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Citations de Marie-Hélène Lafon (932)


Un chien comme celui-là il faudrait qu'il ne meure pas, jamais, il serait presque mieux qu'une personne.
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Le sanglier solitaire hume vers les fermes.
Il connaît l’heure de la sieste.
Il trotte un grand détour sous les frondaisons, puis de la corne la plus rapprochée, il s’élance.
Le voilà. Il se vautre sur l’eau. La boue est contre son ventre.
La fraîcheur le traverse d’outre en outre, de son ventre à son échine.
Il mord la source. 
 
Jean Giono, Colline 
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Annette s'était abritée derrière l'expression refaire sa vie qui était commode parce qu'elle rassurait les gens. Elle aussi refaisait sa vie, après l'avoir longuement défaite, plusieurs fois, avec patience.
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Annette avait connu le vrai corps de Paul, un corps en état d'urgence, aiguisé par les travaux immuables et les fenaisons pressantes, un corps d'homme qui court, qui lutte, entre les prés et l'étable, les bras le torse le dos le ventre les cuisses rompus à d'autres étreintes, aux bêtes rétives, aux outils, aux rouleaux de ficelle dure, aux écrous qui résistent dans les rouages chauds des machines. Elle avait senti au long d'elle le soir dans le lit sourdre de Paul cette tension nourrie des mille obstacles de chaque jour qu'il déposait comme il l'eût fait d'un vêtement usé.
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Il pense à des choses à l'abri de sa peau, tranquille, on ne le débusquera pas.
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Antoinette et Amélie craignent le père, tout le monde le craint, même Paul, les colères du père sont comme l’orage et le tonnerre, la maison tremble, la terre tremble, c’est la nuit en plein jour ; quand ça s’arrête, quand le père s’en va, on recommence à respirer. (page 18)
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Gabrielle se méfie du passé, elle s'en défend ; à son âge, cinquante-huit, bientôt cinquante-neuf ans, une femme a tout à craindre de son passé, les regrets, les remords, la nostalgie, le goût de fer froid des occasions manquées et la marée montante des illusions perdues.
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Et que dire des seins... Ils abondent. Ils échappent à l'entendement ; ni chastes, ni turgescents ; on ne saurait. ni les qualifier, ni les contenir, ni les résumer. Les seins de Gordana ne pardonnent pas, ils dépassent la mesure, franchissent les limites, ne nous épargnent pas, ne nous épargnent rien, ne ménagent personne, heurtent les sensibilités des spectateurs, sément la zizanie, n'ont aucun respect ni aucune éducation. Ils vous ôtent toute contenance.
(...) C'est une lueur tenace et nacrée qui sourdrait à travers les tissus, émanerait, envers et contre tout, de cette chair inouïe, inimaginable et parfaitement tiède, opalescente et suave, dense et moelleuse.
p 12-13
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"Joseph avait toujours eu moins de caractère que Michel, c'était souvent comme ça avec les jumeaux, chez les gens comme chez les bêtes, il y en avait un qui prenait le dessus."
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Fabrique de pauvre type ; il a déjà gueulé ça plusieurs fois ; au début elle n'a pas compris, et ensuite elle a pensé aux paroles de sa belle-mère. Elle ne sait pas comment on peut inventer, et dire, et vomir des choses pareilles, aussi sauvages, aussi dures. Fabrique de pauvre type, pauvre type, un enfant de quatre ans, son propre fils ; elle tourne et retourne les mots qui font autant de dégâts que les coups, peut-être même davantage parce qu'ils ne la lâchent pas ils lui tombent dessus au moment où elle s'y attend le moins, quand elle pourrait être à peu près tranquille et penser à autre chose, pendant la messe par exemple ou quand elle fait les courses à l'épicerie. (p.69-70)
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Il ne parle à personne du pays d'en haut, de Chanterelle, des parents, de la tante ; c'est un royaume, ça ne se partage pas.
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Ils n’aiment pas Paris, ils disent que tout est compliqué à Paris, tout coûte très cher, tout est loin, on fait la queue pour acheter son pain ou pour retirer de l’argent, les Parisiens s’endorment dans le métro et vivent comme des fous ou comme des fourmis.
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Tous les jours, elle observe les oiseaux et les nourrit. Tous les jours elle en tire la même leçon: les oiseaux ne sont jamais tristes. Jamais elle ne surprend en eux le moindre signe d'abattement. Toujours joyeux quoi qu'il arrive parce qu'ils savent qu'ils peuvent s'envoler là-haut à tout moment. Il doit bien y avoir quelque chose dans le ciel pour que tous les oiseaux s'y réfugient.
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Une oeuvre serait pour toujours travaillée du dedans par ce qui est advenu et par ce qui adviendra, pour celui qui peint, écrit ou compose, mais aussi pour celui qui lit, regarde, écoute.
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C’est un dimanche ordinaire dans la vie ordinaire et pas foutue des gens normaux qui n’ont pas peur tout le temps.
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… elle n’avait ni rougi ni détourné le regard au moment où, assis au bord du lit, guettant son approche, il s’était avancé vers elle, en pyjama bleu et en état de tumescence manifeste, sous le prétexte d’éprouver la fermeté retrouvée de son pas. Il chancelait, elle l’avait saisi aux épaules, ils étaient de même taille. Elle avait enfoncé en lui l’éclat cru de ses yeux clairs, elle avait dit, d’une voix presque rieuse, recouchez-vous jeune homme on est presque toujours bancal sur trois jambes. (page 39)
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Cinq années et demie dans la vallée de la Santoire, et une vie entière à Aurillac, Fridières et Paris. La source serait là, une source. Elle préfère le mot source au mot racine.
(page 116)
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Il se souvenait des ânes maigres et des gosses pieds nus, des garçons en guenilles, qui les suivaient partout, eux, les soldats français. On se sentait riche au Maroc quand on était blanc.
(page 97)
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Giscard est élu, c’est mieux que l’autre, le socialiste, mais il préférait Pompidou ; au moins il sortait du coin, de Montboudif, tandis que Mitterrand ou Giscard, même s’il fait semblant de jouer de l’accordéon, ne peuvent pas imaginer qu’il existe en France des paysans comme lui qui entendent pousser l’herbe à mille mètres d’altitude dans la vallée de la Santoire et savent qu’ils sont les derniers.
(page 83)
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Ils pourraient avoir une bonne vie dans cette ferme, si les choses n'étaient pas comme elles sont, les choses que les gens ne savent pas et ne doivent pas savoir. Elle ne peut pas faire comme si ça n'existait pas. Elle ne sait pas pourquoi et ne cherche pas à comprendre, mais, dans la voiture, le dimanche matin, quand ils descendent, elle rumine sa vie, les sept dernières années, depuis le mariage. Elle est comme une vache lourde, une vieille vache fatiguée, son père dirait fourbue, une vache fourbue ; elle rumine et elle attend. (p.68)
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