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Citations de Michaël Mention (336)


Ma tête s'encastre dans la lucarne, où le sang d'Avril me réchauffe le cou. Ma vie s'arrête, ma légende débute. Moi, Pierre-François Larcenaire, trente-cinq ans, rejeté par mes parents, broyé par les jésuites et écœuré par les riches, je suis heureux, que dis-je !, fier d'avoir été le premier dandy du crime.
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Faïza et Rick observent, avec le sentiment d’avoir été téléportés au 18e siècle. Bicoques, lanternes et – "Bienvenue à Cotton’s Warwick !" – chats cloués aux portes.
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- Moi, je l'aime bien, cette chanson.
- De la merde, je te dis. De la merde de nègres.
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- Maverick! J'ignore ce que vous faites la nuit et avec qui, mais dites-lui de vous ménager : vos cernes tombent sur les pieds.
- J'étais avec l'inspecteur Harry.
- Ah. Eh bien, si vous le revoyez, n’hésitez pas à le solliciter pour votre enquête. On nous attend au tournant depuis notre bordel à l'orphelinat.
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Peu après, je sors de chez moi. Caban noir, chemise, jean et baskets. Avoir l'air d'un vieux, jamais. Inutile d'ajouter le pathétique au misérable. Je descends l'escalier en me tenant à la rampe. Au fil des marches me parviennent :
Les prières de la famille du quatrième.
Le reggae des jeunes du troisième.
La dispute du couple du deuxième.
La télé hurlante de la sourde du premier.
Mon immeuble est une bombe à retardement. Un jour, tout ça pétera. Ici, ailleurs, partout.
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En trois ans, cette affiche est l'une des rares nouveautés à avoir complété son univers avec son premier rasoir électrique, un walkman (un miracle portatif qu'il s'est payé en économisant durant deux mois), deux vinyles de R'nB' et un chat angora blanc, jadis recueilli chez Tina Wilson. De timide, il est devenu survolté. Mark l'a baptisé Stop, ce qui lui évite de hurler "Ne fais pas les griffes sur le sofa!", "Arrête de miauler!" ou, comme c'est le cas ici, "Laisse la poubelle!".
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Les années passent, les hommes restent. Ni la chute de Bokassa, ni l'invasion soviétique en Afghanistan, ni l'essor du libéralisme thatchérien n'auront influé sur l'existence de Mark. Une vie imperméable au changement aqueux il préfère sa "bonne routine", sereine et équilibrée. Jour après jour, il s'offre le luxe de rester lui-même dans un monde où chaque progrès façonne l'homme qu'on dit "moderne".
Cette constance identitaire, il l'avait retrouvée chez George. Comme dit le proverbe, "les oiseaux du même plumage s'assemblent sur le même rivage" : ils étaient différents, mais unis dans un même refus de cette époque qui n'avance que pour mieux écraser.
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Pour l’heure, il traverse la ville à bord de sa Maxi, dédiée à sa culture : rythm & blues dans l’autoradio, porte-clefs Small Faces, sticker The Kinks, amphet' dans la boîte à gants,... Mod dans l'âme, Mark a échappé au rock, au punk et au disco. A quoi bon changer? Le rock s'est embourgeoisé, le punk a été récupéré et le disco commence déjà à mourir, alors il se dit qu'il a bien fait de rester connecté aux sixties. Et encore s'il s'était écouté, il irait bosser en Vespa comme Jimmy de Quadrophenia, l'opéra rock brumeux des Who : une quête identitaire, doublée d'un hommage à l'adolescence et ses tourments. Le film sort en janvier et Mark a hâte. La musique, la défonce, le cul, tout ça le sort de son boulot, vers lequel il fait route sans entrain.
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Plus une étoile est grosse, plus la fin de son existence sera cataclysmique.

Je suis une star. Une putain de grande star.
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— [...] On a mendié un prêt au F.M.I comme un vulgaire pays du tiers-monde, alors que les dons pour le Jubilé ont atteint un million. Le peuple dit qu'il ne peut plus se payer à bouffer, mais donne quand même !
— Les gens sont cons. Tu ne le savais pas ?
— Si, mais... je me demande où va le pays.
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Elle [la prostituée] croise Sandy, la doyenne du quartier. Grosse et moche, elle a dû accepter la sodomie pour rester dans la course.
— Encore un précoce ?
— Ouais, peste Helen, j'en ai marre de m'coltiner des puceaux !
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Il se rue sur l'urinoir le plus proche, se soulage enfin. Le jet s'élève à la faveur d'une petite érection sous l'influence d'un souvenir : Nicole Kidman, de dos, se déshabillant gracieusement.
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Il y a autre chose, un truc implicite, comme un avertissement. La sensation viscérale que je n'aurais pas dû venir ici, que cette porte franchie en ouvrira d'autres, abyssales. Mais c'est plus fort que moi et j'avance.
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Je coupe l'autoradio, sors de la R5. A cran, clope au bec et rage au ventre. Ce brasier avec lequel je vis désormais. Survis. La portière claque, suivie du vent glacé, qui me fouette. Je ferme mon blouson, traverse cette rue que j'ai tant traversée, foule ce trottoir où j'ai tant pleuré. Vertige. Tachycardie. Trois heures de sommeil, malgré les somnifères. Et Paris qui rugit, me crache sa pollution à la gueule.
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Je soupire et la sueur me coule dans les yeux, rôtit mes rétines. Ma vision se trouble, avant de se stabiliser sur le cadran de ma montre. Midi passé. Déjà midi. À peine midi. J’arrive même plus à réfléchir, enfiévré d’usure. Cette jungle surnaturelle, dont la beauté n’a d’égale que la perversité. Car j’ai compris. Sa végétation, ses trésors, tout ça n’était qu’un leurre. Putain de Guyane, qui ensorcelle et harcèle, me séduit et m’apaise pour mieux me crisper avec sa cacophonie.
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Des gamins, en train de jouer au foot. Ils me voient passer, m’arrêter devant la tour 3, reprennent leur match. 23 heures ; ils devraient être couchés depuis longtemps. Je sors, happé par la nuit chaude, et me dirige vers l’immeuble, parcours l’interphone. « Yazid », « Traoré », « Dubois », « Hougassian » … toutes les couleurs de la France empilées sur dix-huit étages. Les noms se succèdent jusqu’au Relais de l’espoir, au sixième. Je sonne, attends, rappuie. Toujours rien. Téléphoner ? Vu l’état de la cabine, je me résous à regagner la R5 et allume une clope, tandis que le match de foot se termine. Le groupe se sépare, l’un des gamins s’oriente vers la tour 3. Je songe à le rejoindre, le questionner sur l’asso, mais on pourrait me voir et ça dégénérerait.
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Six mois d’attente, six mois pour rien. Et je le sens dans mes veines : fini, terminé. Plus jamais je n’attendrai quoi que ce soit de la police de mon pays.
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Je me casse, claque la porte de toute ma fureur. Fayard m’interpelle, me dit de revenir, mais je trace. Me tirer d’ici, du couloir à l’accueil, de l’accueil à la rue, que je traverse, étranger au monde. J’entends des klaxons, des gens, mais ne vois que toi et tes yeux plissés de sourire, sur la banquette arrière. Je m’enferme dans la bagnole. Six mois d’attente, six mois pour rien. Et je le sens dans mes veines : fini, terminé. Plus jamais je n’attendrai quoi que ce soit de la police de mon pays. La France, celle de Giscard. Celle de Barre, Chirac et tous ces pourris.
La France des droits de l’homme et des ratonnades.
Celle de l’IVG et des CRS.
Celle de Hara Kiri et de Minute.
Celle de Coluche et de la guillotine.
Ma France, où je chiale aujourd’hui encore.
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Dernière taf’, et j’écrase le mégot, franchis la porte du commissariat. 8 h 30 et ça sent déjà la fin de journée, des uniformes froissés à la grisaille des murs. Atmosphère d’autant plus anxiogène qu’ils ont laissé le sapin de Noël à l’accueil, croyant égayer ce début d’année. Sapin au sommet duquel, sur l’étoile, est scotchée une photo de Mesrine, enfin en taule, lui. J’avance, aspiré par la cacophonie. Blabla, transistors ; chaque son m’apparaît amplifié à l’extrême, comme si tout était hostile à ma présence, jusqu’à l’égouttement tonitruant d’une cafetière, quelque part. Je me plante devant l’accueil, confronté au sapin décoré, à côté duquel une jeune flic est en train de téléphoner. J’attends qu’elle raccroche, ce qu’elle fait au terme de dix secondes insupportables.
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Je coupe l’autoradio, sors de la R5. À cran, clope au bec et rage au ventre. Ce brasier avec lequel je vis désormais. Survis. La portière claque, suivie du vent glacé, qui me fouette. Je ferme mon blouson, traverse cette rue que j’ai tant traversée, foule ce trottoir où j’ai tant pleuré. Vertige. Tachycardie. Trois heures de sommeil, malgré les somnifères. Et Paris qui rugit, me crache sa pollution à la gueule.
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