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Critiques de Michael Farris Smith (352)
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Nulle part sur la terre

#Lecturedoctobre

#picabo river book club



Entre Louisiane et Mississippi.

Destins croisés.

Russell descend du bus qui le ramène chez lui après 11 ans de prison.

Maben et sa fillette Annalee marchent sous un soleil de plomb au bord de la route.

Russell a payé sa dette mais doit tout reconstruire.

Maben n’a rien construit et doit éviter de se détruire.

Russell doit se montrer prudent pour éviter de se faire tuer alors que Maben doit tuer pour avoir été imprudente.



Lorsqu’ils vont se rencontrer Russell va très vite comprendre qui elle est alors que Maben n’en aura pas la moindre idée.

Et le génie de Farris Smith est là : mettre des étoiles et du beau où je m’attendais à de la noirceur et de la tristesse.

Un livre optimiste sur le bon qu’il peut y avoir en chacun de nous malgré nos erreurs...



Un très bon roman avec une très belle photo de couverture pour l’édition de poche.
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Une pluie sans fin

« Une pluie sans fin » de Michael Farris Smith, choix de libraire dans la kube box, est une très bonne surprise. Avec ce roman post-apocalyptique comme je les aime, je découvre un Mississipi ravagé et dangereux situé dans la Limite, qui s'étend de l'Alabama au Texas. La limite est cette nouvelle frontière derrière laquelle, depuis que les pluies diluviennes et autres catastrophes écologiques les ont rendues inhabitables, des états sont abandonnés corps et biens par le gouvernement ...

Cohen fait partie des rares hommes qui ont choisi de rester, incapable d’abandonner sa terre et la tombe de sa femme et de sa fille. D'autres restent par obsession car le bruit court que les casinos de la côte auraient enterré des millions de dollars en attendant une amélioration des conditions climatiques. C’est le cas de Charlie, ami de Cohen, qui fourni à prix d'or tout ce dont les survivants ont besoin, de l'eau aux bidons d'essence. À part la pluie incessante, la survie de Cohen avec son chien et son cheval, se déroule presque normalement, jusqu'à sa rencontre avec Evan et Mariposa, deux ados qu'il choisit impulsivement d’aider, deux ados qui n'hésitent pas à lui voler sa jeep et à le laisser pour mort ...

La mise en place est un peu longue mais ensuite la tension devient électrique, l’ambiance pesante. Le danger guette à chaque instant: que ce soit la pluie, le vent, la tempête, les ouragans, la destruction des habitations ou les mauvais instincts des hommes. Cohen est un héros malgré lui, profondément déprimé mais qui se retrousse les manches en prenant en charge un groupe de personnes faibles mais décidées, avec les lourdes responsabilités que cela comporte. Apparaissent des bulles de douceur dans ce quotidien de lutte pour la survie avec les flashbacks de bonheur de Cohen et de sa femme.

C’est un roman d’une noirceur terrible compensée par une belle humanité et une écriture travaillée, efficace. Les descriptions de cette région dévastée, sous une pluie permanente sont fascinantes.

J’ai passé un très bon moment.

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Nulle part sur la terre



Aucun espoir de sortir de cette lecture indemne! Aucun espoir de reprendre son souffle, dans cette noirceur qui te colle à la peau dès les premières lignes… Dès les premières lignes tu sais que tu vas plonger dans un abîme de désesp

oir sans fond, sans possibilité de t’en sortir, au même titre que ces personnages complètement meurtris, que la vie n’a pas gâté, mais surtout que la vie pousse à faire des choix parfois contradictoires, mais nous, lecteur qu’aurions nous fait ? Qu’aurions nous proposer pour nous extirper de cette moiteur étouffante qui te colle à la peau ? Aurions-nous pu faire des choix différents ?



L’auteur nous entraine dans un récit lent, mais salvateur, au rythme des balades en pick-up de Russel, fraîchement sorti de prison après 11 années derrière les barreaux…. C’est peu à peu que l’on apprend pourquoi… C’est peu à peu que l’on comprend le désespoir de la vie qui bascule en une fraction de seconde… Sa sortie de prison ne sera pas de tout repos… En même temps Russel est-il prêt à se reposer ? Est-il prêt à laisser le fardeau de la culpabilité qu’il traine avec lui sur la route des kilomètres qu’il égéenne ?



Peut-être pense-il pouvoir le faire avec Maben… Maben qui se retrouve sur le chemin de Russel… Les hasards sont parfois tellement étranges, qu’on se demande si le Dieu écrivain ne manipule pas quelque peu son lecteur, pour l’entrainer encore plus dans la déchéance humaine… Une déchéance larvée, qui est présente à un virage… Un virage que la vie te fait prendre, sans que tu puisses le voir, l’appréhender… Un virage que tu prends parfois trop vite qui fait tout exploser en mille morceaux… Et là ta vie, git à tes pieds et tu ne peux que tenter de ramasser les morceaux… Tenter de recoller… Mais attention, même quand on recolle un vase, le vase n’est plus pareil… Ainsi va la vie… Ainsi va la vie de ces deux êtres dont les chemins se croisent…



C’est noir, c’est profond, c’est moite de cette chaleur qui étouffe, comme cette vie qui étouffe nos personnages… Fuir, fuir pour tenter d’aspirer cet air qui vient à manquer… L’air qui se raréfie, au rythme des lignes, des pages qui sont de plus en plus sombres…



Le lecteur se lie à sa lecture, d’amour et de haine tout à la fois… D’amour de ces lignes et de ce style narratif déstabilisant, que l’auteur emprunte… Comme pour faire un parallèle avec les dégâts de la vie… Une écriture incisive et tellement descriptive que le lecteur se prend une claque dans les deux sens du terme. La première, parce que cette écriture est inhabituelle et la seconde quand on comprend où l’auteur nous emmène… Il nous prend par la main doucement, avec précaution, pour ensuite balancer un uppercut à son lecteur qui comprend qu’il a été pris au piège… Comme les personnages… Pris au piège d’une vie sans issue… D’une vie morne… Noire… Et tellement laide…



On avance, on suit ces êtres malmenés, qui cherchent l’absolution… Le pardon… Cherchant la paix… Une lueur d’espoir… Car l’humain est ainsi fait, il garde l’espoir même dans les moments les plus sombres.



« Noir c’est noir, il n’y a plus d’espoir…. »



Le titre en anglais « Desperation Road – La route du désespoir » est très évocateur et retranscrit parfaitement l’ambiance. Michael Farris Smith nous entraine « nulle part sur la terre » pour nous montrer la route, le chemin et même si j’ai été saisie par quelques longueurs, l’auteur est arrivé à me faire comprendre que ces longueurs sont salvatrices, aussi bien pour moi dont la lecture se fait parfois en apnée… Que pour ses personnages fracassés par la vie, qui cherchent la lumière… Au bout de la route… L’espoir est là…



Je remercie Sonatine Editions pour leur confiance et NetGalley France, grâce à qui j’ai pu découvrir cette plume vers laquelle je retournerai avec plaisir.
Lien : https://julitlesmots.wordpre..
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Nick

Pendant une permission alors qu’il est en France sur le front lors de la Première Guerre Mondiale, Nick, un jeune homme américain, va alors rencontrer Ella, une femme qui va le fasciner. Ils se promettent de se retrouver. Pourtant, la route de Nick va suivre d’autres détours. Le jeune homme reviendra détruit après tout ce qu’il a vu pendant ce conflit.



Que d’originalité dans ce roman puissant et empreint d’une grande poésie littéraire. L’auteur va ici choisir de nous narrer l’histoire de Nick, personnage de Gatsby le Magnifique. Tout va tourner autour de lui, et le lecteur va découvrir ainsi son histoire personnelle. J’ai trouvé ce procédé très original et innovateur.



Il faut dire que l’auteur possède un talent indéniable pour conter les aventures de son personnage. Avec un souffle romanesque inouï, l’histoire de Nick nous est ainsi dévoilée, sans fioritures.



J’ai accroché dès les premières pages, et j’ai ressenti une profonde empathie pour Nick, qui a subi des événements terribles pendant le conflit et qui est revenu plein de traumatismes. L’auteur a su explorer la psychologie de Nick à merveille et ainsi à rendre un personnage tout en nuances et très bien dépeint.



La plume de l’auteur est d’une grande élégance. Son style m’a totalement conquise. Les chapitres sont de taille moyenne et le tout se lit d’une manière très fluide.



Un roman touchant, d’une grande originalité, dans lequel l’auteur nous narre l’histoire d’un personnage défait suite à ce qu’il a vu pendant la guerre. L’amour et l’amitié tiennent toute leur place dans ce roman à découvrir sans hesiter.


Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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Blackwood

Blackwood est un livre aussi noir que long. Intrigant par le décor dans lequel nous plonge son auteur, Michaël Mike Farris ; il laisse le lecteur rêveur devant cette possible vie sous le Kudzu, cette plante envahissante qui recouvre tout, vallée et collines, maisons, chemins et qui permet une vie sous cette canopée où l'homme peut tailler des chemins à la machette et dégager des sources d'eau pure qui assure l'essentiel.

De rêveur le lecteur passera à dubitatif devant le trio hétéroclite qui se nomme famille mais qui n'en a aucun des attributs. le père ne l'est pas par son comportement, la mère, soumise ne se remet pas de ses choix et le fiston est aussi avili qu'une larve et pourtant rusé comme un renard et économe comme l'écureuil. Est-il vraiment possible de vivre le nomadisme comme ils nous le présentent ?

Quant au personnage central, Colburn, il n'est pas en reste. Taillé par l'auteur à coups de couteaux à peindre, aux couleurs glauques qui se mélangent vite à des noirs de repli, du rouge colère et des gris qui évoquent la poussière de ces vieilles histoires qu'il remue pour tirer une vérité, la sienne, celle qui lui conviendra, ce personnage soutiendra le fond de la longue quête présente dans le livre, aidé, parfois malgré lui, par le sheriff, personnage désemparé, se pensant impuissant et pourtant tellement humain.

Un livre dépaysant. Un livre qui nous laisse entrevoir une Amérique profonde, pauvre, paumée, une Amérique dont on ne parle que peu hormis dans la littérature et pourtant une Amérique bien réelle.

Alors oui, peu d'actions dans ce roman mais quelle ambiance ! Michaël Farris Smith, plante un décor à l'humeurs sans autre pareille. Il vrille son lecteur au milieu de ce fatras et nous quitte quand il le souhaite, laissant au lecteur le soin de rassembler ses idées et de poser ce qu'il pense avoir compris. du très beau travail. Merci à NetGalley et aux Editions Sonatine pour cette belle découverte.

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Nulle part sur la terre

L’atout principal de ce roman de Michael Farris Smith, ce sont, à mon sens, ses deux personnages centraux, de retour dans leur ville d’origine : Russell, tout juste libéré après onze années d’emprisonnement pour avoir causé un accident en état d’ivresse, au cours duquel un homme est mort ; Maben, qui échoue ici avec sa petite fille Annalee, espérant en avoir fini avec des années de galère, leurs maigres affaires réunies dans un seul sac poubelle jeté sur l’épaule. Des personnages formidables malgré les choix foireux qu’ils effectuent assez régulièrement, et dont ils paient le prix fort. Un homme et une femme liés par un crime, qui nous inspirent à la fois pitié face aux évènements contraires qui leur tombent dessus, et admiration pour leur ténacité, leur volonté de s’en sortir. Mais l’histoire vaut aussi pour ses personnages secondaires, comme Boyd, ami d’enfance de Russell et adjoint du shérif, Mitchell, le père de Russel, ou Consuela, la compagne de Mitchell. Tous ces protagonistes superbes d’humanité sont au service d’un récit d’une grande force, émouvant, en un mot, remarquable.
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Nulle part sur la terre

Ce qui les a rendus coupables est terrible ; Maben et Russell aspirent pourtant à retourner vers une banale normalité, et ils y croient. Pourchassés, ils cherchent encore à s'installer.



Leurs chemins se croisent à un moment où ils pourraient bien plonger. Bizarrement, cette rencontre, en les ramenant à un point commun, leur ouvre une porte inattendue... Chacun y trouve un début de rédemption.



L'auteur a construit des personnages tragiques, il ne nous ménage pas, la spirale est bien là, implacable ; cependant au coeur de la tourmente, se dessine une lueur : leur solitude est traversée de cœurs sensibles, qui battent pour eux, voire qui se battent pour eux. De belles compassions.

Un roman qui fait une juste peinture de la société tout en semant quelques espoirs, émanant des individus, et des relations entre eux.



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Nulle part sur la terre

Il y a Russel. Il sort de prison, et dès qu'il met le pied à l'air libre , il prend une dérouillée par Larry et Walt.

Il y a Maben . Style de personne qui gagne au loto mais perd le ticket avant d'encaisser. Vous voyez le style , Michel Blanc à la montagne. Sauf qu'elle est sur la route , avec une môme dont elle ne connait pas le père, frivolité oblige.

Sinon , tout va bien.

Très bon roman , sans fioriture où les "anti héros " font tout pour se mettre dans la mouise . Des champions toute catégorie.

L'histoire est très prenante , le rythme soutenu, le suspens finalement bien présent.

On plonge dans l'Amérique , l'autre, celle qui a élu Trump. On y croise des loosers hors norme que l'on aimerait à l'abri , des connards hors norme aussi que l'on aimerait mort , des flics sympas, des femmes faciles et des gens qui ne font que boire , vive la bière, vive le bourbon.

On passe un très bon moment avec ce roman plutôt court , nerveux , très bien construit.

Très belle découverte.
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Nulle part sur la terre

Je commencerai par remercier Babelio et les éditions Sonatine pour m’avoir confié ce livre dans le cadre de masse critique.



Une jeune femme, Maben, accompagnée de sa petite fille Annalee, rentre après une longue errance dans son patelin. Elle ne possède rien, n’a connu que la misère si ce n’est la naissance non désirée de la petite. Dans cette petite ville du Mississippi, un autre personnage, Russel, est aussi de retour après onze années de prison. Il est accueilli par deux hommes épris de vengeance qui le tabasse devant la gare d’où il vient d’arriver. Deux vies brisées par le destin, deux êtres perdus qui vont se rencontrer autour d’un dramatique événement.



L’histoire est assez passive mais prenante avec un beau suspens. La description des lieux, de cette Amérique profonde m’évoque le cinéma des frères Cohen. Le roman est noir mais reste empli d’espoir. On s’invite dedans, se laisse prendre par la plume de l’auteur et on n’a qu’une envie, continuer, espérer pour les personnages que leur vie va finir par s’améliorer, que les nuages noirs vont s’écarter pour laisser place à la lumière. Le style est brut, à l’emporte pièce, martelé comme si les mots, les phrases étaient forgés au marteau pilon. L’auteur utilise la répétition des mots et les conjonctions pour mieux appuyé l’action, l’instant, lui donner plus de force comme dans l’extrait ci-après : «Tandis qu’il finissait de manger, la commande arriva à la table de la petite famille et le volume sonore retomba d’un cran, les garçons se taisant pour manger et la petite se taisant pour manger et le père se taisant pour manger tandis que Sarah, elle, faisait tourner sa nourriture dans son assiette du bout de sa fourchette sans rien dire.» Ce style est au départ surprenant, voir déroutant mais j’ai vraiment aimé cette façon d’écrire. Elle s’ajoute à l’atmosphère épaisse du roman qui vous promène à la frontière du sordide tout en restant positif. Ce livre vous prend les tripes, le cœur et s’imprime en vous pour un certain temps. Bref, un grand moment de lecture, j’ai vraiment aimé le lire.

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Nulle part sur la terre

Nulle part sur la terre est un excellent roman, découvert grâce au site Net Galley et aux éditions Sonatine.

J'ai adoré ce roman, que j'ai eu du mal à lâcher tellement j'avais envie de connaitre la suite.

C'est un roman noir, très noir même. Captivant, envoûtant, dérangeant aussi parfois.

J'ai aimé l'ambiance, les personnages, l'histoire... La fin aussi m'a plu.

Je trouve que c'est vraiment une très bonne surprise de cette rentrée littéraire.

Je ne souhaite pas en dire trop, le mieux est carrément de le lire pour découvrir de quoi il retourne :)

Cinq étoiles, évidemment, pour Nulle part sur la terre.
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Blackwood

Qu’est-ce que le Kudzu*?

Faire une petite recherche image si besoin, sans disparaître pour autant...



Un roman noir dans le sud des Etats Unis, avec des petites villes qui se dépeuplent, des campagnes décrépites, des familles en rade qui vivent de rien ou de tellement peu, des êtres frustrés de réussite, traînant des galères de souvenirs d’enfance éprouvante, qui déglinguent et font des adultes écorchés.

La toile de fond est remarquablement peinte.



On est loin des mirages des Etats Unis triomphants. Depuis la Grande Dépression, il se lit souvent dans la littérature américaine de ces romans noirs et poisseux des campagnes reculées, aux petits gens sans avenir. Toute une population passée à côté du rêve américain. Ce sont des histoires douloureusement silencieuses, très descriptives, qui vampirisent comme le kudzu qui recouvre tout.



Michael Farris Smith, crée une ambiance ténébreuse et menaçante, entre nature et réflexion intime. Ses personnages, encore une fois désespérés sont toujours à la limite de la violence et de l’autodestruction. De livre en live, l’auteur impose sa voix littéraire, dénonçant la pauvreté du sud et de ses habitants.



C’est un récit où le passé s’invite, avec ses fantômes, ses secrets et ses regrets. Une histoire de vie étouffante, au propre comme au figuré végétal, et qui, en dépit d’une réflexion sur la famille et l’éducation dans la construction d’un Individu, reste mystérieuse et introspective.



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* Le kudzu a été introduit du Japon aux États-Unis en 1876 comme plante fourragère et ornementale. Il fut déclaré plante envahissante par le ministère américain de l’Agriculture en 1953. Il infeste de 20 à 30 000 km² de territoire aux États-Unis et entraîne environ 500 millions de dollars de frais annuels pour combattre son expansion.

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Nick

Les personnages de fiction ont une vie avant que le lecteur les rencontre.

C’est ce que vient nous rappeler Michael Farris Smith en sortant Nick Carraway de l'ombre.

Que savons-nous de Nick Carraway ? Il est le narrateur d’un monument de la littérature américaine. Il est le voisin et ami de Gatsby le Magnifique. Il vient du Minnesota, il a fait des études et il a combattu pendant la première guerre Mondiale..

C’est tout, c’est peu. Alors l’auteur a eu l’idée maline de le mettre au centre et de nous raconter qui est vraiment Nick.



Une histoire loin du luxe et des soirées des années 20 racontées par Fitzgerald. Et ça commence dans les tranchées, quelque part en France…

Quand la boucherie s’arrêtera enfin, Nick va retarder son retour chez ses parents et se lancer dans un voyage rédempteur. La tête pleine des horreurs de la guerre, le cœur rempli du souvenir d’une jeune femme rencontrée à Paris, il se perd dans la frénésie d’une Nouvelle Orléans débauchée.



On ne peut sans doute pas classer « Nick » dans les romans noirs, genre de prédilection de Michael Farris Smith, et pourtant il n’y a pas une once de lumière ici. Tout est sombre, sauf l’écriture qui est, de mon point de vue, encore meilleure que dans les précédents livres de l’auteur. La quête de Nick est aussi nébuleuse que son esprit et le lecteur ne sait pas ce qu’il peut attendre de cette histoire, ce qui va pouvoir arriver mais on est emporté par la puissance, la richesse et l’imagination d’un écrivain décidément brillant.

Découvrir l'homme derrière le narrateur qui a captivé les lecteurs pendant des décennies était une idée géniale, Monsieur.
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Nulle part sur la terre

Il suffit parfois que le regard se pose sur un livre pour que l’œil s’y attarde et se sente attiré. Un titre, une photo de couverture… et le résumé fait le reste. Voilà comment j’ai découvert ce livre et cet auteur, en errant dans les rayons d’une librairie. Un peu comme les deux personnages principaux de ce roman sur les chemins de la vie, se demandant ce qu'elle leur a encore réservé.



Passée la surprise de la construction des phrases, qui utilisent beaucoup de « et » pour les rallonger ou l’absence de verbe pour les raccourcir, je me suis rapidement laissé happer par le style de Michael Farris Smith. Avec beaucoup de plaisir. Un style âpre, dur, qui va à l’essentiel, sans être dénué de poésie et de douceur. Il suffit de quelques lignes pour que l’ambiance soit posée et que le personnage se dessine.



Dans une Louisiane violente et alcoolisée, ça sent le désespoir pour Maben et Russel, les deux protagonistes. L’odeur de bière autour des bars, les néons grésillant des motels, sordides et poisseux, les relents d'huile de moteur sur les parkings, les autostoppeurs qui balancent leurs baluchons dans la cabine d’un camion, tout y est pour planter le décor.



Maben est une de ces filles paumées, avec une gamine de 5 ans dont elle doit s’occuper, qui fait ce qu’elle peut pour survivre. Entre l’envie de ne plus vouloir se battre et le devoir de le faire pour sa fille, il faut trouver la force.



Russel sort de cabane après y avoir passé 11 ans et retrouve les fantômes de son passé, qui ont bonne mémoire et vont l’accueillir dans la violence qui lui colle à la peau.



Deux êtres cabossés par le Destin qui s’acharne à les abîmer encore et encore. Ils sont loin d’être innocents, mais la vie ne veut pas leur accorder la rédemption qu’ils espèrent. Mais ils vont se rencontrer. C’est quand même plus facile de tenir debout, cassés, à deux, que cassé et tout seul.



Les personnages sont vite attachants. Le style est percutant et efficace. Le cadre, même s’il n’est pas inédit, explose d’authenticité. Nulle part sur la Terre est un excellent roman !

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Nulle part sur la terre

Maben n'a nulle part où aller, pas d'argent, toutes es affaires tiennent dans un sac poubelle et accroché à sa main sa petite fille, Annalee. Ses pas la pousse à McComb, c'est là où elle a grandi. retour à la case départ.

Russel vient de purger 11 ans de prison. A sa libération il retourne vivre dans sa ville natale mais là-bas il a laissé des souvenirs, la plupart douloureux.



Nulle part sur la terre est un roman qui parle de rédemption et de seconde chance à travers deux êtres cabossés par la vie. Les destins de Maben et Russel vont réunir après le meurtre d'un agent de police dans cette campagne désolée.

Les deux personnages principaux sont intéressants, et émouvants à bien des égards, avec leur trop nombreux défauts et les fêlures béantes qu'une vie difficile leur a infligé.

Je remercie d'ailleurs les éditions Sonatine pour cet envoi, sans cette masse critique pas sure que j'aurai acheté ce livre à la couverture la plus ennuyeuse possible. Ce fut une lecture sympathique même si je n'ai pas le même enthousiasme que beaucoup de lecteur.

Tout d'abord j'y ai trouvé quelques longueurs. Les personnages tournant un peu en rond jusqu'à leur rencontre, après, heureusement, c'est plus fluide et dynamique et l'on s'attache plus à eux. A la longue nous raconter qu'il picole en roulant au hasard sur les routes, c'est un peu lassant. Et bonjour la prévention routière! Le coté américain sûrement...

Ensuite il y a quelques lourdeurs dans la syntaxe. Les phrases à rallonge contenant une dizaine de fois le mot "et", ce n'est pas très agréable à la lecture. Au hasard, j'ouvre le livre et vous donne un exemple : " Un lierre qui s'étendait et se ramifiait sans cesse et s'entortillait autour de ses chevilles et autour de ses cuisses et autour de sa poitrine et autour de sa gorge et de ses poignets et qui se faufilait entre ses jambes, et en regardant la fillette endormie avec son front brûlé par le soleil et ses petits bras chétifs elle comprit que cette enfant n'était autre que sa propre main crasseuse qui tentait désespérément de 'extirper de cette masse grouillante de chiendent pour se raccrocher à quelque chose de bien."

A la fin, même si l'avenir n'est pas dévoilé, nous avons un happy-end pour nos deux héros. Mais rassurez-vous pas de mièvrerie, il n'y a pas vraiment d'histoire d'amour dans ce livre.
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Blackwood

Campagne du Mississipi, une petite ville nommée Red Bluff.

Un couple et leur adolescent arrivent en ville. Pauvres et SDF, ils vont semer le trouble et la crainte parmi la population. En premier lieu le shérif, qui voit là un potentiel d'emmerdes qui ne demandent qu'à lui exploser au visage. D'autant plus que le retour d'un autre homme, Colburn, un ancien enfant de la ville ne présage rien de bon pour la tranquillité de Red Bluff.



Michael Farris Smith signe un roman noir à l'ambiance gothique où le sombre dévore tout, à l'image du Kudzu, une plante de la région qui s'étend et asphyxie les terres autour d'elle.

Le personnage de Colburn est bien construit. Ayant fui la ville avec sa mère juste après le suicide du père, il revient en tant qu'adulte dans cette petite ville paumée, sans savoir vraiment ce qu'il vient faire là. Il ne s'attend pas à trouver des réponses sur le passé de son père et ce qui l'a poussé à cet acte des décennies plus tôt.

J'ai bien aimé également un autre personnage, celui de l'adolescent pauvre, complètement paumé, sans éducation. Il survit de menues rapines et longtemps, on se prend à espérer un futur meilleur pour lui.

Le récit a un bon tempo : l'écriture est rythmée par des phrases courtes et va à l'essentiel. Il se dégage tout de même un certain onirisme dès lors que l'histoire se rapproche des frontières du surnaturel. Elle en caresse les contours mais ne franchit jamais vraiment la ligne.

Mysticisme, pauvreté et tragédies forment le choeur de ce récit.

Pourtant je n'ai pas réussi à apprécier le roman.

Il m'aura manqué plus de profondeur dans les personnages et surtout des comportements moins irréalistes qui, s'ils servent parfaitement le fond de l'histoire en créant des péripéties, ne sont pas du tout crédibles et tendent à un effet stylistique que je déteste : des pirouettes qui font tâche au regard de la prose soignée.
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Nulle part sur la terre

Il existe des personnes qui ont la poisse ; poursuivies par la malchance et la fatalité. C’est le cas des deux héros de « Nulle part sur la terre » : Russell et Maben.



Russell a passé onze ans en prison. A sa sortie, il revient chez lui et retrouve son père. Celui-ci a refait sa vie après la mort de sa femme, la mère de Russell, Liza.

Il est accueilli, aussi, par les frères Tisdale à coups de poing : Russell a tué leur petit frère, Jason, dans un malheureux accident. Et pour eux, surtout pour Larry, cela mérite la mort.



Maben marche le long d’une autoroute avec sa fille de cinq ans, Annalee. Elle a pour toute possession un sac-poubelle contenant toutes leurs « richesses ». Aucun foyer ne les attend. Elles vivent au jour le jour avec quelques dizaines de dollars en poche. Elles dorment le plus souvent dans les bois.



Ces deux-là ne pouvaient que se croiser.



Michael Farris Smith a choisi le fin fonds du Mississippi pour faire évoluer ses personnages. On est bien loin des paysages de cartes postales et du tourisme de masse. Ça sent plutôt l’huile de vidange, la poussière et la rouille.



Les habitants s’ennuient ferme. A part quelques bars où on peut boire jusqu’à plus soif en regardant un match de baseball ou rouler en pick-up à la tombée de la nuit, sans buts précis.



L’auteur nous montre à voir une Amérique où chacun essaie de s’en sortir. C’est un roman coup de poing laissant groggy après avoir fini de lire la dernière page.



Ce livre me fait beaucoup penser à « Balles perdues » de Jennifer Clement. Et j’avoue que j’ai préféré ce dernier, plus âpre, plus abouti dans la critique de l’Amérique des petites gens.



Je me suis parfois ennuyée avec quelques redites. Les virées, le soir, en pick-up afin de retarder le plus possible le retour chez soi, avec pour seul compagnon un mélange Coca cola / Bourbon. Mais peut-être que la magie de l’écriture a fonctionné ? Face à temps de répétition, l’auteur m’a faite ressentir, intellectuellement, ce profond ennui ?

Michael Farris Smith fait planer une atmosphère oppressante. On se sent piégés, comme les personnages, par cet endroit sans avenir.



Le personnage de Maben m’a beaucoup intéressée : une femme seule avec sa petite fille. L’auteur nous décrit son désarroi, les moments où elle n’en peut plus et a envie de tout lâcher. Leur avenir, a priori, est sans issue. Tout ce que Maben peut sauver, c’est son enfant. Et elle y pense très souvent : la laisser à quelqu’un qui pourra lui donner un avenir meilleur que ce qu’elle a à lui offrir.

Elle n’est pas loin de passer à l’acte avant que Russell ne trouve une solution temporaire ou pas.
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Nulle part sur la terre

Michael Farris Smith nous plonge directement au coeur de l'action dans ce roman noir aux allures de thrillers psychologiques, une histoire prenante, dure, sans pitié, où l'atmosphère du Mississippi et de la Louisiane se ressent comme si nous y étions embourbés. C'est poussiéreux et le goût du sang nous trotte en bouche, l'alcool nous brule l'estomac, un meurtre obsède tout le monde aux alentours.



Les personnages sont bons, rien n'est tout rose, chacun a quelque chose à se reprocher ou à cacher, ce qui ne nous empêche pas d'avoir de la compassion pour certains.



L'intrigue est lente mais tellement accrocheuse qu'on est en plein "page turner", un roman lu en deux soirs sans en décrocher.



Je n'ai pas encore lu "Une pluie sans fin" du même auteur (pourtant je l'ai en version pocket) mais au vu du plaisir que j'ai pris à lire celui-ci que je vais me jeter prochainement dessus (qui en plus est classé thriller post-apocalyptique, j'adore le genre).



Si vous aimez les histoires un peu boueuses se déroulant aux USA avec des personnages un peu paumés, là où l'odeur de la poudre à canon et du sang est omniprésente, avec au milieu de tout cela un brin d'espoir, ce roman noir est pour vous.
Lien : https://unbouquinsinonrien.b..
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Blackwood

Red Bluff. C’est dans cette petite ville oppressée par le Kudzu, que Colburn décide de revenir. Il a fui un drame familial, mais en revenant il s’aperçoit que ses blessures sont toujours profondes. Il n’est pas la bienvenue et lorsque des disparitions surviennent, il n’en faut pas plus aux habitants pour le soupçonner. Que se passe-t-il réellement dans cette localité ?



Je ressors conquise par ce roman puissant, que ce soit au niveau de l’intrigue comme au niveau de la narration. J’y ai retrouvé une grande originalité, et pourtant, il faut bien le dire, le rythme est lent et donne la sensation d’un récit qui peut s’enliser. Il n’en est rien. Il faudra être patient, le temps de s’adapter aux premiers chapitres. S’ensuivra une lecture qui bouleversera.



L’auteur a su créer une grande densité au niveau de ses personnages. Colburn est très bien dépeint. D’une grande profondeur, ce personnage m’a intriguée tout au fil des pages. Tout en nuances, il n’est jamais statique. Il évolue durant toute l’intrigue et l’auteur dévoile peu à peu ses tourments et toute son histoire personnelle.



Ce que j’ai trouvé très original, c’est la place qu’accorde l’auteur au Kudzu, cette plante envahissante qui cause énormément de dégâts. Cette plante prend forme comme un personnage à part entière et tient toute sa place dans l’intrigue. L’auteur a su rendre les descriptions de ces paysages avec brio.



Le rythme de l’intrigue est parfois lent, mais il faut s’accrocher pour ne pas passer à côté de ce roman. L’auteur nous dévoile les éléments avec parcimonie et quelques personnages secondaires vont compléter ce récit. Je préfère ne pas vous en parler afin de ne rien vous spoiler.



La plume de l’auteur est particulière. Je l’ai trouvée très réaliste et soignée. Les descriptions sont très bien rendues. Peu de dialogues parsèment le récit, mais ce n’est pas un problème au vu de la qualité du style. Le rythme est soutenu. Pour ma part, je n’ai ressenti aucune longueur. J’ai trouvé cette lecture très fluide.



Un thriller original, dans lequel une plante prend la forme d’un personnage à part entière. Avec un style de qualité, l’auteur déroule une intrigue emplie de profondeur et de noirceur.
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Le pays des oubliés

J’ai suivi Michaël Farris Smith sur base de la confiance gagnée par cet auteur lors de ma lecture de « Nulle part sur la terre ». J’ai retrouvé cette écriture simple qui rend le livre très accessible. Les phrases sont en générales courtes et d’une structure grammaticale de base. Lorsqu’elles s’allongent, c’est au prix d’une utilisation, parfois répétée, de la conjonction de coordination ‘et’…Curieusement, cette technique m’avait heurtée lors de la découverte de « Nulle part sur terre». Ce choix de l’auteur me paraît cette fois plus acceptable. Je m’habitue ? Ou je réalise que cette manière d’écrire permet de faire coller le phrasé lu aux personnages rudes, entiers, peu instruits, qualificatifs qui ne sont pas synonymes de brutes, grossiers ou simplets. Loin de là.

Les personnages de Michaël Farris Smith sont des êtres oubliés du fin fond de l’Amérique, des hommes et des femmes aux caractères entiers, aux vies complexes, aux passés troubles, aux présents nébuleux, aux futurs précaires. Et tous, ils avancent sur leurs chemins au milieu de nulle part avec des repères internes cachés, des mobiles étonnants, dramatiques, parfois davantage malveillants que bienveillants, semble-t-il. Pourtant, l’auteur ne les juge jamais. Il nous donne d’en prendre connaissance… conscience, peut-être.

En lisant les pérégrinations de ces paumés de l’existence, de ces combattants à la recherche d’un à-venir meilleur, j’ai plus d’une fois pensé à l’ambiance de Bagdad café, film datant déjà mais dont la musique envoûtante m’est restée dans l’oreille. En plus sordide ici, plus en survie, les héros de Michaël Farris Smith font aussi preuve de résilience et, même hors-la-loi, ils tâchent de vivre selon des codes d’honneur qui en valent bien d’autres que nous voyons se développer dans notre société de nantis. Volonté de terminer ce qui est entamé, de garder ou retrouver une fidélité pour ceux qui, un jour, ont tendu une main, dit une parole, offert un silence compréhensif. Même perdu, écrasé, apparemment battu, garder sa dignité et se relever, tomber encore peut-être, mais vouloir encore se relever, vivre debout !

L’histoire, le cadre, les déchéances mises en exergues font de ce pays des oubliés un roman dur, triste, violent. L’auteur ne fait pas (trop) de concessions à des entourloupes permettant de finir par l’affirmation ‘Et ils vécurent heureux… » Il y a des artifices d’auteur permettant au scénario de tenir sa courbe, atteindre son paroxysme et redescendre vers une fin ouverte, bien sûr. Tout doit tenir en 250 pages. Mais, le lecteur se rend vite compte que ce n’est pas tant l’histoire, la romance de ce road movie qui compte. Bien plus intéressant est la piqûre de rappel nous invitant à ne pas oublier qu’au pays de l’oncle Trump, il n’y a pas que des buildings en or et des coffres remplis de richesses, d’aisance et de certitudes à tweeter. M.F. Smith se fait le chantre des exclus, des sans voix, des oubliés d’une Amérique de plus en plus violente et méprisable. En assurant la traduction et la publication en français, les éditions Sonatine nous invite à réaliser que la misère de ceux-là est malheureusement transposable et déjà, pour large partie, transférée dans notre vieille Europe.

Un roman qui invite donc à réfléchir sans trop vite juger. Une réussite !


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Nulle part sur la terre

Ce roman réunit tout ce que j’aime dans le genre : de la noirceur, de l’injustice, de la vengeance, mais aussi du courage et de la volonté de s’en sortir. Et surtout, cet espoir qui joue au yo-yo tout au long du roman. Quand on croit que les bonnes nouvelles arrivent, bam il y a un élément qui entrave le chemin vers la lumière. Mais au final, on referme ce livre avec un sourire aux lèvres, un sentiment de bien-être, et de justice.



Que dire de la plume de Michael Farris Smith ? Elle m’a emportée, éblouie, captivée ! Cela ne m’arrive pas si souvent, la dernière fois c’était avec David Joy. C’est pour cela que je ne compte pas m’arrêter en si bon chemin avec lui et j’aimerai poursuivre avec ses autres romans! Un auteur que je hisse immédiatement dans mon top 3 américain ! Je vous recommande chaudement ce roman qui vous captivera sans aucun doute!
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