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Citations de Maurice Druon (1310)


On n'est pas reine pour être heureuse
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Tout est utile à l'homme, et surtout ses souvenirs, lorsqu'il est livré au péril des forces inconnues et de ses propres désordres. Les mythes constituent la mémoire collective de l'humanité. Et l’archéologie met sans cesse au jour des prouesses techniques inexpliquées qui nous obligent à penser que les Anciens disposaient d'une véritable et subtile science, perdue, mais exacte. Parmi les questions que l'avenir nous pose, il en est certainement auxquelles le passé a déjà répondu
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"Tout acte injuste, même commis pour une juste cause, porte en soi sa malédiction."
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Tous ces cousins étaient destinés à se marier entre eux, pour servir les combinaisons politiques de leurs parents, qui avaient été eux aussi, mariés de la même façon dans la plus étroite consanguinité. Que de dispenses il faudrait demander au pape pour faire passer les intérêts territoriaux avant les décrets de la religion! Et que d'autres boiteux,que d'autres déments en perspective! La seule différence entre la descendance d'Adam et celle de Capet,était qu'en la seconde on évitait encore de se reproduire entre frères et soeurs.
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il était le peuple napolitain de toujours,peuple pareil à nul autre au monde,qui use de la gaieté d'un masque de mime pour dissimuler la tragédie de la misère, qui emploie l'emphase pour donner du piment à la monotonie des jours, et dont l'apparente paresse n'est dictée que par la sagesse de ne point feindre l'activité lorsque l'on a rien à faire
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Après vingt-neuf années d'un gouvernement sans faiblesse, le Roi de fer venait de trépasser, frappé au cerveau. Il avait quarante-six ans. Sa mort suivait, à moins de six mois, celle du garde des Sceaux Guillaume de Nogaret, et, à sept mois, celle du pape Clément V. Ainsi semblait se vérifier la malédiction lancée le 18 mars, du haut du bûcher, par le grand-maître des Templiers, et qui les citait tous trois à comparaître au tribunal de Dieu avant qu'un an se soit écoulé.
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Ah ! mes filles, mes filles, n'enviez pas le destin de l'huître. Si vous saviez comme elle s'ennuie de n'avoir personne à attirer qu'elle-même, et comme ses noces solitaires sont infiniment tristes.
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Il ne faut point contraindre l'ivrogne, ni profiter de son état pour abuser de lui ; il est en train de se libérer d'un malheur ou d'une peine de l'âme.
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Vois-tu Jeanne […] il y a une affreuse injustice à notre égard. Quand nous ne pouvons plus inspirer le désir des hommes, nous ne sommes plus rien.
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Il fut savoir ce que l'on peut désirer, le désirer beaucoup et on l'obtient. Il faut savoir se servir de soi, prendre tout ce qu'on peut, et ne jamais économiser la vie.Elle ne vous rend rien.
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Chaque homme, parce qu’il croit un peu que le monde est né en même temps que lui, souffre, au moment de quitter la vie, de laisser l’univers inachevé. À plus forte raison un roi.
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En ce siècle où l'esprit humain cherche ses chemins entre le cosmos et l'atome, où la science, isolant les plus infimes granulations de la matière, courbant le temps, libérant ce qui tient les choses associées, est engagée très précisément dans la poursuite des essences, et où, de ce fait, nous sommes habités de grandes angoisses, j'ai voulu rappeler que les dieux dressés devant les portes des temples n'étaient pas seulement des images, signaler que derrière ces portes se trouvaient peut-être, parmi les vestiges d'une antique connaissance, quelques réponses à notre quête, quelques repères et quelques garde-fous pour jalonner nos dangereuses routes.

[préface de Maurice Druon]
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[Zeus] En vérité, on ne saurait tenir pour choses nouvelles, chez vous les hommes, les artifices de votre ingéniosité toujours insatisfaite, vos accès d'agressivité meurtrière, ni votre détestable disposition à la pyromanie. Je ne sais que trop, hélas ! de qui vous les avez hérités. Vos plus récentes conquêtes, sur l'espace, la pesanteur et la durée, peuvent vous paraître immenses et vous enfler d’orgueil ; mais contemplées d'où je les aperçois, elles prennent une moindre mesure. Vous êtes toujours incapables, seuls, de vous muter en dieux. Aucun de vous n'a su infuser la vie au marbre ; et quand vous croyez avoir fabriqué un lac, vous devez nuit et jour en surveiller la bonde, de crainte qu'il ne crève et vous noie. Les champs où votre action s'est élargie sont ceux de l'errance plus que de la liberté : et vous avez plutôt accru vos angoisses que vous n'êtes parvenus à réduire vos fatalités.
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Chaque homme en venant au monde est investi d'une fonction infime ou capitale, mais généralement inconnue de lui-même, et que sa nature, ses rapports avec ses semblables, les accidents de son existence le poussent à remplir, à son insu, mais avec l'illusion de la liberté.
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Tout en mangeant, Guccio raconta la tempête qu'il avait essuyée, en s'y donnant un rôle avantageux. Il y avait là un homme arrivé de la veille, qui s'appelait Boccacio, ou Boccace, et qui était voyageur pour le compte de la compagnie Bardi. Il venait lui aussi de Paris, et avait assisté avant son départ au suplice de Jacques de Molay ; il avait, de ses oreilles, entendu la malédiction, et il se servait, pour décrire cette tragédie, d'une ironie précise et macabre, qui enchantait la tablée italienne. C'était un personnage d'une trentaine d'années au visage intelligent et vif, avec des lèvres minces, et un regard qui semblait s'amuser de tout. (...)
Se souvenant des conseils de son oncle, Guccio fit parler son compagnon, qui d'ailleurs ne demandait que cela. Le signor Boccace semblait avoir beaucoup vu. Il était allé partout, en Sicile, en Vénétie, en Espagne, en Flandre, en Allemagne, jusqu'en Orient, et s'était tiré avec habileté de bien des aventures ; il connaissait les moeurs de tous ces pays, avait son opinion personnelle sur la valeur comparée des religions, méprisait assez les moines, détestait l'Inquisition. Il paraissait aussi s'intéresser aux femmes ; il laissait entendre qu'il en avait pratiqué beaucoup, et connaissait sur une foule d'entre elles, illustres ou obscures, de curieuses anecdotes. Il faisait peu de cas de leur vertu, et son langage s'épiçait, à leur propos, d'images qui rendaient Guccio songeur. Un esprit libre, ce signor Boccace, et tout à fait au-dessus du commun.
"J'aurais aimé écrire tout cela si j'avais eu le temps, dit-il à Guccio, toute cette moisson d'histoires et d'idées, que j'ai récoltées au long de mes voyages.
- Que ne le faites-vous, Signor ? " répondit Guccio.
L'autre soupira, comme s'il avouait quelque rêve inexaucé. (...)
En comparaison du pont de Londres, le Ponte Vecchio, à Florence, ne semblait qu'un jouet, et l'Arno, auprès de La Tamise, qu'un ruisselet. Guccio en fit la remarque à son compagnon.
"C'est quand même nous qui apprenons tout aux autres peuples", répondit celui-ci.
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Les destins se forment lentement et nul ne sait, parmi tous nos actes semés au hasard, lesquels germeront pour s'épanouir, comme des arbres.
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Mais c'est mal aimer ceux qu'on aime que de vouloir faire leur bonheur malgré eux.
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Le propre des hommes forts n'est pas d'ignorer les hésitations et les doutes qui sont le fonds commun de la nature humaine, mais seulement de les surmonter plus rapidement.
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C'est une erreur commune a tous les humains que de croire que leur prochain accorde a leur personne autant d'importance qu'ils lui en attachent a eux-memes;les autres,sauf s'ils ont un interet particulier a s'en souvenir,oublient vite ce qui nous est arrive;et si meme ils n'ont pas oublie,leur souvenir ne revet pas la gravite que nous imaginons
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Car, qu'est-ce que l'équilibre, sinon un déséquilibre constamment rattrapé ?
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