Citations de Martha Grimes (249)
"Elle ne souhaite pas être maintenue en vie artificiellement."
A présent, Jury ne voyait plus que du blanc autour de lui, comme s'il avait été projeté dans une contrée polaire. Blancs, les couloirs, les murs, les draps, le visage de Lu.
Un silence absolu régnait dans la chambre, à peine troublé par les bips réguliers des écrans et des machines.
La main de Lu était aussi froide que du marbre. Durant une seconde, il la crut morte et faillit céder à la panique, puis il approcha son visage du sien et perçut un souffle frêle.
incipit :
Le vent souffle et m'oppresse, l'air est pesant, quasi palpable. Pour faire ce soir les huit cents mètres jusqu'au lac, j'ai dû lutter contre ce poids posé sur moi come un manteau de neige.
Voilà une heure que je suis assise sur ce muret moussu, mais je ne distingue pas la maison des Devereau, pas même la moindre lueur. Le printemps a épaissi les bois ; noirs comme l'encre répandue sur la page que je suis en train de lire, ils m'empêchent de voir l'autre rive du lac. Cette fois, j'ai apporté un livre ; j'ai l'intention d'attendre, même si je ne crois pas qu'il reviendra.
Le débit de Martin lui évoquait celui d'un fossoyeur qui aurait jeté frénétiquement des pelletées de terre sur un cercueil, craignant que le défunt n'en surgisse.
On passe à côté de plein de choses dans la vie si on ne remarque pas les petits détails.
Elle murmura quelques mots compatissants dépourvus de la moindre sincérité.
Jury s'était promis de faire graver sur sa tombe : " L'enquête suit son cours".
- Quelqu'un ? Il n'est pas question de quelqu'un, mais de vous ! J'ai besoin de vous, Joe. Personne n'a des yeux aussi bleus que les vôtres.
C'est Fitzgerald qui a dit ça, n'est-ce pas ? Ce stade où l'on cesse de ressentir quoi que ce soit parce que nos émotions sont épuisées. "En banqueroute émotionnelle", c'est ainsi qu'il décrit ses personnages. Mais je n'y crois pas. Il reste toujours un compte sur lequel on peut puiser. Toujours. Cela dit, je ne suis pas sûr que ce soit un bien. Le désespoir vous attend toujours au tournant.
...c’est intéressant de fréquenter des ingrats. Ça nous apprend à nous défendre. C’est comme d’être gardien de buts dans une équipe de football. On est toujours sur ses gardes.
Je n’aime pas les devinettes, surtout quand ce n’est pas moi qui les pose.
Pas de frictions particulières, hormis de petites jalousies, comme on peut s’y attendre dans n’importe quel groupe de personnes se retrouvant à voyager ensemble.
Les voyages ont beau être de plus en plus chers, les Américains arrivent toujours plus nombreux. La réputation de Stratford attire les foules. Pendant la saison touristique, c’est véritablement l’enfer !
Ecrire était encore la meilleure façon de garder son esprit éveillé quand on n’avait rien d’autre à faire.
Heureusement qu’il transportait toujours un bout de crayon dissimulé dans sa chaussette, sachant combien il était important d’avoir de quoi écrire. C’était bien plus utile qu’une arme, en vérité. Indispensable pour lancer un SOS ou laisser un mot derrière soi, quand les ravisseurs vous changeaient de cachette.
Qu’est-ce que ça peut foutre, après tout, de savoir de quelle maladie on meurt, quand on meurt ?
À sa façon de se tenir et à l’expression de son regard, on voyait bien qu’elle méconnaissait cruellement sa beauté.
- Ma maman est morte, répéta-t-elle d'un ton patient malgré sa peur. Et c'est la première fois que ça lui arrive.
- Il arrive que nos yeux nous abusent.
J'ai soupiré.
- C'est ce qu'on dit quand on est incapable d'expliquer quelque chose.
Chatterton, la peau d'un bleu de glace, gisait, le bras pendant par dessus le bord de son lit étroit, les doigts frôlant le sol, comme s'il essayait de rattraper les fragments de manuscrit qui, sur le tableau, ressemblaient à des confettis jetés sur le plancher nu. Les pages que le poète avaient déchirées avant d'avaler le breuvage fatal.
J'ai rencontré Ben Queen. C'était dans la maison des Devereau, de l'autre côté du Lake Spirit - Je parle du lac lui-même, dont le village tire son nom. A la réflexion, ce n'est pas étonnant que la maison des Deverau soit le premier endroit où il soit allé à sa sortie de prison.Il recherchait quelqu'un.