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Citations de Marceline Desbordes-Valmore (256)


Qu’il était beau l’ombrage où j’entendais les Muses
Me révéler tout bas leurs promesses confuses !
Où j’osais leur répondre, et de ma faible voix,
Bégayer le serment de suivre un jour leurs lois !

(Le berceau d’Hélène – Poésies, 1830)
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Souvenir

Quand il pâlit un soir, et que sa voix tremblante
S’éteignit tout à coup dans un mot commencé ;
Quand ses yeux, soulevant leur paupière brûlante,
Me blessèrent d’un mal dont je le crus blessé ;
Quand ses traits plus touchants, éclairés d’une flamme
Qui ne s’éteint jamais,
S’imprimèrent vivants dans le fond de mon âme ;
Il n’aimait pas, j’aimais !

(Poésies, 1830)
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L’AMOUR
«  Vous demandez si l’amour rend heureuse;
Il le promet , croyez- le , fût- ce un jour.
Ah! Pour un jour d’existence amoureuse,
Qui ne mourrait ? La vie est dans l’amour .

Quand je vivais tendre et craintive amante ,
Avec ses feux je peignais ses douleurs :
Sur son portrait j’ai versé tant de pleurs ,
Que cette image en paraît moins charmante.

Si le sourire , éclair inattendu ,
Brille parfois au milieu de mes larmes;
C’était l’amour ; c’était lui, mais sans armes ;
C’était le ciel......qu’avec lui j’ai perdu .

Sans lui, le cœur est un foyer sans flamme;
Il brûle tout, ce doux empoisonneur .
J’ai dit bien vrai comme il déchire une âme :
Demandez- donc s’il donne le bonheur !

Vous le saurez: oui, quoiqu’il en puisse être ,
De gré , de force, amour sera le maître ;
Et, dans sa fièvre alors lente à guérir ,
Vous souffrirez , ou vous ferez souffrir .


Dès qu’on l’a vu , son absence est affreuse ;
Dès qu’il revient , on tremble nuit et jour;
Souvent enfin la mort est dans l’amour
Et cependant ...oui, l’amour rend heureuse ! » .....
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"Vous aviez mon cœur,
Moi, j'avais le vôtre:
Un cœur pour un cœur :
Bonheur pour bonheur!

Le vôtre est rendu,
Je n'en ai plus d'autre;
Le vôtre est rendu,
Le mien est perdu!. "
1839 .
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Les Séparés

N'écris pas. Je suis triste, et je voudrais m'éteindre.
Les beaux étés sans toi, c'est la nuit sans flambeau.
J'ai refermé mes bras qui ne peuvent t'atteindre,
Et frapper à mon cœur, c'est frapper au tombeau.
N'écris pas !

N'écris pas. N'apprenons qu'à mourir à nous-mêmes.
Ne demande qu'à Dieu...qu'à toi, si je t'aimais !
Au fond de ton absence écouter que tu m'aimes,
c'est entendre le ciel sans y monter jamais.
N'écris pas !

N'écris pas. Je te crains; j'ai peur de ma mémoire;
Elle a gardé ta voix qui m'appelle souvent.
Ne montre pas l'eau vive à qui ne peut la boire.
Une chère écriture est un portrait vivant.
N'écris pas !

N'écris pas ces doux mots que je n'ose plus lire :
il semble que ta voix les répand sur mon cœur;
Que je les vois brûler à travers ton sourire;
Il semble qu'un baiser les empreint sur mon cœur.
N'écris pas ! (. 24)
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Je le revois dans la fleur éphémère ;
Elle apparait pour sourire et périr :
Comme elle, mon enfant, sur le sein de sa mère,
Après avoir souri, se pencha pour mourir.
[…]
(Souvenir – Poésies 1830)
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Marceline Desbordes-Valmore
******

Les séparés (N'écris pas...)

N'écris pas. Je suis triste, et je voudrais m'éteindre.
Les beaux étés sans toi, c'est la nuit sans flambeau.
J'ai refermé mes bras qui ne peuvent t'atteindre,
Et frapper à mon coeur, c'est frapper au tombeau.
N'écris pas !

N'écris pas. N'apprenons qu'à mourir à nous-mêmes.
Ne demande qu'à Dieu... qu'à toi, si je t'aimais !
Au fond de ton absence écouter que tu m'aimes,
C'est entendre le ciel sans y monter jamais.
N'écris pas !

N'écris pas. Je te crains ; j'ai peur de ma mémoire ;
Elle a gardé ta voix qui m'appelle souvent.
Ne montre pas l'eau vive à qui ne peut la boire.
Une chère écriture est un portrait vivant.
N'écris pas !

N'écris pas ces doux mots que je n'ose plus lire :
Il semble que ta voix les répand sur mon coeur ;
Que je les vois brûler à travers ton sourire ;
Il semble qu'un baiser les empreint sur mon coeur.
N'écris pas !

***
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LE BEAU JOUR


«  J’eus en ma vie un si beau jour,
Qu’il éclaire encore mon âme .
Sur mes nuits , il répand sa flamme ;
Il était tout brillant d’amour ,
Ce jour plus beau qu’un autre jour;
Partout , je lui donne un sourire,
Mêlé de joie et de langueur ;
C’est encor lui que je respire ,
C’est l’air pur qui nourrit mon cœur .



Ah, que je vis dans ses rayons ,
Une image riante et claire !
Quelle était faite pour me plaire !
Qu’elle apporta d’illusions ,
Au milieu de ses doux rayons !
L’instinct , plus prompt que la pensée ,
Me dit : «  Le voilà ton vainqueur . »
Et la vive image empressée ,
Passa de mes yeux à mon cœur .


Quand je l’emporte au fond des bois ,
Hélas ! Qu’elle m’y trouble encore :
Que je l’aime. ! Que je l’adore !
Comme elle fait trembler ma voix
Quand je l’emporte au fond des bois !
J’entends son nom , je vois ses charmes,
Dans l’eau qui roule avec lenteur ;
Et j’y laisse tomber les larmes ,
Dont l’amour a baigné mon cœur » ….
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Marceline Desbordes-Valmore
QUAND JE PENSE À MA MÈRE

Ma mère est dans les cieux, les pauvres l'ont bénie :
Ma mère était partout la grâce et l'harmonie.

Jusque sur ses pieds blancs, sa chevelure d'or
Ruisselait comme l'eau, Dieu ! J'en tressaille encor !

Et quand on disait d'elle : "Allons voir la Madone",
Un orgueil m'enlevait, que le ciel me pardonne !

Ce tendre orgueil d'enfant, ciel ! pardonnez-le nous :
L'enfant était si bien dans ses chastes genoux !

C'est là que j'ai puisé la foi passionnée
Dont sa famille errante est toute sillonnée.

Mais jamais ma jeune âme en regardant ses yeux,
Ses doux yeux même en pleurs, n'a pu croire qu'aux cieux.

Et quand je rêve d'elle avec sa voix sonore,
C'est au-dessus de nous que je l'entends encore.

Oui, vainement ma mère avait peur de l'enfer,
Ses doux yeux, ses yeux bleus n'étaient qu'un ciel ouvert.

Oui, Rubens eût choisi sa beauté savoureuse
Pour montrer aux mortels la Vierge bienheureuse.

Sa belle ombre qui passe à travers tous mes jours,
Lorsque je vais tomber me relève toujours.

Toujours entre le monde et ma tristesse amère,
Pour m'aider à monter je vois monter ma mère !

Ah ! l'on ne revient pas de quelque horrible lieu,
Et si tendre, et si mère, et si semblable à Dieu !

On ne vient que d'en haut si prompte et si charmante
Apaiser son enfant dont l'âme se lamente.

Et je voudrais lui rendre aussi l'enfant vermeil
La suivant au jardin sous l'ombre et le soleil ;

Ou, couchée à ses pieds, sage petite fille,
La regardant filer pour l'heureuse famille.

Je voudrais, tout un jour oubliant nos malheurs,
La contempler vivante au milieu de ses fleurs !

Je voudrais, dans sa main qui travaille et qui donne,
Pour ce pauvre qui passe aller puiser l'aumône.

Non, Seigneur! Sa beauté, si touchante ici-bas,
De votre paradis vous ne l'exilez pas.

Ce soutien des petits, cette grâce fervente
rour guider ses enfants si forte, si savante,

Vous l'avez rappelée où vos meilleurs enfants
Respirent à jamais de nos jours étouffants.

Mais moi, je la voulais pour une longue vie
Avec nous et par nous honorée et suivie,

Comme un astre éternel qui luit sans s'égarer,
Que des astres naissants suivent pour s'éclairer,

Je voulais jour par jour, adorante et naïve,
Vous contempler, Seigneur ! dans cette clarté vive...

Elle a passé ! Depuis, mon sort tremble toujours
Et je n'ai plus de mère où s'attachent mes jours.
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L'amour

Vous demandez si l’amour rend heureuse ;
Il le promet, croyez-le, fût-ce un jour.
Ah ! pour un jour d’existence amoureuse,
Qui ne mourrait ? la vie est dans l’amour.

Quand je vivais tendre et craintive amante,
Avec ses feux je peignais ses douleurs :
Sur son portrait j’ai versé tant de pleurs,
Que cette image en paraît moins charmante.

Si le sourire, éclair inattendu,
Brille parfois au milieu de mes larmes,
C’était l’amour ; c’était lui, mais sans armes ;
C’était le ciel… qu’avec lui j’ai perdu.

Sans lui, le coeur est un foyer sans flamme ;
Il brûle tout, ce doux empoisonneur.
J’ai dit bien vrai comme il déchire une âme :
Demandez-donc s’il donne le bonheur !

Vous le saurez : oui, quoi qu’il en puisse être,
De gré, de force, amour sera le maître ;
Et, dans sa fièvre alors lente à guérir,
vous souffrirez, ou vous ferez souffrir.

Dès qu’on l’a vu, son absence est affreuse ;
Dès qu’il revient, on tremble nuit et jour ;
Souvent enfin la mort est dans l’amour ;
Et cependant… oui, l’amour rend heureuse !
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Le secret perdu

Qui me consolera ? - "Moi seule, a dit l'étude ;
"J'ai des secrets nombreux pour ranimer tes jours." -
Les livres ont dès lors peuplé ma solitude,
Et j'appris que tout pleure, et je pleurai toujours.

Qui me consolera ? - "Moi, m'a dit la parure ;
"Voici des noeuds, du fard, des perles et de l'or." -
Et j'essayai sur moi l'innocente imposture,
Mais je parais mon deuil, et je pleurais encor.

Qui me consolera ? - "Nous, m'ont dit les voyages ;
"Laisse-nous t'emporter vers de lointaines fleurs." -
Mais, toute éprise encor de mes premiers ombrages,
Les ombrages nouveaux n'ont caché que mes pleurs.

Qui me consolera ? - Rien, plus rien ; plus personne.
Ni leurs voix, ni ta voix ; mais descends dans ton coeur ;
Le secret qui guérit n'est qu'en toi. Dieu le donne :
Si Dieu te l'a repris, va ! renonce au bonheur !

831 - [Points P2344, p. 174]
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«  Élégie »
«  J’étais à toi peut- être avant de t’avoir vu.
Ma vie, en se formant , fut promise à la tienne ;
Ton nom m’en avertit par un trouble imprévu ,
Ton âme s’y cachait pour éveiller la mienne .
Je l’entendis un jour et je perdis la voix;
Je l’écoutai longtemps , j’oubliais de répondre .
Mon être avec le tien venait de se confondre :
Je crus qu’on m’appelait pour la première fois.
Savais - tu ce prodige ? Et bien , sans te connaître ,
J’ai deviné par lui mon amant et mon maître ,
Et je le reconnus dans tes premiers accents ,
Quand tu viens éclairer mes beaux jours languissants .
Ta voix me fit pâlir , et mes yeux se baissèrent ;
Dans un regard muet nos âmes s’embrassèrent . »
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qui me rendra ces jours où la vie a des ailes
et vole,vole ainsi que l'alouette aux cieux,
lorsque tant de clarté passe devant ses yeux,
qu'elle tombe éblouie au fond des fleurs,de celles
qui parfument son nid,son âme,son sommeil,
et lustrent son plumage ardé par le soleil...

"L'impossible"
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Veux-tu l'acheter ?
Mon cœur est à vendre.
Veux-tu l'acheter,
Sans nous disputer ?

Dieu l'a fait aimant,
Tu le feras tendre.
Dieu l'a fait aimant,
Pour un seul amant !

Moi, j'en fais le prix !
Veux-tu le connaître ?
Moi, j'en fais le prix !
N'en sois pas surpris.

As-tu tout le tien ?
Donne ! et sois mon maître.
As-tu tout le tien,
Pour payer le mien ?

S'il n'est plus à toi,
Je n'ai qu'une envie.
S'il n'est plus à toi,
Tout est dit pour moi.

Le mien glissera,
Fermé dans la vie.
Le mien glissera,
Et Dieu seul l'aura !

Car, pour nos amours,
La vie est rapide.
Car, pour nos amours,
Elle a peu de jours.

L'âme doit courir,
Comme une eau limpide.
L'âme doit courir,
Aimer ! et mourir.
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Et puis, comme une lampe aux rayons blancs et doux
La lune, d'un feu pur inondant sa carrière
semble ouvrir sur le monde une immense paupière
pour chercher son Dieu jeune, égaré parmi nous.
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UN ARC DE TRIOMPHE.

Tout ce qu’ont dit les hirondelles
Sur ce colossal monument,
C’est que c’était à cause d’elles
Qu’on élevait un bâtiment.

Leur nid s’y pose si tranquille,
Si près des grands chemins du jour,
Qu’elles ont pris ce champ d’asile
Pour causer d’affaire, ou d’amour.

En hâte, à la géante porte,
Parmi tous ces morts triomphans,
Sans façon l’hirondelle apporte
Un grain de chanvre à ses enfans.

Dans le casque de la Victoire.
L’une, heureuse, a couvé ses œufs,
Qui, tout ignorans de l’histoire,
Éclosent, fiers comme chez eux.

Voulez-vous lire au fond des gloires,
Dont le marbre est tout recouvert :
Mille doux cris à têtes noires
Sortent du grand livre entr’ouvert.

La plus mince qui rentre en France
Dit aux oiseaux de l’étranger :
« Venez voir notre nid immense ;
Nous avons de quoi vous loger. »

Car dans leurs plaines de nuages
Les canons ne s’entendent pas
Plus que si les hommes bien sages,
Riaient et s’entr’aimaient en bas.

La guerre est un cri de cigale
Pour l’oiseau qui monte chez Dieu ;
Et le héros que rien n’égale
N’est vu qu’à peine en si haut lieu.

Voilà pourquoi les hirondelles,
À l’aise dans ce bâtiment,
Disent que c’est à cause d’elles,
Que Dieu fit faire un monument.
(Bouquets et prières - 1848)
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Marceline Desbordes-Valmore
J'étais à toi peut-être avant de t'avoir vu.

Ma vie, en se formant, fut promise à la tienne ;

Ton nom m'en avertit pas un trouble imprévu,

Ton âme s'y cachait pour éveiller la mienne.

Je l'entendis un jour, et je perdis la voix ;

Je l'écoutai longtemps, j'oubliai de répondre.

Mon être avec le tien venait de se confondre,

Je crus qu'on m'appelait pour la première fois.
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Le Secret perdu

Qui me consolera ? - "Moi seule, a dit l'étude ;
J'ai des secrets nombreux pour ranimer tes jours."
Les livres ont dès lors peuplé ma solitude,
Et j'appris que tout pleure, et je pleurai toujours.

Qui me consolera ? - "Moi, m'a dit la parure ;
Voici des nœuds, du fard, des perles et de l'or."
Et j'essayai sur moi l'innocente imposture,
Mais je parais mon deuil, et je pleurai encor.

Qui me consolera ? - "Nous, m'ont dit les voyages ;
Laisse-nous t'emporter vers de lointaines fleurs."
Mais, toute éprise encor de mes premiers ombrages,
Les ombrages nouveaux n'ont caché que mes pleurs.

Qui me consolera ? - Rien, plus rien ; plus personne.
Ni leurs voix, ni ta voix ; mais descends dans ton cœur ;
Le secret qui guérit n'est qu'en toi. Dieu le donne :
Si Dieu te l'a repris, va ! renonce au bonheur !
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Écoute cette femme qui te parcourt d’un silencieux concert
Cette femme de murmures divins dans une chambre d’hôtel
Qui s’en revient d’avoir erré dans une ville de marbre et de mascarades
Où le soleil est du vin renversé l’ombre sent l’ambre du figuier
Lasse à mourir de la beauté des pierres
Les yeux pleins d’églises dit-elle
On dirait un grillon perdu dans une maison sans cheminées
Partagée entre cet homme en elle ce ravage d’elle-même
Ce chant qui ne veut pas mourir
Et les soucis mesquins l’argent qui manque et les vêtements usés

ARAGON, Le voyage d'Italie
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Marceline Desbordes-Valmore
Si vous n'avez le temps d'écrire aussi vos larmes,
Laissez-les de vos yeux descendre sur ces vers.
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