ?

Le front vibrant d’étranges et doux sons,
Toute ravie et jeune en solitude,
Trouvant le monde assez beau sans l’étude,
Je souriais, rebelle à ses leçons,
Le coeur gonflé d’inédites chansons.

J’étais l’oiseau dans les branches caché,
S’émerveillant tout seul, sans qu’il se doute
Que le faneur fatigué qui l’écoute,
Dont le sommeil à l’ombre est empêché,
S’en va plus loin tout morose et fâché.

Convive sobre et suspendue aux fleurs,
J’ai pris longtemps mon sort pour une fête ;
Mais l’ouragan a sifflé sur ma tête,
Les grands échos m’ont crié leurs douleurs,
Et je les chante affaiblis de mes pleurs.

La solitude est encor de mon goût,
Je crois toujours à l’auteur de mon être :
Mes beaux enfants me l’ont tant fait connaître !
Je monte à lui, je le cherche partout ;
Mais de chansons, plus une ! Oh ! Plus du tout !
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Marceline Desbordes-Valmore
Vers ton âme attirée
Par le plus doux transport,
Sur ta bouche adorée
Laisse-moi dire encor:
Comme je t'aime en mes beaux jours
Je veux t'aimer toujours.

( " Romances")
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"L'orage de tes jours a passé sur ma vie ;
J'ai plié sous ton sort, j'ai pleuré de tes pleurs ;
Où ton âme a monté mon âme l'a suivie ;
Pour aider tes chagrins, j'en ai fais mes douleurs.

Mais, que peut l'amitié ? l'amour prend toute une âme !
Je n'ai rien obtenu ; rien changé ; rien guéri :
L'onde ne verdit plus ce qu'a séché la flamme,
Et le cœur poignardé reste froid et meurtri.

Moi, je ne suis pas morte : allons ! moi, j'aime encore ;
J'écarte devant toi les ombres du chemin :
Comme un pâle reflet descendu de l'aurore,
Moi, j'éclaire tes yeux ; moi, j'échauffe ta main.

Le malade assoupi ne sent pas de la brise
L'haleine ravivante étancher ses sueurs ;
Mais un songe a fléchi la fièvre qui le brise ;
Dors ! ma vie est le songe où Dieu met ses lueurs.

Comme un ange accablé qui n'étend plus ses ailes,
Enferme ses rayons dans sa blanche beauté,
Cache ton auréole aux vives étincelles :
Moi je suis l'humble lampe émue à ton côté.

(Dors !)
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Marceline Desbordes-Valmore
Sous la lune étoilée...

Ah! la danse! la danse
Qui fait battre le coeur !
C'est la vie en cadence
Enlacée au bonheur !

Sous la lune étoilée
Quand brunissent les bois
Chaque fête étoilée
Jette lumière et voix.
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L'impossible



Qui me rendra ce jour où la vie a des ailes
Et vole, vole ainsi que l’alouette aux cieux,
Lorsque tant de clarté passe devant ses yeux,
Qu’elle tombe éblouie au fond des fleurs, de celles
Qui parfument son nid, son ame, son sommeil,
Et lustrent son plumage ardé par le soleil !


Ciel ! un de ces fils d’or pour ourdir ma journée,
Un débris de ce prisme aux brillantes couleurs !
Au fond de ces beaux jours et de ces belles fleurs,
Un rêve ! où je sois libre, enfant, à peine née,

Quand l’amour de ma mère était mon avenir,
Quand on ne mourait pas encor dans ma famille,
Quand tout vivait pour moi, vaine petite fille !
Quand vivre était le ciel, ou s’en ressouvenir,

Quand j’aimais sans savoir ce que j’aimais, quand l’ame
Me palpitait heureuse, et de quoi ? Je ne sais ;
Quand toute la nature était parfum et flamme,
Quand mes deux bras s’ouvraient devant ces jours… passés.
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JE VOUS ÉCRIS

Je vous écris à l’ombre du mystère
Puisque s’écrire est se parler tout bas;
Mais je l’avoue, en ce lieu solitaire,
Tout est tranquille et mon cœur ne l’est pas.
Je vous écris.

Je vous écris. Quand l’âme est oppressée,
Le temps s’arrête et n’a plus d’avenir.
Ah ! loin de vous je n’ai qu’une pensée
Et le bonheur n’est plus qu’un souvenir.
Je vous écris.

Je vous écris… M’aimeriez-vous encore ?
Si votre cœur n’est plus tel qu’autrefois,
Faites du moins, faites que je l’ignore;
S’il est constant, dites-le, je le crois.
Je vous écris
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Marceline Desbordes-Valmore
Dis qu’il fait froid dans ta pensée,
Comme quand une voix glacée
Souffla sur le feu de mon coeur
Pour éteindre aussi la lumière
D’une espérance, - la première,
Que je prenais pour le bonheur !
Laisse ton hymne désolée,
Comme l’eau dans une vallée,
S’épancher sur tes sombres jours,
Et que l’espoir filtre toujours
Au fond de ta joie écoulée !

Extrait du poème Le Rossignol aveugle
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L’attente

Quand je ne te vois pas, le temps m’accable, et l’heure
À je ne sais quel poids impossible à porter :
Je sens languir mon cœur, qui cherche à me quitter;
Et ma tête se penche, et je souffre et je pleure.

Quand ta voix saisissante atteint mon souvenir,
Je tressaille, j’écoute… et j’espère immobile;
Et l’on dirait que Dieu touche un roseau débile;
Et moi, tout moi répond : Dieu! faites-le venir!

Quand sur tes traits charmants j’arrête ma pensée,
Tous mes traits sont empreints de crainte et de bonheur;
J’ai froid dans mes cheveux; ma vie est oppressée,
Et ton nom, tout à coup, s’échappe de mon cœur.

Quand c’est toi-même, enfin! quand j’ai cessé d’attendre,
Tremblante, je me sauve en te tendant les bras;
Je n’ose te parler, et j’ai peur de t’entendre;
Mais tu cherches mon âme, et toi seul l’obtiendras!

Suis-je une sœur tardive à tes vœux accordée?
Es-tu l’ombre promise à mes timides pas?
Mais je me sens frémir. Moi, ta sœur! quelle idée!
Toi, mon frère! … ô terreur! Dis que tu ne l’es pas!
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Marceline Desbordes-Valmore
 N'écris pas. Je suis triste, et je voudrais m'éteindre.
Les beaux étés sans toi, c'est la nuit sans flambeau.
J'ai refermé mes bras qui ne peuvent t'atteindre,
Et frapper à mon coeur, c'est frapper au tombeau.
N'écris pas !

N'écris pas. N'apprenons qu'à mourir à nous-mêmes.
Ne demande qu'à Dieu... qu'à toi, si je t'aimais !
Au fond de ton absence écouter que tu m'aimes,
C'est entendre le ciel sans y monter jamais.
N'écris pas !

N'écris pas. Je te crains ; j'ai peur de ma mémoire ;
Elle a gardé ta voix qui m'appelle souvent.
Ne montre pas l'eau vive à qui ne peut la boire.
Une chère écriture est un portrait vivant.
N'écris pas !

N'écris pas ces doux mots que je n'ose plus lire :
Il semble que ta voix les répand sur mon coeur ;
Que je les vois brûler à travers ton sourire ;
Il semble qu'un baiser les empreint sur mon coeur.
N'écris pas !

(Les Séparés)
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L'OREILLER D'UNE PETITE FILLE

Cher petit oreiller, doux et chaud sous ma tête,
Plein de plume choisie, et blanc, et fait pour moi :
Quand on a peur du vent, des loups, de la tempête,
Cher petit oreiller, que je dors bien sur toi !

Beaucoup. beaucoup d enfants pauvres et nus, sans mère,
Sans maison, n'ont jamais d oreiller pour dormir;
Ils ont toujours sommeil. O destinée amère !
Maman ! Douce maman ! Cela me fait gémir.

Et quand j'ai prié Dieu pour tous ces petits anges
Qui n'ont point d'oreiller, moi, j'embrasse le mien.
Seule, dans mon doux nid qu'à tes pieds tu m'arranges
Je te bénis, ma mère, et je touche le tien!

Je ne m'éveillerai qu'à la lueur première
De l'aube; au rideau bleu,
c'est si gai de la voir !
Je vais dire tout bas ma plus tendre prière;
Donne encore un baiser, douce maman ! Bonsoir !
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Marceline Desbordes-Valmore
Bien venu, mon enfant, mon jeune, mon doux hôte !
Depuis une heure au monde : oh ! que je t'attendais !
Que j'achetais ta vie ! hélas ! est-ce ta faute ?
Oh ! non, ce n'est pas toi qu'en pleurant je grondais.
Toi, ne souffrais-tu pas, même avant de naître ?
Ne m'as-tu pas aidée enfin à nous connaître ?
Oui, tu souffrais aussi, petite ombre de moi,
Enfant né de ma vie où je reste pour toi !
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Marceline Desbordes-Valmore
Va, mon âme, au-dessus de la foule qui passe,
Ainsi qu'un libre oiseau te baigner dans l'espace,
Va voir! et ne reviens qu'après avoir touché
Le rêve...mon beau rêve à la terre caché.

( extrait de " Le Nid solitaire" in " L'aurore en fuite")
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Marceline Desbordes-Valmore
LA FILEUSE ET L'ENFANT

J'appris à chanter en allant à l'école :
Les enfants joyeux aiment tant les chansons !
Ils vont les crier au passereau qui vole;
Au nuage, au vent, ils portent la parole,
Tout légers, tout fiers de savoir des leçons.
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Marceline Desbordes-Valmore
Les roses de Saâdi

J'ai voulu ce matin te rapporter des roses ;
Mais j'en avais tant pris dans mes ceintures closes
Que les nœuds trop serrés n'ont pu les contenir.

Les nœuds ont éclaté. Les roses envolées
Dans le vent, à la mer s'en sont toutes allées.
Elles ont suivi l'eau pour ne plus revenir ;

La vague en a paru rouge et comme enflammée.
Ce soir, ma robe encore en est tout embaumée...
Respires-en sur moi l'odorant souvenir.


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SOUVENIR

Quand il pâlit un soir, et que sa voix tremblante
S’éteignit tout à coup dans un mot commencé;
Quand ses yeux, soulevant leur paupière brûlante,
Me blessèrent d’un mal dont je le crus blessé;
Quand ses traits plus touchants, éclairé d’une flamme
Qui ne s’éteint jamais,
S’imprimèrent vivants dans le fond de mon âme,
Il n’aimait pas. – J’aimais !
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Tristesse (extrait)

Oui! c'était une fête, une heure parfumée ;
On moissonnait nos fleurs, on les jetait dans l'air;
Albertine riait sous la pluie embaumée;
Elle vivait encor; j'étais encore aimée !
C'est un parfum de rose ...il n'atteint pas l'hiver.
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AVEU D'UNE FEMME
Savez-vous pourquoi, madame,
Je refusais de vous voir ?
J’aime ! et je sens qu’une femme
Des femmes craint le pouvoir.
Le vôtre est tout dans vos charmes,
Qu’il faut, par force, adorer.
L’inquiétude a des larmes :
Je ne voulais pas pleurer.

Quelque part que je me trouve,
Mon seul ami va venir ;
Je vis de ce qu’il éprouve,
J’en fais tout mon avenir !
Se souvient-on d’humbles flammes,
Quand on voit vos yeux brûler ?
Ils font trembler bien des âmes :
Je ne voulais pas trembler.

Dans cette foule asservie
Dont vous respirez l’encens,
Où j’aurais senti ma vie
S’en aller à vos accents,
Celui qui me rend peureuse,
Moins tendre, sans repentir,
M’eût dit : « N’es-tu plus heureuse ? »
Je ne voulais pas mentir.

Sous l’éclat de vos conquêtes,
Si votre cœur s’est donné,
Triste et fier au sein des fêtes,
N’a-t-il jamais frissonné ?
La plus tendre, ou la plus belle,
Aiment-elles sans souffrir ?
On meurt pour un infidèle :
Je ne voulais pas mourir.
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L’Insomnie


Je ne veux pas dormir. Ô ma chère insomnie !
Quel sommeil aurait ta douceur ?
L’ivresse qu’il accorde est souvent une erreur,
Et la tienne est réelle, ineffable, infinie.
Quel calme ajouterait au calme que je sens ?
Quel repos plus profond guérirait ma blessure ?
Je n’ose pas dormir ; non, ma joie est trop pure ;
Un rêve en distrairait mes sens.

Il me rappellerait peut-être cet orage
Dont tu sais enchanter jusques au souvenir ;
Il me rendrait l’effroi d’un douteux avenir,
Et je dois à ma veille une si douce image !
Un bienfait de l’Amour a changé mon destin :
Oh ! qu’il m’a révélé de touchantes nouvelles !
Son message est rempli ; je n’entends plus ses ailes :
J’entends encor : demain, demain !

Berce mon âme en son absence,
Douce insomnie, et que l’Amour
Demain me trouve, à son retour,
Riante comme l’espérance.
Pour éclairer l’écrit qu’il laissa sur mon cœur,
Sur ce cœur qui tressaille encore,
Ma lampe a ranimé sa propice lueur,
Et ne s’éteindra qu’à l’aurore.

Laisse à mes yeux ravis briller la vérité ;
Écarte le sommeil, défends-moi de tout songe :
Il m’aime, il m’aime encore ! Ô Dieu ! pour quel mensonge
Voudrais-je me soustraire à la réalité ?
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Le Beau Jour

J’eus en ma vie un si beau jour,
Qu’il éclaire encore mon âme.
Sur mes nuits il répand sa flamme ;
Il était tout brillant d’amour,
Ce jour plus beau qu’un autre jour ;
Partout, je lui donne un sourire,
Mêlé de joie et de langueur ;
C’est encor lui que je respire,
C’est l’air pur qui nourrit mon cœur.

Ah ! que je vis dans ses rayons,
Une image riante et claire ?
Qu’elle était faite pour me plaire !
Qu’elle apporta d’illusions,
Au milieu de ses doux rayons !
L’instinct, plus prompt que la pensée,
Me dit : " Le voilà ton vainqueur. "
Et la vive image empressée,
Passa de mes yeux à mon cœur.

Quand je l’emporte au fond des bois,
Hélas ! qu’elle m’y trouble encore :
Que je l’aime ! que je l’adore !
Comme elle fait trembler ma voix
Quand je l’emporte au fond des bois !
J’entends son nom, je vois ses charmes,
Dans l’eau qui roule avec lenteur ;
Et j’y laisse tomber les larmes,
Dont l’amour a baigné mon cœur.
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Les éclairs

Orages de l’amour, nobles et hauts orages,
Pleins de nids gémissants blessés sous les ombrages,
Pleins de fleurs, pleins d’oiseaux perdus, mais dans les cieux,
Qui vous perd ne voit plus, éclairs délicieux!
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