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Critiques de Mathilde Forget (97)
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À la demande d'un tiers

"La folie n'est pas donnée à tout le monde. Pourtant j'avais essayé de toutes mes forces. C'était après avoir passé plusieurs heures à répéter, Bambi est un connard, Bambi est un connard, Bambi est un connard… effondrée sur le carrelage trop propre de ma cuisine. Un jour une amie m'a dit : "C'est tellement propre et vide chez toi, on dirait l'appartement d'un psychopathe."



Qu'est-ce que la folie ? Est-elle héréditaire ?

Ce premier roman de Mathilde Forget, s'il nous parle de la folie évoque aussi le deuil, la perte de la mère, l'incompréhension qui subsiste.

La mère de la narratrice s'est donné la mort en se jetant du haut d'une tour, on n'a pas expliqué cet acte brutal à l'enfant qu'elle était.

Devenue adulte, elle va se confronter une nouvelle fois à ce terrible constat lorsqu'elle doit faire interner sa soeur en Hôpital psychiatrique.

Peut-être est-ce le moment d'entendre ce qui n'a pas été dit, de comprendre ce qui a poussé sa mère à se jeter dans le vide ?

Aux situations présentes, à la confrontation du réel répondent les souvenirs d'enfance (parfois de faux souvenirs), les obsessions (Bambi qu'elle déteste, les requins, les poutres apparentes, les tueurs en série et leur rapport à la mère…) et cet humour grinçant…

"Grâce aux médicaments, Suzanne dit oui à toutes mes propositions d'activités, ce qui me permet de m'améliorer à la belote. Une grande soeur cesse forcément un jour de jouer avec sa petite soeur, à l'hôpital psychiatrique je peux me venger."



L'écriture de Mathilde est très rythmée ce qui n'est finalement pas très étonnant lorsque l'on sait qu'elle est également auteur-compositeur (je ne l'ai su qu'après avoir lu son livre).

C'est un bon premier roman que j'ai eu plaisir à lire et que je vous conseille de découvrir à votre tour !
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De mon plein gré

Quand la victime se rend à la police, c'est pour déclarer un viol. Son viol.

Le récit se déroule par épisodes plus ou moins flous, revenant sur les faits et les évènements qui ont conduit à cet acte.



Un livre court où l'on découvre une héroïne victime et à la fois complexe. Ce livre pose des questions entre viol, conditions des femmes face à ça, précarité et remue le lecteur avec une écriture très brut et saccadée.



L'adjectif idéal serait : déroutant.
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À la demande d'un tiers

Un roman qui nous amène sur les traces du passé de ces deux soeurs, de la raison de l'internement forcé en psychiatrie de leur mère, des codes sociétaux de son époque. Et surtout, des répercussions , de l'internement de leur mère, de son orientation sexuelle, sur ses filles.



Le fait de cacher, d'en faire un tabou, d'avoir honte, de nier et d'enfermer la personne, a entraîné des répercussions psychiatriques importantes, sur l'une des soeurs, qui après une crise psychotique entre à l'hôpital.



C'est intéressant, amène à réfléchir, sur les tabous, les secrets de famille, et leurs répercussions.
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De mon plein gré

Elle ne se nomme pas. Elle parle sur le mode du « Je », et le « Tu », à qui elle s’adresse, le lecteur, est tout de suite l’un des personnages de ce récit. Elle est venue au commissariat de police aux première heures d’un dimanche matin. Pour déposer une plainte ? Pour avouer ? En victime ? En meurtrière ? Elle ne sait pas, elle ne sait plus. Il y a eu les bistrots de Bastille où elle a beaucoup bu, le samedi, avec les filles avec qui elle vit. Et puis elle n’a pas empêché l’homme de venir dans son appartement. Et puis « la chose », s’est passée. Et elle est venue dans ce commissariat pour dire « la chose ».

Le livre, c’est l’interrogatoire, puis l’enquête. Loin d’être un polar, c’est le récit de l’invasion d’un être par le mal-être, c’est le dérisoire des questions et des gestes de l’enquête qui, depuis un registre totalement autre, ne pourront rien résoudre.

Grâce à une écriture fine, précise, crue et tendre, intimiste mais jamais ostentatoire, le lecteur reste un témoin sans jamais tomber dans le pathos de la pitié ni de la condamnation. Il s’interroge lui aussi, sans plus avoir la réponse que l’enquête ne donnera pas.

La force de ce récit, c’est la puissance de la conviction qui fait vivre la récitante : NON, JAMAIS elle ne changera de vie. Même si c’est dur, même si elle ne comprend pas toujours tout.

Ce livre a été achevé par Mathilde Forget dans le cadre de sa résidence aux CORRESPONDANCES DE MANOSQUE en

2020.
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De mon plein gré

Ce dimanche matin n'est pas comme les autres. Pas comme devrait l'être un dimanche matin, après avoir passé la soirée avec un homme. Notre narratrice est dans une gendarmerie, venue déposer plainte. L'homme qui l'interroge tente de comprendre le déroulé des événements, ainsi que la psychologie de la victime. Mais qui est véritablement la victime, ici ? Elle, à qui on pose des questions ambiguës, ou lui, dont on ne saura jamais rien ?



De mon plein gré évoque avec beaucoup de délicatesse, tout ce qu'on ne dit pas, toutes ces réflexions incongrues aux moments les moins opportuns. Elle décrit avec justesse tout ce qu'on tait et révèle le plus important dans la somme de petits détails.



Un texte fort, court et percutant où tout est dit entre les lignes. Jamais les mots ''viol'' ou ''agression sexuelle'' ne seront prononcés mais ils planent sur tout le texte comme une aura sombre. Le tour de force de l'autrice est de parler de cet à côté pour nous décrire tout l'enjeu.



De mon plein gré est un roman contemporain dans le plus pur style, un dissection de notre société, un microscope de nos comportements et de nos visions étriquées...


Lien : https://topobiblioteca.fr/
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De mon plein gré

Un récit cinglant comme une gifle. Court comme les faits - même s’ils paraissent forcément toujours trop longs pour qui les vit -.

Une instantanéité qui se lit dans un seul souffle. Une claque pudique pour dire la difficulté à porter plainte, la honte à surmonter, la force à déployer pour prouver son innocence avant même d’expliquer, faire comprendre et réaliser soi-même qu’on est victime. Surtout quand - comme Mathilde -, on a fait entrer l’inconnu chez soi. L’abandon des amis, leur jugement, la solitude comme un précipice et l’envie tenaillante de tomber. La lutte contre ce que les autres prennent comme une nouvelle indifférence à tout, à “la tête dans la lune”. Ce néant qui prend peu à peu toute la place en soi et les autres.

Puis l’énergie épuisante pour se relever sans jamais oublier. Juste laisser un peu de côté pour avancer. Apprendre à vivre avec un sixième sens.

Des mots taillés dans le vif, glaçants, cisaillants. Un face à face avec le Major de la police pour dénoncer puis avec un avocat pour préparer sa défense. Mathilde Forget a choisi de faire pénétrer le lecteur au cœur des heures qui suivent l’agression pour mieux lui faire appréhender le choc post-traumatique. Celui qui nous rend robot, cerveau anéanti, focalisé sur des détails sans importance pour l’enquête. Une manière de se détacher de l’horreur traversée. Ici la victime est obsédée par ses ongles sales et son jean réquisitionné comme pièce à conviction. Ce qui semble dérisoire pour la police devient obsessionnel pour elle. Une défense naturelle fréquente.

Un livre très pudique et nécessaire pour mieux comprendre et communiquer avec les personnes victimes de viol. Leur sensibilité, leur mode de fonctionnement, de perception des autres étant biaisés à jamais ; il est indispensable d’appréhender leur langage et leur vision du monde pour réussir à entrer en contact avec elles.




Lien : https://laparenthesedeceline..
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De mon plein gré

Avant tout, je souhaite préciser que le sujet abordé est particulièrement grave et fort et que la lecture de ce livre ne laisse pas indemne.

Difficile d’en parler sans trop en dévoiler, mais la force de ce roman est cette écriture particulière et talentueuse de Mathilde Forget, dans un format court (140 pages) qui permet de ne pas rester complètement en apnée face à ce sujet difficile.

Une femme raconte son histoire. Un dimanche matin du mois d’octobre, elle se rend seule au commissariat, de son plein gré, après avoir subi une agression. Elle est choquée, se sent sale, transpire beaucoup. Elle a honte et se sent coupable. Elle doit désormais « tout reprendre depuis le début », face à un Major qui l’interroge pour comprendre. Les mots sont en effet importants pour décrire les maux, et malgré l’épreuve qu’elle vient de subir elle doit faire face au doute, au relevé d’indices, aux interrogatoires, afin de reconstituer les événements de la nuit et dévoiler ainsi la vérité.

C’est un livre qui se lit d’une traite, et qui se relit pour mieux comprendre. C’est un récit difficile sur la douleur de porter plainte et la triste réalité de ce traumatisme. La narratrice perd ses repères, ses amis lui tournent le dos, elle se sent seule. L’auteure décrit avec beaucoup de réalisme l’état psychologique dans lequel la narratrice se trouve. Le doute s’installe et fait mal, les proches sont interrogés, les crises de panique restent, l’analyse psychologique est fouillée. L’auteure laisse planer des soupçons et la culpabilité est même questionnée, notamment lorsque la narratrice est confrontée à son agresseur pendant l’enquête.

C’est le premier roman que je lis de Mathilde Forget, et ce ne sera sans doute pas le dernier.

Je remercie les éditions Grasset et NetGalley pour cette lecture poignante, révoltante, mais criante de vérité.
Lien : https://voyagesdek.travel.blog
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De mon plein gré

Un court roman pour parler de ce qui se passe après un viol. De ce qui se passe quand on décide de porter plainte. Quand on a ce courage là. Tout le récit se fait depuis la tête de la victime. La destruction, la violence des suspicions, des remarques, des questions qui se veulent anodines mais qui font de la victime la coupable. Comment le système en place protège l'agresseur, le violeur, le monstre, plutôt que sa victime. Comment on retourne vos choix et vos actes contre vous alors même que celle qui est morte dans l'histoire, c'est vous. C'est poignant, c'est violent, c'est rageant. C'est à remettre dans toutes les mains. C'est à faire lire à tous ceux qui remettent en cause la parole des victimes, créer un peu d'empathie pour elles, pour changer un peu.
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De mon plein gré

Coupable : (nom masculin) qui a commis une faute. Blamable, condamnable. Il arrive que ce soit la victime qui endosse ce statut, par un quiproquo, par un jugement de valeur trop hâtif de la part de ses pairs ou par un syndrome de Stockholm développé a posteriori.



La culpabilité peut prendre différent visage. Le pire qui soit est d’endosser une responsabilité, une faute qui n’est pas la notre. De se faire blâmer pour un tort que nous avons subit et non commis. Comme quand votre petit frère vous accuse des pires maux parce que vous avez eu le toupet de lui tirer la langue. Enfant, ca n’est qu’un jeu sans grande incidence, même si ce sentiment d’injustice est déjà bien présent. Adulte, c’est votre vie, votre avenir, votre santé qui se joue insidieusement.



« Elle a passé la nuit avec un homme et est venue se présenter à la police. Alors ce dimanche matin, au deuxième étage du commissariat, une enquête est en cours. L’haleine encore vive de trop de rhum coca, elle est interrogée par le Major, bourru et bienveillant, puis par Jeanne, aux avant-bras tatoués, et enfin par Carole qui vapote et humilie son collègue sans discontinuer. Elle est expertisée psychologiquement, ses empreintes sont relevées, un avocat prépare déjà sa défense, ses amis lui tournent le dos, alors elle ne sait plus exactement. S’est-elle livrée à la police elle-même après avoir commis l’irréparable, cette nuit-là ? »



Un texte court et morcelé. Décousu même parfois. Alternant le point de vue de la narratrice, qui laisse entrevoir certaines de ses faiblesses et fêlures. Choquée de l’agression subie. Traumatisée par la série de questions et d’examens qui s’en suivent. Des bribes d’interrogatoires retranscrites. Le point de vue de la victime qui se sent coupable confronté au coupable qui se joue en victime.



L’auteur brouille sciemment les pistes en se posant telle une coupable d’emblée. Coupable de quoi ? Sera la question qu’on aura cesse de se poser tout au long de cette lecture. Si c’est de vivre et d’exister, nous le sommes toutes alors.



De mon plein gré de Mathilde Forget est un texte court, fort et perturbant, qui se lit d’une traite et laisse dans son sillage un sentiment nauséeux, poisseux.



Bonne lecture à vous !
Lien : https://lesjolismotsdeclem.c..
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À la demande d'un tiers

Une écriture bouleversante mais simple, qui vous amène vers l’intérieur des êtres pour un voyage intime dans les méandres de pensées délicates, terribles, légères, implacables.

Emportée du début à la fin, lu et relu.



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À la demande d'un tiers

Voilà un roman très particulier. Nous vivons les ressentis d’une personne se remémorant notamment son enfance suite à la décision de devoir interner sa sœur en hôpital psychiatrique.

En lisant ce livre j’avais l’impression d’être dans les pensées d’une femme. Des pensées pas très ordonnées mais qui ne peuvent que nous permettre d’être en empathie avec des situations pas toujours très simples à gérer.

Voilà donc une lecture décalée et assez originale...
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À la demande d'un tiers

Il aurait été préférable que Mathilde Forget réunisse toutes les bribes éparses qui constituent son livre en un récit plus construit et structuré. En l’état, il semble qu’on lise des fragments mis bout à bout et les thèmes qui parcourent le livre – la peur des requins, le suicide de la mère, la folie de la sœur, un amour déçu – ne suffisent pas à lui assurer une cohérence qui suscite un plaisir de lecture.
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À la demande d'un tiers

Cela commence comme un jeu d'enfants, la chorégraphie de deux sœurs soudées. Mais la ronde est interrompue et Suzanne emmenée, internée à la demande d'un tiers : sa sœur, narratrice de cet étonnant premier roman.

Décidément rien ne va plus : la narratrice vient d'être quittée par "la fille avec qui elle veut vieillir", peut-être parce qu'elle ne sait pas pleurer, peut-être à cause de son obsession pour Bambi ou les requins. Peut-être un peu à cause de tout ça. Le cœur brisé et amputée de sa sœur, la narratrice décide de remonter le fil de leur histoire commune : celle de leur mère qui s'est un jour jetée de la tour d'un château très touristique. La narratrice cherche, fouille, explore les replis de cette histoire qu'on semble vouloir lui cacher. Cherche-t-elle à comprendre la folie de sa sœur ou sa propre difficulté à être au monde ?

C'est dans ces méandres, au plus proche de son personnage, que nous entraîne avec talent Mathilde Forget avec ce roman décalé et audacieux. Une jolie surprise de la rentrée littéraire !
Lien : https://wp.me/p3WvbT-dr
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À la demande d'un tiers



Cela m’a pris le temps d’un vol. Deux heures d’avion, entre Lisbonne et Paris, pour lire A la demande d’un tiers et en rester bouche bée.



Je l’ai commencé dans la file d’attente pour les contrôles de sécurité,

poursuivi dans le terminal 2 jusqu’à la porte d’embarquement 22,

au soleil, en marchant en direction de l’avion

et enfin à ma place, à la place 7F.

Le chiffre 7 me porte chance,

Alors quand s'ouvre l’enregistrement, je me précipite sur le rang 7 et réserve un siège en 7.



J’ai lu en regardant par la fenêtre parce que la place F est celle près du hublot,

à droite quand on regarde en direction du nez de l’avion.

J’ai regardé le ciel et les nuages. Les rayons du soleil.

J’ai regardé par le hublot pour reprendre mon souffle

Entre deux brefs chapitres, deux phrases courtes.



A la demande d’un tiers c’est une jeune-femme

Qui raconte sa soeur, sa mère, sa grand-mère,

Qui raconte l’enfance, la science, la maladie mentale,

Qui raconte un château, un aquarium, une plante verte, le piano.

Qui enquête, réfléchit. Qui déteste Bambi.



Je ne sais pas comment Mathilde Forget s’y prend pour nous faire rire et pleurer en même temps,

comment elle nous donne la main et nous fait aimer son chemin,

comment elle choisit chaque détail, chaque anecdote avec tant de soin que l’on s’en souvient.



J’ai regardé par le hublot, j’avais le coeur serré et un sourire aux lèvres.

Plus tard, j’ai marché dans la ville. Dans les rues de Paris.

Vu des requins dans les flaques d’eau et la tour du moulin dans l’enceinte du château.



instagram : @mesmotsdanslesleurs
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De mon plein gré

Un roman que j'ai lu, lu et relu, tant il m'a marquée, aussi bien par le fond que par la forme.



J'ai notamment été touchée par la narration toute en entrelacs : les pensées qui s'enchevêtrent, les digressions d'un esprit humain et la perte de repères lorsqu'on est victime de violences sexuelles et que l'on ne sait plus très bien qui l'on est quand quelqu'un s'est emparé d'un fragment de nous...
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De mon plein gré

« 𝙲𝚎 𝚗 '𝚎𝚜𝚝 𝚙𝚊𝚜 𝚖𝚊 𝚙𝚎𝚞𝚛 𝚚𝚞𝚒 𝚎𝚜𝚝 𝚌𝚘𝚗𝚝𝚒𝚗𝚞𝚎𝚕𝚕𝚎𝚖𝚎𝚗𝚝 𝚙𝚛𝚎́𝚜𝚎𝚗𝚝𝚎, 𝚌'𝚎𝚜𝚝 𝚖𝚊 𝚝𝚛𝚒𝚜𝚝𝚎𝚜𝚜𝚎. 𝙴𝚕𝚕𝚎 𝚜𝚎 𝚕𝚎̀𝚟𝚎 𝚊𝚟𝚊𝚗𝚝 𝚖𝚘𝚒 𝚎𝚝 𝚜𝚎 𝚌𝚘𝚞𝚌𝚑𝚎 𝚋𝚒𝚎𝚗 𝚊𝚙𝚛𝚎̀𝚜. 𝙸𝚕 𝚊 𝚊𝚛𝚛𝚎̂𝚝𝚎́ 𝚍𝚎 𝚖𝚎 𝚟𝚒𝚘𝚕𝚎𝚛 𝚚𝚞𝚊𝚗𝚍 𝚓𝚎 𝚜𝚞𝚒𝚜 𝚝𝚘𝚖𝚋𝚎́𝚎 𝚍𝚊𝚗𝚜 𝚕𝚎𝚜 𝚙𝚘𝚖𝚖𝚎𝚜. 𝙸𝚕 𝚊 𝚊𝚛𝚛𝚎̂𝚝𝚎́ 𝚙𝚊𝚛𝚌𝚎 𝚚𝚞𝚎 𝚓'𝚊𝚟𝚊𝚒𝚜 𝚕'𝚊𝚒𝚛 𝚖𝚘𝚛𝚝𝚎. 𝙿𝚊𝚛𝚏𝚘𝚒𝚜, 𝚓'𝚎𝚗 𝚊𝚒 𝚎𝚗𝚌𝚘𝚛𝚎 𝚕'𝚊𝚒𝚛. »

.

Elle a passé la nuit avec un homme et est venue se présenter à la police. L'enquête est en cours. Interrogée par le Major, indélicat mais bienveillant, elle expose les faits. Les questions s'enchainent, se répètent, l'assomment.

Elle est expertisée psychologiquement, ses empreintes sont relevées, ses amis la laissent en chemin, alors elle ne sait plus si elle a bien fait de venir raconter le choque de sa vie. S’est-elle livrée à la police elle-même après avoir commis l’irréparable, cette nuit-là ?

.

Inspiré de l'histoire personnelle de l'auteure, "De mon plein gré" est un cri du cœur posé sur le papier. Le témoignage sombre et vibrant du chemin de croix qu'est celui de porte plainte pour agression sexuelle. Méfiance, sexisme et suspicion règnent en maîtres, dans ces interrogatoires qui accablement peut-être plus qu'ils ne sauvent. Les répétitions s'enchainent, procédureuses autant que décousues, poussant le témoin dans ses plus profonds retranchements. Car il faut être certain. Certain que la victime n'est pas le suspect, que le suspect n'est pas victime. Que les rôles ont bien été distribués. Qu'il n'y a pas eu de tort, pas de signaux, pas de fausses notes. Le procès-verbal doit-être clair. Plus clair que cette histoire ne le sera jamais.

Le corps en laisse et l'âme en peine, nous voilà partie prenante d'une réalité lourde et nécessaire, qui pose une véritable réflexion sur le courage essentiel pour dénoncer l'horreur.

.

Pour tous ceux qui aiment l'importance des mots.
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De mon plein gré

Une jeune femme rentre dans un commissariat, elle s’est présentée d’elle-même. Que s’est-il passé est-elle victime ou coupable? Un récit court où l’auteure brouille sciemment les pistes, ne donne pas les réponses. L’ambiguïté est là durant tout le récit, rendant la lecture presque inconfortable. Ce livre présente une autre vision du traumatisme vécu par la victime.
Lien : https://lestribulationsdunem..
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De mon plein gré

J'ai forcément un grand respect pour les auteurs qui se lancent sur un tel sujet, d'autant plus qu'ici, le viol n'est pas un élément de l'intrigue parmi d'autres: il s'agit de l'intrigue entière.





J'ai apprécié certaines choses: la façon dont la narratrice répond à côté par exemple. Ou le fait qu'elle se bloque sur des détails, comme le fait qu'on ne lui rendra pas son jean préféré ou qu'elle n'aime pas les collants qu'on lui prête.





Je m'attendais en revanche à une approche un peu différente. Ici, on a accès à certains éléments de l'enquête, on comprend que c'est à la narratrice de prouver qu'elle n'est pas en tort (le comble)... En revanche on n'a que très peu d'infos sur le procès verbal.





Il existe beaucoup de témoignages glaçants de victimes qui viennent porter plainte et sont affreusement mal reçues.

Je crois que j'aurais aimé aussi lire ça: un dialogue tout nu, dépouillé de tout pathos, et dont les mots suffisent à ce que n'importe qui en comprenne l'absurdité et l'horreur.





Je pense que le premier objectif de cette thématique dans la littérature est de dénoncer. Il existe une différence entre persuader et convaincre. J'aurais aimé que l'auteur alterne entre les deux procédés pour toucher plus de monde.
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De mon plein gré

Victime ou coupable ? Ce livre nous laisse dans l’incompréhension. Une femme passe la nuit avec un homme. Le lendemain, elle se présente au commissariat. Inspiré de faits réels, ce livre décrit page après page le flou dans lequel cette femme se retrouve malgré elle.
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De mon plein gré

Point de départ : la narratrice vient se livrer à la police.

Pour quel crime, nous ne le savons pas encore.

Petit à petit, nous apprendrons que la narratrice n'est peut-être pas seulement coupable mais aussi et surtout victime.



Difficile de parler de ce court roman sans trop en dire. Tout l'intérêt réside dans cette vérité que nous découvrons au fur et à mesure, jusqu'à cette fin percutante.

Mais attention, ne vous attendez pas à un twist retentissant, parfois quelques phrases sont infiniment plus marquantes qu'un coup d'éclat.



Une lecture que je recommande chaudement !
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