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Citations de Marceline Desbordes-Valmore (256)


Il est des maux sans nom, dont la morne amertume
Change en affreuses nuits les jours qu'elle consume.
Se plaindre est impossible ; on ne sait plus parler ;
Les pleurs même du cœur refusent de couler.
On ne se souvient pas, perdu dans le naufrage,
De quel astre inclément s'est échappé l'orage.
Qu'importe ? Le malheur s'est étendu partout ;
Le passé n'est qu'une ombre, et l'attente un dégoût.

C'est quand on a perdu tout appui de soi-même ;
C'est quand on n'aime plus, que plus rien ne nous aime ;
C'est quand on sent mourir son regard attaché
Sur un bonheur lointain qu'on a longtemps cherché,
Créé pour nous peut-être ! et qu'indigne d'atteindre,
On voit comme un rayon trembler, fuir ... et s'éteindre.
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Ne t'en va pas, reste au rivage ;
L'amour le veut, crois-en l'amour.
La mort sépare tout un jour :
Tu fais comme elle ; ah ! quel courage !

Vivre et mourir au même lieu,
Dire : « Au revoir ! », jamais : « Adieu ! »

Quitter l'amour pour l'opulence !
Que faire seul avec de l'or ?
Si tu reviens, vivrai-je encor ?
Entendras-tu dans mon silence ?

Vivre et mourir au même lieu,
Dire : « Au revoir ! », jamais : « Adieu ! »

Leur diras-tu : « Je suis fidèle ! »
Ils répondront : « Cris superflus,
Elle repose, et n'entend plus.
Le ciel du moins eut pitié d'elle ! »

Vivre et mourir au même lieu,
Dire : « Au revoir ! », jamais : « Adieu ! »
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Il est fait pour les pleurs et voilé par l'ennui.
Ce triste balancier, dans son bruit monotone,
Marque d'un temps perdu l'inutile lenteur;
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Marceline Desbordes-Valmore
N'écris pas. Je suis triste, et je voudrais m'éteindre.
Les beaux étés sans toi, c'est la nuit sans flambeau.
J'ai refermé mes bras qui ne peuvent t'atteindre,
Et frapper à mon coeur, c'est frapper au tombeau.
N'écris pas !
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L'absence,
Quand je me sens mourir du poids de ma pensée,
Quand sur moi tout mon sort assemble sa rigueur,
D'un courage inutile affranchie et lassée,
Je me sauve avec toi dans le fond de mon coeur!
Je ne sais;mais je crois qu'à tes regrets rendue,
Dans ces seuls entretiens tu m'as bien entendue.
Tu ne dis pas:"ce soir!"Tu ne dis pas:"demain!"
Non!mais tu dis:"toujours!" en pleurant sur ma main...
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LA SINCÈRE

Veux-tu l'acheter ?
Mon coeur est à vendre.
Veux-tu l'acheter,
Sans nous disputer ?

Dieu l'a fait d'aimant ;
Tu le feras tendre ;
Dieu l'a fait d'aimant
Pour un seul amant !

Moi, j'en fais le prix ;
Veux-tu le connaître ?
Moi, j'en fais le prix ;
N'en sois pas surpris.

As-tu tout le tien ?
Donne ! et sois mon maître.
As-tu tout le tien,
Pour payer le mien ?

S'il n'est plus à toi,
Je n'ai qu'une envie ;
S'il n'est plus à toi,
Tout est dit pour moi.

Le mien glissera,
Fermé dans la vie ;
Le mien glissera,
Et Dieu seul l'aura !

Car, pour nos amours,
La vie est rapide ;
Car, pour nos amours,
Elle a peu de jours.

L'âme doit courir
Comme une eau limpide ;
L'âme doit courir,
Aimer ! et mourir.
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L'avenir sone; arrête! Oh! que nous marchons vite!
Qu'une heure a peu de poids sur un cœur qui palpite!
Ne peut-on lentement respirer le bonheur?
Vivre sans éveiller le temps et le malheur?
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Marceline Desbordes-Valmore
******

Le premier amour

Vous souvient-il de cette jeune amie,
Au regard tendre, au maintien sage et doux ?
À peine, hélas ! au printemps de sa vie,
Son cœur sentit qu'il était fait pour vous.

Point de serment, point de vaine promesse :
Si jeune encore, on ne les connaît pas ;
Son âme pure aimait avec ivresse,
Et se livrait sans honte et sans combats.

Elle a perdu son idole chérie ;
Bonheur si doux a duré moins qu'un jour !
Elle n'est plus au printemps de sa vie :
Elle est encore à son premier amour.

Romances (1830)

***
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LE SECRET


«  Dans la foule, Olivier, ne viens plus me surprendre;
Sois là, mais sans parler, tâche de me l’apprendre :
Ta voix a des accents qui me font tressaillir !
Ne montre pas l’amour que je ne puis te rendre ,
D’autres yeux que les tiens me regardent rougir .


Se chercher, s’entrevoir, n’est ce pas tout se dire?
Ne me demande plus, par un triste sourire,
Le bouquet qu’en dansant je garde malgré moi :
Il pèse sur mon cœur quand mon cœur le désire ,
Et l’on voit dans mes yeux qu’il fut cueilli pour toi .


Lorsque je m’ enfuirai , tiens - toi sur mon passage ;
Notre heure pour demain, les fleurs de mon corsage ,
Je te donnerai tout avant la fin du jour :
Mais puisqu’on n’aime pas lorsque l’on est bien sage ,
Prends garde à mon secret , car j’ai beaucoup d’amour » ….
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Souvenir
«  Son image, comme un songe,
Partout s’attache à mon sort;
Dans l’eau pure où je me plonge
Elle me poursuit encore:
Je me livre en vain , tremblante,
À sa mobile fraîcheur ,
L’image toujours brûlante
Se sauve au fond de mon cœur.



Pour respirer de ses charmes
Si je regarde les cieux,
Entre le ciel et mes larmes,
Elle voltige à mes yeux ,
Plus tendre que le perfide,
Dont le volage désir
Fuit comme le flot limpide
Que ma main n’a pu saisir » ....
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******

Les roses de Saadi


J'ai voulu ce matin te rapporter des roses ;
Mais j'en avais tant pris dans mes ceintures closes
Que les nœuds trop serrés n'ont pu les contenir.

Les nœuds ont éclaté. Les roses envolées
Dans le vent, à la mer s'en sont toutes allées.
Elles ont suivi l'eau pour ne plus revenir ;

La vague en a paru rouge et comme enflammée.
Ce soir, ma robe encore en est tout embaumée...
Respires-en sur moi l'odorant souvenir.

***
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Marceline Desbordes-Valmore
L'oreiller d'un enfant

Cher petit oreiller, doux et chaud sous ma tête,
Plein de plume choisie, et blanc, et fait pour moi !
Quand on a peur du vent, des loups, de la tempête,
Cher petit oreiller, que je dors bien sur toi !
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Sans l’oublier, on peut fuir ce qu’on aime.
On peut bannir son nom de ses discours,
Et, de l’absence implorant le secours,
Se dérober à ce maître suprême,
Sans l’oublier !

Sans l’oublier, j’ai vu l’eau, dans sa course,
Porter au loin la vie à d’autres fleurs ;
Fuyant alors le gazon sans couleurs,
J’imitai l’eau fuyant loin de la source,
Sans l’oublier !

Sans oublier une voix triste et tendre,
Oh ! que de jours j’ai vus naître et finir !
Je la redoute encor dans l’avenir :
C’est une voix que l’on cesse d’entendre,
Sans l’oublier !
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Je suis la prière qui passe
Sur la terre où rien n'est à moi ;
Je suis le ramier dans l'espace,
Amour, où je cherche après toi.
Effleurant la route féconde,
Glanant la vie à chaque lieu,
J'ai touché les deux flancs du monde,
Suspendue au souffle de Dieu.
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Marceline Desbordes-Valmore
TU N'AURAS PAS SEMÉ...

Tu n'auras pas semé ta couronne étoilée
Sur le miroir tari du ruisseau de tes jours.
Toute pleine de jours, toi, tu t'en es allée
Et ton frais souvenir en scintille toujours.
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Dors-tu?

Et toi! dors-tu quand la nuit est si belle,
Quand l’eau me cherche et me fuit comme toi;
Quand je te donne un cœur longtemps rebelle?
Dors-tu, ma vie! ou rêves-tu de moi?

Démêles-tu, dans ton âme confuse,
Les doux secrets qui brûlent entre nous?
Ces longs secrets dont l’amour nous accuse,
Viens-tu les rompre en songe à mes genoux?

As-tu livré ta voix tendre et hardie
Aux fraîches voix qui font trembler les fleurs?
Non! c’est du soir la vague mélodie;
Ton souffle encor n’a pas séché mes pleurs!

Garde toujours ce douloureux empire
Sur notre amour qui cherche à nous trahir :
Mais garde aussi son mal dont je soupire;
Son mal est doux, bien qu’il fasse mourir!
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L’amour

Vous demandez si l’amour rend heureuse;
Il le promet, croyez-le, fût-ce un jour.
Ah! pour un jour d’existence amoureuse,
Qui ne mourrait? la vie est dans l’amour.

Quand je vivais tendre et craintive amante,
Avec ses feux je peignais ses douleurs :
Sur son portrait j’ai versé tant de pleurs,
Que cette image en paraît moins charmante.

Si le sourire, éclair inattendu,
Brille parfois au milieu de mes larmes,
C’était l’amour; c’était lui, mais sans armes;
C’était le ciel… qu’avec lui j’ai perdu.

Sans lui, le cœur est un foyer sans flamme;
Il brûle tout, ce doux empoisonneur.
J’ai dit bien vrai comme il déchire une âme :
Demandez-donc s’il donne le bonheur!

Vous le saurez : oui, quoi qu’il en puisse être,
De gré, de force, amour sera le maître;
Et, dans sa fièvre alors lente à guérir,
vous souffrirez, ou vous ferez souffrir.

Dès qu’on l’a vu, son absence est affreuse;
Dès qu’il revient, on tremble nuit et jour;
Souvent enfin la mort est dans l’amour;
Et cependant… oui, l’amour rend heureuse!
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Les séparés (pour ceux qui aiment Julien Clerc, vous reconnaitrez la chanson "N'écris pas")

N'écris pas. Je suis triste, et je voudrais m'éteindre.
Les beaux étés sans toi, c'est la nuit sans flambeau.
J'ai refermé mes bras qui ne peuvent t'atteindre,
Et frapper à mon coeur, c'est frapper au tombeau.
N'écris pas !

N'écris pas. N'apprenons qu'à mourir à nous-mêmes.
Ne demande qu'à Dieu... qu'à toi, si je t'aimais !
Au fond de ton absence écouter que tu m'aimes,
C'est entendre le ciel sans y monter jamais.
N'écris pas !

N'écris pas. Je te crains ; j'ai peur de ma mémoire ;
Elle a gardé ta voix qui m'appelle souvent.
Ne montre pas l'eau vive à qui ne peut la boire.
Une chère écriture est un portrait vivant.
N'écris pas !

N'écris pas ces doux mots que je n'ose plus lire :
Il semble que ta voix les répand sur mon coeur ;
Que je les vois brûler à travers ton sourire ;
Il semble qu'un baiser les empreint sur mon coeur.
N'écris pas !
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Marceline Desbordes-Valmore
Quand on n'a pas souffert, on ne sait rien encore.
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S’IL L’AVAIT SU





S’il avait su quelle âme il a blessée ,
Larmes de cœur, s’il avait pu vous voir,
Ah! Si ce coeur ,trop plein de sa pensée ,
De l’exprimer eût gardé le pouvoir ,
Changer ainsi n’eût pas été possible;
Fier de nourrir l’espoir qu’il a déçu :
À tant d’amour il eût été sensible,
S’il avait su .

S’il avait su tout ce qu’on peut attendre
D’ une âme simple , ardente et sans détour ,
Il eût voulu la mienne pour l’entendre ,
Comme il l’inspire , il eût connu l’amour .


Mes yeux baissés recelaient cette flamme;
Dans leur pudeur n’a t- il rien aperçu ?
Un tel secret valait toute son âme,
S’il l’avait su .

Si j’avais su moi- même, à quel empire
On s’abandonne , en regardant ses yeux ,
Sans le chercher comme l’air qu’on respire ,
J’aurais porté mes jours sous d’autres cieux .
Il est trop tard pour renouer ma vie ,
Ma vie était un doux espoir déçu
Diras - tu pas , toi qui me l’as ravie ,
Si j’avais su ! ..
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