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Critiques de Marion Ruggieri (312)
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Une vie heureuse

Que dire de ce livre, que dire de la puissance de ces mots, que dire de la force de cette femme…

Ce livre m’a pris aux tripes, il m’a bouleversé du début à la fin, c’était court, beaucoup trop court, il n’y aura jamais assez de mots pour parler de ce sujet, pour comprendre la douleur et la terreur que ces personnes ont pu vivre.



Ce livre est à mettre entre toutes les mains pour ne jamais oublier.



Je n’en dirais pas plus, mes mots ne seront jamais à la hauteur de ce témoignage. Lisez le et surtout n’oubliez jamais 🙏
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Une vie heureuse

J'avais lu Retour à Birkenau pendant le premier confinement et j'avais été incroyablement touchée et admirative par Ginette Kolinka. Je lis Une vie heureuse seulement maintenant (il est d'ailleurs disponible en poche depuis le début d'année) et j'en ressors avec la même émotion et le même respect immense pour cette femme qui a connu le pire mais respire une joie de vivre qui force le respect.



Une vie heureuse est très court (une centaine de pages) mais on en savoure chaque page avec ce sentiment d'être avec Ginette dans son petit appartement et qu'elle nous parle, qu'elle nous montre les photos et les objets qui symbolisent sa vie. C'est l'aspect qui m'a le plus plu, ce côté intime du récit et néanmoins très franc et honnête.

On ressent énormément d'émotions quand Ginette aborde son arrestation, sa période de déportation, son retour et surtout ce sentiment permanent de "pourquoi elle ?" Ainsi que ces regrets après coup face à certaines actions. On a vraiment envie de serrer cette femme dans ses bras et lui dire combien on est admiratif devant ce qu'elle a vécu et la manière dont elle le vit.



J'ai beaucoup aimé également les passages où elle évoque ses témoignages en classe, devant des élèves et les questions que ces derniers lui posent, mais surtout ces moments où elle parle de sa vie : c'est intéressant de lire quelle était la vie à Paris d'une famille nombreuse et plutôt modeste dans les années 1930, mais aussi de découvrir la vie de Ginette, qui a toujours travaillé sur les marchés à vendre diverses choses par tous les temps. On fait un petit voyage dans une époque pas si éloignée mais finalement bien différente de la nôtre, et surtout on se rend compte qu'à travers les souvenirs de Ginette, ce livre est une invitation à profiter de la vie, de chacun de ses instants du quotidien et à voir le positif même là où on ne le soupçonne pas à première vue... Bref à avoir une vie heureuse !
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Une vie heureuse

Délaissant la trame chronologique, Ginette Kolinka nous invite à visiter l’appartement qu’elle habite depuis ses 10 ans. Il porte dans ses murs, ses meubles, ses photos [...] les traces de cette « vie heureuse » qu’elle assure avoir eue, et qu’elle ne cesse de célébrer, en dépit de l’horreur qui la traversa.
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Une vie heureuse

Dans la foulée de Retour à Birkenau, j'ai lu le deuxième livre de Ginette Kolinka. Encore plus court, il se lit très vite. En revenant parfois sur certains épisodes évoqués dans le premier livre, elle nous parle ici surtout de sa vie après son retour de Birkenau, et de sa vie maintenant. On visite son appartement, celui où elle a vécu depuis toute enfant, pièce par pièce, elle va égrener avec nous ses souvenirs. Son mari dont elle est veuve, son fils Richard (le batteur de Téléphone) dont elle est fière, son métier de vendeuse en extérieur, la vie simple qui l'a rendue heureuse. Car ce que j'en retiens surtout, c'est cette simplicité, cet ordinaire quotidien qui la comble. Et son côté positif, volontaire, pleine de vie, qui perdure encore manifestement, et qui a été là dès son retour en France. A l'époque, et c'est quelque chose d'assez récurrent dans les témoignages, on n'en parlait pas, des camps. A ceux qui en étaient revenus, on demandait (implicitement ou pas) majoritairement de se taire, "pour oublier", pour ne mettre personne mal à l'aise aussi. Sans censure absolue pour autant. Et au final, ça a aidé du monde à passer à autre chose, à revenir dans le flot de la vie. Aujourd'hui, à chaque traumatisme, on en parle beaucoup, trop peut-être, encore et encore et encore, on insiste, on appuie dessus. Avec ça en tête, j'ai apprécié d'autant plus ce témoignage serein, qui revient sans s'apesantir, sans faire de pathos, sans énoncer l'évidence de l'insupportable. On prend le thé, on discute, c'est l'impression que j'ai eu en sortant de ce très très court livre.



Vraiment, un beau témoignage, dont j'aime la simplicité.
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Retour à Birkenau

Ginette Kolinka a été arrêtée par la Gestapo en 1944, puis déportée à Birkenau après des détours par Drancy, etc., avec son jeune frère, son père et son neveu. Elle avait elle-même 19 ans. L'expérience a été violente, évidemment. Les coups, les maladies, le froid, la faim, les règles sociales à part, le manque d'intimité, la privation d'humanité. Puis, quand les nazis ont senti approcher la fin de la guerre, les transferts épuisants et mortifères d'un camp à l'autre. Elle survivra, et à son retour, sa mère et ses soeurs seront là, et elle reprendra sa vie, pas comme avant, mais sa vie à elle, heureuse, dit-elle.



Ce récit de déportation relate, bien entendu, le même enfer que tous les récits de ce type. La particularité de celui-ci réside dans sa concision saisissante et le ton employé. Jamais aucun pathos, un récit somme tout assez factuel, des souvenirs, des oublis sincèrement assumés. Mais cependant une façon particulière de souligner certaines réalités, comme, vers la fin, le temps de mise à mort en chambre à gaz, lorsqu'elle témoigne auprès d'enfants, dans sa vieillesse. Et puis cette façon de "glisser" sur l'horreur, de la survoler en quelques mots, avec seulement quelques détails factuels épars, laisse une place considérable à l'imagination, ce qui permet aussi d'universaliser son récit. Et c'est bien une démarche juste, puisque c'est tout un peuple qui a été attaqué et martyrisé.



La deuxième partie est consacrée à son retour, sa vie d'après. Pendant longtemps, elle n'a rien dit, elle a vécu sa vie, s'est mariée. Et puis un jour, elle a été contactée pour témoigner. Elle était déjà retraitée. D'abord réticente, elle cède aux insistances, se replonge dans cette période, retourne sur les lieux qu'elle ne reconnaît pas. Depuis, elle témoigne tant qu'elle peut, encore et encore.



Globalement , le texte est très court et très fluide, ce qui permet de le lire assez rapidement. Et par cette brièveté, il saisit le coeur et l'esprit comme le gel, brusquement. Et puis, on sait que l'histoire finit bien, puisqu'elle raconte, qu'elle est physiquement avenante, souriante, alors on ne se méfie pas de la manière dont son bref récit va soudain comme nous statufier, nous figer dans une espèce de stupéfaction.



Un témoignage fort, puissant, intéressant.
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Une vie heureuse

Ginette Kolinka nous ouvre les portes de son chez-elle, le seul appartement qu'elle ait connu depuis ses 10 ans.

Elle ne l'aura quitté que de 1942 à 1945.



Ce livre est un recueil de son témoignage, elle y fait remonter ses souvenirs avec beaucoup de recul et d'humilité.

Elle accompagne la journaliste de pièces en pièces et nous partage les anecdotes qui y sont rattachées de sa vie de jeune fille à femme.



On lit ce livre comme on l'écouterait parler.



Ginette Kolinka évoque souvent la chance, c'est une femme optimiste qui certes n'oublie pas ces terribles années mais surtout a fait preuve d'une grande résilience pour aller de l'avant. Elle en ressort comme un sacré personnage, qui transparaît attachante.
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Retour à Birkenau

Livre-témoignage sans aucune prétention littéraire, qui laisse toujours abasourdi devant la cruauté de l’homme.

La seconde partie, le retour chez soi est extrêmement intéressante (et rarement abordée me semble-t-il), tant la distance est grande entre l’enfer vécu par l’autrice et la vie de ses sœurs qui ont échappé à la déportation.
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Une vie heureuse

Toute sa vie elle aura habité le même appartement sauf de 42 à 45, le moment de la déportation.

Avec son sourire, cette survivante nous invite dans son chez elle, et pièce après pièce elle raconte des petits détails, des souvenirs et cette vie heureuse.

Et malgré toute l’horreur qu’on imagine, malgré son papa et son frère gazes dès leur arrivée aux camps, elle saisit la chance qu’elle a d’être revenue et d’avoir vécue cette vie entourée de personnes bienveillantes et aimantes.

Pas facile de lire ce genre de retour car derrière son sourire, on imagine tellement l’horreur absolue. Tellement de combats intérieurs pour arriver à 98 ans et tenter de raviver les mémoires pour ne pas oublier !

Un récit à placer entre de nombreuses mains comme devoir de mémoire.
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Retour à Birkenau

Ginette Kolinka avait 19 ans quand elle a été à été arrêtée par la Gestapo et déportée avec une partie de sa famille. Rescapée des camps, à quatre-vingt dix ans passés, forte d’une mémoire sans faille et le devoir de transmettre chevillé au corps, elle livre un témoignage déchirant.



A coup de mots simples, mais la simplicité n’enlève rien à l’horreur, ce récit est déchirant et tellement triste. Peu importe l’aspect littéraire, l’important ici c’est le message. Le livre est court mais le message clair. Les silences et les non-dits sont poignants. La faim, le froid, les coups, la nudité et l’humiliation, Ginette Kolinka livre son témoignage avec simplicité, humilité, humanité et surtout une force déchirante.



« Moi même, je le raconte, je le vois et je me dis que ce n’est pas possible d’avoir survécu à ça. Je vois, je sens. Mais vous, qu’est ce que vous voyez ? »



Un livre intense, nécessaire, indispensable … n’oubliez jamais.
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Pas ce soir, je dîne avec mon père

Je ne sais pas quoi en penser. Il y a de bonnes choses, une écriture vive qui laisse des choses en suspens et qui demande une certaine attention, ou bien il faut juste laisser flotter. Et il y a les pires choses du monde de la littérature. Beaucoup de clichés qu'on ne veut plus lire. Que je ne veux plus lire. Alors certes, il faut sans doute encore et toujours dénoncer les afflictions tributaires du patriarcat, mais bon, franchement parfois la jouer tacite c'est bien aussi.

C'est ça le truc du livre, c'est qu'à la fois il fait une certaine confiance dans la capacité, la mémoire et l'intelligence de son lecteur, et puis parfois c'est tout l'inverse, et c'en est presque insultant.

J'oublierai ce livre demain, mais en attendant, voici mon avis : si vous le trouvez, pourquoi ne pas le lire, mais si vous ne le trouvez pas, ne l'achetez pas.





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Une vie heureuse

Force de vie 🌿

Ginette Kolinka a connu l'horreur des camps de Birkenau.

Elle a connu la faim, la peur, la mort. Comment construire une vie après le cauchemar ? Que se passe-t-il après ?



Des années après, c'est une femme lumineuse qui témoigne. Les souvenirs reviennent pêle-mêle alors qu'elle nous livre la visite de son appartement, dans lequel elle aura vécu de ses dix ans à aujourd'hui, à l'exception des trois années de déportation. La naissance de son fils, son mariage avec Albert côtoient les meubles laissés par les collabos. Reviennent les joies de l'enfance, l'insouciance des dancings et des jeux collectifs, jusqu'au départ brutal.



C'est une véritable géographie de l'intime qui se dessine, avec toujours cette « pièce invisible » et indélébile : les camps. Dans cet appartement, le passé et le futur se conjuguent au présent. Les photos de ceux qui ne sont pas revenus accompagnent la nouvelle génération. Et la vie refait surface.



« Nous avons été heureux, à cette table. Mes sœurs recevaient beaucoup, on préparait des piques-niques pour vingt personnes. C’est ici qu’on a fêté notre mariage avec Albert. Le lundi de Pâques 1951. »



J'ai rencontré ce livre un peu par hasard et, j'ai immédiatement été attirée par ses dernières lignes : « Appelle ça comme tu veux: le hasard, la bonne étoile, Dieu. Moi, c'est la chance. ».

J'ai beaucoup d'admiration pour ce parcours qui force le respect et de reconnaissance pour ce témoignage. Ce récit restera longtemps en ma mémoire et je vous encourage vivement à le lire, même si le sujet est dur. Ces mots sont précieux et nous ne pouvons qu'apprendre de ce partage d'expérience.
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Une vie heureuse

Elle m’avait laissé à terre avec son premier ouvrage il y a quelques années. Cela continue. Avec simplicité et pudeur. Une seule envie : la serrer dans nos bras. Pourtant elle continue de sourire et se satisfait de bien peu. Ginette nous parle davantage de son fils Richard, batteur du groupe Téléphone et de son mari Albert toujours aussi classe, avec lequel elle n’a jamais parlé de ce qu’ils avaient vécu. Une fois de plus, sa langue est tendre, limpide et évidente. On l’entendrait presque parler avec sa gouaille si caractéristique. Sans jamais avoir besoin d’autre chose qu’une vie heureuse, après avoir vécu l’enfer, elle parcourt les pages de ce livre avec ce petit sourire taquin.



On arpente de long en large cet appartement qu’elle n’a reçu qu’à son retour en 1945, occupé par des collabos. Chaque pièce et recoin lui rappelle des souvenirs parfois douloureux. On y croise certains individus comme la concierge qui changera d’attitude après la guerre. Comme beaucoup d’autres. Comme s’il fallait un électrochoc pour constater que rejeter une personne à cause de sa religion n’était pas un bon argument. Ginette se contente du présent, n’est que peu curieuse et subit les décisions de sa jeunesse. Elle a vingt ans, pèse 26 kilos et son tatouage sur le bras ne s’effacera pas. On y croise Simone Veil, Milou sa sœur, et Marceline Loridan-Ivens, les « quatre de Birkenau ».



Elle y parle de chance. D’être revenue. Et de pouvoir témoigner après toutes ces années de silence. Elle assume mal son rôle de personne importante à écumer les écoles de France. Elle se considère différemment. On lui demande sans cesse si elle a vu Hitler. Mais personne ne lui parle de la faim. À leur âge, en dessous de quinze ans ils étaient déjà morts. Cette faim qui cause des trous physiques et mentaux. Elle, qui a pu se laver une fois en six mois. Cela fait relativiser c’est certain. On pleure devant le chant des déportés et on est admiratifs de la force et du courage que cela a du demander.



En parlant de force, comment expliquer que Ginette soit retournée dans ce camp en n’y gardant aucune rancune. Le lieu est un musée et n’a plus rien à voir avec ce qu’elle a pu vivre. Le fantôme devient transparent et n’existe presque plus. Alors elle ne « s’attache à rien, pas de sentiment. Elle s’adapte ». Elle a payé ses dents assez cher alors elle les montre. Ginette, je le redis : je vous aime.

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Retour à Birkenau

Dénoncée et déportée à 19 ans à Birkenau avec son père, son jeune frère et son neveu, Ginette Kolinka s'est tue pendant 50 ans. Elle seule est revenue et depuis elle ne pleure plus. Aujourd'hui, alors que les témoins s'éteignent un à un, elle explique aux générations de lycéens et de collégiens, inlassablement. Sans ambages et sans détours, elle raconte la faim, la nudité, les humiliations, l'avilissement... pour qu'Auschwitz-Birkenau ne soit pas un décor bien propret, où les fleurs poussent au printemps le long de la Judenramp, où un petit chemin a été aménagé pour la commodité des visiteurs, où il n'y a ni cris, ni boue, ni coups, ni poux...
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Une vie heureuse

Après Retour à Birkenau où Ginette Kolinka racontait déjà à Marion Ruggieri son enfance, sa déportation et son retour en France, les deux femmes ce sont une nouvelle fois rencontrées pour évoquer les souvenirs de cette grande dame, témoin malgré elle de la Shoah et des hures sombres du XXème siècle. Le récit, très court, mais dense en détails et en informations, prend sa source dans l'appartement qu'elle a toujours connu et occupé rue Timbaud. Chacune des pièces est porteuse d'histoire, dans chacune il y a des photos ou du mobiliers porteurs de tant de souvenirs familiaux. Dans cet appartement, elle y a vécu petite fille avec ses parents et jeune femme avec son mari. C'est aussi là-bas qu'est né le groupe Téléphone. Un parcours exceptionnel que celui de Ginette Kolinka, inépuisable passeuse de mémoire.
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Une vie heureuse



Ginette Kolinka revient sur ses souvenirs de vie et de famille. A la veille de ses 98 ans elle nous livre un témoignage tout en pudeur.



A l’instar d’une conversation entre une petite fille et sa grand-mère Marion Ruggieri nous livre les mots de Ginette avec beaucoup de pudeur. J’ai beaucoup aimé ce côté un peu bric à brac et confus d’une conversation. Nous sommes tous pareil nous commençons à parler d’un sujet et puis doucement ça dévie sur un autre.



La présentation du roman est original, nous visitons l’appartement ou a grandi madame Kolinka. Ce ne sont pas des chapitres, mais les pièces de sa maison qui font appel aux souvenirs personnels. Ce court roman vient compléter le premiers roman de Ginette Kolinka « retour à Birkenau » ou elle nous livre ses souvenirs dans les camps. Avec « une vie heureuse », elle nous livre surtout des souvenirs de famille, ses parents, ses sœurs, son mari, son fils, ses petits-enfants, son travail dans les marchés. Les souvenirs de Birkenau sont présent comme une ombre, elle ne peut les effacer de sa mémoire et reviennent avec parcimonie.



Ce témoignage est une ode à l’amour, au bonheur, à la famille mais aussi au pardon. C’est une femme incroyable, forte, courageuse et résiliente que nous découvrons dans ce livre. Merci pour ses mots et ce moment passé en compagnie de Ginette. Je serai bien resté plus longtemps dans cet appartement parisien.



Merci à Netgalley et aux éditions Grasset pour cette découverte émouvante.


Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Retour à Birkenau

Ginette Kolinka est née à Paris en 1925. En juillet 1942, sa famille est partie pour Avignon, alors en zone libre. Mais après une dénonciation, elle est arrêtée avec son père, son jeune frère de 12 ans et son neveu de 14 ans. Ginette Kolinka a alors 19 ans. Ils sont d’abord envoyés à Drancy, puis à Auschwitz-Birkenau par le convoi n°71 du 13 avril 1944. Dans ce même convoi, elle rencontre Marceline Loridan-Ivens et Simone Veil. Ginette Kolinka revient dans le camp où elle a été enfermée jusqu’à la Libération par l’armée russe. Seule elle et son neveu survivront.

Le livre s’ouvre sur une scène surréaliste : on est au printemps et Ginette Kolinka croise une joggeuse. Cette femme court, innocemment, tranquillement. « Es-tu folle » voudrait-elle lui crier. Car, oui, qui peut venir faire du sport, en enfer ?

Avec Marion Ruggieri, Ginette Kolinka reprend pour nous son histoire. Du 16 avril 1944 où elle est arrivée dans le camp au retour chez elle parmi les siens, une foule de souvenirs émaille la petite centaine de pages de cet essai. Les phrases sont courtes mais tellement percutantes. Le style est incisif, il va droit à l’essentiel, sans s’encombrer de fioritures. Les autrices n’ont pas encombré le récit de détails inutiles.

Ce récit n’est pas différent des autres témoignages de déportés dans le sens où beaucoup d’éléments « connus » se retrouvent. Quand on a déjà lu plusieurs de leurs témoignages, on sait évidemment ce que l’on va y trouver. Alors, ce qui fait la richesse d’un nouveau témoignage c’est le ressenti de celui ou celle qui témoigne. Il est intéressant d’avoir son point de vue, son recul, son analyse. Dans cette lecture, ce qui m’a le plus marquée ce ne sont pas tant les souvenirs qu’elle nous offre mais ceux qu’elle ne peut pas nous offrir. Il y a des éléments qu’elle n’a plus : des prénoms qu’elle a oublié, des circonstances qu’elle a omis, des lieux qu’elle ne pourrait pas décrire. J’ai longtemps bêtement pensé que les déportés se rappelaient de tout, du moindre détail. Mais la preuve que non, des détails manquent et cela m’a touché car j’ai réalisé que c’est par ces oublis que la vie a repris ses droits.

Ginette Kolinka œuvre énormément pour le devoir de mémoire et accompagne depuis deux décennies des groupes scolaires dans les anciens camps de concentration. Ce combat, elle le mènera jusqu’au bout : « Tant que je tiendrai, le continuerai à témoigner ».
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Retour à Birkenau

« Retour à Birkenau » est un témoignage d’une survivante du camp d’Auschwitz-Birkenau. La seconde guerre mondiale est une période que j’affectionne particulièrement dans les livres, alors quand j’ai vu ce livre sur audible, je ne me suis pas posée de questions je l’ai pris. Je dois reconnaitre que la durée du livre en audio est assez courte je trouve. En effet, le livre dure 2h07. J’aurais souhaité que le livre dure plus longtemps, car j’ai eu l’impression que le livre n’était pas assez étoffé. Hormis cela, j’ai trouvé le livre très intéressant, même si j’aurais voulu qu’on ait une histoire plus longue. Malgré cela, je trouve que c’est un livre qu’il faut lire. Peut-être que j’aurais eu un autre avis si je l’avais lu en version papier.
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Retour à Birkenau

Que dire sur ce livre ? On connaît l'histoire, on a déjà vu et entendu tellement de témoignages sur le sujet et pourtant à la lecture de ces quelques dizaines de pages on reste sidéré devant l' inimaginable. Comment des hommes ont-ils pu penser, planifier et mettre en oeuvre ce génocide, c'est incompréhensible, ça de passe l'entendement .

Ce témoignage prend aux tripes même si je pense qu'en tant que lecteur on ne fait vraiment qu'effleurer, toucher du doigt, l'horreur, et pourtant ce témoignage et précieux et indispensable.
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Ginette Kolinka, survivante du camp de Birk..

Son témoignage, très accessible et découpé chronologiquement, est précis, concis et sans ambages. Les évènements vécus y côtoient quelques pensées personnelles et histoires qu'elle s'est fait raconter. L'horreur de la guerre n'est jamais loin. le roman est très court et je l'ai lu d'un trait, encore (et heureusement) abasourdi par les évènements, et ce, malgré le grand nombre de récits que j'ai lus sur la Shoah. Franchement, les lecteurs qui veulent s'initier à ce sujet devraient assurément considérer ce livre comme une bonne option!



« Perdre le moral, c'est précipiter la mort. »



Plusieurs parties du témoignage marquent. J'ai particulièrement en tête trois passages. Il y a d'abord son arrivée à Birkenau : croyant aider son petit frère et son père fatigué, elle les invite à prendre place dans un camion qui va, sans qu'elle le sache, directement vers les chambres à gaz. La suite raconte brièvement comment madame Kolinka a appris à gérer sa culpabilité qui en a découlé. Il y a ensuite le centre du récit, dans lequel le lecteur découvre les blessures mentales et la désensibilisation que la survie inflige aux prisonniers. Il y a finalement la fin, quand elle raconte son retour au camp, dans les années 2000, où elle voyait des enfants jouer dans la neige ou des adultes faire leur jogging sur ce lieu de mémoire. On se demande alors s'il est possible, comme lecteur né des décennies après la guerre, de vraiment comprendre ce que les victimes ont vécu...



« J'ai eu envie de lui crier : “Es-tu folle?” L'étais-je, moi? »



Lisez la critique complète ici : http://sophielit.ca/critique.php?id=2493
Lien : http://sophielit.ca/critique..
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Retour à Birkenau

J'ai lu énormément de témoignages sur la déportation, je me suis demandée pourquoi en lire encore, découvrir une nouvelle fois l’horreur, l’innommable que je sais déjà….



Mais chaque histoire est importante et il ne faut pas négliger les témoignages. Simone Veil n’aimait pas que l’on parle de « devoir de mémoire » alors parlons de transmission. Dans quelques années il ne restera plus personne pour témoigner, pour coucher l’indicible sur du papier, pour se rendre dans les écoles et raconter…. il nous appartient d’expliquer à nos enfants qui transmettront à leur tour je l’espère, pour ne pas oublier, pour que jamais cela ne recommence.



Ginette Kolinka est déportée en 1944 avec son père, son frère et son neveu. Le convoi l’emmène à Birkenau elle sera ensuite transférée à Bergen Belsen, Raguhn et Theresienstadt. Dans ce livre elle témoigne de l’horreur, de l’inhumanité, de la survie.



Le froid, la faim, la maladie, la cruauté des kapos, les heures passées à attendre immobile sous le froid glacial lors des appels, chaque jour il faut tenir, chaque jour de vie supplémentaire est une petite victoire. Les nazis n’y arriveront pas !!



Comment peut-on survivre ? je m’interroge tout le temps là dessus lorsque j’aborde un livre sur la shoah, Ginette Kolinka se le demande encore aujourd’hui, comment a t’elle pu ? Comment a t’elle réussi ? Peut-être parce qu’au milieu de ce chaos il y a parfois une lueur d’espoir, si infime soit-elle, des petits gestes de fraternité qui aident à tenir et à se souvenir qu’on est vivant. C’est cette robe que Simone Jacob -Veil lui offre, un morceau de pain partagé, une main qui se tend, une prisonnière qui dit de ne rien lâcher… Ginette Kolinka se bat pour sa survie à chaque heure du jour et de la nuit, avec comme vêtement, une souffrance morale et physique inimaginables.



Puis c’est la délivrance, -si on peut l’appeler comme ça- celle qu’on attend et à laquelle on ne croit plus, celle qu’on a souvent imaginée… la libération des camps….. Ginette Kolinka est libre mais dans sa mémoire elle sera toujours prisonnière, impossible d’oublier ce qu’elle a enduré et vécu. Elle rentre seule, son père, son frère et son neveu ont été gazés à Birkenau dès leur arrivée.



Il va falloir se reconstruire et ranger son vécu de déportation dans un coin de sa mémoire parce que personne ne pose de questions. Les déportés reviennent méconnaissables, amaigris, abîmés, malades….. pourtant jamais personne ne demande comment c’était là bas… Est-ce par pudeur ? par peur de raviver les terribles souvenirs ? pendant longtemps les rescapés des camps de la mort ne parleront pas. Ginette Kolinka ne dira rien non plus, ni à ses proches, ni a son mari.



C’est le film de Steven Spielberg « la liste de Shindler » qui va la pousser à parler et à enfin expliquer ce qu’elle a vécu. Ginette Kolinka va aller témoigner dans les écoles et retourner à Birkenau 55 ans après.



Il n’y a pas une fois où je retourne là bas , sur la « Judenrampe » sans penser à eux, mon père, mon petit frère, Gilbert mon neveu. La dernière fois c’était en 2019, quatre-vingts ans après la déclaration de la guerre, j’ai songé : il y a soixante quinze ans, quasiment jour pour jour, je ne les ai pas vus descendre du train. Je ne leur ai même pas dit au revoir……



Un livre qu’il faut absolument lire, Merci Madame pour ce témoignage
Lien : https://jaimelivresblog.word..
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