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Critiques de Michel Moutot (186)
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Route One

Route One de Michel Moutot n'est pas qu'un roman. C'est une tranche de vie des Etats-Unis, celle qui signe la fin d'un monde et dévoile les prémices de la société moderne, des prouesses technologiques et de l'arrivée du tourisme. Michel Moutot nous offre une incroyable épopée à la sauce américaine. Rêve américain, crise des années 30, pègre... il dépeint les USA de la fin du 19e siècle à 1936 comme si on y était !

Se pencher sur les grandes constructions qui façonnent les Etats-Unis n'est pas un nouveau terrain de jeu pour l'auteur. Ce roman s'inscrit dans les pas de ses précédents ouvrages, mettant en lumière l'impact de ces changements urbains dans la société américaine.

J'ai adoré sillonner cette Route One !
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Route One

Un livre formidable qui m’a tenue en haleine tout du long. Ce grand roman d’aventures nous entraîne sur les traces des ouvriers de cette route mythique de Californie.

Que de prouesses techniques seront nécessaires pour finaliser cet ouvrage ! Les engins de chantier n’existaient pas encore, c’est à la pioche que s’effectuent l’essentiel des travaux.

Le roman se concentre sur la partie de Big Sur avec ses falaises abruptes encore peuplées de grizzlis et coyotes dans ces années trente.

Le récit alterne entre l’histoire d’un mormon dont la famille est arrivée au dix-neuvième siècle et l’histoire du jeune ingénieur chargé de coordonner la construction. Le descendant des mormons refuse l’arrivée de cette route et le passage sur ses terres.

Très documenté, jamais ennuyeux et même haletant, j’ai suivi avec grand plaisir cette histoire. Les difficiles travaux de construction de la route et le destin des mormons s’entrecroisent pour retranscrire cette prouesse.

Un grand souffle épique parcourt ce roman qui combine aventures, faits historique, suspense et romance.

Je vous le recommande.
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Route One

Babelio Masse Critique m'a cette fois expédié en Californie pour un récit plaisant sur les traces des bâtisseurs, ou dynamiteurs, c'est selon. Michel Moutot, journaliste, signe là son quatrième roman. Les trois premiers étaient aussi consacrés à l'Amérique. 1935. Un jeune et brillant ingénieur responsable de la construction de la Route One qui doit border toute la côte du Pacifique se heurte à l'hostilité d'un richissime propriétaire terrien, Mormon polygame de surcroît.



L'histoire demeure manichéenne et l'on choisit vite son camp, le riche et le pauvre, l'intolérant (sauf pour lui-même) et le progressiste, le pervers et le romantique. Peu importe la facture très classique de ce roman. L'intérêt en est plutôt d'ordre historique et documentaire. C'est que tracer une route de cette longueur dans un Ouest extrême, sur une étroite bande entre le Pacifique souvent vindicatif et les Rocheuses toutes proches et avec un sous-sol qu'on sait pour le moins pas sans faille, c'est le mot, n'est pas chose facile.



L'auteur revient en arrière au début du livre pour conter la migration des disciples de l'Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours et leur influence grandissante, leurs dérives aussi. Puis retour aux années trente, et les passages obligés de tout roman sur l'Amérique des pionniers. Par ordre d'apparition la mafia, la grande crise, celle des Raisins, quelques travailleurs / trafiquants chinois, les taulards de San Quentin embauchés sur les chantiers, les barrages notamment. Cette époque signe la fin du Go West. Bien décrite par Michel Moutot, qui connait son sujet, longtemps correspondant de presse aux U.S.A.



Le travail colossal de ces années pré-Roosevelt a souvent été évoqué dans le folk song américain à commencer par les ballades de Woody Guthrie. Ce sont les dernières cartouches de la Conquête de l'Ouest, à coup de dynamite et de pelles mécaniques rugissantes. Il y aura des gagnants et des perdants. Parmi ces derniers... les grizzlys et les lions des montagnes.



Route One est une lecture aisée et dépaysante, bien étayée par les recherches, soignée, que je conseille amicalement. Babelio et le Seuil ont bien fait.



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Route One

Je remercie Babelio et les éditions du Seuil pour l'envoi de ce roman. J'ai découvert Michel Moutot avec son roman Séquoias que j'avais adoré. J'ai continué à lire l'auteur avec L'America, encore une fois, j'ai été emportée par le souffle romanesque et la plume fluide de l'auteur.

J'ai donc été très heureuse d'être sélectionnée pour recevoir son dernier roman. Une nouvelle fois, je me suis évadée grâce à cette nouvelle histoire qui se place dans un contexte historique très mouvementé pour les Etats-Unis, où le passé et le futur s'entrechoquent.

Seul bémol pour moi, l'alternance des époques qui m'a dérouté (jeu de mot facile j'en conviens) pour bien comprendre le fil de l'histoire.

Néanmoins, j'ai passé un très bon moment de lecture, c'est toujours un grand plaisir de retrouver l'écriture et l'imagination de l'auteur.
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Ciel d'acier

Un roman qui s'ouvre sur un moment dramatique de l'histoire des Etats-Unis : les attentats du 11 septembre 2001, mais pour une fois, il n'est pas questions des attentats à proprement parlé, mais de la recherche des personnes qui pourraient être encore vivante, et surtout ensuite de la gestion des débris des tours. Ensuite, Michel Moutot nous balade à travers l'histoire des Etats-Unis en nous faisant traverser différentes époques. Ne prenez pas peur, en vous disant que vous allez vous perdre entre les différentes dates, car le titre de chacun des chapitres nous indique le lieu et l'année où se situe l'action.  Une grande saga sur l'histoire d'un peuple indien des Etats-Unis que l'on ne connaît pas vraiment : les Mohawks.
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Séquoias

Et voilà un livre qui a su me faire voyager sur les océans et à travers les époques. Tout commence sur l’île de Nantucket en 1832 pour se terminer en 2018, en Alaska.



Il s’agit d’une véritable épopée à travers les membres de la famille Fleming, trois frères, fils de baleiniers au XIXème siècle. Je ne compte pas en résumer plus l’histoire car cela serait un travail vraiment trop compliqué pour moi tant il se passe des choses sur près de 500 pages.



L’auteur, Michel Moutot, parvient à vous donner l’impression que vous naviguez avec l’équipage sur les eaux déchaînées de l’Atlantique et ensuite, du Pacifique. Le récit est vraiment très bien documenté et on y apprend plein de choses : sur la chasse à la baleine (mais quelle horreur !) telle qu’elle se déroulait à l’époque, le contexte de la ruée de l’or aux États-Unis,… Je pense que l’auteur en connaît beaucoup sur ces sujets ou alors il est vraiment parvenu à me le faire croire tout du moins. Tout m’a semblé cohérent, réaliste et sans anachronismes même si ce ne sont pas mes sujets de prédilection, je dois bien l’avouer ;)



Amoureuse des animaux, j’ai eu du mal avec la chasse aux baleines et cachalots et surtout les prises réussies. Bien entendu, je reste réaliste et continue à croire en la cruauté des êtres humains envers le monde animal. Je ne vis pas dans le monde des Bisounours et me doute bien que la chasse à la baleine doit être d’une cruauté sans nom. Malgré ces passages, j’ai lu ce livre comme un véritable récit d’aventures (un peu à la « Pirates des Caraïbes »). Le côté technique des descriptions n'est pas rébutant pour autant.



Comme dit dans mon précédent article, les sagas familiales ne sont pas un thème que j’affectionne particulièrement mais quand c’est bien écrit et aussi divertissant qu’ici, j’en redemande. J’avoue avoir eu envie de progresser avec les personnages et savoir quelle allait être leur destinée. J’ai passé ainsi un très bon moment grâce à cette histoire qui m’a totalement déconnectée du quotidien. J’ai aimé découvrir l’Amérique de la sorte (Nantucket, les débuts de la cité qu’est devenue San Francisco, un peu plus sur l’histoire des Indiens,…). La partie concernant les français n'était pas utile selon moi mais il ne s'agit que de mon avis personnel.
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Ciel d'acier

Cette «épopée familiale quasi légendaire se déroulant sur plusieurs générations», pour reprendre la définition du mot saga, est d’abord un formidable roman, avec tous les ingrédients susceptibles de nous envoûter : du sang et des larmes, de l’amour et de la rivalité, de l’injustice et de la rédemption, de l’étrange et du factuel. Pour un coup d’essai, c’est un coup de maître !

Michel Moutot a choisi le 11 septembre 2001 comme point de départ de cette histoire séculaire. Le narrateur, John LaLiberté, est monteur d’acier. Quand il aperçoit ce matin là les avions s’encastrer dans les tours jumelles, il comprend immédiatement ce qu’on attend de lui : «Le World Trade Center, c’était un squelette de milliers de tonnes de métal. Je ne sais pas ce qu’il en reste, mais je sais que, pour avancer dans les décombres à la recherche des survivants, pompiers et secouristes vont avoir besoin de nous. Car, si depuis un siècle nous éditions ponts et gratte-ciel, nous construisons l’Amérique, c’est aussi nous qui les démontons, les découpons. Quand il doivent disparaître pour faire place à autre chose dans une ville et un pays qui se réinventent sans cesse, les règlements prescrivent que c’est à nous, monteurs d’acier, qu’il faut faire appel. »

En expliquant les raisons qui ont conduit la tribu des Mohawk à devenir le peuple des monteurs d’acier, en détaillant le rôle que ces «ironworkers» ont joué dans la construction des infrastructures qui ont permis le développement économique du Canada et des Etats-Unis, en montrant le tribut qu’ils ont dû payer au fil des ans, l’auteur réussit le tour de force de donner de la chair à ces ponts et à ces gratte-ciel.

Avec John LaLiberté et ses compagnons, le lecteur est convié à vivre des épopées et des drames, des combats et des trahisons, des histoires d’amour et de mort. Dès lors, le plaisir de la lecture et de la découverte ne la lâchera plus tout au long des quelque 500 pages du livre.

C’est très solidement documenté, superbement bien écrit – sans pathos et sans fioritures inutiles – et formidablement bien construit. On découvrira par exemple que les sauveteurs n’étaient pas seuls à fouiller les décombres et que la recherche des survivants n’était pas le seul motif pour atteindre au plus vite les étages inférieurs. Ou encore qu’un tel chantier doit aussi apprendre à se structurer et que certaines décisions trop hâtives ont sûrement entrainé la destruction de preuves, voire d’ADN. On saura enfin quels rites et quelles croyances – les Indiens n’ont pas le vertige – ont construit la légende des Mohawks (les plus anciens se rappellerons à ce propos de John l’Enfer de Didier Decoin, Prix Goncourt 1977). Gageons que vous ne regarderez plus les gratte-ciel de New York de la même manière après avoir refermé ce superbe roman.



Résonances

Ajoutons que si je tiens ce roman en si haute estime, c’est aussi parce qu’il vient conforter mon travail sur le 11 septembre, la documentation que j’ai amassée et les témoignages que j’ai recueillis. Dans mon premier roman, le 11 septembre joue un rôle non négligeable puisqu’il cristallise les ambitions de Fabrice Le Guen, jeune journaliste-animateur qui part à New York pour réaliser plusieurs émissions spéciales commémorant le premier anniversaire des attentats.

Si ce «Valmont» d’aujourd’hui se sert de l’événement pour impressionner, il n’en effectue pas moins des repérages et cherche lui aussi à rendre compte de ce qu’à pu être ce traumatisme pour toute une ville, un pays, voire par toute la planète.


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Route One

J’ai été ravi que Babelio et les Editions du Seuil me proposent de lire et chroniquer « Route One » le dernier livre de Michel Moutot. Il y a deux raisons à cela : la première est que j’ai beaucoup aimé son premier roman « Ciel d’Acier » et son parti pris entre reportage et fiction, la seconde est plus personnelle car j’ai eu la chance (quand j’avais 12 ans soit il y a quelques décennies de ça) d’arpenter cette fameuse « Route One » entre San Francisco et Carmel. J’ai encore des souvenirs du magnifique trajet en bord de mer sur cette côte déchiquetée de Californie.

Fini de parler de moi… Ce dernier roman de Michel Moutot parle de la création, pendant les années 30, de cette fameuse route qui relie San Francisco à Los Angeles en longeant la mer. Ces travaux ont été un vrai défi d’un point de vue de l’ingénierie et de l’architecture en regard du côté sauvage et escarpé du secteur.

L’histoire se cristallise principalement sur deux personnages dont les parcours se rejoignent lors de la réalisation de travaux au niveau de la (future) ville de Big Sùr sur cette fameuse Route One.

L’un est du côté des conscructeurs, Wilbur Tremblay, et l’autre est un propriétaire terrien mormon, Hyrum Rock, pas forcément content qu’une route (et donc potentiellement plus d’étrangers) passe à proximité de ses terres.

Ce que j’aime chez Michel Moutot, c’est qu’il nous narre les histoires personnelles de ses personnages de 1847 à 1935 et qu’à travers elles nous découvrons l’Histoire des Etats-Unis. Il nous parlera de la fondation de San Francisco et de Las Vegas et de la construction du barrage de Boulder City, de l’arrivée des Mormons sur la côte Ouest, etc… On y croisera même Al Capone en personne.

La fin du roman se concentre sur l’opposition entre Hyrum et Wilbur tout en ajoutant une histoire d’amour qui pour moi n’était pas indispensable à ce roman déjà très réussi.

En bref, si vous avez aimé les précédents livres de Michel Moutot ou si vous êtes intéressés par la fondation de la Côte Ouest des Etats-Unis, n’hésitez pas et foncez sur cette Route One qui vous tend les bras.

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Route One

Une route mythique.

La route One.

Celle qui passe par Big Sur. Le paradis d'Henry Miller.



Michel Moutot s'emploie à en dresser un tout autre portrait ! La construction de cette route légendaire aura soulevée bien des tempêtes.

C'est par fragments temporels que l'auteur construit son récit. De l'enfance de l'ingénieur, Wilbur Tremblay, marquée par le krach boursier de 1929, aux sursauts de la nature.

Sans compter que pour construire cette œuvre monumentale, il va lui falloir traverser les terres bien protégées d'un mormon aux relations douteuses...



Les couleurs sont belles, la Californie s'offre toute entière, entre légendes urbaines et ruée vers l'or. Les couleurs sont belles et la lumière parfois aveugle.



Un roman qui se construit à l'instar du pont. A cheval entre l'histoire et l'Histoire.

Remarquablement bien documenté. Remarquablement bien ficelé.



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L'America

Salvatore Fontarossa gère, avec ses fils, la distribution de l'eau entre les différents propriétaires terriens. Oh, pas bénévolement bien sûr, il demande 3 caisses d'oranges sur 10 à chaque propriétaire pour lui donner de l'eau. On est en Sicile, et chacun doit se plier aux volontés de ces chefs mafieux. Il a une fille qu'il chérit comme la prunelle de ses yeux....gare à celui qui y toucherait.

Quand il recrute les hommes de main dont il a besoin et que chacun respecte son autorité,  il les fait jurer en leur piquant le doigt avec son couteau et dépose le sang dans un mouchoir, qu'ils ne doivent pas laver...

Ana est sa fille chérie...qu'on ne doit regarder qu'en baissant les yeux.

Mais Vittorio Bevilacqua, un jeune pêcheur, n'a pas baissé les yeux...non il en est vite tombé amoureux, et cet amour a été vite consommé...la jeune fille est enceinte. Salvatore Fontarossa ne le sait pas mais confie à son fils aîné le soin de régler le problème et de punir le gamin. Celui-ci sait qu'il est condamné à mort, à une mort violente. Alors il fuit vers cette vaste Amérique, il fuit Ana, il fuit les tueurs lancés à sa recherche.L'océan est trop petit pour que Vittorio soit tranquille....même s'il change de nom. Fontarossa trouvera toujours des hommes de main pour lui permettre d'assouvir sa vengeance. Ceux-ci n'hésitent pas à user du couteau, à laisser des morts derrière eux, à tuer des femmes, des innocents.

Là-bas dans cette Amérique, le gamin n'est pas à l'abri.

Une soixante de courts chapitres pour nous conter cet amour, cette fuite, ces dangers, la vie de la gamine, la vie de Vittorio, sa fuite.

Michel Moutot nous embarque dans une belle aventure. Lui, le journaliste sait nous captiver, nous surprendre, nous indigner...bref nous donner du bon temps.

L'été se termine...vous auriez pu lire ce lire sur la plage, quelques chapitres chaque après-midi, vous auriez pu voyager à ses côtés. Maintenant que vous êtes de retour à la maison, prenez du bon temps, oubliez les mièvreries de la télé...j'allais employer un autre mot.. et faites-vous plaisir avec ce beau voyage.

Merci Monsieur Moutot, j'ai eu le plaisir de vous rencontrer dans un salon du Livre, dans votre ville natale, j'ai eu l'honneur de rencontrer votre père...le Phénix...Que de temps s'est écoulé, que de souvenirs...

Je vais reparler de vous. C'est certain.


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Ciel d'acier

Roman qui commence par l'attentat qui détruit les Twin Towers. Au péril de sa vie, un homme, un Indien, un ouvrier, se dévoue pour extraire les dépouilles, les débris, des ruines. Sa motivation provient du fait que sa famille est intimement liée au destin de cette construction. De génération en génération, les hommes de sa famille et de son origine, ont bâti l'Amérique et ses tours. Roman qui décrit l'art des bâtisseurs avec une précision et une poésie enthousiasmante. Le mythe se mêle à l'Histoire. Les personnages apportent chacun une part de l'humanité cosmopolite des grandes civilisations. Mais ce qui sublime tout cela, c'est la magie de l'outil et de l'assemblage des matériaux. Original et poignant. Enfin un ouvrage qui célèbre les ouvriers et les travailleurs manuels avec justesse et sensibilité!
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Ciel d'acier

Ciel d'acier raconte une impressionnante histoire américaine, et réussit à rendre compte de l'impact symbolique du 11 septembre et plus particulièrement de la chute de tours - mais aussi d'autres événements ou époques historiques - pour certains américains : les mohawks canadiens "monteurs d'acier".



Ici, le prisme choisi n'est pas celui du terrorisme. Le texte n'évoque pas la peur de l'attentat, les politiques de défense ou l’environnement politique; il se concentre sur la destruction, la recherche de survivant, la surabondance de héros de toutes sortes, le sentiment d'unité nationale, le besoin de participer à un chantier identitaire pour beaucoup. Et Michel Moutot en parle avec beaucoup de justesse, sans rentrer avec besoin de rentrer dans des discours moralistes, en restant sur des éléments concrets, à l'image de ses personnages.



C'est d'ailleurs le tout premier livre que je lis qui met en avant des ouvriers du bâtiment. Ils m'ont semblé assez réalistes, gros bras aux horizons concrets, loin des réflexions métaphysique d'une grande majorité de héros de romans (un petit manque de finesse souligne cet aspect en fin de roman). J'ai particulièrement apprécié que le côté "indien de sa réserve" ne soit pas traité sous un angle pseudo-mystique mais tout simplement comme avoir une certaine histoire familiale et communautaire, liée à un métier. Et tout ça sans manquer de profondeur ou de personnalité et surtout sans rentrer dans la caricature : c'est fort.



L'histoire traite de trois époques : le début de l'ère des constructions géantes auxquelles vont se joindre les mohawks, la construction des twin towers et le chantier d'excavation qui suit leur effondrement. La dernière est celle qui tient le plus de place dans le livre et de très loin la plus forte. Les autres ne manque pas d'intérêt mais peut-être un peu de chaleur : on s'attache moins aux personnages, on y cherche plus à y comprendre comment cette culture s'est fondé historiquement qu'une belle histoire.



Le côté saga familiale n'est finalement pas prédominant, et les époques passées auraient presque pu mettre en scène des personnages de la même communauté sans liens de parenté sans que le souffle du récit en souffre vraiment. On a plus l'impression d'une sélection de quelques exemples que d'une continuité, en particulier à cause de la grande ellipse entre le début 20ème et les années 70. C'est un peu dommage, bien que ça représente une vision plus honnête du poids de l'histoire familiale que d'habitude pour le genre.



Le style n'a rien de remarquable, les phrases sont descriptives et simple : on a pas besoin de relire de phrases pour comprendre de quoi en parle. De même, les personnages sont bien identifiés. Néanmoins, le texte n'est pas épuré pour autant, et les faits décrits avec des précisions par moment un peu inutiles, qui rendent le livre un peu long. il loupe donc le côté page-turner cher aux romans historiques.



C'est donc un très bon livre, autour de personnages peu présents dans la littérature, qui réussit à présenter de manière touchante et juste une des cultures américaines sans avoir besoin de recourir à des leçons de morale.
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Ciel d'acier

Ballets de grues en plein ciel, grondement des tractopelles, poutres métalliques, parois de verre, seaux de boulons gros comme des poings d'enfant, flammes bleues de chalumeaux, casques de chantier ... saga des bâtisseurs de l'extrême.



Ils évoluent sur quelques centimètres d'acier, tête dans la brume, perchés avec les aigles, exécutent une impensable chorégraphie, défi vertical, pour ériger gratte-ciels et ponts arachnéens.



Un roman foisonnant qui mêle architecte, urbanisme, logistique, Histoire, actualité ... et envers du décor.

Un livre passionnant.

A ne rater sous aucun prétexte.
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Ciel d'acier

Ciel d'acier commence par les attentats du 11 septembre 2001 à New York. John LaLiberté est sur un chantier lorsque les tours jumelles du World Trade Center sont frappées par deux avions. John est un Indien Mohawk, il exerce la profession d'ironworker, c'est à dire "monteur d'acier" sur les grattes ciels et les ouvrages de grande envergure. Les ironworkers sont envoyés sur les ruines des Twin Tower pour essayer de retrouver des survivants puis ils participent au déblayage.



Michel Moutot réussit à nous faire ressentir l'enfer du chantier et le désespoir des sauveteurs. Les attentats sont décrits d'une manière très réaliste. Le style est un peu trop journalistique mais il reflète bien l’ambiance pesante de ces événements.



Après la disparition des tours jumelles, c'est un autre chantier qui s'ouvre, les ironworkers sont mobilisés sur la construction du One World Trade Center qui remplace les deux tours. L’auteur évoque plus largement le quotidien des Indiens de Kahnawake (Canada) qui font le déplacement entre leur réserve et le chantier.



Le roman est divisé en plusieurs périodes. Michel Moutot dresse un portrait des Mohawks à la fin du XIXème siècle. Ils sont alors embauchés pour naviguer sur les fleuves du Canada. Puis, ces Indiens navigateurs hors pairs, sont envoyés, par les Anglais, à la reconquête du Nil en Égypte.



Une autre partie concerne les années 60, c'est alors la construction des tours jumelles du World Trade Center. Le père de John, Jack LaLiberté participe au chantier. En effet, le métier d’ironworker se transmet de père en fils et les Indiens sont réputés pour ne pas avoir le vertige. Michel Moutot évoque les techniques de construction de ces géants d'acier dont les pièces détachées arrivaient par l'eau.



L'auteur propose aussi quelques chapitres qui se déroulent aux environs de 1907 à Québec. Suite à une erreur monumentale d'un ingénieur peu scrupuleux, l’un des aïeuls de John sera porté responsable de la disparition de ses pairs dans l’effondrement d’un pont. Ce drame ne sera pas sans conséquence pour sa descendance.



La vie dans la réserve est abordée à travers tous ces destins : les traditions, les coutumes etc. L’intérêt de toutes ces histoires c’est qu’elles sont liées, elles s’entremêlent pour n’en former qu’une.



La dimension réaliste de ce roman m'a beaucoup plu ainsi que la construction du récit. L'auteur s'est beaucoup documenté. J'ai vraiment eu un coup de cœur car l'histoire des ironworkers Mohawks est bouleversante.

Merci aux éditions Le cercle Points.
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Ciel d'acier

*"Ciel d'acier"* de *_Michel Moutot_*

Une rencontre au salon du livre de Narbonne…un titre, une photo et une quatrième de couverture….le déclic …

Je suis entré dans ce livre et je ne l'ai pas lâché….malgré sa taille, il fut avalé en un peu plus de 2 jours

A la fois roman et livre d'enquête, Ciel d'Acier nous permet de suivre une famille d'une tribu d'indiens canadiens Mohawks sur 4 chantiers…ces indiens sont devenus des connecteurs…ils ont participé selon les générations à la construction du pont de Québec, de La Liberty Tower de 541m de haut, à la construction des Twins Towers et au déblaiement de leurs décombres à la suite des attentats de 2001.

Michel Moutot mêle la fiction à un travail d'enquête fouillé et imbrique réalité et fiction avec habilité…vie des indiens canadiens travailleurs immigrés aux Etats Unis, acceptant les sales boulots, les travaux dangereux et quittant leur familles pour les faire vivre. On dit qu'ils se jouent du vertige…Michel Moutot rétablit des vérités. Ils acceptent ce danger et créent une communauté de travailleurs hautement spécialisés, fiers de leurs métiers, très vite devenus indispensables. Une communauté ayant ses propres codes et qu'on rejoint de père en fils.

La construction du livre fait alterner avec habilité les époques, les personnages de chacune d'elles, sans que le lecteur ne s'y perde…et parmi les fils conducteurs une clé "spudwrench" transmise de génération en génération…..cette clé que tous les connecteurs, tous ces hommes portaient, accrochée à leur ceinture pour fixer les poutres

Un minutieux travail d'enquête journalistique sur les conditions de travail de ces hommes, le danger qu'ils affrontaient, les techniques de construction de ces gratte-ciel, l'effondrement du pont de Québec en 1907, mais aussi et surtout sur les attentats du 11 septembre, ce qu'on a peu vu, pompiers et ouvriers qui déblayèrent des milliers de tonnes de débris dans la poussière, les fumées toxiques, ces hommes confrontés à ces risques mortels et à la découverte de ces morceaux de corps….la population Newyorkaise les considérait comme des héros. Elle pleurait ses morts…et respirait dans l'indifférence des pouvoirs publics et sans aucune précaution le nuage toxique qui s'étirait sur leur ville.

Un livre à lire cet été, un auteur peu connu à découvrir et pourtant lauréat du prix Albert-Londres pour son travail sur la guerre du Kosovo du prix Louis-Hachette pour sa couverture des attentats du 11 septembre 2001.

Ne vous en privez pas!


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Ciel d'acier

Un très bon roman une chouette découverte

J aime beaucoup les livres sur fond historique.

Dans ce roman nous suivons plusieurs générations, d"ironworker,beaucoup d entre eux sont d origine de pères en fils.Ils construisent ils construisent et n.ont pas le vertige cela c est la légende qui le dit.
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Séquoias

Un auteur qui me tentait bien depuis un moment mais que je ne priorisais pas, toujours un peu influencée par les romans "à la une" du rremoment. Parfois (voire souvent) à tort.



Car ce livre est une pépite ! Sans mauvais jeu de mots, puisqu'il est effectivement question de ruée vers l'or de la Californie entre le milieu et la fin du IXXème siècle.

Une véritable roman d'aventure, ambitieux, abouti et passionnant.



Les frères Fleming, issus d'une famille de baleiniers, décident de tenter leur chance dans cet El Dorado dont tout le monde parle.



Entre la traversée des océans, l'arrivée en te hostile, les choix à faire, c'est toute une galerie de personnages qui gravitent autour de Mercador, le pilier du roman.



Très dépaysant mais aussi trés enrichissant, ce magnifique roman vous transporte un siècle et demi en arrière sans jamais le moindre ennui, à la découverte d'une periode de la construction des États-Unis captivante.



A travers la destinée bien remplie de ses personnages, l'auteur parvient à mêler les petites histoires à la grande Histoire avec brio.



L'immersion est totale, tant en mer qu'au milieu des forêts de Séquoias géants et ce roman se vit autant qu'il se lit !

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Route One

S’étendant sur un peu plus de 1 000 km entre Dana Point et Leggett, la California State Route One fait partie du club très sélect des plus belles routes du monde. On peut y voir des paysages spectaculaires. Cette route est une vraie ode à la Californie sauvage, ses falaises, ses criques et ses forêts de séquoias. Il se dit que le tronçon Big Sur est l'un des coins les plus pittoresques des Etats-Unis. Et c'est justement là que se situe l'intrigue de Route One.



Avec Route One, Michel Moutot nous raconte l'histoire de ceux qui, au sortir de la Première Guerre mondiale, au péril de leur vie, ont tracé la route. D'un côté, il y a ce mormon polygame, propriétaire terrien qui, pour préserver ses propres intérêts et sa source de revenus, mettra tout en œuvre pour saboter le chantier. De l'autre, il y a ce jeune ingénieur fraîchement diplômé, originaire du Maine, intègre et particulièrement doué qui mettra un point d'honneur à achever cette route. Et au milieu, les mafieux et corrompus prêts à tout pour s'enrichir.

Pour parvenir à bâtir cette mythique Route One, Wilbur Tremblay devra composer avec cet environnement particulièrement hostile, faire preuve d'ingéniosité pour percer la roche, aplanir le relief et veiller à ce que la main-d'œuvre composée pour l'essentiel des prisonniers de San Quentin, applique ses consignes. Les bâtisseurs devront être efficaces au risque de voir les crédits budgétaires supprimés. Un parcours semé d'embûches auquel Wilbur Tremblay se frottera. Mais si la liberté et l'amour sont au bout de la route, alors, tout n'aura pas été vain.



Route One est un roman historique absolument passionnant parce que parfaitement documenté. Il faut bien reconnaître que Michel Moutot maîtrise l'histoire de la construction de la Californie et que de surcroît, il sait captiver avec brio notre attention pour ces chantiers titanesques.

Une fois les premiers chapitres passés qui à grand coup de flash-back nous posent le décor et les personnages, on est totalement embarqué dans cet époustouflant road trip sous fond de crise économique et de mutation de la Californie. Un conseil, partez à la conquête de l'Ouest.



Un grand merci à Babelio et aux éditions du Seuil pour cette passionnante masse critique.


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Route One

Mes sincères remerciements aux éditions du Seuil et à Babelio pour ce roman reçu dans le cadre d'une Masse critique.



La construction, dans les années 30, de la mythique Route One qui doit relier Los Angeles à San Francisco sert de trame à l'histoire que nous raconte MIchel Moutot. Propriétaire d'un ranch près de Big Sur, Hyrum Rock est prêt à tout pour que le tracé de la route évite ses terres. Son grand-père, Moses, a créé le ranch au milieu du XIXème siècle et l'a fait prospérer en gardant le secret sur la source de ses revenus. Mormon polygame comme son aïeul, peu sociable, Hyrum impose sa loi despotique sur ses épouses et ses enfants et refuse toute idée de progrès et de modernité. En traversant ses terres, la Route le relierait à tout ce qu'il rejette et, surtout, ouvrirait son domaine au monde extérieur, révélant ainsi les ignobles secrets familiaux et financiers.



Sur le chantier, le jeune ingénieur Wilbur Tremblay doit faire face aux obstacles naturels auxquels s'ajoutent les difficultés causées par les machinations sournoises de Rock. Alors que la Grande Dépression continue de faire des ravages, jetant sur les routes des familles dépouillées, affamées et désespérées, le drame se noue entre Hyrum, incarnation du passé, et Wilbur, image du progrès. L'affrontement de ces deux conceptions du monde est symbolisé par cette Route qui semble refermer la page du Far-West et ouvrir celle du monde moderne.



En écrivant ce résumé, je me dis qu'il y avait là une sacrée matière pour un roman plein de lyrisme et de grandeur... Mais, sauf dans quelques scènes où les ouvriers se confrontent à la roche, utilisent des engins qu'ils ne maîtrisent pas encore complètement, je n'ai pas trouvé que le roman était à la hauteur de son sujet.

Je crois que la faute en est à un choix narratif qui éloigne le lecteur du sujet central : la Route. En effet la narration se scinde en plusieurs récits et plusieurs époques: l'histoire de Moses dans les années 1850, celle de Wilbur de 1915 à 1935, celle d'Al Capone, celle d'Hyrum... On comprend que ces jeux temporels sont destinés à montrer l'effondrement d'un monde et la naissance d'un autre et qu'il s'agit, en quelque sorte, de la naissance de l'Amérique moderne. Mais l'intérêt est dilué, le propos me semble affadi par ces histoires connexes qui auraient pu être distillées à l'intérieur du récit principal sans faire l'objet de chapitres dédiés.



Un peu déçue par ce roman dont j'attendais davantage d'ampleur.

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Ciel d'acier

Cinq ans après sa parution, je me suis retrouvé à lire ce roman un peu par hasard, alors que l’on commémore le double attentat contre les tours du World Trade Center il y a vingt ans. Si cette terrible journée n’est pas le sujet du livre, le premier chapitre commence avec cet évènement : un ouvrier sur sa tour en construction assiste à l’attentat. Par la suite, le livre n’aura de cesse de rendre hommage à tous les héros qui ont secouru les victimes au péril de leur propre vie : pompiers, policiers et médecins bien sûr, mais aussi, et c’est là le cœur du livre, les ironworkers, ou monteurs d’acier.



Plus particulièrement, l’auteur et journaliste s’intéresse aux Mohawks, des Indiens canadiens près de Montréal. Connus pour leur soi-disant absence de vertige et leur aisance à circuler sur les poutrelles d’acier des buildings en construction, c’est ici à leur contribution à la création physique de l'Amérique que le roman se consacre.



Dans une habile alternance de chapitres et de périodes entre les années 1860 et 2011, on suivra ainsi, à travers le parcours d’une famille en particulier, leur rôle dans les premières constructions de ponts métalliques puis de buildings. On reviendra cependant souvent sur les mois qui ont suivi le 11 septembre, où là encore les ironworkers ont été indispensables, cette fois pour découper les poutres d’acier des ruines encore fumantes (et toxiques).



Quelle belle façon de rendre hommage aux héros du 11/09 tout en nous racontant l'histoire des Mohawks. Le premier chapitre est saisissant, qui nous plonge dans le chaos des attentats et la destruction des Twin towers. La suite est, en comparaison, moins prenante, mais toujours intéressante. On peut plus ou moins accrocher au récit familial (personnellement, j’ai vraiment apprécié), mais l'histoire plus générale des évènements (et des drames) de cette population indienne s’avère en tout cas passionnante.



Le tout est très bien raconté, dans cette construction entre les différentes périodes, et très documenté. Par contre, comme souvent dans ce genre de roman-document, je m’interroge sur la part de faits réels et d’imagination de l’auteur. Un chapitre détaillant tout cela aurait été le bienvenu en conclusion de l’ouvrage.

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