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Critiques de Michel Embareck (89)
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Sur la ligne blanche

Je me suis intéressée au premier roman écrit par Michel Embareck en 1984 « Sur la ligne blanche » parce que j'avais repéré ses derniers livres dans la presse « Jim Morrison et le diable boiteux » et « Bob Dylan et le rôdeur de minuit ». Je ne les ai pas lu et je dois dire que le polar que je viens de lire ne m'y incite pas plus que ça.

Michel Embareck écrit sur un milieu qu'il connait très bien, celui de la presse Rock des années 70/80 mais il y associe la mafia, les Hell's Angels, les activistes d'extrême gauche et la police. Je trouve que cela fait beaucoup même si le monde de la musique m'intéresse.

Gilles, le narrateur, est journaliste. Il a émigré en suisse. Il va faire une enquête sur la mort de Philippe Langlet quand il apprend que l'ex-présentateur vedette de la télévision française a été poignardé dans les douches d'un pénitencier du New Jersey. Pour le coup, il a trouvé sa vie moins morne d'autant plus qu'il l'avait connu dans sa jeunesse, sans vraiment être son ami. Ça lui est venu comme ça, l'envie de savoir ce qui s'est passé et d'aller dans les backstaged.

Après avoir posé le décor, Embareck propose des chapitres en flashbacks comme un décompte dans le temps avant la mort de Langlet. La construction est donc assez originale parce qu'elle alterne l'enquête de Gilles au présent et l'histoire de Philippe au passé mais cela embrouille aussi la narration un peu laborieuse. On s'emmêle entre ce qui arrive au suisse et à l'animateur/journaliste à la réputation de pape du rock. J'ai trouvé ce dernier assez désabusé sur le rock quand il pense que les jeunes groupes ne savent plus le faire vibrer, trop stéréotypés, préfabriqués et vulgaires, quand dans sa jeunesse (qui n'est pas si loin que ça) il a adulé Deep Purple, black sabbath, The Stooges et Aerosmith. C'est l'époque du hard rock et la nostalgique touche les trentenaires.

Ce qui est notable, c'est la panoplie de groupes rock et pop des années 70 et 80 décrite avec une écriture rapide et nerveuse. D'ailleurs, on aurait pu croiser Vernon Subutex dans ce polar mais les personnages sont beaucoup moins attachants.

Il y a beaucoup de critiques sur la presse rock d'autant plus que Philippe Langlet a travaillé au journal Rock scène (clone de Rock & Folk ?) où les filles étaient virées si elles ne passaient pas à la casserole. J'ai exécrer ce milieu qui considèrent les filles comme des objets dont on abuse (et encore j'y mets les formes) surtout à l'époque où on ne balançait pas son porc. Je ne sais pas si c'était vraiment comme ça à l'époque de Rock & Folk, que je lisais parfois, mais cela me choque car j'aimais bien ce journal.

Alors je me suis demandé pourquoi Michel Embareck avait appelé son premier roman « Sur la ligne blanche ». J'ai tout de suite pensé à la cocaïne mais je me suis aperçue qu'il utilisait souvent le mot blanche dans son texte. Il parle tout d'abord des heures blanches de la nuit dans les grandes villes (et ce à plusieurs reprises). Et puis il y a aussi la place Blanche à Paris et encore la ligne blanche virtuel qui sépare deux corps côte à côte et qui ne se touchent pas. Enfin on pense forcément à la ligne à ne pas franchir et évidemment, cette définition est adaptée à ce polar ou la violence des trafiquants d'armes et autres mafias font échos au milieu pourri du show-business qui dépasse l'acceptable.

Je n'ai pas toujours compris les soliloques du narrateur suisse qui part parfois dans des délires et j'ai trouvé l'enquête embrouillée mais la fin est très bien. C'est donc un livre très rock & roll parce qu'il dérange mais qui reste un peu décevant.



Ce livre m'a été offert par les éditions Archipoche dans le cadre d'une opération masse critique et je les en remercie.



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Bob Dylan et le rôdeur de minuit

Les vieux, c’est comme les nourrissons, il faut préciser les mois en rabiot. A quatre-vingt cinq ans et huit mois, Walker Simmons, dit le Rôdeur de minuit, revient sur sa longue carrière d’animateur de radio de nuit. Trois soirs par semaine, six heures de rang à passer les disques (et pas n’importe lesquels), à recevoir les appels téléphoniques et converser avec les auditeurs, sans oublier de balancer les réclames gagne-pain de la station KCIJ/1050, la radio de Shreveport (Louisiane) qui drainait jusqu’à plus de deux cents milles à la ronde. Comme cela ne lui suffisait pas pour remplir sa gamelle, il était également taxi le jour. Mais la radio, c’était sa passion :

La radio, les radios, je pourrais en parler des heures, même si aujourd’hui tout le monde s’en tamponne le coquillard avec une patte d’alligator femelle. La radio nécessite concentration et imagination. La radio parle à l’oreille. La télé, elle, te gave par les yeux. Pas étonnant que tant de gamins deviennent obèses.



Walker Simmons en a connu des chanteurs, il les revoie même en rêve, de ceux qui ont fait les beaux jours du blues, de la country, du jazz, de la musique, de la vraie. Et quand la musique est bonne… Il se demande pourquoi il ressasse toutes ces vieilleries. Notamment Johnny Cash, qu’il a bien connu. Johnny Cash, le roi de la country, le chanteur adulé, après Hank Williams. Johnny Cash qui se souvient en permanence de son frère Jack, scié, non pas par le succès de son cadet, mais en débitant du bois.

Et c’est bien parce qu’il trouve en Bob Dylan, Robert Zimmerman de son vrai nom, une ressemblance avec Jack, qu’il va encourager, protéger, conseiller et aider le jeune chanteur qui va à contre-courant de la mode musicale. La folk musique n’est plus à l’ordre jour. L’imposant même malgré les réticences du directeur financier de la maison de disques. Exerçant une sorte de chantage.

Si la Columbia le vire, je reprendrai Talkin’ New York à ma façon, j’en ferai un numéro un et tout le Brill Building rigolera de la boîte. Ça leur apprendra à préférer les comptables aux saltimbanques.



Si le titre du livre met en avant Bob Dylan, le corps du roman-récit est consacré à Johnny Cash, l’ombre gigantesque et tutélaire du petit gars du Minnesota qui a découvert le folk grâce à Pete Seeger.

Et à travers ce récit, en suivant le parcours souvent chaotique de Johnny Cash et de Bob Dylan, familial, un peu, et professionnel, beaucoup, nous parcourons le temps de 1961 jusqu’à nos jours, et visitons les Etats-Unis d’Amérique dans ses travers politiques et scandaleux.

La robe de Marylin Monroe qui a tendance à péter des coutures, les assassinats de J.F.K. et de Martin Luther King, les implications dans des guerres asiatiques qui ne concernaient nullement les USA, sauf pour l’anticommunisme primaire qui agitait les esclavagistes et suprématistes, mais ils n’étaient pas les seuls, le racisme qui se lézardait en façade mais tenait bon, des événements qui se répercutaient sur l’Europe, car bien entendu tout se qui se passe Outre-Atlantique concerne aussi le Vieux Monde, puisque les migrants en furent originaires avant de s’imposer sur la terre natale des Indiens et d’exploiter les Noirs et les Chinois.

Mais à côté de ces épisodes pas toujours glorieux, les parcours des deux amis en compagnie d’autres personnages qui sont restés dans la mémoire de ceux qui ont connu cette époque, Merle Kilgore par exemple ou encore Kriss Kristofferson, leurs embrouilles maritales, le concert de Bob Dylan à Newport en 1965, une catastrophe évitée de jutesse, celui de Johnny Cash à la prison de Folsom en 1968, ou la virée chez les Moonshiners, les fabricants clandestin de whisky de contrebande, et bien d’autres péripéties. Comme la rencontre en 1982 de Bob Dylan en France, à Tours, avec Norbert d’Azay, de son véritable patronyme Norbert Pagé, plasticien reconnu, le chanteur s’adonnant lui-aussi à la peinture.



Voir la suite ci-dessous :
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Jim Morrison et le diable boîteux

Par le biais de la fiction l'auteur nous fait partager la vie intime de deux géants de la musique rock. On suit leurs déambulations – claudiquante pour Gene. Un animateur de radio intervient en fouillant dans ses souvenirs. Le roman se termine sur le décès de Jim et les questions qui restent en suspens.



En 2015 Michel Embareck nous a régalé avec Personne ne court plus vite qu'une balle lien (L'Archipel). Il a repris sa plume pour tenter cette fois-ci de répondre à deux interrogations qui le turlupinent depuis des lustres sur cette amitié entre Jim Morrison et Gene Vincent et sur un éventuel assassinat de Jim. Rappelons que l'auteur a été journaliste au magazine « Best » - que ceux qui préféraient « Rock and folk » lèvent la main ? Personnellement je lisais les deux... Roman documenté par des faits réels Jim Morrison et le diable boiteux est une incursion dans les parcours chaotiques de Jim et Gene. Il s'agit bien d'une fiction où la patte de l'auteur s'ingénie à nous faire entendre et voir des tranches de vie. Nous sommes le 8 décembre 1968. Le récit commence dans la maison des parents de James Douglas Morrison. Celui-ci débarque à l'improviste alors qu'il ne donne que très de nouvelles. Il veut voir le show d'Elvis à la télé. Sa mère a planqué toutes les bouteilles du bar. Si la meilleure façon de marcher c'est de mettre un pas devant l'autre, la meilleure façon de connaître une personne c'est de s'installer près de lui dans un fauteuil et d'ouvrir grand nos oreilles et nos yeux. Nous sommes toujours le 8 décembre 1968 et par la magie de la fiction c'est au tour de Vincent Eugene Craddock à faire irruption chez sa mère. Et la même situation se reproduit. Gene veut voir « The King » à la téloche. Entre temps, nous faisons la connaissance de Walker Simmons, un animateur radio de Shreveport. Il va distiller tout au long du roman ses diverses rencontres de musicos et ce sera Alice Cooper qui ouvrira le bal. C'est une enquête que nous propose l'auteur pour clore le récit. Si Marianne Faithfull déclare connaître l'assassin de Morrison en juin 2014, Michel Embareck va piocher dans des archives. Il est bien décédé d'une overdose mais avec qui était-il ce soir-là au Rock'n Roll Circus de Paris ?

La suite sur : http://bobpolarexpress.over-blog.com/2016/08/les-mythes-n-ont-pas-toujours-la-vie-dure-jim-morrison-et-le-diable-boiteux-michel-embareck.html
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Personne ne court plus vite qu'une balle

Avant de commencer PERSONNE NE COURT PLUS VITE QU'UNE BALLE de Michel EMBARECK, j'ai eu quelques doutes: moi les trucs qui se passent outre-atlantique en général ça me branche pas des masses. Mais la Louisiane c'est pas les states !!! La louisiane c'est une ambiance, un état d'esprit.

Tout commence par une fusillade entre trafiquants alors que dans la maison d'en face on célèbre ( oui je dis bien on célèbre) les obsèques du bon vieux Célestin. Quand les flics arrivent ils découvrent le corps d'un pendu se balançant le long de la façade arrière d'une de ces maisons : un chanteur venu enregistrer ici pour y trouver le groove de la Louisiane.

Michel Embareck nous décrit cet univers qu'il maitrise et les moults descriptions deviennent vite indispensables pour nous révéler un état d'esprit, loin des clichés du guide du routard et nous faire voyager dans un autre lieu, une autre dimension avant de nous embarquer dans la jungle vietnamienne de la même manière, et avec talent, faisant jaillir en entrefilet le rappel d'une guerre dégueulasse, dont les vainqueurs d'hier étaient un peu aussi les perdants d'aujourd'hui. Après ce voyage qui fait progresser l'enquête et nous donne un goût de "good morning viet-nam" à la sauce plus réaliste et politique , il y a.....mais ne spolions pas cette histoire de meurtre, de trafic sur fond de corruption et de bons sentiments ( là je fais de l'humour)

Quand au "héros", Victor Boudreaux, grande gueule, qui a roulé sa bosse, ancien privé naviguant entre France et Louisiane, retraité et entraîneur d'une équipe de lancé de marteau...ça change et c'est jouissif.

Pour l'écriture, le ton est alerte, enlevé avec la pointe d'humour nécessaire comme le piment indispensable d'un jambalaya.

En refermant le livre, je me suis rappelé une vieille lecture et si j'ose la comparaison toute personnelle : Boudreaux et son acolyte Earl me font penser à Morane et Ballantine qui auraient perdus de leur naïveté et nous reviendraient à l'âge de la retraite avec le même punch. Personne ne court plus vite qu'une balle....c'est l'assurance de passer un moment musclé et jubilatoire avec un roman d'aventure à tendance polar
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Le rosaire de la douleur

Victor Boudreaux, le détective privé le plus bourrin de France – et pas pour autant le bête –que l’on avait découvert dans La mort fait mal, est de nouveau rattrapé par une ombre sortie de son passé. C’est Tanguy, un vieux pote de lycée auquel il n’a jamais rendu sa collection de 45 tours de blues, qui fait appel à lui pour le sortir d’un mauvais pas. Sacrément mauvais même, puisque Tanguy est accusé du meurtre de sa compagne et que son passé criminel ne plaide pas en sa faveur. Voilà donc Boudreaux, récent chargé de famille puisqu’il a hérité d’une nièce cajun orpheline, qui débarque à Bénipurhain (son nouveau plan de circulation, ses loges maçonniques, son usine de soupe en boîte Potoutage) comme un éléphant dans un magasin de porcelaines contrefaites.



Disons-le tout de go, c’est un plaisir que de retrouver Boudreaux, sa philosophie personnelles (« à son avis, et son avis comptait ») sa chaîne de tronçonneuse, son artillerie digne d’un porte-avion et sa haine des flics, des bourgeois et de toutes les pourritures n’assumant pas leur malhonnêteté. Comme dans La mort fait mal, il s’agit pour Michel Embareck de mettre à jour les dessous pas reluisant de la vie d’une petite ville provinciale : ambitions politiques bas de gamme, conflits d’intérêts, haines recuites… Balancé là-dedans, Victor Boudreaux, pas sa seule présence – et par quelques concours de circonstances – fait émerger toute cette fange plus puante que l’odeur d’un velouté champignon-asperge de l’usine Potoutage qui rythme la vie et sans doute l’appétit de la population locale.



À travers une intrigue retorse, certes, mais plus carrée que celle du volume précédent, Embareck livre donc encore un roman où les bêtes et méchants en prennent plein les dents de la part d’un type encore plus méchant mais beaucoup moins bête et, surtout, dépourvu de cette ambition à la petite semaine qui les animent et les rend détestables et de pitié mal placée. Porté par la langue imagée de l’auteur propre à provoquer régulièrement quelques bonnes quintes de rire, et adoucit par la présence de Jeanne la secrétaire cinéphile et Joliette la nièce genre chipie à qui on la fait pas, Le rosaire de la douleur assure parfaitement son rôle d’exutoire. De quoi passer un bon moment.

On nous dit par ailleurs qu’un troisième volume des enquêtes de Boudreaux, douze ans après, est annoncé. Et c’est tant mieux.


Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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A retardement : Chroniques et inédits

Ce recueil de chronique est plutôt réjouissant. Courtes, dynamiques, épicées, ces tranches de rugby sont savoureuses. Il reste néanmoins que le non initié reste parfois sur le bord de la route, perdu dans toutes ces références ovalesques. Nul doute cependant que le féru de rugby trouve son compte et se délecte de l'écriture virtuose et malicieuse de l'auteur, qui joue avec les mots comme certains avec ce fameux ballon ovale.
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A retardement : Chroniques et inédits

Je ne vais pas mentir, Michel Embareck est un auteur que je ne connaissais pas avant de lire ce recueil de chroniques et le rugby est un sport que je connais bien et peu à la fois. Bien parce que je connais les règles (presque toutes tout du moins), que j’aime regarder les matchs à la télé et surtout au stade et parce que je suis clermontoise mais c’est aussi un sport que je connais mal puisqu’avec une équipe telle que l’ASM j’ai tendance à ne pas vraiment m’intéresser aux autres équipes ou aux matchs de l’équipe de France, c’est une erreur mais comme dans tous les sports les supporters ont tendance à ne s’intéresser qu’à leur équipe.



Pourquoi cette introduction ? Tout simplement parce que mon manque de curiosité et de connaissances rugbystiques ont forcément influencé ma lecture et je le sais, certaines subtilités, certaines références m’ont manquées et m’ont échappées m’empêchant parfois de comprendre réellement quelques chroniques. Cependant, ma qualité de néophyte ne m’a pas pour autant empêchée d’apprécier le style de l’auteur, Michel Embareck pouvant se montrer tour à tour moqueur, cynique, critique mais toujours passionné, il montre un regard éclairé sur le monde du rugby et parfois sur ses petits et grands scandales. Mais au final c’est avec fairplay et passion qu’il le fait et cela se perçoit dans chacune de ses chroniques, tout comme cette légère nostalgie d’un temps passé où le rugby et ses règles alambiquées étaient réservées à des passionnés de la première heure.



Ce recueil se lit donc avec le sourire et nous donne simplement envie de regarder une bonne finale de Top 14 ou un match contre nos amis britanniques, le vrai tour de force du livre étant d’être accessible à tous, tant que l’on ne craint pas de ne pas en capter toutes les subtilités.

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Brigadistes !

Les habitués du blog commencent à connaître le principe de cette collection, les autres pourront se reporter à ce que j’en disais au sujet de 50 ans après, des nouvelles de Mai 68 ou de C’est l’anarchie!. Côté auteurs et autrices… ah non, auteurs seulement! Bref, pas besoin de s’étendre, vous m’aurez compris. Côtés auteurs donc, on retrouve pas mal des habitués de la collection et donc de la première ligne de la littérature noire française actuelle. On retrouve surtout beaucoup de personnes qui ont déjà écrit sur la guerre d’Espagne (comme Maurice Gouiran, Ricardo Montserrat, Jean Ortiz, Philippe Pivion, les 3 Patrick: Amand, Bard, et Fort… ) mais qui ont aussi chanté à ce sujet (Pierre Domengès, Pascal Gabay, Tomas Jimenez, Serge Utgé-Royo, ou, peut-être plus inattendu ici, Cali, lui-même petit-fils de brigadiste) sans oublier les bédéistes Fabien Lacaf et Bruno Loth (qui sur notre sujet du jour est tout à la fois scénariste, illustrateur et éditeur de la série Ermo). Bref, des gens qui maitrisent un peu le sujet.



Brigadistes! n’a cependant pas vocation à être un ouvrage historique sur les Brigades Internationales. Il s’agit d’un recueil de nouvelles noires qui joue pleinement son rôle de nouvelle littérature réaliste qu’est la littérature noire. Ni historique ni hagiographique, le recueil donne au travers de différents parcours, différentes péripéties, un aperçu du vécu des brigadistes, de leurs souffrances, leurs espoirs et leurs désillusions, les solidarités et les divisions, les fidélités et trahisons…



Outre le plaisir de quelques textes à l’écriture particulièrement savoureuse, j’en garde le souvenir de quelques angles originaux comme Gilles Del Pappas qui nous narre une rocambolesque contribution de Marius Jacob au combat des brigadistes, la note punk 77 de Domengès, la touche sports populaires de Patrick Amand ou Roger Martin qui aborde la trop méconnue participation de noirs américains (et le soutien de certaines de leurs stars)…



Je n’en dirai pas plus car tout ce que je pourrais écrire sur le recueil sera moins intéressant à lire que le recueil lui-même. Fermez donc cette page et allez acquérir Brigadistes!.



Critique extraite d'un article publié sur le blog R2N2 à l'occasion de la mort de Josep Almudever Mateu, dernier membre encore en vie des Brigades Internationales.
Lien : https://romancerougenouvelle..
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Avis d'obsèques

Ce roman, souvenir d'une rencontre de Michel Embareck lors des premiers jours de polar à Darvoy, met en scène Victor Boudreaux un détective privé. Un privé dans la littérature policière française n'est pas fréquent. Ce n'est pas sa première enquête mais peu importe puisque dans ce roman une nouvelle vie commence pour lui après qu'il ait été victime d'un AVC.



Michel Embareck a peut-être rassemblé tous ses souvenirs de journaliste en charge des faits divers et de la justice lorsqu'il a imaginé la ville de Saproville-sur-Mer. C'est une ville qui compte avec son CHU, son port, l'Université Joliot-Curie, un TGI, son commissariat central, sa foire du livre et le journal France-Océan qui règne sur trois régions administrative. "La corruption, le favoritisme, les prises illégales d'intérêts, les trafics d'influence, la concussion, les conflits d'intérêts ne prospèrent pas plus à Saproville-sur-Mer qu'ailleurs. Ils constituent seulement la norme d'un monde qui dévale tel un torrent d'eau boueuse". J'ai immédiatement pensé à ces villes américaines rongés par le crime que les plus célèbres auteurs américains de roman noir ont mis en scène dans la première moitié du 20ème siècle. Et puis, il y a Victor Boudreaux, un privé, un vrai, un dur à cuire. Autre référence de l'auteur au hard boiled, le cabinet d'enquêtes privées Fawcett Investigations Associates, spécialiste international de la traque des malversations économiques.



Fabrice Kerbrian du Roscoät, l'héritier de la dynastie fondatrice de France-Océan, a été assassiné. Le grand père a été un héros de la libération de Saproville en 1944 et cela force le respect. Le père a affirmé la notoriété du journal et le fils Fabrice l'a fait entrer dans la modernité, France-Océan est désormais un tabloïd associé à un magazine, une maison d'édition et même une chaine de télé. Pauvre Fabrice, désigné manager de l'année et assassiné dans la rue après une tournée bien arrosée des boîtes de nuit ! Assassiné d'une balle derrière l'oreille, c'est un truc de pro. Tout le gratin de Saproville est inquiet.



Une ville fictive mais avec Michel Embarek tout est plus vrai que nature ! L'auteur offre au lecteur une immersion érudite dans le monde de la presse, une enquête policière aux procédures très crédibles et un portrait cynique du monde social, politique et économique d'une société pas si fictive que cela. Son récit est teinté de beaucoup d'humour, les portraits sont hilarants ( comme celui du fait-diversier Schirmeck ), certaines situations pourraient faire pouffer de rire s'il n'y avait pas en arrière plan un contexte de situations sociales tragiques ( comme lors de l'interrogatoire du DRH Carvalho ). Style humoristique ponctué de mots d'argot, clins d'oeil musicaux et scènes d'action menées par Victor Boudreaux rythment ce récit.



Victor a un rôle déterminant dans l'enquête même si au début il doit se débattre pour aider sa nièce adoptive impliquée depuis la Nouvelle-Orléans dans une affaire de trafic d'antiquités religieuses. Mais il est loin d'être le personnage central de ce roman. Les personnages secondaires bénéficient d'une attention particulière de l'auteur et leurs portraits approfondis servent à enrichir le récit et à étayer une critique acerbe des élites de province.



Michel Embareck : Avis d'obsèques. Parution en août 2013, Éditions de L'Archipel. ISBN 9-782809-812251.


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Une flèche dans la tête

Le pèlerinage de ces deux êtres nous fait découvrir la route mythique du blues, et les plus énigmatiques géants du blues s’invitent dans le paysage.



Le blues en parfaite harmonie avec le mal de vivre qui habite cet homme qui soufre depuis si longtemps, le cœur brisé et la tête fracassée par d’incessantes migraines.



Dans cette errance, un père et sa fille aux âmes blessées tentent désespérément de se rapprocher tout en s’éloignant davantage à chaque tentative en écho à ce monde en perdition.



Un roman où la musique et les pensées philosophiques s’entremêlent pour nous offrir une douce balade digne des plus beaux blues.



À savourer avec en fond sonore l’album” Migraine Blues ” de Fred Sheftell
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Sur la ligne blanche

Un bon roman pour découvrir le monde des « rock critiques », la corruption, les dilemmes, la recherche du succès.. C’était pour moi une plongée dans l’inconnu et je ne la regrette pas !



Il faut s'habituer à la stylistique : j’ai eu du mal au début et puis après 20 pages c’était fini, j’étais à fond dedans ! Les nombreuses métaphores, le vocabulaire à la Hank Moody voire Stupeflip… C’est finalement ce qui fait le charme de ce roman



L'histoire d’amour ! En parlant de Moody, c’est totalement son genre : se rangeant pour une fille, pour un coup de foudre.. Je ne vais pas vous en dire plus, mais j’ai adoré !



Les nombreuses références musicales, qu’il nous est d’ailleurs conseillé d’écouter pendnat notre lecture : top !



Côté point négatif, j’ai préféré le point de vue de Langlet, plus vivant et actif, et ai trouvé dommage qu’il ne soit pas plus exploité. On a de nombreux autres points de vue longs et pas vraiment utiles comme celui de Marini, du dealer… Mais au bout du compte, le point de vue du journaliste, externe, est essentiel au dénouement !



Fragment d’une vie mouvementée, Sur la ligne blanche est une porte sur tout un monde français peu abordé, qui nous fera voyager quelques heures sur les vagues du rock.
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Sur la ligne blanche

Ma chronique ne va pas être bien longue, ça ne sert à rien de remuer le couteau dans la plaie pendant 1h parce que j’aurais l’impression de m’acharner, mais je n’ai pas réussi à rentrer dans ce livre et je l’ai terminé en survolant le dernier tiers… Je me suis toujours promis d’être le plus honnête possible dans mes chroniques, même quand ça fait mal, et là ça fait mal.





Pourtant, il avait tout pour me plaire, la couverture promettait un vrai thriller, et « vraiment rock ». Forcément, ça a résonné dans ma petite tête de métalleuse et j’me suis dit en le commençant jeudi soir « celui-là, il va pas passer la soirée ! « … Sauf que samedi matin, j’étais toujours à la page 25…



J’ai été littéralement noyée dans le style d’écriture de Michel Embareck, bourré de métaphores que je ne comprenais pas, tellement imagé que je n’ai pas saisi la moitié de l’histoire correctement, où l’argotique est la norme de langage des personnages, noyée aussi par les multiples références très approfondies de rock (et pourtant, j’en connais un rayon ! ), que je n’ai jamais réussi à rentrer dans ce bouquin.



Je ne rechigne pas contre les écritures moins conventionnelles, je vous pousse d’ailleurs régulièrement à sortir de votre zone de confort, mais là,

J’ai erré dans ce texte, dans ces boîtes sordides où la bonne zik côtoie les dérives de ce petit microcosme qui constitue le monde du rock. Finalement ce qui a fait défaut ici, ce n’est pas l’histoire, ni le milieu dans lequel évolue les personnages, c’est vraiment le style d’écriture auquel je n’ai pas adhéré.



Je ne doute pas que ce bouquin pourrait plaire à certains lecteurs ou auteurs que je connais, j’en ai d’ailleurs quelques-uns en tête, mais pour moi vous l’aurez compris, ça ne l’a pas fait !
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Sur la ligne blanche

En commençant « Sur la ligne blanche » de Michel Embareck, on met une pièce dans le jukebox. Il se murmure alors des notes des années 80, le tout emballé dans des formules qui tapent fort.



« Pourquoi, comme Keith Richard quelques années plus tôt, ne pas se refaire une santé là-bas? »

Cette ligne blanche, quelle est-elle? Un jeu dangereux car intrigue d’un polar très puissant? Ou peut-être cette ligne à la couleur de la dope? La signature des autoroutes sans fin?

Justement, la route, Michel Embareck nous la fait prendre avec une Cadillac 57.



« - Cadillac Eldorado 57. T’es content?

Il l’était. Bottes posées contre le pare-brise, tête inclinée à murmurer Unchained Melody. La voiture chuintait entre les banlieues éteintes. J’aimais rouler fenêtre ouverte, à écouter le baiser ventouse de la gomme au bitume. »



Le tout n’est pas qu’un polar mais une ballade dans la musique. L'auteur fait part de judicieuses réflexions sur le milieu du show-biz et du rock. Ce livre datant des années 80 me semble assez visionnaire quant au commerce d’un milieu qui fait toujours rêver.

Avec sa poésie punk-rock, Michel Embareck est sans doute prémonitoire d’une médiocrité artistique.



« L´overdose s’insinua sournoisement. Gangrène cervicale. Les comptes rendus de concerts m’emmerdaient. Les interviews m’emmerdaient. Les gens m’emmerdaient. Le rock m’emmerdait. Blasé. Écœurée. Relaps. Les groupes punks splittaient les uns après les autres. L'héroïne revenait à toute seringue. Baiser de la mort. On jouait les arrêts de jeu. Restait à gérer un petit commerce, à servir la soupe à l’industrie du disque. »



Ses touches érotiques et sensuelles n’ont pas de pitié pour les connards et les lieux. Ainsi l’un des personnages ne se retrouve plus dans des endroits qui auparavant brillaient de culture rock. Une certaine tristesse se dégage de ce constat et donne de la densité à l'histoire.



A la fin de ce roman que j’ai beaucoup aimé, j’ai eu l’impression que l’auteur réfléchissait à l’existence.



« Au spectacle, je préférerais toujours le premier rang à la scène. A l’instant où cette nostalgie de quatre sous commençait à m’amuser, un obus frappa la porte. »



Pour ma part, la porte s’est refermée un peu trop tôt sur ces personnages passionnants. Donc un conseil; embarquez à bord de cette superbe Cadillac Eldorado 57...
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Bob Dylan et le rôdeur de minuit

Un roman mêlant différents genres : épistolaire, histoire romancé et un peu de documentaire.



Michel Embareck alias le rôdeur de minuit , animateur de radio, nous narrent l'histoire de l'amitié de Bob Dylan et Johnny Cash. Le roman n'est pas un documentaire car comme le dit l'auteur : il n'a pas relu les biographies des deux hommes avant d'écrire ce roman. Il s'est servi de ses souvenirs.



La narration se compose de lettres échangées entre Bob Dylan et Johnny Cash. Elles sont entrecoupées de moments de vie, de réflexions, de l'animateur radio. On a aussi une alternance passé/présent .



A travers le récit de l'amitié de Bob Dylan et Johnny Cash, l'auteur nous décrit la carrière des deux hommes et aussi toute le contexte musicale de l'époque ainsi que le contexte politique : assassinat de JFK, Martin Luther King, la guerre du Viêt-Nam ...



Un roman riche par son contexte intimiste autour des deux personnages principaux mais aussi par la description de contexte musicale et politique de l'époque. Le tout entrecoupé de réflexion de l'auteur sur notre époque.
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Jim Morrison et le diable boîteux

« Entre la vérité et le mensonge existe une zone libre appelée roman »



Période 1968-1971. Jim Morrison adule Gene Vincent (le diable boiteux du titre). Il veut faire un film documentaire sur ce dernier. Au-delà d’une certaine idée de la musique, ces deux stars partagent une même idée de l’alcool, des filles et de la vie en règle générale.



Mon Dieu, que dire de ce livre… en dehors de choses dithyrambiques ? Au risque de faire passer ce billet pour un billet de complaisance ? Tant pis.



Un petit mot d’abord sur la structure narrative du livre : la majeure partie du récit se concentre sur les quatre années couvertes par l’histoire. De 1968, Michel Embareck parle du concert d’Elvis donné en forme de revival qui donne le la d’un retour à la nostalgie comme moteur de la musique produite aux Etats-Unis. De 1969, il en fait le marqueur de la fin d’un rêve marqué par les crimes de la bande à Manson : c’est la lente descente aux enfers de l’héritage de Woodstock définitivement enterré à Altamont au cours du concert des Rolling Stones dont la sécurité était assurée par des Hells Angels et où un spectateur a trouvé la mort. De 1970, il note la petite mort musicale et psychologique de ses deux protagonistes, emportés par des retours avortés, des espoirs envolés, des promesses inachevées. Enfin, de 1971, il ne fait rien parce qu’il s’agit de l’année de la mort de Gene Vincent et de Jim Morrison.



Le tour de force de Michel Embareck (en dehors du fait d’avoir mis en incipit une phrase de son héros récurrent de polars et que je cite en titre de ce billet !) est de donner l’impression au lecteur d’être avec ses personnages tout au long d’un récit qui, s’il est chronologique, n’en est pas pour autant linéaire. Michel Embareck a eu la présence d’esprit d’intercaler un personnage pas si secondaire que cela : le Midnight Rambler, un fondu de musique dont la carrière s’est « résumée » à tenir l’antenne d’une radio de minuit à six heures du matin, toutes les nuits, pour parler musique et diffuser les nouveautés. Sa carrière et son talent lui ont permis d’accumuler nombre d’anecdotes et une connaissance de ce milieu encyclopédique. Datées de 2015-2016, ces interludes contemporains donnent le sens du vent, la direction que doit prendre le récit des années 1968-1971.



Michel Embareck distille également au fur et à mesure de son récit quelques réflexions sur la musique, sur les liens indéniables entre musique et histoire, sur les ruptures à la fin de chaque cycle musical, l’afflux soudain et le regain de nostalgie d’une période marquant systématiquement la fin d’un cycle et l’arrivée d’un nouveau.



L’aspect vivant du récit de Michel Embareck fait qu’on ne sait jamais si on est dans la fiction ou dans la réalité : on a envie de croire à tout ce qu’il raconte, invention ou pas, fantasme ou pas. On a envie que tout se soit déroulé tel que cela nous est raconté. Et tant pis pour la vérité historique !



Et pourtant on y croise tellement de noms ultra-connus qui ont fait l’imaginaire d’un quarantenaire comme moi, trop petit à l’époque pour connaître tout cela. C’est peut-être pour cela que cela sonne si vrai : parce que je n’ai pas connu cette période, parce que je n’en connais que certains héritages musicaux. J’ose quand même croire qu’un connaisseur prendrait autant de plaisirs que moi, différents peut-être, parce qu’il chercherait à déceler le vrai du faux, à dénicher les élucubrations de l’auteur autant qu’a se rappeler sa propre jeunesse. Et on retombe donc sur la nostalgie… d’ailleurs, celle-ci est-elle celle de Michel Embareck ou celle de toute une génération ?



Et tout semble couler de soi-même, tout est fluide dans le récit de Michel Embareck et on suit ce road movie fatal avec une délectation non feinte, un plaisir jamais démenti au cours de ces 215 pages menées tambour battant, sans repos. Mais après tout, ni Morrison ni Vincent ne prenaient le temps de faire de pauses dans leur course folle vers la mort, il est logique que le lecteur ne bénéficie d’aucun répit.



Un petit mot aussi sur ce qui ne m’a pas échappé au moment de la lecture mais au moment où je rédigeais ce billet : Michel Embareck propose une analyse personnelle de ce qui a conduit à la disparition pratiquement simultanée de Gene Vincent et de Jim Morrison et le rapport qu’ils ont eu à leur propre légende, à leur propre mythe. Ces eux personnages haut en couleur ont littéralement subi leur caractère légendaire de leur existence même dans la chanson, l’un n’ayant pratiquement été l’homme que d’une chanson et l’autre ayant toujours regretté de n’être qu’un scribouillard poussant la chansonnette et de ne pas être un musicien à part entière dans le groupe des Doors.



Je terminerai ce billet en décernant à Michel Embareck deux prix : ceux des pages 100-101 et 178. Je vous les livre telles qu’en elles mêmes… magiques :



Pages 100-101

Auprès de lui, Yoko Ono se dandine telle une morve souriante, tape mécaniquement dans ses mains – pas forcément en rythme –, puis se lance dans des glougloutements de dindon neurasthénique. Gene et Jim se dévisagent, estomaqués par l’insupportable larsen vocal. Un murmure d’incompréhension parcourt le public jusqu’alors enthousiaste. Un silence accablé accompagne les premières minutes de l’interminable chanson suivante, sorte de psalmodie sioux, comme si Yoko jouissait en avalant un ukulélé désaccordé. Ou accouchait. Quelques huées montent des gradins, une ou deux canettes voltigent mais la plupart des spectateurs demeurent interdits, à se creuser la tête à la recherche d’un lien entre le rock and roll et cet hululement névralgique.



Page 178

- Tu vas te marrer, bro’, t’à’l’heure j’ai feuilleté un journal d’ici, Rock&Folk. D’vine un peu qui qu’est en couverture ?

- Toi ?

- Meuh non, Lennon et sa bridée de Toronto.

- Celle qui quand elle chante on dirait qu’elle a avalé une cornemuse, un banjo et la pédale de distorsion avec ?


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Avis d'obsèques

De nos jours en Bretagne, un magnat de la presse régionale est retrouvé assassiné. Il avait hérité cet empire de son père, toujours vivant, et l'avait developpé de manière très (trop ?) importante. Bref il s'avère qu'il brassait des sommes faramineuses, qu'il avait aussi beaucoup de crédits à rembourser et qu'à côté de cela il menait une vie de fêtard. Mais cela ne suffit pas à se faire assassiner et il est difficile de deviner qui avait intérêt à le supprimer. L'enquête est menée par les policiers locaux qui connaissent bien le milieu ambiant et qui vont se faire aider par Victor Boudreaux, un privé héros récurrent de Embarek (pour ma part c'est le première enquête que je lis avec lui), forte personnalité, haut en couleur, ancien lanceur de poids et passant la moitié de sa vie à la Nouvelle-Orléans. Il doit doit, parallèlement, régler une sombre histoire de vol d'objets sacrés dans les églises.





Ce polar se situe dans la lignée de Daeninckx, Pouy,.... L'intrigue est fouillée, les personnages vraiment bien campés, l'auteur prend le temps de décortiquer les liens entre presse, économie et politique (passe moi la rhubarbe...) et il faudra chercher plus loin dans le passé pour comprendre les rouages de cette histoire. le ton est plein de verve, de gouaille même, et le tout se lit avec plaisir et dénonce avec férocité les magouilles locales !
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La Mort fait mal

Un incendie se déclenche dans un grand magasin d’une petite ville de province. Une journaliste puis un enquêteur rémunéré par la compagnie d’assurance sont rapidement persuadés que la thèse accidentelle officielle dissimule des agissements criminels, ainsi que de l’implication de quelques notables locaux, dont l’ambitieux maire de la ville.



Ce roman débute comme un banal roman policier, le temps de camper les protagonistes, d’une manière bien « classique », sans originalité. Après quelques dizaines de pages j’ai cependant été séduit pas un style particulier, plein d’expressions et d’images truculentes, qualifié de « gouailleur et rentre-dedans » en 4e de couverture. L’intrigue est un brin trop complexe mais reste un prétexte à des scènes d’action trop présentes et exagérées à mon goût. Malgré ces réserves je dois avouer que j’ai pris plaisir à lire ce roman, mais probablement plus grâce à son style que pour ses scènes d’actions.
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Cachemire express

Orphelin, ancien légionnaire, Pierre Lebareck a trouvé le bonheur au Bhoutan, dans les bras et la famille de Ruewga, sa femme. C’est là-bas, aux confins de l’Himalaya, qu’un généalogiste l’a retrouvé pour lui annoncer qu’un héritage l’attendait en France. L’occasion pour Lebareck, après quarante ans dans son royaume himalayen, de faire découvrir à son épouse le pays d’où il vient et de, peut-être, en apprendre plus sur ses origines.



Très vite, cependant, ce retour aux sources va prendre un tour pour le moins désagréable. C’est qu’on ne passe pas si facilement du royaume qui a inventé le Bonheur National Brut au pays du Label Rouge et de l’Appellation Français de Souche d’Origine Contrôlée. À peine débarqué, par la faute d’une malheureuse escale à Karachi, le couple bhoutanais va bénéficier d’un contrôle approfondi afin de prévenir tout risque d’attaque terroriste. Ce ne sera que le début d’une suite d’avanies, de déceptions, d’interrogations et de découvertes.



Cachemire Express, autant le dire tout de suite, n’est ni un polar ni un roman noir au sens large du terme. Regard porté sur une société et une époque qui ne sont pas particulièrement joyeuses, il est toutefois empreint d’une certaine noirceur. Même s’il arrive, grâce à un humour froid bien senti et au travers du personnage de Ruewga, sorte d’Usbek des Lettres Persanes, à ne pas plonger dans le récit totalement cafardeux, Michel Embareck ne fait pas, il est vrai, dans l’optimisme béat. Il nous dépeint une société menée par la peur : « T’as qu’à voir (…) même au supermarché, à l’entrée, il y a un panneau "Pour votre sécurité, ce magasin est placé sous vidéosurveillance". Pour votre sécurité, hein, tu m’entends. Ça veut bien dire ce que ça veut dire… » s’exclame ainsi Lucien, depuis son village où le dernier délit, le vol d’un dindon surgelé, remonte à trois mois.



Les pérégrinations de Pierre et Ruewga, nous offre un portrait désespérant d’une France où l’étranger est encore moins le bienvenu qu’au siècle précédent et où l’on se méfie tellement de tout et de tout le monde que seul un papier ou code-barre officiel peut garantir l’identité d’un individu.



Car Cachemire Express est aussi un beau roman sur l’identité, sur ce qu’elle est, sur sa complexité, sur ce que l’on voudrait qu’elle soit, sur ce qu’elle n’est pas : elle n’est justement pas un code-barre, un tampon ou une carte en plastique. Un livre salutaire.




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Rock en vrac

Particulièrement prolixe cette année, Michel Embareck est déjà de retour, après Cachemire express et À retardement, avec son Rock en vrac, rencontres avec des caïds du rock et du roman noir. Vrais gros caïds, comme Strummer, Angus Young, James Lee Burke, James Crumley ou Bo Diddley, ou caïds de pacotille comme Johnny Rotten qui prend un sévère coup de latte au détour d’une phrase et d’une légende de photo.

Ce livre a, a priori, tout de l’exercice casse-gueule par excellence, avec le risque de sombrer bien vite dans le récit autobiographique vieux-conniste du bon temps d’avant-que-maintenant-y-a-plus-rien-qu’est-pareil-ma-bonne-dame. Certes, Michel Embareck n’est plus tout jeune (il se plaît à rappeler régulièrement comment, en 1908, il allait au stade avec des amis tarbais jeter des muselières à Louis Ramondou, le boulet rouge du Stade Toulousain), mais s’il a conservé un teint frais de participante au rallye Vendôme, c’est aussi parce qu’il a su garder la plume alerte et une pudeur qui le pousse à mettre en avant les autres plutôt que lui-même. Ainsi nous décrit-il les temps héroïques de la naissance du punk, la face cachée d’AC/DC, l’atmosphère chaotique de Kingston à la fin des années 1970 ou la vie des forçats du rock français, tout en demeurant toujours légèrement en retrait. Lorsqu’il passe fugitivement sur le devant de la scène, c’est pour saisir l’occasion de conter une anecdote de derrière les fagots sur la guitare de Bo Diddley ou pour une déclaration d’amour. À Bernard Lavilliers, le complice de quarante ans, à la Nouvelle-Orléans… à la musique, tout simplement. Un amour vrai, qui n’est pas aveugle et qui se satisfait et se nourri des plus ou moins légers travers de l’autre. C’est bien entendu toujours aussi bien écrit – ce qui fait que ce livre n’est pas un simple recueil à ranger dans la catégorie « documents » – et drôle, car c’est souvent dans l’humour que vient se nicher la pudeur. Ainsi de ces quelques lignes extraites du chapitre consacré à Lavilliers :



« Aussi à l’aise entre deux déserteurs du cartel de Medellin dans une taverne de Maracaïbo qu’au milieu des retraités prématurés des Houillères du Bassin de Lorraine, il n’en perd pas une miette. Chaque anecdote ressurgira un jour revue et corrigée par son prisme imaginatif. Demandez-lui où dort le trésor des Républicains espagnols, où se cache la fille aux yeux d’émeraude et même qui possède les clefs du coffre chez Liliane B., Lavilliers saura inventer une histoire de traviole aussi crédible que les récits de chasse d’Hemingway ».



Suivent quelques nouvelles dont certaines inédites, et des chroniques issues de Rolling Stone, qui, loin de dépareiller, s’intègrent bien à l’ensemble et, même, participent de sa cohérence en renforçant le caractère fantaisiste du récit de la première partie et en y ajoutant une part pas désagréable de fantasme et d’imaginaire.

C’est intéressant comme un livre d’histoire et c’est beau comme un livre d’histoires, c’est Rock en vrac.


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Sur la ligne blanche

Il n'est pas nécessaire d'être très "calé" dans les différents groupes de rock, styles, ni même de les goûter excessivement pour trouver grand plaisir à ce récit fermement mené, à ce tableau désenchanté avec humour de notre société (non exempte de tendresse pour ses paumés, rescapés des illusions de notre jeune temps)
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