Citations de Martin Page (537)
Elle désirait la route, lente et semée d'embûches, d'une réforme d'elle-même, acquise pas à pas à force de ténacité.
Il n'est jamais trop tard pour naître.
Je ne crois pas à l'influence du milieu extérieur (de la musique, du lieu et du temps) sur l'écriture. Lorsque je lis des entretiens d'artistes, je suis dubitatif quant au rôle que beaucoup accordent à leur environnement. Il ne faut jamais faire confiance à un artiste qui parle de son travail, car le discours sur la création est lui-même une création. Un écrivain a besoin de trois choses pour écrire : une feuille de papier, un stylo et son obsession.
(Max) :
Je rêve d'un appareil photo qui capterait non pas notre apparence, mais nos goûts, nos passions et nos peurs.
(p.41)
« Quand je m'ennuie, j'essaie d'imaginer pourquoi les autres sont là. Je leur invente de nobles motifs d'incarcération. J'en fais des justiciers et des héros incompris, ça rend l'atmosphère plus douce. »
Hier, en rangeant ma cellule, je réfléchissais à nos situations respectives et j'en suis arrivée à cette conclusion : le vrai luxe, c'est de pouvoir rester chez soi parce qu'on le désire et non parce qu'on y est obligé. La meilleure raison de sortir, c'est donc de savoir qu'on va rentrer chez soi.
Nous vivons tout de même dans une société étrange : comment est-il possible que nous ne nous soyons pas trouvés alors que nous étions chaque jour à quelques mètres l'un de l'autre ? On dirait que les vraies rencontres ne sont possibles que par accident.
Il y a beaucoup de choses qui m'échappent chez les êtres humains (le fait qu'ils soient si peu humains, principalement).
Chère Flora,
Je ne savais pas que les filles allaient en prison. Pour tout dire, je ne savais même pas que les filles étaient violentes. D'une certaine manière, c'est une bonne chose, ainsi vous pouvez vous défendre, le monde est plus égalitaire. Bien sûr, l'idéal serait que la douceur soit la norme, mais j'ai peur qu'on n'en prenne pas le chemin.
Histoire intéressante, sujet intéressant, un peu déçue néanmoins de la chute.
Antonia Fitch, responsable de la sécurité d’Apple, fut la première à son chevet. Elle écouta Mike, sans prendre de notes (« pas de traces, pas de preuves », disait-elle à ses subordonnés). Sa mémoire surentraînée enregistrait tout.
Le renoncement à une véritable intelligence est le prix à payer pour avoir des certitudes, et c’est toujours une dépense invisible à la banque de notre conscience.
[...] la vie est un animal qui se nourrit de chèques et de cartes de crédit.
Il n’avait que trop souvent constaté que l’intelligence est le mot qui désigne des sottises bien construites et joliment prononcées, qu’elle est si dévoyée que l’on a souvent plus avantage à être bête qu’intellectuel assermenté. [...] l’intelligence est un double mal : elle fait souffrir et personne ne songe à la considérer comme une maladie. [...] l’intelligence est une tare. [...] L’intelligence est un raté de l’évolution. [...] Car l’intelligence est une maladie.
La pluie habille paysages et immeubles. Elle donne du caractère et supplée au manque de talent des architectes; elle répare les destructions causées par la guerre et la misère.
L'utérus des nuages se contracte; le ventre du ciel s'entrouvre; le liquide amniotique s'en échappe et nous recouvre. Chaque nouvelle pluie est une perte des eaux.
La pluie ranime les odeurs de la nature, exhale les parfums des moisissure.
La pluie affranchit aussi de l'athéisme; nous sentons naître en nous une croyance sans dogme. Il devient alors évident qu'avant d'être un phénomène naturel la pluie est un sentiment doté des mêmes titres de noblesse que l'amour et la générosité.
La pluie tombe comme nous tombons amoureux: en déjouant les prévisions.
« Mais peut-on sauver le monde si l’on s’y sent étranger ? »