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Citations de Michaël Mention (336)


Je coupe l’autoradio, sors de la R5. À cran, clope au bec et rage au ventre. Ce brasier avec lequel je vis désormais. Survis. La portière claque, suivie du vent glacé, qui me fouette. Je ferme mon blouson, traverse cette rue que j’ai tant traversée, foule ce trottoir où j’ai tant pleuré. Vertige. Tachycardie. Trois heures de sommeil, malgré les somnifères. Et Paris qui rugit, me crache sa pollution à la gueule.
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– Les gens méchants, ils ont des pensées méchantes, d’accord, mais si les gentils aussi, c’est quoi la différence ?
– C’est quand on choisit de faire le mal qu’on a imaginé. Toi, tu ne t’es pas vengée, car tu savais que ça n’aurait pas été bien. C’est ce qui fait que tu es gentille.
– Mais si les gentils peuvent être méchants, les méchants peuvent être gentils ?
– Oui, lorsqu’ils regrettent ce qu’ils ont fait. Tu sais, beaucoup de gens ont des vies difficiles, des malheurs, c’est pour ça qu’ils font du mal. Allez, mange, ça va refroidir.
– En fait, c’est super dangereux d’être gentil.
– Heu….
– Bah oui. Les méchants, ils décident pas de faire du mal, alors que nous, on a le choix….
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«- Et t’as pas peur qu’il te tue, toi aussi ?
-Non.
-Pourquoi ?
-Parce que je suis déjà mort. Allez, dors, on a encore beaucoup de route. »
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« Mais… que les gens méchants, ils ont des pensées méchantes, d'accord, mais si les gentils aussi, c'est quoi la différence ?
-C’est quand on choisit de faire le mal qu'on a imaginé. Toi, tu ne t'es pas vengée, car tu savais que ça n'aurait pas été bien. C’est ce qui fait que tu es gentille.
-Mais si les gentils peuvent être méchants, les méchants peuvent être gentils ?
-Oui, lorsqu'ils regrettent ce qu'ils ont fait. Tu sais, beaucoup de gens ont des vies difficiles, des malheurs, c'est pour ça qu'ils font du mal. Allez, mange, ça va refroidir.
-En fait, c'est super dangereux d'être gentil.
-Heu….
-Bah oui. Les méchants, ils décident pas de faire du mal, alors que nous, on a le choix. »
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A Cotton's Warwick, il y a autant de champs de coton que d'anges à Los Angeles.
Ici, il n'y a rien. Excepté quelques fantômes à la peau rougie de terre, reclus dans le trou du cul de l'Australie. Perdus au fin fond du Norhern ce néant où la bière est une religion et où les médecins se déplacent en avion. Loin des sites touristiques, très loin des « grandes» Darwin et Alice Springs, le village est coupé dun monde qui ne s'est jamais intéressé à lui. Les pionniers s'en foutaient, trop occupés avec les mines d'uranium et le reste. Cétait láge d'or, celui de l'agriculture outrancière et de l'irrigation abusive. Puis, à trop être exploité, le sol est devenu stérile.
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- Je peux vous renseigner ?
(…)
- Je cherche le Sheriff.
- Il est hospitalisé dans le comté voisin. Le 4 [juillet] au soir, il a pris un pétard dans le cul.
Crimson n'attendait aucune explication mais, visiblement, l'homme tenait à la partager avec lui. Les anecdotes, ils n'ont que ça dans les petites villes.
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Qu'il est beau. Beau et déjà aveuglant, alors qu'il renaît à peine. Il n'y a pas à dire, le Seigneur a du goût ; dommage que ça ne concerne que la nature et les astres. Les hommes... les hommes, c'est autre chose. Laids, sales, barbares. Tous, même les autres. Oh, bien sûr, au détour d'une école, on trouve encore quelques âmes saines épargnées par le vice, mais leur pureté n'égalera jamais la grâce du soleil levant.
Ainsi va la vie.
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Plus qu’une centaine de mètres avant Central Park. Mes jambes raidissent, hésitant entre réticence et excitation, mais c'est la deuxième qui l'emporte. Le manque obsédant. Je serre les dents, les poings, traversant le commun des mortels et son bla-bla inepte.

p.45
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Sivad
C'est mon nom. J'ai mis du temps à le comprendre. Pourtant, ce n'est pas nouveau. Il était là dès ma naissance. Je suis Gémeaux. J'ai toujours été deux. Intello et con, timide et grande gueule. Clean et trash.
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Il savait avant d’arriver, tous les journaux de Californie l’y avaient préparé. Il savait que le corps était fièrement exhibé, ligoté à la pompe éolienne, mais personne ne peut se préparer à une telle image, même un homme aussi aguerri que lui. Savoir. Voir. Une syllabe en moins, et l’abstrait devient concret, traumatique, à jamais ancré dans la mémoire.
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Aujourd’hui, la halte se fait à Anton Gulch, dans le comté d’Amador. À chaque ville, sa spécificité. Certaines ont une confiserie ou un Sheriff honnête, Anton Gulch possède une bibliothèque, ce qui attire de nombreux visiteurs. Toutes les semaines, des familles entières viennent ici pour apprendre à lire, à écrire, découvrir l’histoire du pays. En effet, malgré son espace réduit, cette bibliothèque propose un large choix. On y trouve la Bible, des romans, la Bible, des magazines, la Bible, des almanachs, la Bible, des biographies et des recueils de poésie, sans oublier la Bible.
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Walter étouffe un bâillement dans sa paume, espionne les fidèles. Toutes ces nuques, tous ces yeux qu’il ne voit pas, mais devine émerveillés. Une seconde, il se dit que la véritable autorité de la ville, ce n’est pas lui, mais le révérend. Une seconde seulement, après quoi il reprend son observation. Parents, enfants, vieillards… tous captivés, unis au-delà des âges et des statuts. La messe, ce ciment d’âmes.
Ça fait plaisir à voir, et tant pis si Masterson dit beaucoup de conneries. L’harmonie a parfois besoin de mensonges, qui ont aussi leur vertu. Il le faut, car tous ces crimes ont réveillé ce que chacun croyait enfoui depuis la fin de la guerre : la Bête, barbare et sans limites, en chacun de nous. Walter le sait, le sang appelle le sang. Et la haine, la vengeance, tout cela serait destructeur pour une ville aussi fragile que Fancy City.
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— J’ignorais qu’il y avait des bisons par ici, dit l’homme.
— Il y en a là où il y a des Indiens.
— Et nos régiments.
Kowalski, intrigué, regarde de nouveau à l’extérieur. Tous ces yeux vitreux, ces crânes éclatés, ces flancs ensanglantés sans aucune lance, ni la moindre flèche. L’armée de l’Union et sa stratégie rodée depuis des années : décimer les troupeaux pour affamer les Indiens. Il fallait y penser, d’autant que ces abattages en masse profitent à l’économie. Heureux les dépeceurs, tanneurs et vendeurs de peaux.
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— Dans le coin, t’as croisé un individu suspect ?
— « Suspect » comment ? Noir ?
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Ils étaient là depuis des siècles. Des millions d’Amérindiens répartis à travers le continent en d’innombrables tribus. Chacune avait sa propre culture, ses croyances, et toutes vivaient en harmonie avec la nature, tuant les animaux uniquement pour se nourrir. La guerre, ils ne la menaient qu’entre eux, pour des enjeux territoriaux.
Puis, un jour d’octobre 1492, Colomb et ses épées sont venus les civiliser au nom de Dieu. Le Sud a été ensanglanté, pillé jusqu’au siècle suivant, où d’autres Européens ont envahi le Nord. Tortures, tueries, l’expansion s’est durcie au gré des empires coloniaux, exploitant les guerres entre tribus, lorsqu’on découvrit de l’or en Caroline en 1799. Dès lors, les Blancs sont arrivés en masse et le déclin des Indiens s’est accentué, de tractations biaisées en traités violés, d’expulsions en massacres.
En 1830, l’Indian Removal Act a enfoncé le clou. Cent mille déportés, quatre mille morts d’épuisement. Ceux ayant échappé à la « piste des larmes » n’ont connu qu’un court répit. Un peu de syphilis, beaucoup de variole, et les Indiens du Nord sont passés de sept millions à quatre cent mille.
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Le temps.
Avant, nous vivions avec lui, et voilà qu'il s'est mis à nous tuer. Dans ce siècle en mutation, soumis à l'horloge. Elle qui angoisse l'ouvrier dès le réveil, lui fait redouter une amende en cas de retard, le martyrise toute la journée et le presse sur le chemin du retour. Impatient de retrouver les siens, eux-mêmes impatiens de se coucher pour reposer leurs corps brisés.
Le temps, notre bourreau. Tous esclaves, du mourant redoutant la fin au journalise bâclant son article pour obtenir ses sous, en passant par le roi et sa soif d'immortalité.
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La société renferme en elle les germes de tous les crimes qui vont se commettre, en même temps que les facilités nécessaires à leur développement. C'est elle, en quelque sorte, qui prépare ces crimes, et le coupable n'est que l'instrument qui les exécute. Tout état social suppose donc un certain nombre et un certain ordre de délits qui résultent comme conséquence nécessaire de son organisation.
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La nuit est double. De prime abord stimulante, elle se nourrit de l'usure et pervertit les certitudes en doutes.
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Réputée être le plus vieux métier du monde, la prostitution a toujours été synonyme de peurs. Un pluriel subi au quotidien : la peur d'être agressée, volée, violée, arrêtée et tuée. Permanente, cette angoisse est devenue obsessionnelle depuis que sévit "L’Éventreur".
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À côté, sur le mur, la photo encadrée d'un homme au regard austère avec une barbiche, qu'il reconnaît : le célèbre Dr Horatio Storer, partisan de l'ablation des ovaires – seul remède selon lui à « la folie des femmes » – et farouche opposant à l'avortement. Six ans que l'Association américaine de médecine le soutient, influençant de plus en plus les lois des États.
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