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Citations de Marceline Desbordes-Valmore (256)


Souvenir (extrait)

Mon doux enfant, ma plus vive tendresse !
Quel autre amour me tiendrait lieu de toi ?
De te garder,mon fils, je ne fus pas maîtresse ;
Mais ta fidèle image,oh! comme elle est à moi!
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Marceline Desbordes-Valmore
Ne te détourne point s'il passe une hirondelle
Par le chemin,
Car je crois que c'est moi qui passerai, fidèle,
Toucher ta main.

Tu t'en vas, tout s'en va! Tout se met en voyage,
Lumière et fleurs,
Le bel été te suit, me laissant à l'orage,
Lourde de pleurs.

( " Poésies inédites")
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Marceline Desbordes-Valmore
Les séparés

N'écris pas .Je suis triste et je voudrais m'éteindre.
Les beaux étés sans toi, c'est la nuit sans flambeau.
J'ai refermé mes bras qui ne peuvent t'atteindre,
Et frapper à mon coeur, c'est frapper au tombeau.
N'écris pas !
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L'esclave

Pays des noirs ! berceau du pauvre Arsène,
Ton souvenir vient-il chercher mon cœur ?
Vent de Guinée, est-ce la douce haleine
Qui me caresse et charme ma douleur ?
M’apportes-tu les soupirs de ma mère,
Ou la chanson qui console mon père ?…
Jouez, dansez, beaux petits blancs ;
Pour être bons, restez enfants !

Nègre captif, couché sur le rivage,
Je te vois rire en rêvant à la mort ;
Ton âme libre ira sur un nuage,
Où ta naissance avait fixé ton sort :
Dieu te rendra les baisers de ta mère
Et la chanson que t’apprenait ton père !…
Jouez, dansez, beaux petits blancs ;
Pour être bons, restez enfants !

Pauvre et content jamais le noir paisible,
Pour vous troubler, n’a traversé les flots ;
Et parmi vous, sous un maître inflexible,
Jamais d’un homme on n’entend les sanglots.
Pour vous ravir aux baisers d’une mère,
Qu’avons-nous fait au dieu de votre père ?…
Jouez, dansez, beaux petits blancs ;
Pour être bons, restez enfants !
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va,mon âme,
au dessus de la foule qui passe,
ainsi qu'un libre oiseau te baigner
dans l'espace.
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Marceline Desbordes-Valmore
À tout ce qu’elle entend, de vous seule occupée,
De chaque bruit lointain mon oreille frappée,
Écoute, et croit souvent reconnaître vos pas ;
Je m’élance, je cours, et vous ne venez pas !
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L'ENFANT AMATEUR D'OISEAUX

Écoute, oiseau! je t'aime et je voudrais te prendre
Pour ton bien. Seul au toit comment peux-tu chanter?
Moi, quand je suis tout seul je m'en vais; s'arrêter,
C'est attendre ou dormir; et courir, c'est apprendre.
Viens courir! je t'invite à mon jardin très-grand,
Plus grand que cette plaine et qui sent bon les roses;
Mon père y va chanter ses rimes et ses proses;
Ma mère y tend son linge et le lave au courant;
Moi, j'y vis en tous sens, comme l'oiseau qui vole;
Je monte aux murs enfleurs, aux fruits plantés pour moi;
Viens ! je partagerai les plus beaux avec toi;
Viens, nous partagerons tout, excepté l'école!
Depuis que je t'ai vu pour la première fois,
Je ne fais que chanter pour imiter ta voix.
Oh ! les hommes devraient chanter au lieu d'écrire :
L'encre et les lourds papiers les empêchent de rire.
Oiseau ! tu chanterais pour moi si tu m'aimais;
Mais tu t'en vas toujours et tu ne viens jamais !

Viens! sois reconnaissant. Je tiendrai ta fontaine
De verre toujours fraîche, et, sois sûr, toujours pleine.
L'école, c'est ma mort; jamais tu n'y viendras.
Je serais bien fâché d'y faire aller personne :
Je n'ai jamais sommeil que quand l'école sonne.
Toi, sans penser à rien, libre, tu m'attendras
Dans ta cage : elle est neuve el solide et cachée
Sous la vigne flottante autour de ma maison;
Tu verras le soleil descendre à l'horizon,
Et tu diras le jour à ma mère couchée.
Tu n'as vu nulle part de nid mieux fait, plus vert;
Plus frais quand on a chaud, plus chaud quand c'est l'hiver.
Tout s'y trouve : on y peut loger un grand ménage
D'oiseau. C'est un palais !

L'OISEAU.
— Oui ! mais c'est une cage ;
Et pour mes goûts d'oiseau, mon garçon, j'aime mieux
Les cieux '
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Jour par jour, de la vie une nouvelle page,
Enfants, va s'ouvrir à vos yeux;
Autour de ses feuillets riants ou sérieux
Les bals, les chants d'oiseaux feront bien du tapage

Lisez, lisez toujours, et méditez tout bas
Cette vie, aux coeurs purs rarement infidèle;
Car tous ceux qui se plaignent d'elle
Sont ceux qui ne l'entendent pas.
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Monsieur Léonard , de son côté allait, disait-il, au Louvre boire de la peinture, en effet sa seule et chère ambroisie. De tous les monuments de Paris , il n’en connaissait bien qu’un seul, le salon de peinture ; il le savait par cœur, comme sa chambre : il y fût allé les yeux fermés sans faire un faux pas ; il eût mis la main a coup sûr dans l’obscurité la plus profonde, sur quelque tableau que ce fût, de Raphaël ou de Rubens, et l’eût baisé.
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UNE LETTRE DE FEMME

Les femmes, je le sais, ne doivent pas écrire,
J'écris pourtant,
Afin que dans mou cœur au loin tu puisses lire
Comme eu partant.

Je ne tracerai rien qui ne soit dans toi-même
Beaucoup plus beau :
Mais le mot cent fois dit, venant de ce qu'on aime.
Semble nouveau.

Qu'il te porte au bonheur ! Moi, je reste à l'attendre.
Bien que, là-bas.
Je sens que je m'en vais, pour voir et pour entendre
Errer tes pas.

Ne te détourne point s'il passe une hirondelle
Par le chemin,
Car e crois que c'est moi qui passerai, fidèle.
Toucher ta main.

Tu t'en vas, tout s'en va ! Tout se met on voyage,
Lumière et fleurs ;
Le bel été te suit, me laissant à l'orage,
Lourde de pleurs.

Mais si l'on ne vit plus que d'espoir et d'alarmes
Cessant de voir,
Partageons pour le mieux : moi, je retiens les larmes
Garde l'espoir.

Non, je ne voudrais pas, tant je te suis unie.
Te voir souffrir :
Souhaiter la douleur à sa moitié bénie.
C'est se haïr.
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LES ROSES DE SAADI

J’ai voulu, ce matin, te rapporter des roses ;
Mais j’en avais tant pris dans mes ceintures closes
Que les nœuds trop serrés n’ont pu les contenir.

Les nœuds ont éclaté. Les roses envolées
Dans le vent, à la mer s’en sont toutes allées.
Elles ont suivi l’eau pour ne plus revenir.

La vague en a paru rouge et comme enflammée :
Ce soir ma robe encore en est tout embaumée…
Respires-en sur moi l’odorant souvenir.
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Les séparés

N’écris pas. Je suis triste, et je voudrais m’éteindre.
Les beaux étés sans toi, c’est la nuit sans flambeau.
J’ai refermé mes bras qui ne peuvent t’atteindre,
Et frapper à mon cœur, c’est frapper au tombeau.
N’écris pas !

N’écris pas. N’apprenons qu’à mourir à nous-mêmes,
Ne demande qu’à Dieu… qu’à toi, si je t’aimais !
Au fond de ton absence écouter que tu m’aimes,
C’est entendre le ciel sans y monter jamais.
N’écris pas !

N’écris pas. Je te crains ; j’ai peur de ma mémoire ;
Elle a gardé ta voix qui m’appelle souvent.
Ne montre pas l’eau vive à qui ne peut la boire.
Une chère écriture est un portrait vivant.
N’écris pas !

N’écris pas ces deux mots que je n’ose plus lire :
Il semble que ta voix les répand sur mon cœur ;
Que je les vois brûler à travers ton sourire ;
Il semble qu’un baiser les empreint sur mon cœur.
N’écris pas !
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J'oubliai tout dès que l'Amour pleura

Son image
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Quand ma lampe est éteinte,et que pas une étoile
Ne scintille en hiver aux vitres des maisons,
Quand plus rien ne s'allume aux sombres horizons,
Et que la lune marche à travers un long voile,
Ô vierge!Ô ma lumière!En regardant les cieux,
Mon coeur qui croit en vous voit rayonner vos yeux.

Non!tout n'est pas malheur sur la terre flottante:
Agité sans repos par la mer inconstante,
Cet immense vaisseau,prêt à sombrer le soir,
Se relève à l'aurore élancé vers l'espoir.
Chaque âme y trouve un mât pour y poser son aile,
Avant de regagner sa patrie éternelle.

Et tous les passagers,l'un à l'autre inconnus,
Se regardent,disant:"D'où sommes-nous venus?"
Ils ne répondent pas.Pourtant sous leur paupière,
Tous portent le rayon de divine lumière;
Et tous ces hauts pensers m'éblouissent...j'ai peur;
Mais je me dis encor:"Non,tout n'est pas malheur!".

"veillée" Marceline DESBORDES-VALMORE
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Reprends de ce bouquet les trompeuses couleurs,
Ces lettres qui font mon supplice,
Ce portrait qui fut ton complice ;
Il te ressemble, il rit, tout baigné de mes pleurs.

Je te rends ce trésor funeste,
Ce froid témoin de mon affreux ennui :
Ton souvenir brûlant, que je déteste,
Sera bientôt froid comme lui.
Oh ! reprends tout ! Si ma main tremble encore,
C’est que j’ai cru te voir sous ces traits que j’abhorre.
Oui, j’ai cru rencontrer le regard d’un trompeur ;
Ce fantôme a troublé mon courage timide.
Ciel ! on peut donc mourir à l’aspect d’un perfide,
Si son ombre fait tant de peur !
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Ma chambre

Ma demeure est haute,
Donnant sur les cieux;
La lune en est l’hôte,
Pâle et sérieux :
En bas que l’on sonne,
Qu’importe aujourd’hui
Ce n’est plus personne,
Quand ce n’est plus lui!

Aux autres cachée,
Je brode mes fleurs;
Sans être fâchée,
Mon âme est en pleurs;
Le ciel bleu sans voiles,
Je le vois d’ici;
Je vois les étoiles
Mais l’orage aussi!

Vis-à-vis la mienne
Une chaise attend :
Elle fut la sienne,
La nôtre un instant;
D’un ruban signée,
Cette chaise est là,
Toute résignée,
Comme me voilà!
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J'avais froid

Je l’ai rêvé? c’eût été beau
De s’appeler ta bien-aimée;
D’entrer sous ton aile enflammée,
Où l’on monte par le tombeau :
Il résume une vie entière,
Ce rêve lu dans un regard :
Je sais pourtant que ta paupière
En troubla mes jours par hasard.

Non, tu ne cherchais pas mes yeux
Quand tu leur appris la tendresse;
Ton cœur s’essayait sans ivresse,
Il avait froid, sevré des cieux :
Seule aussi dans ma paix profonde,
Vois-tu? j’avais froid comme toi,
Et ta vie, en s’ouvrant au monde,
Laissa tomber du feu sur moi.

Je t’aime comme un pauvre enfant
Soumis au ciel quand le ciel change;
Je veux ce que tu veux, mon ange,
Je rends les fleurs qu’on me défend.
Couvre de larmes et de cendre,
Tout le ciel de mon avenir :
Tu m’élevas, fais-moi descendre;
Dieu n’ôte pas le souvenir!
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Le peintre qui trouvait sa palette un peu dépourvue , chercha des yeux ce qui lui manquait ; et ses doigts indécis erraient audessus de sa boîte a couleur, parmi les nuances qu’appelait son instinct.

— Tiens! dit Paul en lui présentant la teinte qu’il croyait convenable : voila ce que tu cherches.

— C’est ce qui te trompe , répondit M. Léonard avec une douce raillerie ; ce que je veux n’est pas bleu d’outre-mer; ce n’est ni de la laque , ni rien de ce que tu broies dans ton intelligence.
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Mr. Forster, les lunettes sur le nez, enfoncé jusqu'aux oreilles dans une vaste bergère et les pieds devant le feu, récitait des lèvres chaque ligne de l'énorme journal; de temps en temps, une exclamation proférée à haute voix témoignait de l'intérêt qu'il prenait à sa lecture !
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Est-ce d'elle qu'il est besoin de remarquer qu'elle était la plus étrangère aux vanités de l'amour-propre ? Elle accueillait chaque louange avec étonnement, avec reconnaissance; je n'ai jamais vu de talent aussi vrai qui ressemblât davantage à l'humilité même. Elle aimait les femmes poètes, celles qui sont dignes de ce nom; elle les louait volontiers, elle les préférait à elle, et cela non pas seulement tout haut, mais aussi tout bas, sincèrement.
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