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Critiques de Markus Zusak (915)
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La Voleuse de livres

Avec La Voleuse de livre, je me suis demandée, sérieusement, si je n'allais pas arrêter ma lecture quelques pages avant la fin, juste pour ne pas quitter son univers, juste pour me dire que la porte n'était pas définitivement close, juste pour savoir que j'ignorais encore des choses, qu'il y avait des possibles, juste pour ne pas me trouver dans cette espèce de blues dans lequel, finalement, je suis !

Vous l'aurez compris, j'ai craqué, et la 4ème de couverture est fermée, je suis sans doute allée une page trop loin, après je ne pouvais plus m'arrêter...

C'est un bouquin que j'avais emprunté dans une médiathèque près de chez moi, et je vais m'empresser de me l'offrir, il fait partie de ces livres qu'on aime savoir autour de soi (ou sur une île déserte, comme vous voulez, mais 6 c'est pas assez ! ).



Dans ce roman, Markus Zusak, choisit La Mort comme narratrice. Attention, n'imaginez pas un squelette avec une faux, non, elle est, somme toute, beaucoup plus humaine que bien des humains ! Elle fait son boulot, un point c'est tout : recueillir les âmes. Et comme l'histoire démarre en 1939, en Allemagne, elle ne chôme pas...

Sa route croise, à plusieurs reprises, celle de la petite Liesel, une gamine de 9 ans, qui vole son premier livre, alors qu'elle ne sait pas encore lire, le jour de l'enterrement de son petit frère.

Nous découvrons également Hans et Rosa Hubermann, le couple atypique qui la recueille, Rudy le gamin aux cheveux couleur de citrons qui veut égaler le grand Jesse Owens, au coeur du nazisme vous m'accorderez que c'est courageux ! Max, le boxeur juif, Max aux cheveux comme des plumes d'oiseaux, Max qu'il faut cacher, et qui devient momentanément écrivain, dans le sous-sol du 33 rue Himmel (ciel !), pour le plus grand bonheur de la petite voleuse de livres... Et bien d'autres encore...



Je pense sincèrement que c'est un livre qui vous marque pour toujours, et je ne peux que vous en recommander la lecture !
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La Voleuse de livres

La voleuse de livres s'est refermé. C'est la gorge nouée que je vais essayer de tenir mon rôle de lecteur, faire une critique.

Quand la mort raconte une histoire on se dit ça va être horrible, sanglant; détrompez vous la grande faucheuse a plus de tendresse pour les humains qu'il n'y parait.

La mort est une fin en soit nul n'y échappe, mais si elle pouvait être aussi douce quand elle prend dans ces bras ces âmes libérées ce serait merveilleux.

Viennent ensuite les personnages de la rue Himmel , Liesel l'héroïne, petite fille courageuse sorte de Sophie Scholl Max le boxeur juif Rosa et ces Jurons Hans l'accordéoniste Rudy le Jesse Owens aryen, tous réunis dans l'adversité.

La quatrième de couverture dit ceci "un livre qui peut changer votre vie" .

pour ma part j'en suis convaincu. j'espère vous avoir donné envie de lire ce merveilleux roman
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La Voleuse de livres

Je veux bien m’entretenir avec la Mort....à une condition : qu’elle soit mise en scène par Markus Zusak.



La grande narratrice de « La voleuse de livres », la Mort, se présente comme profondément humaine, « hantée par les hommes ». Elle recueille les âmes avec douceur et délicatesse, les transporte sous son bras ou les berce. A commencer par celle du frère de Liesel, la petite fille qui a la malchance de vivre en ces années sombres du nazisme, en Allemagne. Leur mère, à bout, était en route pour les conduire dans une famille d’accueil lorsque le petit garçon est mort d’une crise d’asthme, dans le train. A partir de ce moment, Liesel va lutter pour vivre, et la Mort va la suivre à la trace, non pour l’emporter, mais parce qu’elle l’admire.

Recueillie par une famille où finalement, il fera bon vivre, elle va être dévorée par la passion des livres, aidée par son père nourricier au grand coeur, son grand ami Rudy (ah, ce fameux gars aux cheveux couleur citron, courtisé par les nazis), et la femme du maire, pauvre créature dévorée par le chagrin.

Mais le nazisme gagne du terrain, la guerre éclate, et là, apparait Max le Juif...

Le malheur va-t-il rattraper Liesel ? La Mort pourra-t-elle enfin tenir dans ses bras son âme vigoureuse et pétrie d’amour ?



Je vous conseille de lire ce roman pour le savoir ! Peut-être, comme moi, serez-vous guidés par la poésie et la délicatesse de l’auteur, mais aussi taraudés par l’horreur de ce qu’il raconte, sans tomber toutefois dans le mélodrame. La Mort, finalement, on est bien tous obligés de l’accepter, n’est-ce pas ?



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La Voleuse de livres

Je viens de terminer la voleuse de livres, je me suis gardée hier soir les dernières pages pour ce matin. Je ne pense pas que ma critique fera beaucoup avancer les choses car le nombre de critiques sur ce roman est impressionnant.

Mais il faut tout de même que je vous dise à quel point cette histoire m'a touché. On parle souvent de la guerre 39-45 et d'Hitler vus de l'extérieur, c'est à dire des pays occupés, mais on oublie souvent que les Allemands eux mêmes ont souffert de privations, de tortures, sans parler des Juifs Allemands.



Cette histoire parle aussi bien sûr de livres, de l'importance qu'ils ont pour la jeune Liesel, du petit bonheur que la lecture de ces livres apportent à ceux à qui elle les lit, dans des moments de terreur et de souffrance innommables.



En résumé et pour conclure, un superbe roman auquel je donne une note de cinq étoiles++. A lire absolument.


Lien : http://livresque78.over-blog..
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La Voleuse de livres

♫Le ciel n'est plus qu'un long tissu de brume

Il va faire une nuit sans lune

Et demain je n'aurais pas dormi

Peut-être je vais rencontrer une dame

Quand j'irai accrocher mon âme

Sur les arêtes des rochers



Knock knock knock'in on heaven's door



Maman regarde ces zones, ce désert

et combien de ruines sur notre terre♫

Je rêve - Francis Cabrel - 1979 -

Hugues Aufray- reprise de Bob Dylan - 1973 -



Qui vole un livre, JAWOHL !



1940, Munich, le jour était gris,

la couleur de l'Europe

sous des rideaux de pluie

les coups leurres, elle écope.



Nature humaine pétrie de contradictions

ne pas voler le pain mais le donner

mauvaise décision malgré mûre reflexion

Faire de la souffrance une victoire

y succomber faute de pouvoir

y échapper ...Ainsi fut sa Volonté.



réveil en criant

dans son lit nageant

noyée sous un flot de drap

tel un juif , une étiquette elle deviendra...



Une femme aux cheveux élastiques

Un père au regard d'argent

Un homme aux cheveux de plumes

Chouette microcosme pathétique

Larmes crasseuses sur les joues des enfants

Brouille des frontières entre la faux et l'enclume.



"Les doigts de son âme ont touché l'histoire qu'elle avait couchée sur le papier tant d'années auparavant, dans le sous-sol de la rue HIMMEL" p632

Note du traducteur Himmel veut dire Ciel...

Le ciel cette nuit là avait une étoile cousue

sur la voute céleste et des nuages piqués autour .

Toc toc toc , ne te punis pas .....

Pourtant la punition et la souffrance seraient présentes tout comme le bonheur.

C'était cela l'Ecriture.



Ce soir, à la dérobée j'ai regardé le ciel

que m'importent l'heure ou la couleur

comme nous décrit si bien l'auteur

L'important c'est de percevoir l'essentiel...

Orfêvre des mots doublée d'une sainte

ecorchures, meurtrissures qui suintent

Jesse Owens the saints go marching in

J'ai si besoin pour terminer de caféine

♪Knock knock je cogne ce soir aux portes du ciel♪

♪Je lance des mots vers le jour qui s'acheve♪

































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La Voleuse de livres

Une femme et ses deux enfants dans un train qui rejoint Munich. Le petit garçon, malade, s'éteint pendant son sommeil. La Mort vient chercher son âme. Et là, quelqu'un attire son attention. Dans l'hiver bavarois, blanc et glacial, Liesel Meminger et sa mère mettent l'enfant en terre, sous une épaisse couche de neige. La Mort s'attarde pour observer la fillette qui, subrepticement, s'empare du livre que l'apprenti fossoyeur vient de faire tomber, devenant ''la voleuse de livres''. Un premier vol qui ne sera pas le dernier. Liesel se rend à Molching, rue Himmel, chez les Hubermann qui vont devenir ses parents nourriciers, sa mère ne pouvant plus s'occuper d'elle correctement. Le contact est difficile. Liesel pleure les siens mais Hans et Rosa Hubermann sauront l'apprivoiser. Pourtant la Mort n'en a pas fini avec Liesel. L'Allemagne nazie fait travailler sans relâche celle qui a charge d'âmes. Les camps, la guerre, les bombardements...La Mort a fort à faire même si elle trouve parfois le temps de s'attarder près de la petite fille qui grandit dans l'amour des livres, l'amour des Hubermann, l'amour de son voisin, le pétillant Rudy Steiner.



La Mort, le nazisme, la guerre, les jeunesses hitlériennes...rien de bien réjouissant et pourtant, La voleuse de livres est un livre aussi merveilleux que lumineux. O ne peut échapper au coup de cœur et de foudre pour les personnages mis en scène par Markus Zusak. Liesel, d'abord. Une enfant qui malgré son jeune âge a déjà connu bien des misères mais qui puise force et espoir dans les bras de son père adoptif, les parties de football dans la rue, son amitié avec Rudy et bien sûr les livres, ceux que lui offre Hans malgré le manque d'argent et ceux qu'elle vole chez la femme du maire, une femme ravagée par la mort de son fils mais qui entretient une immense bibliothèque. Hans ensuite. Un homme profondément bon qui sait tenir ses promesses, même au péril de sa vie. Un anti-nazi discret incapable d'adhérer au parti, sans mots devant son fils qui en a adopté tous les principes. Et puis sa femme, Rosa Hubermann qui ressemble à une petite armoire, qui a toujours un mot d'insulte à la bouche mais surtout qui a un cœur énorme. Dans cette petite armoire se cache un trésor de femme. Et n'oublions pas Rudy Steiner aux cheveux couleur citron. Un aryen qui voudrait être noir comme Jesse Owens son idole; sportif accompli blanc, bleu, blond, objet de convoitise pour les nazis. Avec lui, Liesel fait les quatre cents coups, du vol de pommes dans les vergers au vol de livres chez le maire. Puis il y a aussi Max Vandenburg, le juif condamné ar le régime à se cacher, à vivre dans un sous-sol comme un sous-homme...Et bien sûr, il y a la Mort, narratrice sensible et humaine de cette histoire si particulière. La Mort ne tue pas, ce sont les hommes, les guerres. Hantée par les humains, elle prend soin de leurs âmes avec toute la douceur et la compassion qu'elles méritent. Une belle personne, au final, même si on espère la rencontrer le plus tard possible...

Un livre éblouissant, magique, qui a sait mêler les horreurs de la guerre à l'insouciance de l'enfance. Un livre pour rire et pleurer, pour aimer, pour s'évader. Un livre qu'on ne voudrait jamais refermer.
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La Voleuse de livres

L’histoire de Liesel Meminger, petite orpheline allemande de neuf ans, recueillie par Hans et Rosa Hubermann à l’aube de la Seconde Guerre mondiale, aurait pu n’être qu’un énième récit sur cette page sombre de notre Histoire, mais son approche originale en fait sans doute une œuvre indispensable.



Il y a tout d’abord la Mort, qui fait office de narratrice. Une Mort finalement très humaine, qui n’est somme toute pas insensible à cette tragédie qui l’oblige à faire des heures supplémentaires. Dotée d’humour et d’émotions, elle fait son boulot du mieux qu’elle peut en recueillant les âmes avec douceur et compassion.



Il y a ensuite la petite Liesel, qui croise à trois reprises la route de la Mort et dont la destinée parsemée de drames ne manque pas d’émouvoir le lecteur et même la narratrice. En racontant l’histoire de cette gamine, Markus Zusak offre non seulement le regard d’une enfant sur la guerre, mais invite surtout à découvrir le point de vue de citoyens allemands qui souffrent également de privations et qui n’adhèrent pas tous au nazisme…



Il y a finalement le pouvoir des mots, découvert au fil des pages par cette fillette qui dérobe son premier livre alors qu’elle ne sait pas encore lire. Des mots qui réconfortent ceux qui tremblent de peur au fond d’un abri souterrain lors des bombardements aériens, mais des mots qu’Hitler utilise également afin d’endoctriner tout un peuple…



Si je ne suis pas fan du principe de dévoiler les événements qui vont avoir lieu au début de chaque chapitre, j’ai cependant été charmé par l’approche originale de ce roman (la Mort en tant que narratrice, le regard d’une enfant et le point de vue allemand), par le rôle central qu’y jouent les livres et par les relations bouleversantes que la petite Liesel tisse au fil des pages, que ce soit avec ses parents adoptifs, avec son petit voisin qui se prend pour Jesse Owens ou avec ce juif condamné à vivre dans un sous-sol, sans oublier la femme du maire et son immense bibliothèque…



Incontournable !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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La Voleuse de livres

S'il n'y avait pas eu le confinement , puis le déconfinement, et ce que ça implique en terme du peu d'ouvertures de médiathèques, je serais passée à côté de ce livre, et ça aurait été dommage, parce que je l'ai adoré...

Et pourtant, les premières pages ont été laborieuses, je repoussais toujours le moment du rendez-vous avec La Petite Voleuse, je n'accrochais pas . Pensez donc, une histoire qui se passe dans l'Allemagne nazi racontée par La Mort ! Brrrr...

La mort qui croise dans un train le chemin de la petite Liesel, car elle est chargée de "récolter" l'âme de son petit frère . Le père de Liesel communiste, n'est plus là... Sa mère étant "quelque part", Liesel est confiée à une famille , les Hubermann, dont les grands enfants n'habitent plus avec eux. Pauvres mais dignes, et très généreux, elle les appellera papa et Maman, et cela deviendra sa famille, et leur rue, son terrain de jeu. Et surtout, Hans Hubermann, lui apprendra à lire...

Et la mort, par un "heureux" hasard, suivra la fillette de près, assez fascinée. il faut dire que La Mort, en temps de guerre, est souvent présente...

Alors, j'ai (et peut- être, vous aussi..), souvent eu en main, des romans qui racontent la guerre de l'autre côté, du côté des victimes, et j'oublie souvent que les allemands n'étaient pas tous nazis, qu'ils n'avaient pas tous, envie d'envoyer leurs enfants aux jeunesses Hitlériennes, sur le front russe, qu'ils s'inquiétaient pour leurs proches, qu'ils avaient des enfants, qu'ils les aimaient, qu'ils ont , eux aussi, caché des juifs, et qu'ils fallait être "fortiche" pour le faire au nez et à la barbe , d'un militaire venu contrôler votre cave, en prévision de bombardements . J'oublie leurs chagrins, j'oublie qu'ils avaient faim, qu'ils avaient peur, enfin bref : qu'eux aussi étaient "humains"... Et c'est tout ce que montre La Voleuse de livres, la guerre dans toute sa "gamme" de douleurs, dans son atrocité et son humanité, avec subtilité, émotion, compassion, documentation, et une bonne dose d'humour noir. Noir comme la couleur de la Mort.

La plume est étrange, mais quand on connaît le nom de la narratrice, comment ne pas basculer dans l'étrange ? Très originale, mais comment faire autrement avec La Mort ?

Ça commence bizarrement, le texte tient à distance , le lecteur, qui se demande dans quoi (ou sur qui !), il tombe, puis très vite, les événements rapportés vous emportent , les gens croisés vous séduisent .. Liesel, Rudy, Hans, Rosa, Max... que de belles personnes... Leurs destins vous effraient. Arriveront-ils à s'en sortir vivants de cette p.. de guerre ? Et puis vous terminez ce roman , avec de l'eau plein les yeux...

Et si La Mort a une âme, si elle est hantée par les humains,

Alors, vous, vous êtes hantés par ces personnages, car bien que fictifs, ils vous ont parus tellement réels. vous êtes sûrs qu'il y a eu pendant cette p... de guerre, des Hans, des Rosa, des Max, des Rudy, des Liesel, et vos yeux sont pleins d'eau....

Juste Magnifique...



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La Voleuse de livres

La mort n’aime pas la manière dont les vivants la dépeignent habituellement : cette espèce de grand échalas vêtu de noir et armé d’une grande faux. Elle ne ressemble pas du tout à cette image gothique. C’est avant tout une besogneuse, toujours à la tâche et travaillant sans aucun répit.

Durant ces six années que durèrent la seconde guerre mondiale, elle eut beaucoup à faire. On peut même parler de surcroît exceptionnel d’activité… Elle dût remonter à loin, jusqu’à la période de la grande peste, pour avoir autant d’âmes en si peu de temps à prendre en charge.

Pour oublier ce travail harassant et répétitif, la mort a donc besoin d’un peu de distraction, et c’est tout naturellement qu’elle s’intéresse aux rares « qui en réchappent ». Parmi eux, la petite Liesel, gamine chétive aux genoux cagneux, qui rencontra son chemin à trois reprises.

C’est son histoire que la mort raconte et de celles et ceux qu’approcheront la petite fille. Elle le fera avec le regard cynique et désabusé d’une vieille dame aigrie que plus rien ne surprend. Il faut reconnaître que pour des tas de mauvaises raisons, les hommes ont une fâcheuse tendance à faire n’importe quoi et à se précipiter entre ses bras.

La mort raconte l’histoire d’une voleuse de livres qui s’épanouit dans la lecture et prend conscience du terrible pouvoir des mots. Mots qui apaisent quand ils sont prononcés au fond d’une cave, une nuit de bombardement. Mots qui tuent quand ils sont hurlés par Hitler. Voilà pourquoi, ces mots, Liesel les aime et les déteste tout à la fois.

Elle raconte l’histoire d’un accordéoniste et d’une Maman en forme de petite armoire qui refusent d’être « HeilHitlérisés ».

Elle raconte l’histoire d’un papa qui apprend à lire à sa petite fille et qui reste à ses côtés les nuits de grands cauchemars.

Elle raconte l’histoire d’un garçon aux cheveux couleur citron qui attendra en vain son baiser.

Elle raconte l’histoire d’une petite note discordante au milieu des bruits de bottes.

Bien sûr, il n’y a pas de happy-end. Mais pouvait-on s’y attendre quand on connait la narratrice, même si elle se montre gentille et compatissante ?

Durant tout le livre, j’ai beaucoup ri, vraiment beaucoup, et j’ai aussi versé à de nombreuses reprises ma larmichette. Souvent les deux en même temps, ce qui, vous en conviendrez, ne rend pas facile la lecture, surtout quand on porte des lunettes…

Pour celles et ceux qui n’ont pas encore lu la Voleuse de livres : laissez-vous tenter.

Le voyage en vaut la peine

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La Voleuse de livres

Rares sont les livres qui m'ont autant bouleversée. A bien y réfléchir, je crois même qu'il n'y en a pas. Je n'avais jamais lu auparavant d'histoire dont la narratrice est la Mort...Oui, je lui mets une majuscule, car lorsqu'on referme ce roman, on ne peut que la respecter. Elle n'a pas un métier facile et lorsque la folie des Hommes s'en mêle, elle-même se lamente.

L'histoire se passe à Molching, petite ville allemande proche de Munich. On y rencontre la petite Liesel, la "voleuse de livres", qui va découvrir grâce à "Papa", le pouvoir des mots mais aussi leur danger lorsqu'ils sont manipulés par des individus tel que le führer. Le personnage de Liesel est tellement fort qu'il me hante encore...comme le reste du roman d'ailleurs.

Cela aurait pu être une histoire de guerre somme toute assez "banale", mais non. Markus Zusak nous fait côtoyer la Mort à chaque page, une Mort bien plus humaine, plus poétique que beaucoup d'humains. Quant aux personnages, qu'il s'agisse de Liesel, Rudy, Hans ou Rosa, tous sont dépeints avec une telle virtuosité, une telle humanité, qu'ils nous font vibrer, pleurer.

Plus les pages se tournent, plus l'atmosphère s'alourdit. J'ai eu énormément de mal à terminer les dernière pages tant les sentiments qui s'en dégagent sont difficiles à gérer.

Je commençais en disant que peu de livres m'ont autant bouleversée, j'ajouterai qu'en fait aucun ne m'a faite autant pleurer.

Markus Zusak manie lui aussi les mots avec brio, mais pour nous offrir un chef -d'œuvre dont on ne ressort pas indemne.
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La Voleuse de livres

La voleuse de livres a pour originalité d'écriture d'avoir pour narratrice la mort elle-même. Et quand la mort vous parle, immédiatement, docilement, vous pénétrez dans l'histoire qu'elle vous raconte.

Mais la mort n'est pas machiavélique ni sadique. La mort est faite de couleurs. La mort prend doucement les âmes et accomplit simplement son travail.

En pleine seconde guerre mondiale, en Allemagne, une petite fille se voit recueillie par des parents nourriciers après que sa mère l'ait confiée à eux et que son petit frère soit mort durant le trajet.

On se dit que décidément cette histoire va être terriblement triste. Et pourtant, malgré des passages émouvants, ce livre m'a plutôt donné une impression de douceur et de poésie. Certains personnages (Hans, Liesel, Rosa, Max) sont très attachants et on ressent beaucoup d'amour.

Un très joli moment de lecture!

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La Voleuse de livres

"La voleuse de livres", roman à succès qui a reçu de nombreuses récompenses, avoisine presque les 10000 lecteurs sur Babelio et 5000 sur Booknode, lui attribuant à ce jour une moyenne de 4,28/5 pour les premiers et 8,74/10 pour les seconds. Le genre de livres donc dont j'attends beaucoup ! Trouvé dans une boîte à livres il y a déjà plusieurs mois, il attendait patiemment que je l'ouvre enfin et ce sera encore une fois une lecture commune qui m'en donnera l'occasion. En ce mois de novembre, sur le thème de la mort, quoi de mieux qu'un livre dont la narratrice est la Mort elle-même ? Me voilà donc à découvrir un livre que j'avais envie de lire depuis très longtemps. Et ce fut une lecture captivante, qui m'amène à me poser la question : pourquoi ne l'ai-je pas lu plus tôt ?



Comme je viens de le dire, la narratrice n'est autre que la Mort. En cette période 1939 à 1945, dans une Allemagne nazie, autant dire que ce n'est pas le travail qui lui manque. Pourtant, une petite fille, qu'elle croisera par trois fois durant son labeur, marquera son "existence" d'une façon inhabituelle. C'est parce qu'elle a son livre en sa possession, dont on ne saura qu'à la fin comment elle a pu se le procurer, qu'elle se permet de nous raconter l'histoire de cette fillette, Liesel, qui a mis en mots les différentes épreuves par lesquelles elle est passée. Tout commence dans un train qui les mène, elle et son frère, à Molching, près de Munich, vers leurs parents nourriciers. À partir de là, bien des événements la marqueront à jamais. Elle aura faim, elle apprendra à voler (et pas que de la nourriture comme le titre l'indique), elle cachera un juif dans son sous-sol, elle connaîtra l'amitié grâce à Rudy et l'amour grâce à ses parents adoptifs, elle grandira au rythme des bombardements, elle perdra des êtres chers. Elle apprendra aussi le pouvoir des mots, grâce aux livres qui lui tomberont sous la main.



Un peu perturbée au départ par le style de narration et la mise en forme, j'ai eu tôt fait de m'y habituer, au point d'avoir été totalement immergée dans le récit. Si j'ai lu les 100 premières pages tout tranquillement, j'ai lu en revanche les 550 autres d'une seule traite. Plus possible de m'arrêter, comme si j'avais été soudainement harponnée sans pouvoir me libérer jusqu'à ce que j'atteigne la fin.



Un livre intense dans tous les domaines : intense dans les événements, intense dans les émotions, intense dans les ressentis de Liesel, sans parler du contexte historique bien implanté (guerre, bombardements, nazisme, antisémitisme, hitlérisme, rationnement, pauvreté, etc). Au cœur d'une période tragique, la Mort, qui ramasse des milliers et des milliers d'âmes au quotidien, n'en a pas moins un caractère humain, et c'est ce qui rend l'histoire de Liesel encore plus poignante et intense.



Il y a pourtant peu de suspense. La Mort sait entretenir un minimum de mystère à son histoire, mais dans l'ensemble elle dévoile assez tôt certains faits à venir, elle nous donne un aperçu de ce qui nous attend. Comme un avertissement, elle nous permet de mieux nous y préparer. Et pourtant, j'ai eu de nombreuses fois la gorge serrée, et n'ai pu m'empêcher de verser quelques larmes à la fin, qui est bouleversante.



J'ai adoré la petite Liesel, qui tente tant bien que mal de se reconstruire dans ce chaos, qui n'arrive pas à surmonter ses cauchemars, qui vit dans la peur pour son ami Max, qui trouve refuge dans ses livres. J'ai adoré Hans, son Papa adoptif, j'ai adoré l'imaginer jouer de son accordéon, consoler Liesel de ses cauchemars, lui apprendre à lire et à écrire. J'ai adoré son ami Rudy, partagé entre l'amitié et l'amour, qui apprend à Liesel le foot, le vol, la loyauté. J'ai appris à apprécier de plus en plus Rosa, sa Maman adoptive, qui sous ses apparences bourrues a un cœur en or. Et puis, il y a aussi Max, cet homme juif qui deviendra un ami cher à son cœur ; Ilsa, la femme du maire qui se laisse volontairement voler ses livres ; Frau Holtzapfel, voisine irascible à qui Liesel fait la lecture. Et bien d'autres encore, pas tous attachants évidemment, mais toujours intéressants, intrigants.



L'action se déroulant pendant la Seconde Guerre mondiale, l'un de mes sujets de prédilection, on ne peut que constater le contexte bien implanté et réaliste, grâce au travail de recherche de l'auteur. Les personnages, la Mort comprise, sont adroitement bien campés, aboutis, attachants, touchants. L'intrigue (et par conséquent l'histoire de Liesel) est rondement bien construite, prenante, désarmante, vibrante. La fin est bouleversante. Je ressors de cette lecture totalement séduite.



Un très beau livre, qui aborde de manière très réaliste des sujets durs, comme la guerre, le nazisme ou l'antisémitisme, tout en laissant une place importante à la dimension humaine, à la bienfaisance, à l'empathie, à la sensibilité.



Un joli coup de cœur.

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La Voleuse de livres

Rouge.



Rouges, les drapeaux portés hauts et droits dans les mains innocentes de ces jeunes esprits délavés défilant au pas.

Rouges, les braises incandescentes de ces livres interdits, condamnés au bûcher pour quelques pensées de trop.

Rouge, le souffle chaud des bombes déchirant le ciel, lorsque les oiseaux argentés ouvrent leurs entrailles sur les morts en sursis.

Rouges, le sang des innocents et les flots des rivières...



Blanc.



Blanches, ces belles âmes que j'emporte avec moi quand l'heure est venue de me rejoindre.

Blancs, le ciel cotonneux et le tapis tout de neige immaculé où, par ce froid hiver, je la rencontrai pour la première fois.

Blanches, les pages de son livre que je vais vous raconter.

Blanc, le coeur pur de son enfance à jamais volée...



Noir.



Noirs, les cauchemars de toutes ces nuits tremblantes passées au sous-sol et noires les cendres du réveil dans les ruines du petit matin...

Noire, l'encre des mots salutaires... volés... secoués... arrachés à l'horreur et couchés dans ce livre, pour ne rien oublier.

Noire, cette nuit de Cristal où le Monde bascula dans la haine de l'Autre.

Noire aussi, cette croix gammée, svastika de la honte, race suprême déposée sur un drapeau rouge et blanc.



Ces couleurs, moi la Mort, je vais vous les conter.



Comme je vous conterai toutes les autres : marron l'uniforme des jeunesses hitlériennes, vertes les pommes volées dans les vergers, jaune l'étoile de David, aller simple pour les camps, gris le coeur des hommes, bleu le ciel au-dessus de la rue Himmel où elle habitait, elle, la Voleuse de livres, la petite secoueuse de mots.



Parce que les livres sont la Mémoire.

Parce que le souffle des mots est puissant.

Parce qu'elle s'y accrocha comme on s'accroche à la vie et qu'à travers eux, elle me raconta son histoire.



As-tu pu volé le bonheur, petite fille ?







**



Ce livre est une claque !

Un raz-de-marée d'émotions, de sourires, de larmes, de tristesse, de colère... Un vibrant hommage à l'Histoire, qui nous immerge au coeur des chaumières allemandes, dans le quotidien de ses habitants meurtris par le régime nazi et dont tous ne partageaient pas l'idéal national-socialiste.

Point de batailles militaires ici. Ce livre est le combat de ces hommes et de ces femmes contre celui d'Hitler, Mein Kampf, vu à travers les yeux de Liesel, la petite voleuse de livres.



Les mots de Markus Zusak sont simples, directs et tranchants. Leur impact vous résonne longtemps aux tympans.

Le livre est découpé en dix parties, chacune composée de courts chapitres annoncés au début de chaque partie.

J'ai adoré le choix du procédé narratif, très original puisque c'est la Mort elle-même qui nous parle de Liesel et de sa vie dans cette Allemagne en guerre, en n'ayant pas peur de nous parler offline ou nous annoncer certains événements à l'avance, à la manière de Lemony Snicket, le narrateur dans Les désastreuses aventures des orphelins Baudelaire.

Si vous avez aimé Petit Pays (Gaël Faye) ou La vie devant soi (Romain Gary), ce livre est fait pour vous !



Un tout gros coup de coeur !



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La Voleuse de livres

Bouleversant...

Ce roman a pour particularité d'avoir pour narratrice "La Mort". Ce qui m'a fait pensé au film "Rencontre avec Joe Black". Ici s'arrête la comparaison.

La Mort personnifiée, dont le métier est de venir chercher les âmes des humains. C'est son métier, de tout temps, partout sur la Terre. Mais La Mort connait-elle les humains ?

Ici, elle nous raconte l'histoire de Liesel. Période difficile et chargée pour La Mort, car nous sommes en pleine 2nde guerre mondiale, en Allemagne.

La vie pour les Allemands n'est pas toujours facile non plus, même si c'est un côté de l'histoire qui ne nous est pas très familier...

Liesel vient de voir son petit frère mourir, sa mère la confie à un couple d'Allemands avant de disparaître. Liesel s'attache à son papa et sa maman d'accueil. La vie continue...

Le départ de l'histoire est presque léger ! Et peu à peu, l'auteur nous emporte dans l'histoire de cette enfant...

L'histoire est belle mais dure, tendre mais insupportable...

Un très beau roman, touchant, attachant, triste... que je garderai longtemps en mémoire.
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La Voleuse de livres

Parce que vous êtes très nombreux à avoir lu "la voleuse de livres", et que la plupart de ceux qui envisagent de le lire sont sûrement au fait du sujet, je saute le résumé et ne vous donne ici, que mes seules impressions.



J'ai aimé "la voleuse", elle m'a émue, comme m'ont émue... son ami Rudy, son "papa", Max, et même sa "maman" ou Frau Holtzapfel.

Il est original que ce soit la mort qui nous conte cette histoire, qu'elle entrecoupe parfois (trop souvent?) de notes sur des définitions, des objets, des personnages. J'imagine que ces apartés et digressions sont "distrayants" pour un lectorat adolescent et doivent leur rendre cette lecture plus plaisante...mais, pour moi, adulte vieillissante, ils finissent par être agaçants, particulièrement quand ils anticipent ce qu'il va advenir d'un personnage.

En même temps, j'ai apprécié de nombreuses réflexions.

En conclusion, ce fut une lecture mitigée pour moi, mais je la conseillerais volontiers à un ado.
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La Voleuse de livres

Depuis le temps que je voyais ce titre sur Babelio, il devenait urgent que je découvre cette histoire tant ovationnée par les lectrices (plus particulièrement). J’ai eu de la chance de tomber dessus à ma dernière escapade livresque et j’ai plongé sans perdre une seconde de plus.

Déroutant, le style.

Eblouissants, les mots.

Magnifique, l’histoire.

Emportée jusqu’à l’âme par « La Voleuse de livres », je ne pouvais plus lâcher Liesel. Les mots s’impriment dans mon esprit et je me sens envoutée, transportée par une musique lointaine d’un accordéon et les nuances de couleurs qui accompagnent les mots.

ELLE sait si bien décrire et que l’on oublie qui elle est et combien elle est douloureuse. On se surprend même à l’aimer cet être si sensible face à la douleur humaine surtout celle d’une fillette.

La souffrance est présente dans ce roman, elle colle à la peau des personnages et on la voit dans tous les yeux.

De temps en temps, je repose le livre pour imaginer Liesel, la fille qui aime les livres et fil des pages, je me retrouve à sourire face à Rudy qui revient toujours sur la même question ? Je ne peux que sourire face à la bonté et le grand cœur de Hans. Il y a aussi des moments où mon cœur se serre et devient lourd face à la guerre et la perte de son enfant.

Vraiment un livre MAGNIFIQUE !

Et je me suis empressée de voir le film pour revivre les mots en images, pour voir cette fille pleine de courage, d’espoir et de vie.

Le film est GENIAL !

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La Voleuse de livres

Que pourrais-je dire de plus qui n'ait déjà été dit?

Un roman d'une grande poésie, un style qui m'a beaucoup émue, avec de belles images pleines de couleurs pour décrire les atrocités auxquelles ont conduit le raisonnement fou et l'art du discours de Hitler.

Un livre qui souligne les nombreux pouvoirs du mot, de la parole : pouvoir du pardon, de la transmission du savoir et du cœur, pouvoir de la mémoire, mais aussi, hélas, pouvoir d'endoctrinement, pouvoir de noirceur et de mort.

J'ai beaucoup aimé cette thématique du mot, de l'écriture, de la lecture, présente à différents niveaux.

De beaux personnages, humains, pas des héros, juste des personnes à la personnalité un peu plus marquée que la moyenne.

Et puis, cette narratrice, inédite, la Mort en personne, qui nous voit, nous autres humains, d'un œil plein de clairvoyance et de mansuétude.

Pour faire bref, un magnifique livre où émotion et réflexion se font écho, que je vais m'empresser de prêter à mes proches !
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Le pont d'argile

Une fratrie (nombreuse) de 5 garçons de 13 à 20 ans totalement livrés à eux-mêmes, dont Mattew - l'aîné, le chef et le narrateur du roman - et Clay, 16 ans, le héros, le garçon au prénom d'argile ; des animaux (en pagaille) : un chat, un chien, un pigeon, un poisson rouge, des chevaux, et même un mulet - dans la cuisine ; un piano (au clavier peinturluré) ; un serpent (mort) ; Homère (l'Iliade et l'Odyssée) ; une vieille pince à linge (cachée au fond d'une poche) ; une mère (décédée) ; un père (en fuite) étrangement surnommé “l'Assassin” par ses enfants, et qui soudain réapparaît ; une machine à écrire (enterrée) ; de la tendresse (beaucoup) et de l'amour (encore plus) ; de la rancune, de la violence et de la haine pour mieux se protéger de la douleur et du chagrin (immenses) ; et, pour finir, un pont à construire... tels sont les ingrédients du dernier roman de Markus Zusak, “Le pont d'argile”.



J'avais beaucoup aimé ses deux précédents livres - “La voleuse de livres” et “Le Messager” - mais j'ai eu tout d'abord un peu de mal à entrer dans ce nouveau (gros) roman, me demandant pendant un bon bout de temps ce que je venais faire au sein de cette fratrie bagarreuse, débraillée et passablement loufoque. Et puis, après une centaine de pages, le charme a opéré et je me suis laissée totalement séduire et même captiver par cette histoire à plans multiples, terriblement attachante, parsemée d'indices et de brèches ouvertes sur l'avenir qui, ne prenant leur sens que par dévoilements successifs, titillent la curiosité du lecteur tout au long du récit - une histoire très habilement construite, comme un puzzle dont les pièces, l'air de rien, s'assemblent peu à peu jusqu'au dénouement final.



Avec "Le pont d'argile", Markus Zusak nous offre avec infiniment de tendresse un beau roman d'apprentissage sur le deuil et l'abandon autant que sur le passage à l'âge adulte et les difficultés à grandir au sein d'une famille détruite, et sur les épreuves à surmonter pour arriver à se construire - comme on construit un pont pour tenter de relier les pertes du passé aux possibles promesses de l'avenir. J'ai vraiment beaucoup aimé ces personnages extrêmement attachants et cette histoire pleine d'émotions et de drôlerie - ce genre d'histoires qui nous accompagne longtemps et que l'on n'oublie pas- servie par une écriture percutante qui sait allier l'humour à la poésie et qui sonne toujours juste.



Une très belle lecture, qui se mérite un peu au début mais qui en vaut vraiment la peine… et, sans hésitation, mon premier coup de coeur de l'année.



[Challenge Multi-Défis 2020]

[Challenge Pavés 2020]

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La Voleuse de livres

Dans une cave « Une voleuse de livres » noircit les pages d'un carnet, elle lui confie son histoire : celle d'une orpheline allemande pendant la seconde guerre mondiale ; son arrivée rue Himmel chez les Hubermann, ses parents nourriciers ; son amitié pour Rudy son voisin ; puis Max, un juif que la famille cache dans sa cave. Un petit carnet qui finira entre les mains de la mort et c'est cette dernière qui nous en fait la lecture.



J'ai tout de suite aimé le livre même si c'est un peu désarçonnant de se voir conter une histoire par la mort elle-même !! Pour tout dire, j'étais un peu perdue pendant la lecture du prologue.

Le procédé narratif est original : la mise en page avec les encarts explicatifs, le déroulé non chronologique et surtout ce choix de narrateur : laisser la parole à la mort est très audacieux mais au final c'est très réussi.

En fait elle est une narratrice très ''agréable'', la mort, un œil extérieur qui n'intervient pas directement (elle ne cause pas de décès, elle est juste chargée de transporter les âmes des défunts) mais qui ne reste pas insensible à la tragédie qui se joue sur terre. « Je n'ai rien de violent. Ni de méchant. Je suis un résultat. » Si elle recueille les âmes sans jamais rechigner , elle ne trouve pas moins son travail harassant en temps de guerre et est «  défaite, déconcertée, déboussolée » par la capacité d'autodestruction de l'Homme. « Je suis hantée par les humains. » avoue-t-elle.

Ne cherchant pas à établir de suspense, elle fait parfois des annonces, dévoile des événements futurs, pour ne développer et y consacrer un chapitre que plus tard. Le lecteur navigue ainsi dans le temps et c'est le seul point qui m'a parfois dérangée dans le récit. La chronologie des faits n'est pas toujours évidente.



Les personnages sont particulièrement bien construits et tous sont émouvants : j'ai adoré l'héroïne Liesel et j'ai trouvé très attachant son meilleur ami Rudy et sa perpétuelle quête d'un bisou. Celui de Max est bouleversant : son histoire personnelle bien sûr, mais aussi son livre pour Liesel et ce « besoin » de s'effacer sans cesse... Oui, il est poignant ce fragile juif, transi de froid dans sa cave, si désolé d'être un fardeau, un danger pour la famille Hubermann et qui aimerait tant être transparent, le tout en voulant VIVRE ! Et enfin Hans, le père, aimant, intègre, un homme profondément bon et courageux ; on ne parle pas si souvent des justes allemands.

En réalité ce que j'ai le plus aimé ce sont les relations que tisse Liesel, avec son père, Rudy, puis Max. L'auteur transmet toutes ces émotions avec justesse et force. J'ai aussi été touchée par son rapport aux livres, sa soif d'apprendre, son besoin de les voler, sa découverte du pouvoir des mots.



Un dernier commentaire concernant la fin du livre : si vous pleurez facilement, préparez les mouchoirs ! (Avec la mort comme narratrice, il ne fallait sans doute pas s'attendre à autre chose.) Le dernier chapitre est particulièrement difficile à lire, c'est une fin horrible, d'une rare intensité. Le genre de clap final qui vous prend aux tripes, avec les larmes au bord des yeux.



Ce roman est un véritable coup de cœur. Markus Zusak, ses personnages et sa plume m'ont bluffée !! L'écriture est originale, déroutante parfois ; l'histoire est émouvante, plutôt triste même si quelques passages sont amusants. L'auteur décrit très bien l'Allemagne nazie, les privations et les injustices de la guerre, les bombardements, l'horreur et la folie de l’antisémitisme... En arrivant aux dernières pages, je n'avais aucune envie de quitter les personnages, en particulier Liesel : avant de partir, « Tu me donnes un baiser, Saumensch ? »

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La Voleuse de livres

difficile d'écrire encore une critique sur ce livre où tout a été dit.



Par trois fois, la mort va croiser le chemin de Liesel Meminger. La première fois, elle a neuf ans, et lors d’un voyage en train qui les amène sa mère, son frère Werner et elle en direction de Munich, le petit est malade, tousse et finit par mourir devant les yeux de la petite fille. Après une brève cérémonie d’enterrement, elle commet son premier vol en ramassant un livre tombé de la poche de l’un des employés du cimetière. Le titre est « le manuel du fossoyeur ».



La deuxième fois, ce sera le pilote d’un avion qui vient de s’écraser et la troisième fois, un bombardement.



On apprend ceci dès les premières pages et ensuite, l’auteur nous raconte l’histoire de Liesel. Comment elle arrive chez ses parents nourriciers Hans et Rosa Hubermann qui devaient l’accueillir ainsi que son petit frère. Peu à peu, nous allons faire la connaissance des habitants du village de Mochling, plus précisément ceux qui habitent rue Himmel (le ciel en allemand), la famille Steiner, et bien d’autres.





Ce que j’en pense :







L’auteur a une idée originale car c’est la Mort qui nous raconte l’histoire de Liesel. Ceci donne au livre une tonalité particulière car la Mort nous livre au passage ses états d’âme, ses réflexions.



On s’attache d’emblée à cette petite fille solitaire, qui ne comprend pas ce qui lui arrive, pourquoi sa mère l’a abandonnée. Elle va se faire une place dans la famille Hubermann, notamment auprès d’Hans qui la rassure durant ses cauchemars la nuit, lui racontant des histoires, jouant de l’accordéon. Un lien très fort se tisse avec l’homme au regard argenté. Avec Rosa, c’est plus difficile car elle se réfugie derrière un masque de dureté.



L’auteur raconte à sa façon la vie des Allemands dans la rue Himmel. Ceux qui sont convaincus par le discours de Hitler et obéissent aveuglément au chef en récitant des extraits de "Mein Kampf". Il y a les autres, qui ne disent rien mais observent, en retrait ce qui se passe. La vie est difficile, il n’y a pas grand-chose à manger, c’est la débrouille, les larcins pour survivre.



Les enfants jouent au foot dans la rue, vont à l’école comme si tout était normal. Liesel découvre avec Hans le pouvoir des mots, le pouvoir des livres qu’elle dérobe alors que d’autres cherchent à voler des fruits ou autre denrée alimentaire. Elle peint les lettres sur les murs, ou les mots difficiles pour se les approprier.



Son ami Rudy Steiner, le garçon aux cheveux jaune citron qui enduit son corps de charbon et se prend pour Jesse Owens son idole, sur le stade de la ville, est très attachant lui-aussi. Une amitié (peut-être plus) très forte, pleine de pudeur les unit, les rend complices et complémentaires. C'est lui qui lui donne le joli surnom: "la voleuse de livres"



J’ai adoré ce livre, son insolence, l'amour qu'il dégage, la façon dont il est construit, les personnages, tout est excellent. J’ai attendu pour le lire que la fièvre soit retombée dans les médias, les critiques. J’ai vu le film et c’est alors que j’ai vraiment décidé de le lire.



J’ai eu beaucoup de mal à le refermer, à le lâcher, car on ne sort pas indemne de cette belle histoire destinée aux adolescents et aux adultes. Les mots qui soignent ou font mal, qui permettent de s’évader, d’imaginer un ailleurs. Dieu que vous êtes sympathique et plein de douceur, Madame la Mort…



Une belle écriture, une mise en page époustouflante qui est presque encore meilleure dans la version livre de poche. Un coup de maître. Un coup de cœur.



Note : 9,5/10

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