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Citations de Mario Vargas Llosa (696)


"Avant d'aller au Congo, je n'étais qu'un pauvre animal"...
Cela Roger était tout à fait à même de le comprendre. Lui aussi, le Congo l'avait humanisé, si être humain voulait dire connaitre les extrêmes auxquels peuvent atteindre la cupidité, l'avarice, les préjugés, la cruauté. C'était cela , la corruption morale, oui : quelque chose qui n'existait pas chez les animaux, une exclusivité des humains. Le Congo lui avait révélé que ces choses-là faisaient partie de la vie. Il lui avait ouvert les yeux, L'avait " dépucelé ", lui aussi ...
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Mario Vargas Llosa
Notre époque, où le culot et la bravade, le geste provocateur et insane, suffisent parfois, avec l'aide des mafias qui contrôlent le marché de l'art et des critiques complices ou gobe-mouche, pour couronner de faux prestiges et conférer le statut d'artiste à des illusionnistes qui dissimulent leur indigence et leur vide derrière la fumisterie et la prétendue insolence.
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Mario Vargas Llosa
Une poignée de personnages littéraires ont marqué ma vie de façon plus durable qu'une bonne partie des êtres en chair et en os que j'ai connus.
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Je lui racontais toute ma vie, pas ma vie passée mais celle que j'aurais plus tard, quand je vivrais à Paris et serais écrivain. Je lui dis que je voulais écrire depuis que j'avais lu pour la première fois Alexandre Dumas, et que je rêvais depuis de me rendre en France et de vivre dans une mansarde, dans le quartier des artistes, entièrement voué à la littérature, la chose la plus formidable au monde.
p.114
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Jusqu'à présent les punitions, les sanctions n'ont rien changé à la chose : tout soldat qui arrive à la forêt devient une verge folle.
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Tout d'abord il n'avait eu que des mâles, au nombre de deux. Mais voilà, jamais il n'avait pensé que doña Zoila pût enfanter des femelles. Rude coup pour lui. La première fille constitua une déception, quelque chose qu'on pouvait attribuer au hasard. Mais comme la quatrième grossesse déboucha aussi sur un être sans phallus ni testicules visibles, don Federico atterré à l'idée de procréer désormais des êtres incomplets, interrompit drastiquement toute velléité de descendance (ce pourquoi il remplaça le grand lit dans leur chambre par deux lits jumeaux.)
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Nous sommes les indomptables,
Ennemis du travail, toujours
À picoler sur cette table,
Rien à branler de tout le jour.
Nous sommes les indomptables!

(dans «La Chunga»)
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De cela aussi j'en voulais à Kuriko. Par sa faute, chez moi, les illusions qui font de l'existence quelque chose d'autre qu'une somme de routines s'était envolées. Parfois je me sentais vieux.
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La fonction du journaliste à notre époque , ou , du moins , dans notre société , n’était pas d’informer , mais de faire disparaître toute distinction entre le mensonge et la vérité , de remplacer la réalité par une fiction où se manifestait la masse abyssale de complexes , de frustrations , de haines et de traumatismes d’un public rongé par le ressentiment et l’envie .
Une autre preuve que les petits espaces de civilisation ne prévaudraient jamais sur l’incommensurable barbarie.
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Je suis quelqu'un qui déteste les demi-teintes, l'eau trouble, le café faible. J'aime le oui ou le non, les hommes virils et les femmes féminines, le jour ou la nuit. Dans mes œuvres il y a toujours des aristocrates ou la plèbe, des prostitués ou des madones. La mésocratie ne m'inspire pas plus moi que mon public.
- Vous ressemblez aux écrivains romantiques, eus-je l'idée de lui dire, malencontreusement.
- En tout cas, ce sont eux qui me ressemblent, sauta-t-il sur sa chaise avec ressentiment. Je n'ai jamais plagié personne. On peut me reprocher tout sauf cette infamie. En revanche, moi, on m'a volé de la façon la plus inique.
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Lui-même, Zavalita, était comme le Pérou, il s'était foutu en l'air à un moment ou un autre.
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Neuda reconnaîtrait-il son pays transformé ? Ses dernières années coïncidèrent avec le coup d'Etat auquel menèrent les années d'anarchie et la démagogie de l'Unité populaire. Il put deviner les terribles violences qu'entraînerait la dictature militaire du général Pinochet, et les dernières lignes qu'il écrivit sur son lit de mort sont pleines de désolation et d'amertume pour l'avenir de sa patrie. Il est vrai que ce furent des années terribles, d'un monolithisme et d'une dureté comme le Chili n'en avait jamais connu ; mais ces années furent aussi celles de réformes économiques qui allaient révolutionner radicalement la société chilienne, la projetant vers un progrès sans précédent en Amérique latine et peu comparable à celui d'autres régions du monde.
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Don Rigoberto plissa les yeux et poussa, faiblement. Il n’en fallait pas plus : il sentit sur-le-champ le bienfaisant chatouillis au rectum et la sensation que, là-dedans, dans les cavités du bas-ventre, quelque chose s’apprêtait humblement à partir et se dirigeait déjà vers cette porte de sortie qui, pour lui faciliter le passage, s’élargissait. […]
Don Rigoberto sourit, content : « Chier, déféquer, excréter, sont-ce des synonymes de jouir ? » pensa-t-il. Oui, pourquoi pas ? A condition de le faire lentement et en se concentrant, en dégustant la chose, sans la moindre hâte, en s’attardant, en imprimant aux muscles de l’intestin un doux ébranlement, soutenu. Il ne fallait pas pousser mais guider, accompagner, escorter gracieusement le glissement des oboles vers la porte de sortie.
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C'étaient des écrivains qui n'écrivaient pas, des peintres qui ne peignaient pas, des musiciens qui ne jouaient ni ne composaient, bref, des révolutionnaires de café qui se défoulaient de leur frustration, de leur envie et de leur ennui (...)
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Mario Vargas Llosa
Yé souis trrrrré content dé vénir m'assoirrrr à côté dé Marrrrrrguérité Dourrras.

Si tou vé, fairrrre mon bonheur, Marrrrrguérité, Marrrrrguérité,
Si tou vé, fairrrre mon bohneur, Marrrrrguérité donn' moi ton cœurrrrr.

...


?
Qué ?
Ell'esta morté ?

Alorrrrrs yé né viendrai pas, yé né souis pas commé tous ces vié schnocks.


[Première réaction à l'annonce de son élection à l'Academie Française.]
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On dit qu'il y a des tueurs à gages colombiens pas chers qui sont venus travailler au Pérou parce qu'ils manquaient de boulot en Colombie. Et il paraît qu'ils font la peau à n'importe qui pour deux ou trois mille sols, pas plus.
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{Après 1968}

Les mœurs devinrent plus libres mais, du point de vue culturel, avec la disparition de toute une illustre génération – Mauriac, Camus, Sartre, Aron, Merleau-Ponty, Malraux –, ces années connurent une discrète décrue culturelle où, au lieu d’être des créateurs, les maîtres à penser devinrent des critiques, d’abord structuralistes, à la manière de Michel Foucault et de Roland Barthes, puis déconstructivistes, type Gilles Deleuze et Jacques Derrida, aux rhétoriques aussi pédantes ou ésotériques, chaque fois plus isolés dans leurs cabales de dévots et éloignés du grand public, dont la vie culturelle, en raison de cette évolution, devint de plus en plus banale.
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- Je n'ai pas bu une goutte d'alcool, s'excusa-t-il confus. Vous savez que je ne suis pas un buveur diurne, Chef, mais seulement crépusculaire et nocturne.
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En parlant de la période de dictature de Trujillo
Il y a beaucoup de choses de l’Ère que tu as fini par tirer au clair; certaines, au début, te semblaient inextricables, mais à force de lire d'écouter, de comparer et de penser, tu es parvenue à comprendre que tant de millions de personnes, sous le rouleau compresseur de la propagande et faute d'information, abruties par l'endoctrinement et l'isolement, dépourvues de libre arbitre, de volonté, voire de curiosité par la peur et la pratique de la servilité et de la soumission, aient pu en venir à diviniser Trujillo.
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L'INGÉNIEUR CANEPA. [...] Un idéaliste veut changer les choses en mieux, perfectionner la vie, élever la condition des hommes et de la société. Je suis un idéaliste, professeur. Un romantique n'est qu'un chimérique. Un rêveur dépourvu de sens pratique, qui vit dans les rêves impossibles, comme bâtir des maisons dans les nuages. Les maisons se construisent sur la terre ferme, professeur Brunelli.
LE PROFESSEUR BRUNELLI. Les balcons sont en l'air, près des nuages.

III - Magie, mystère, rats et électricité
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