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Citations de Marceline Desbordes-Valmore (256)


Mon sort fut une longue enfance,
Et ma pensée un amour.
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—Du talent, mademoiselle ! du talent ! répétait- il en taillant ses crayons et en regardant sa nièce avec une amitié colérique : oui , oui , du talent ! ou je vous ordonne d’aller vivre heureuse, grasse et rose , au fond l’atelier d’un peintre. d’un village. Apprenez qu’un grand talent dédommage seul des amertumes qu’il coûte; c’est un beau fruit quand il éclot tout entier, mais où tous les insectes se précipitent : j’ai lu cela je ne sais où; j’en ai pesé la justesse; et vous serez donc cruellement piquée, je vous en avertis. Mais n’importe : faites-moi un bon tableau, puisque vous ne voulez pas aller garder les moutons.
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Si tu n'as pas perdu cette voix grave et tendre
Qui promenait mon âme au chemin des éclairs
Ou s'écoulait limpide avec les ruisseaux clairs,
Eveille un peu ta voix que je voudrais entendre.

Elle manque à ma peine, elle aiderait mes jours.
Dans leurs cent mille voix je ne l'ai pas trouvée.
Pareille à l'espérance en d'autres temps rêvée,
Ta voix ouvre une vie où l'on vivra toujours !

Souffle vers ma maison cette flamme sonore
Qui seule a su répondre aux larmes de mes yeux.
Inutile à la terre, approche-moi des cieux.
Si l'haleine est en toi, que je l'entende encore !

Elle manque à ma peine ; elle aiderait mes jours.
Dans leurs cent mille voix je ne l'ai pas trouvée.
Pareille à l'espérance en d'autres temps rêvée,
Ta voix ouvre une vie où l'on vivra toujours !
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Le Puits de Notre-Dame à Douai

[...] Un liseur de légende ayant vu parmi l'ombre
Nos blonds essaims tourner alentour de l'eau sombre
En eût fait des ondins à demi réveillés,
Dansant la bouche close et les cheveux mouillés. [...]
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XXVII. Tristesse.
[...]
Mais cet enfant qui joue et qui dort sur la vie,
Qui s'habille de fleurs, qui n'en sent pas l'effroi ;
Ce pauvre enfant heureux que personne n'envie,
Qui, né pour le malheur, l'ignore et s'y confie,
Je le regrette encore, cet enfant ; c'était moi.

Au livre de mon sort si je cherche un sourire,
Dans sa blanche préface, oh ! je l'obtiens toujours
A des mots commencés que je ne peux écrire,
Eclatants d'innocence et charmans à relire,
Parmi les feuillets noirs où s'inscrivent mes jours. [...]
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Marceline Desbordes-Valmore
Chère Marceline Desbordes-Valmore, vous m'avez pris le cœur à la gare du Nord.
Il faisait froid. Il y avait tellement de monde, et en vérité personne. J'ai cherché un abri, un lieu humain. Je l'ai trouvé : le dos appuyé contre un pilier j'ai ouvert votre livre et j'ai lu votre poème Rêve intermittent d'une nuit triste. Je l'ai lu quatre fois de suite. Il n'y avait plus de foule, plus de froid. Il n'y avait plus que la lumière rose de votre chant – ce rose que Rimbaud vous a volé, entrant dans votre écriture comme un pilleur de tombe égyptienne. Qu'importe : vous revoilà. Intacte et régnante par votre cœur en torche.
La grande vie, Christian Bobin, Incipit
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Laissez pleuvoir, ô coeurs solitaires et doux !
Sous l'orage qui passe il renaît tant de choses.
Le soleil sans la pluie ouvrirait-il les roses ?
Amants, vous attendez, de quoi vous plaignez-vous ?

[Extrait du poème La Jeune Fille et le Ramier]
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Marceline Desbordes-Valmore
De leurs frêles prisons vont sortir les mensonges ;
Le rêve d'une vierge est dans le frais jasmin :
Hâtons-nous de cueillir et les fleurs et les songes,
Les songes et les fleurs ne seront plus demain.
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La maison de ma mère (extrait)

L'ardent soleil de juin qui riait dans la chambre;
L'âtre dont les clartés illuminaient décembre ;
Les fruits, les blés en fleurs, ma fraîche nuit, mon jour,
Ma mère créait tout du fond de son séjour.
Depuis mes jours rêveurs gardent leur blanc génie ;
Toujours quand j'ai la fièvre il balance mon sort;
J'enferme sous mon front cet écho d'harmonie;
J'entends chanter ma mère et je ris à la mort!
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NE FUIS PAS ENCORE


Tu crois, s’il fait sombre,
Qu’on ne te voit pas,
Non plus qu’une autre ombre,
Glissant sur tes pas :
Mais l’air est sonore,
Et ton pied bondit :...
Ne fuis pas encore ;
Je n’ai pas tout dit.

À qui ce gant rose
Qui n’est pas le mien ?
Quel parfum t’arrose,
Qui n’est plus le tien ?
Tu ris : mais prends garde,
Ta lèvre pâlit...
Moi je te regarde :
Je n’ai pas tout dit !

Sur ton cœur cachées
Des fleurs vont mourir ;
Les as-tu cherchées
Pour me les offrir ?
Vois ! la lune éclaire
L’enclos interdit...
Paix à ta colère !
Je n’ai pas tout dit !

Sous la noble allée
Qui s’ouvre pour toi,
La pauvre voilée,
Ingrat, c’était moi !
Sans cris, sans prière,
Sans voix qui maudit,
Je fuis la première.
Adieu ; j’ai tout dit !
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Malheur à moi ! je ne sais plus lui plaire ;
Je ne suis plus le charme de ses yeux ;
Ma voix n’a plus l’accent qui vient des cieux,
Pour attendrir sa jalouse colère ;
Il ne vient plus, saisi d’un vague effroi,
Me demander des sermens ou des larmes :
Il veille en paix, il s’endort sans alarmes :
Malheur à moi !

(Malheur à moi)
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N’écris pas. Je suis triste, et je voudrais m’éteindre.
Les beaux étés sans toi, c’est la nuit sans flambeau.
J’ai refermé mes bras qui ne peuvent t’atteindre,
Et frapper à mon cœur, c’est frapper au tombeau.
N’écris pas !

N’écris pas. N’apprenons qu’à mourir à nous-mêmes.
Ne demande qu’à Dieu… qu’à toi, si je t’aimais !
Au fond de ton absence écouter que tu m’aimes,
C’est entendre le ciel sans y monter jamais.
N’écris pas !

N’écris pas. Je te crains ; j’ai peur de ma mémoire :
Elle a gardé ta voix qui m’appelle souvent.
Ne montre pas l’eau vive à qui ne peut la boire.
Une chère écriture est un portrait vivant.
N’écris pas !

N’écris pas ces doux mots que je n’ose plus lire :
Il semble que ta voix les répand sur mon cœur ;
Que je les vois brûler à travers ton sourire ;
Il semble qu’un baiser les empreint sur mon cœur.
N’écris pas !


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N'écris pas. Je suis triste, et je voudrais m'éteindre.
Les beaux étés sans toi, c'est la nuit sans flambeau.
J'ai refermé mes bras qui ne peuvent t'atteindre,
Et frapper à mon cœur, c'est frapper au tombeau.
N'écris pas !
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Je ne sais plus d'où naissait ma colère ;
Il a parlé... ses torts sont disparus ;
Ses yeux priaient, sa bouche voulait plaire :
Où fuyais-tu, ma timide colère ?
Je ne sais plus.

Je ne veux plus regarder ce que j'aime ;
Dès qu'il sourit tous mes pleurs sont perdus ;
En vain, par force ou par douceur suprême,
L'amour et lui veulent encor que j'aime ;
Je ne veux plus.

Je ne sais plus le fuir en son absence,
Tous mes serments alors sont superflus.
Sans me trahir, j'ai bravé sa présence ;
Mais sans mourir supporter son absence,
Je ne sais plus !
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Le dernier rendez-vous

Mon seul amour! embrasse-moi.
Si la mort me veut avant toi,
Je bénis Dieu; tu m’as aimée!
Ce doux hymen eut peu d’instants :
Tu vois; les fleurs n’ont qu’un printemps,
Et la rose meurt embaumée.
Mais quand, sous tes pieds renfermée,
Tu viendras me parler tout bas,
Crains-tu que je n’entende pas?

Je t’entendrai, mon seul amour!
Triste dans mon dernier séjour,
Si le courage t’abandonne;
Et la nuit, sans te commander,
J’irai doucement te gronder,
Puis te dire : « Dieu nous pardonne! »
Et, d’une voix que le ciel donne,
Je te peindrai les cieux tout bas :
Crains-tu de ne m’entendre pas?

J’irai seule, en quittant tes yeux,
T’attendre à la porte des Cieux,
Et prier pour ta délivrance.
Oh! dussé-je y rester longtemps,
Je veux y couler mes instants
A t’adoucir quelque souffrance;
Puis un jour, avec l’Espérance,
Je viendrai délier tes pas;
Crains-tu que je ne vienne pas?

Je viendrai, car tu dois mourir,
Sans être las de me chérir;
Et comme deux ramiers fidèles,
Séparés par de sombres jours,
Pour monter où l’on vit toujours,
Nous entrelacerons nos ailes!
Là, nos heures sont éternelles :
Quand Dieu nous l’a promis tout bas,
Crois-tu que je n’écoutais pas?
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La sincère

Veux-tu l'acheter ?
Mon coeur est à vendre.
Veux-tu l'acheter,
Sans nous disputer ?

Dieu l'a fait d'aimant ;
Tu le feras tendre ;
Dieu l'a fait d'aimant
Pour un seul amant !

Moi, j'en fais le prix ;
Veux-tu le connaître ?
Moi, j'en fais le prix ;
N'en sois pas surpris.

As-tu tout le tien ?
Donne ! et sois mon maître.
As-tu tout le tien,
Pour payer le mien ?

S'il n'est plus à toi,
Je n'ai qu'une envie ;
S'il n'est plus à toi,
Tout est dit pour moi.

Le mien glissera,
Fermé dans la vie ;
Le mien glissera,
Et Dieu seul l'aura !

Car, pour nos amours,
La vie est rapide ;
Car, pour nos amours,
Elle a peu de jours.

L'âme doit courir
Comme une eau limpide ;
L'âme doit courir,
Aimer ! et mourir.
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Souvenir

Son image, comme un songe,
Partout s'attache à mon sort ;
Dans l'eau pure où je me plonge
Elle me poursuit encor
Je me livre en vain, tremblante,
À sa mobile fraîcheur,
L'image toujours brûlante
Se sauve au fond de mon cœur.
Pour respirer de ses charmes
Si je regarde les cieux,
Entre le ciel et mes larmes,
Elle voltige à mes yeux,
Plus tendre que le perfide,
Dont le volage désir
Fuit comme le flot limpide
Que ma main n'a pu saisir.
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Marceline Desbordes-Valmore
Il faut plaire à l'Amour : ce n'est pas tout d'aimer !
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Ô douce Poésie !
Couvre de quelques fleurs
La triste fantaisie
Qui fait couler mes pleurs.
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Et maintenant que, plus avant dans la vie, après avoir laissé à chaque pas de cette rude montagne que nous gravissions, une espérance, une illusion, un bonheur ; maintenant qu'arrivé haletant et fatigué au sommet de la jeunesse, je détourne les yeux des débris qui jonchent ma route pour étendre ma vue vers le côté grave de l'existence ; maintenant qu'il me faut dire adieu aux folles joies et aux jeunes amours, aux longues rêveries, avant que je ne m'engage dans le sentier aride, ô ma harpe éolienne ! un dernier son ; ô ma voix inconnue ! un dernier chant, un son mélancolique, un chant de souvenir. J'écoute.
Extrait de la préface rédigée par Alexandre Dumas.
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