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Critiques de Michael Farris Smith (352)
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Blackwood

"L’homme regarda à travers la grande étendue de vert, captivé par l’amplitude du kudzu. Par la multitude feuilles en forme de cœur qui semblaient lui adresser des signes tandis que la nuit balayait la vallée. Il se tenait sur la route et le kudzu arrivait jusqu’au bord. À un pas du bitume bosselé. Il s’agenouilla et saisit l’extrémité d’une vigne entre ses doigts, et elle était aussi épaisse qu’un crayon et âpre et rugueuse. Il toucha ensuite une feuille. Lisse et douce. Il l’arracha de la vigne et la tint à plat dans sa paume et la caressa avec le bout de ses doigts râpeux comme s’il tentait de l’apaiser pour qu’elle s’endorme. »



Quel pari insensé de faire d'une plante envahissante, le kudzu, le personnage principal d'un roman ! Car c'est bien de cela qu'il s'agit dans ce roman sombre et étouffant, digne représentant du "Southern gothic".



Cette plante s'accroche partout, colonise tous les bâtiments, envahit tous les espaces. Ainsi, le kudzu peut atteindre jusqu'à 30 m de hauteur et ses racines, peuvent mesurer 2 mètres de long, 20 cm de diamètre et peser 180 kg. Que peuvent les hommes face à ce déferlement ? Surtout ceux de cette petite ville du Mississippi, sombrant dans la misère et l'ennui, ravagés par leurs propres démons et terrifiés par cet environnement hostile et mystérieux.



Lorsque Colburn revient dans la petite ville de son enfance où son père s'est suicidé, c'est parce qu'il espère trouver des réponses. Mais pour trouver des réponses, il faut être prêt à affronter les drames et prêt à affronter son passé.

Ce ne sera pas simple dans cette ville qui étouffe, surtout qu'elle accueillera également une étrange famille de marginaux et que l'arrivée de ces étrangers va sortir la ville de sa longue somnolence. La disparition de jumeaux fera basculer le roman dans une atmosphère mystérieuse et gothique et fera plonger le lecteur dans une totale noirceur.



L'écriture de Michael Farris Smith restitue parfaitement cette sensation d'oppression, qui s'attache à des personnages complexes envahis par le doute, la culpabilité et un incommensurable manque d'amour.



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Blackwood

Long, le temps m'a paru long avec ce roman. Pourtant il fait moins de 300 pages.

Ce serait injuste de dire que je me suis profondément ennuyée mais je ne peux pas dire non plus avoir passé un super moment de lecture.



Cela avait pourtant bien commencé, j'ai lu les cent premières pages rapidement, presque d'une seule traite. C'était lent mais ça ne me dérangeait pas, les livres d'ambiance faisant partie des romans que je peux vraiment apprécier - et celui-ci en est clairement un, notamment avec la métaphore du kudzu, cette plante qui envahit à proprement parler tout sur son passage.

Mais ensuite, très vite, les choses se sont gâtées. Il ne se passe pas grand chose, pour ne pas dire rien, et le suspense, l'angoisse qu'on doit théoriquement ressentir crescendo, je l'attends encore pour ma part. Quant au final, "sidérant" selon la quatrième de couverture, je ne suis pas bien sûre de tout avoir compris au final.



L'écriture, poétique aussi d'après la quatrième de couv', ne m'a pas transcendée. Je ne l'ai pas trouvée mauvaise, je l'ai trouvée plate, sans relief particulier.

Les personnages ne m'ont pas paru sympathiques, même ceux que je pouvais apprécier au premier abord, finalement, non. Et j'ai trouvé aussi qu'ils manquaient singulièrement de profondeur, mais dans un livre de moins de 300 pages où il ne se passe rien, difficile de faire faire des choses intéressantes aux protagonistes.



Cependant, ce roman a également des qualités.

Comme je l'écrivais, nous nous trouvons dans un roman d'atmosphère, au coeur d'une petite ville poussiéreuse des Etats-Unis, là où tout le monde se connaît, où chacun sait ce qu'il se passe chez le voisin, où l'arrivée d'un étranger ne peut pas passer inaperçue, une petite bourgade américaine comme on les imagine bien. On n'est pas forcément chez les péquenots, mais presque. Et le tout est très réaliste, très bien décrit et retranscrit.



Puis, à des moments où on ne s'y attend pas forcément, l'auteur sait mettre un élément qui va rebooster la lecture. Ces fulgurances ne durent pas, dommage.



Cette lecture est donc en demi-teinte pour moi, je ne peux pas dire que j'ai détesté, tout comme je ne peux pas dire que j'ai aimé ou même seulement apprécié. Je l'ai fini sans difficulté mais j'étais surtout pressée de le terminer. Pas parce que je voulais connaître le fin mot de l'histoire mais parce que je voulais passer à autre chose. Et, il faut l'avouer, ce n'est pas bon signe.





Lu en juillet 2021
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Blackwood

Au début, j'ai apprécié ma lecture, puis petit à petit j'ai commencé à trouver que ça traînait en longueur.



De plus, je ne vois pas pourquoi on parle de la disparition des deux enfants puisque ce n'est pas du tout l'élément principal ou même secondaire de l'histoire. Ce n'est qu'un moment de celle-ci et seulement dans la deuxième moitié du roman.



J'ai beaucoup aimé l'atmosphère sombre et inquiétante planant sur cette ville et ses habitants. Il y a de nombreux secrets et non-dit.



Au départ on suit un homme, une femme et des enfants dans une voiture miteuse arrivant à Red Bluff. Le shérif souhaite les aider, l'homme refuse toute aide.



En même temps, Colburn arrive sur place après avoir fuis cette ville après la mort de son père, avec sa mère. Il est en plein questionnement sur lui, sa famille. Il souhaite comprendre pourquoi son père l'a toujours rejeté (on le sait à la toute fin du roman).



Les passages avec l'homme, la femme et l'enfant sont longs et parfois inutiles à mon sens.



Pour le coup, ce n'est pas un coup de cœur et j'ai eu du mal à le terminer malgré le fait que j'apprécie l'environnement, la plume et l'histoire de Colburn.
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Nulle part sur la terre

Un peu déçue par le style de l'auteur : des phrases à rallonge à la place de dialogues m'ont passablement agacé ! Je n'ai pas trop aimé la lenteur du rythme et je dois bien l'avouer que j'ai lu en diagonale les quelques longueurs qui parcours ce roman. Un peu décontenancée au vue des critiques sur Babelio, j'ai quand même continué ma lecture car l'atmosphère glauque qui se dégage de cette histoire a quand même piqué ma curiosité !
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Nulle part sur la terre

Voilà un grand roman noir américain. L'intrigue se déroule dans l'Amérique des petits blancs pauvres.

J'ai tout de suite été captivée par l'histoire de cet homme et de cette femme aux deux destins parallèles, brisés, qui finissent par se croiser. Ils retournent tous les deux à leur origine au fin fond du Mississippi, là où la violence, l'alcool, la drogue, la bêtise s'entendent à merveille pour ruiner de nombreuses vies. L'atmosphère décrite par Michael FARRIS SMITH est oppressante. Ses deux anti-héros sont des esquintés de la vie qui ne font qu'essayer de survivre mais gardent toujours une lueur d'espoir. L'auteur nous narre leur cheminement en courts chapitres où il passe de l'un à l'autre. Je me suis attachée à eux et j'aurais voulu qu'ils quittent ce pays à l'ambiance délétère pour refaire leur vie ailleurs; mais pour aller où?

Un auteur qu'il va falloir suivre!
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Nulle part sur la terre

J'ai adoré ce roman noir américain qui nous conte les déboires de 2 loosers qui jouent de malchances en mauvais choix, guidés par leur instinct de survie ou leur rédemption. C'est violent, désespéré, noir, mais pas complètement perdu, un espoir subsiste, certains personnages sont bienveillants. C'est terriblement bien raconté, avec maîtrise, un auteur plein de talents qui nous présente des personnages déchirés avec une grande justesse, c'est très réaliste, on vibre, c'est très touchant.
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Nulle part sur la terre

" Retour au Mississippi puisqu'elles n'avaient nulle part ailleurs où aller. "



Une femme accompagnée d'une petite fille marche vers la Louisiane. Elle revient après une longue absence dans cette ville qui l'a vu grandir et partir.



" Elle s'était si bien évertuée à oublier qu'elle ne savait plus quand où ni combien de fois, mais elle se rappelait que c'était à une époque de ténèbres où elle s'était retrouvée acculée au désespoir, cernée par les chiens enragés de la vie. "



Elle n'attend rien, elle a déjà tant galèré et semble avoir connu le pire, mais peut-être qu'elle se trompe...



Russel est de retour également, dans sa ville natale après onze ans passé en prison.



" Il s'était promis de ne pas faire ça. Regarder par la vitre et s'apitoyer sur tout ce qu'il avait perdu, comme un pauvre malheureux dépité par son propre malheur, mais il ne pouvait pas s'en empêcher. "



Russel pense avoir réglé sa dette à la société, mais des esprits vengeurs en ont décidé autrement et l'attendent de pied ferme.



Deux âmes en peine aussi désolées que les paysages qui les entourent, en mode survie quand un mort rajoute une ombre au tableau.



" Bon sang. J'aimerais bien savoir ce qui fait tourner le monde comme ça. Parce qu'il tourne d'une drôle de façon des fois. Pour certains en tout cas. "







Michael Farris Smith dépeint la noirceur de l'Amérique avec un style singulier qui lui est propre, même si sa plume nous rappelle de grands maîtres de la littérature américaine.



Une plume poétique, sans concession, portée par une langue qui ensorcelle, envoute. Le cœur du lecteur succombe à tout ce charme et gardera en lui longtemps le souvenir de cette rencontre avec ces personnages déchirés, poursuivis par la malchance, où la misère , la drogue, l'alcool, la violence règnent en maître dans ces contrées isolées de la Louisiane.



Un auteur qui m'avait déjà conquise avec son premier roman Post-apocalyptique " Une pluie sans fin " .



Un écrivain amoureux de la noirceur, attaché à la condition humaine qui s'affirme et confirme son talent.



Sombre et brillant, un roman inoubliable, indispensable. Un immense coup de cœur.




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Nulle part sur la terre

Un roman court qui prend le temps, paradoxalement, de nous raconter ses personnages. C'est noir sans vraiment l'être. Sans espoir et pourtant optimiste. Nulle part et finalement, partout.

Pour lire un peu d'espoir lorsqu'il ne semble plus y en avoir.

SP
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Nulle part sur la terre

Voilà un auteur qui a l’étoffe d’un grand écrivain. J’ai eu un vrai coup de cœur pour cette histoire sombre, voire tragique et violente où la part d’humanité des protagonistes se révèle malgré les difficultés pour laisser place à l’entraide sans attendre un retour. Un beau livre.
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Une pluie sans fin

Je n'ai fait qu'une bouchée de ces 440 pages pleines de pluie, de vent, d'éclairs et de coups de tonnerre. J'ai adoré cette lecture, à m'en étonner moi-même. L'ambiance y est tellement sombre que je me disais souvent que cela allait me lasser, mais que nenni.



Des pluies torrentielles s'abattent sans discontinuité depuis quelques années sur le sud des Etats-Unis, la région est gorgée d'eau. Le cyclone Katrina, c'était de la rigolade à côté de ça, juste une mise en bouche. Les vents démentiels abattent les arbres, arrachent tout e qui n'est pas solidement arrimé. Pluie et vents s'allient pour détruire les ports, les digues et les ponts. Au point que le gouvernement abandonne cette zone sinistrée, la population a été appelée à évacuer il y a quelques années, et une Limite a été tracée. En dessous, c'est devenue une zone hors lois.



L'auteur sous-entend juste que la situation résulte d'une catastrophe écologique, mais jamais il ne creuse plus que ça. Il ne parle pas des causes, mais du résultat et c'est ce que j'ai apprécié. Point d'accusations moralisatrices, point de militantisme écologiste. En revanche, pour ce qui est de la description de ce qu'est devenue cette région et du climat qui s'y déchaîne, il fait très fort. Une écriture très visuelle qui m'a frigorifiée. J'étais gelée en permanence, la tête rentrée dans les épaules et l'impression désagréable d'avoir les doigts tous fripés ! Ce roman est classé comme post-apo, moi j'enlèverai bien le "post" qui précède car on est en plein dedans cette apocalypse, du début à la fin !



Michaël Farris Smith va nous conter la vie, ou plutôt la survie de quelques personnages dans ce no man's land aquatique.

Tout d'abord Cohen, un jeune veuf qui n'arrive pas à se résoudre à quitter sa maison et ses souvenirs. Sa femme a été tuée lors de leur évacuation par un objet volant, emportant dans la mort sa future fille également car elle était enceinte.

On va suivre aussi une jeune créole tout juste majeure, Mariposa, issue d'une famille où on est diseuse de bonne aventure de mère en fille. Et également un ado, Evan, responsable de son petit frère de sept ans. Ces trois là ont été "recueillis de force" par un illuminé qui fonde sa secte, en se constituant un cheptel humain étroitement surveillé qu'il compte agrandir par tous les moyens...

Leur route vont se croiser et ensemble, ils vont essayer de s'en sortir, de rejoindre la Limite. Regagner le nord et la civilisation.



Une pluie sans fin est un roman plein d'actions, mais aussi plein de réflexions philosophiques que j'ai beaucoup apprécié. Quand il n'y a plus de points de repère, quand la loi de la survie prévaut, les décisions à prendre sont souvent lourdes de conséquences. Lorsque l'humanité des personnages se retrouve confrontée à la bestialité primaire, les émotions sont décuplées. Le récit de la survie de ces personnages m'a totalement pris aux tripes. L'auteur nous plonge dans un véritable cauchemar, celui qu'il fait subir à Cohen, Mariposa, Evan et quelques autres. Un cauchemar sans concession où les épreuves, les tuiles, les embûches se succèdent au même rythme que les ouragans, sans interruption, c'est infernal.



Un roman tout plein d'eau, dans lequel je vous conseille de vous plonger...en apnée ! J'en ressors lessivée mais fortement impactée. Je ne suis pas une pro des romans de SF, d'ailleurs je n'ai ni vu Mad Max, ni lu La route de Cormac McCarthy même s'il est dans ma PAL..., mais des romans comme cela j'adhère. Moi j'en fais un coup de coeur.
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Sauver cette Terre

Drôle d'endroit que cette région entre Louisiane et Mississippi ravagée par les intempéries, provoquant ainsi la fuite de ses habitants. Une région également sillonnée par une dangereuse prophétesse qui, avec sa garde rapprochée, se lance sur les traces d'un homme qui lui a volé de précieuses clés, mais aussi de la compagne et du jeune fils de l'homme poursuivi, le couple ayant été séparé ...



J'avais beaucoup apprécié la plupart des précédents romans de Michael Farris Smith que j'avais eu l'occasion de lire ("Nulle part sur la terre" et "le pays des oubliés"). On retrouve dans ce récit des points communs, en particulier cette humanité des personnages abîmés par la vie. La relation entre Jessie, la jeune femme traquée, et son père, chez qui elle se réfugie avec son fils, est assez belle. Par contre, il faut bien reconnaître que la façon dont la la Louisiane et le Mississippi sont décrits ici ne donnent guère envie d'aller s'y promener. L'office du tourisme local n'a pas dû cautionner le roman, je pense...
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Nulle part sur la terre

Comment réagir lorsqu’avançant dans une vie ravagée et en territoire hostile, la divagation opiniâtre nous propulse vers l’ultime coup du sort ?

C’est le thème qui constitue la trame de « Nulle part sur la terre » comme de « Le pays des oubliés », l’ultime coup du sort provoquant une rencontre – coïncidence ou synchronicité – qui vient clore une boucle existentielle avec, peut-être, l’occasion de lui donner sens .

Usant d’une langue poétique au rythme lancinant qui plonge au plus poisseux d’un quotidien fait d’alcoolisation et de violence pour en sauver quelques lueurs sensorielles, d’infimes instants délivrés des fureurs, Michael Farris Smith nous entraîne avec ses personnages dans ces fuites en avant qui marchent sans répit vers l’obstacle pour y tenter encore…

Magnifique.
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Nick

NICK de MICHAEL FARRIS SMITH

Nick en permission à Paris pendant la première guerre mondiale rencontre Ella une jeune femme qui vend des cadres dans la rue. Elle habite un grenier au dessus d’un théâtre abandonné au milieu des malles pleines de costumes. Il a sept jours de permission elle veut se réveiller tous les matins dans ses bras. Il promet de revenir.

Sur le terrain, les tranchées, les bombardements, les hommes tombent, il faut baisser la tête manger ses rations, l’horreur. Nick se souvient de ses parents, la quincaillerie, sa mère, ses dépressions, son père disant « après elle n’a plus jamais été la même », quoi? Mystère.

Il revient, elle est malade, il repart et reviendra, il promet, se fait affecter aux mines, une explosion manque le tuer, repart en première ligne comme mitrailleur, le front avance, victoire, court à Paris. Ella n’est plus là, introuvable, alors il se souvient qu’elle avait parlé d’un voyage, enfant avec son père à la Nouvelle Orléans…

Cet auteur m’avait enchanté avec Blackwood, de nouveau il m’a pris dans ses mots dans ses phrases à la recherche d’Ella, cet incroyable amour qui entraînera Nick dans un voyage qui le mènera sur le chemin de l’enfer, là où, enfin il devra choisir.
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Nick

Nick est un soldat américain, venu combattre dans les tranchées en France, pendant la première guerre mondiale. Pendant une permission, il rencontre Ella et tombe très amoureux de la jeune femme. Ils vivent une brève idylle ensemble mais Nick doit repartir au front. A son retour, un drame s'est produit, Nick perd alors le goût de vivre. Arrivera-t-il à se relever et poursuivre sa vie ?

L'histoire de Nick m'a émue car je me suis attachée à lui. C'est l'histoire d'un homme bien qui sombre dans le désespoir suite aux terribles évènements qui bouleversent sa vie.

Ce roman, au delà du thème de la première guerre mondiale, aborde plusieurs sujets délicats peu couramment abordés avec que le deuil parental du point de vue du père, la dépression des militaires de retour de la guerre et les traumatismes qu'ils subissent.

J'ai aimé le côté un peu western de la deuxième partie du livre. Nick retourne au pays et son errance, sa dépression, sa perte du goût de vivre vont le mener au sein d'une histoire compliquée.

C'est un livre qui aborde cette période historique sous un angle moderne.

J'ai passé un bon moment de lecture.

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Une pluie sans fin

Nombreux sont les auteurs qui ont raconté le Monde après l’Apocalypse. Dans la lignée de La route de Cormac McCarthy ou de Et toujours les forêts de Sandrine Collette, Michael Farris Smith imagine une Pluie sans fin qui, si elle ne signe pas la fin du Monde, entraîne l’extinction de notre société.

Dans ce roman, nous suivons la trace de Cohen, qui ne s’est jamais relevé de la mort de sa femme enceinte et vit dans une maison isolée du Sud des Etats-Unis.

Mais cela fait plusieurs années qu’il pleut sans interruption et cette région, à 140 km au Sud de La Limite instaurée par le gouvernement américain en déroute, est devenue une zone de non-droit.

Il doit se débrouiller pour survivre, trouver à manger, négocier avec des trafiquants et sauver sa peau d’une horde d’individus sans foi, ni loi qui errent dans les villes abandonnées.

Les éléments sont déchaînés, les paysages détruits, les routes inondées, les rivières emportent tout sur leur passage, les maisons, les ponts et les rares véhicules tentent de rejoindre La Limite.

Cohen va croiser la route d’Evan, un adolescent violent et de Mariposa, une jeune fille au lourd vécu qu’Aggie, un gourou tyrannique, oblige à attaquer les gens pour les voler. Dépouillé de tous ses biens et des précieux souvenirs de sa femme, il quitte sa cabane pour tenter de les retrouver et entreprend un périlleux périple vers le Nord.

Un roman où la violence se cache derrière chaque coin de rue, où chaque rencontre devient un danger, où la morale s’est diluée dans les eaux de cette pluie qui se déverse sans discontinuer sur la Terre.

Le personnage de Cohen est particulièrement émouvant et son image de colosse blessé m’a beaucoup touchée. Mariposa, la jeune femme révoltée et violente, m’a paru se déliter au fur et à mesure de l’histoire, comme effacée par l’imposant Cohen. Evan l’adolescent sans repères, en se construisant dans ce monde dur et sans pitié, se révèle sensible et attachant.

Un roman post-apocalyptique que j’ai trouvé, malgré quelques petites incohérences difficiles à reprocher à un premier roman, aussi passionnant que terrifiant.

En choisissant ce thème pourtant assez galvaudé, Michael Farris Smith m’a totalement embarquée dans cette histoire de survie où la pluie qui tombe sans discontinuer n’est pas sans me faire penser à ce qu’il tombe aujourd’hui sur notre Planète.

Un sujet d’actualité pour un excellent roman.
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Le pays des oubliés

Après le prometteur Une pluie sans fin et le très beau Nulle part sur la Terre, c’est avec impatience que l’on attendait la publication d’un troisième roman de Michael Farris Smith. La voilà donc avec ce Pays des oubliés qui s’ouvre sur de très belles pages. On y découvre Jack Boucher, orphelin élevé par une mère adoptive, Maryann, quelque part dans le delta du Mississipi dont le sol « des générations durant avait fait bien des riches et bien plus de pauvres encore. » Jack a vieilli et Maryann aussi. Elle s’éteint lentement, minée par Alzheimer, dans une maison de retraite. Lui, après des décennies à gagner sa vie dans des combats clandestins qui ont brisé son corps et usé son cerveau, ne sait qu’une chose : il doit trouver de l’argent pour payer ses dettes de jeu et éviter que la banque ne mette la main sur la maison de Maryann. Alors il roule vers ce qui va sans doute être son dernier combat, avec un carnet dans lequel il note le nom des gens et ce qu’il a à faire, afin de compenser les trous de mémoire qui minent sa cervelle, et un sac de comprimés divers destinés à tenir à distance les douleurs qui l’accablent.

Voilà donc un splendide décor et des personnages rapidement attachants. Cependant, très vite, Le Pays des oubliés peine à tenir la distance. On a parfois l’impression que Michael Farris Smith est parti d’une ébauche de livre, et surtout de quelques personnages forts, mais n’a pas toujours su comment les mettre en scène. Il multiplie donc les personnages secondaires, la plupart – comme la terrible Big Momma Sweet, Baron le chef du cirque itinérant, Ricky Joe la petite ordure, ou Annette à la recherche de son père – très caricaturaux, sans nuances. Et puis il les lance dans une intrigue qui, pour avancer, accumule trop les rencontres de hasard – Skeely trouve Jack, Baron les trouve, Annette trouve Jack, Ricky Joe retrouve par hasard Jack et Annette… - pour pouvoir rester crédible.

Si l’on s’accroche au roman parce que l’on a trouvé dans Jack et Maryann deux personnages forts et émouvants, à l’image de ceux que l’on avait aimé suivre dans Nulle part sur la Terre, on ne peut nier que l’on a souvent l’impression de s’embourber dans une histoire qui manque de cohérence et donc, en dehors de Jack et Maryann, de chair. En fin de compte, la déception est la hauteur des attentes que l’on pouvait avoir vis-à-vis de ce roman. Espérons que le prochain livre de Michael Farris Smith nous fera oublier les faiblesses de celui-ci.


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Nulle part sur la terre

Je vais détonner dans ce concert d’éloges car je n’ai pas vraiment aimé ce livre. Toujours ces mêmes thèmes des paumés sur les routes américaines, des femmes perdues qui fuient leurs échecs, des hommes violents et alcooliques.

Nulle part sur la terre est certes bien écrit, mais n’apporte rien de plus que des dizaines d’autres romans américains déjà écrits sur ce thème.
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Nulle part sur la terre

Très bon roman noir sur les oubliés du rêve américain. Michael Farris Smith dans "Nulle part sur la terre" nous décrit la vie de gens qui n'ont pas eu de chance. La première partie du livre est très sombre et dure (accrochez-vous), la seconde est plus lumineuse et donne un peu d'espoir à cet homme et à cette femme dont les destins se croisent. Deux êtres cabossés par la vie. Un très beau roman servi par une très belle plume. Un livre qui ne peut laisser indifférent. Je vous le conseille !



Une femme marche seule avec une petite fille sur une route de Louisiane. Elle n'a nulle part où aller. Partie sans rien quelques années plus tôt de la ville où elle a grandi, elle revient tout aussi démunie. Elle pense avoir connu le pire. Elle se trompe.

Russel a lui aussi quitté sa ville natale, onze ans plus tôt. Pour une peine de prison qui vient tout juste d'arriver à son terme. Il retourne chez lui en pensant avoir réglé sa dette. C'est sans compter sur le désir de vengeance de ceux qui l'attendent.

Dans les paysages désolés de la campagne américaine, un meurtre va réunir ces âmes perdues, dont les vies vont bientôt ne plus tenir qu'à un fil.
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Nulle part sur la terre

Russell sort de prison après onze ans passés derrière les barreaux. Il est passé à tabac par deux hommes à la sortie du car qui le ramène chez lui.

Maben erre avec sa petite fille sur une route de Louisiane sans trop savoir où aller.

Cet homme et cette femme vont se croiser, tous deux perdus et marqués par la violence.

Dans les paysages désolés de Louisiane, plombés par la poussière du sud, ces deux âmes abîmées par la vie vont devoir affronter les douleurs du passé.

Avec des personnages très complexes et minutieusement détaillés, une écriture à la fois simple et percutante, ce roman noir qui reprend pourtant des thèmes assez classiques (la culpabilité, la rédemption, la vengeance) est une superbe réussite, un vrai coup de cœur.
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Nulle part sur la terre

Nulle part sur la terre de Michael Farris Smith c'est avant tout une ambiance, une atmosphère. Lourde, pesante. Chaude, moite et poussiéreuse. C'est une aire de repos sur une autoroute du sud des États-Unis, des paysages désolés et une petite ville de l'Amérique profonde. C'est la misère sociale, la solitude, le désespoir, le manque de repères et l'absence de perspectives d'avenir. C'est la violence, l'abus de pouvoir, l'alcool et la vengeance. Mais c'est aussi le désir de stabilité et de réinsertion sociale. La rédemption. L'amour, la solidarité. L'humanité tout simplement.



Nulle part sur la terre: deux vies racontées en parallèle mais intimement liées. Mabel et sa petite Annalee. Et puis Russell. Une mère sans repères, démunie, qui a vécu une vie plus que misérable. Puis un repris de justice. Condamné à 11 ans de prison pour avoir accidentellement tué un adolescent un soir alors qu'il était ivre. Trois personnages perdus, deux âmes errantes à la recherche de stabilité et d'un peu d'espoir. Et puis il y a Mitchell et Consuela. Larry et Walt. Et Boyd aussi. Ce sont des gens ordinaires, brisés par la vie, des oubliés du rêve américain. Certains très attachants et profondément humains. D'autres bcp moins.



Malgré quelques petits bémols sur le style et un dénouement qui me laisse un peu sur ma faim, Nulle part sur la terre est un très bon roman noir et Michael Farris Smith un auteur que je vais suivre!
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