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Citations de Marin Ledun (376)


Manon est la reine des cours de récréation et des rues piétonnes, la fille qui parle, qui séduit les garçons avec ses beaux yeux. Luz, celle qui joue, qui escalade et qui plonge en hurlant comme un mec.
(p. 52)
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Les poches des industriels du tabac débordent de pognon . A quoi bon les mettre en prison pour quelques années , quand on peut les faire cracher au bassinet !

Le tabac rapporte gros . L'état et l'Europe se fiche des cadavres , pourvu que les industriels du tabac passent à la caisse . les taxes sur les cigarettes , c'est la moitié de celles sur les carburants et le cinquième de l'impôt sur le revenu . Le chiffre d'affaire des cigarettiers augmente de près de 30%chaque année , celui du trésor public de plus de 140% .
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[médecin légiste]
- Mon scalpel m'aide à découper des 'conséquences' d'actes, à partir desquelles je fais des 'projections', mais ce qui pousse un homme à planter un couteau dans le corps d'un autre homme n'a rien de bien scientifique. Dans la majorité des cas, les types comme toi [enquêteur] n'ont pas besoin de types comme moi, à part pour prouver leurs théories sur les rapports humains. Et dans 99 % des cas, il faut plutôt chercher du côté de l'amour, de la cupidité, de l'avarice, de la jalousie ou de la haine qui ne sont que les différents aspects d'un seul et même système : les rapports humains.
- En clair ?
- Tout ce qu'il y a dans la tête des gens et qui régit leurs rapports : les croyances, les idéologies, les valeurs, les fantasmes, ta libido, la mienne, Dieu, Raël, le progrès technologique, le CAC 40, la crise boursière, les promos de janvier, les couvertures de 'Voici', les seins de Pamela Anderson, Thatcher, Sarkozy, Elvis Presley et probablement ma mère. Je m'occupe du comment, pas du pourquoi.
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- Puis Clark Gable, Spencer Tracy, Joan Crawford et Claudette Colbert. Jusqu'en 1951. L'industrie du tabac dispensait plus de fric en cigarettes sur les plateaux de cinéma qu'Hollywood en publicité pour ses propres films, mais le véritable âge d'or, ce sont les années 80. Le fric pleuvait. Les règles n'étaient pas encore définies. Les sociétés comme celle pour laquelle je travaille n'avaient que l'embarras du choix . Les producteurs s'arrachaient leurs chèques. Big Tobacco recevait des centaines de scénarios par an, accompagné d'un petit mot qui disait en substance: Nos acteurs fumeront ce que vous voulez, pourvu que vos allongiez la monnaie.
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Troncs d’arbres, branches gorgées de sel, bouteilles en plastique, filets de pêche… Passé la belle saison et le ballet incessant des engins municipaux pour nettoyer, filtrer le sable et le rendre aussi attirant que possible pour les touristes, les rivages landais rappellent combien l’océan est devenu une poubelle en moins d’un siècle de débauche industrielle.
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Marco essaie de lui fourguer une clope. Luz secoue la tête sans même lui répondre, histoire de lui faire comprendre qu'elle et lui ont en commun d'être les parias de cette petite sauterie improvisée, mais que ça n'implique pas qu'ils doivent devenir les meilleurs amis du monde. Le type semble recevoir le message cinq sur cinq et tire une longue latte sur sa Winston en scrutant le ciel d'un air absent.
(p. 60)
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Tous parlent à voix basse en prononçant les mots terrorisme, Pays basque et ETA.
Ils murmurent :
- Ils pourraient nous entendre.
Elizabe demande :
- Qui ça, ils ?
Sourires gênés en guise de réponse.
Il est midi. Rue Filaudrie, les langues tournent sept fois dans les bouches, les voisins soupçonnent les voisins, les volets sont croisés et il est l'heure de passer à table. la cage d'escalier sent le poisson frit, les pommes de terre sautées et la peur.
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Il réalise qu’il n’a pas baisé depuis longtemps et ça lui file la trique rien que d’y penser. Il serait peut-être temps qu’il se change les idées et commence à dépenser son fric.
En s’éloignant, il se demande combien ça lui coûterait de se faire livrer à domicile et s’il pourrait choisir la taille. La dernière pute qu’il s’est tapée mesurait un mètre soixante-quinze et ça ne lui avait pas procuré l’effet escompté, même s’il lui rendait bien vingt centimètres. Avec les petites, ce genre de choses n’arrive pas. Elles savent y faire avec les grands types comme lui. C’est un truc que les autres n’ont pas. Un truc qu’il ne s’explique pas.
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"Le dégoût de moi-même et la haine me donnaient une force que je n'avais jamais eue."
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C’est le troisième plan social qu’il voit passer. Les vieux comme lui sont indestructibles, ils en ont vu d’autres, mais les jeunes, c’est différent. Les mutations, l’incertitude, les déménagements à répétition, le dépeçage des activités, les fleurons de l’économie vendus au plus offrant, les bénéfices records, ça les dépasse et, pour finir, ça les use. Ils n’ont plus le goût de la lutte, ils ne sont plus syndiqués, ils n’y croient pas. Ils imaginent que c’est leur force, mais ça les rend encore plus vulnérables
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Il faut sans doute expliquer que, pour les médecins du travail, les pathologies dont souffrent leurs patients se découpent en deux parties clairement distinctes. D'un côté, les accidents du travail à proprement parler. En gros, tout ce qui touche au corps. Un manœuvre qui tombe d'une poutrelle, un conducteur de bus qui se fait agresser, un carreleur qui reçoit un sac de ciment sur le pied. Case réservée en général aux métiers manuels et aux accidents violents avec témoins de confiance. Les arrêts maladie pleuvent. D'un autre côté, tout ce qui relève de la sphère privée. Traduire : les risques psychosociaux.
Les suicides font bien sûr partie de la seconde catégorie.
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Les paupières lourdes, il se traîne ensuite jusqu’à sa chambre et s’endort longtemps après, persuadé que des cagoulés sont planqués sous son lit pour l’égorger pendant son sommeil, mais trop crevé pour vérifier.
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[ A l'hôpital…]

Je gémis.
- J'ai mal.
- Pas de morphine avant demain matin, ma chérie.
Ni de boogie- woogie avant la prière du soir, on sait !
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Ce sont les hommes comme toi les véritables putes ! Vous vous cachez derrière des grands principes, vous êtes arrogants, vous méprisez les gens comme moi, mais personne n’est dupe : vous roulez pour le fric sous les ordres d’autres putes magouilleuses encore plus pourries que vous.
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Le confinement était prolongé de quinze jour suplémentaires. «Cinquante millions de personnes testées positives à la faim au Nigeria: où en est le vaccin?» Le message tournait en boucle sur les ondes radio et sur toutes les lèvres.
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Fini le temps où l'on distribuait des cigarettes gratuitement aux militaires et où certains médecins conseillaient aux femmes de fumer pendant leur grossesse pour se détendre. Et pour que la cigarette reste une affaire rentable.
La 'santé' est devenue en peu de temps un enjeu majeur du business.
(...)
Depuis plusieurs mois, [ce consultant] est mandaté par European G. Tobacco, en partenariat avec son comité scientifique, pour soutenir financièrement le plus grand nombre possible de programmes de recherche en lien avec le tabac et ses effets sur la santé.
C'est un travail de longue haleine.
L'idée consiste à soutenir la science et à l'étouffer. Il s'agit de dépenser plus pour promouvoir la cigarette que pour en étudier les effets sur la santé.
(...)
Le génie, là-dedans, consiste à savoir utiliser la 'bonne' science pour faire diversion et pour gagner du temps, histoire de pouvoir dire : 'Vous voyez, nous sommes des gens responsables, regardez toutes les recherches que nous finançons !' A cet effet, il faut identifier et recruter des scientifiques pour le compte de Fox & Reynolds Consulting. Afin de mieux les contrôler. Ou de préférence les corrompre, lorsque c'est possible.
(p. 38-39)
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Big Mother is watching you !
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Bâtie à la fin des années soixante pour loger l'élite intellectuelle de la faculté de Grenoble, [La résidence universitaire] Condillac s'était transformée vingt-cinq ans plus tard en un bouge infâme que seuls les réfugiés politique rwandais et iraniens, les Erasmus chinois, portugais ou sénégalais et les étudiants fauchés comme Coste acceptaient d'habiter...
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"Ce qui me taraude, c'est pourquoi il a fait ça [suicide] sur son lieu de travail."
Je le regarde avec mépris.
"A votre avis, à qui préférait-il offrir la vision de son cadavre en premier ? Ses gosses ou ses collègues de boulot ?"
(p. 206)
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L'image de Vincent, broyé pendant toutes ces années, s'intercale entre les phrases. Je revois ses cheveux tomber en même temps que sa fierté. Je le vois passer du statut de salarié à celui de rouage. Du rouage à la bête aux abois. De la bête aux abois au légume. Du légume à l'oubli.
(p. 114)
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