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Citations de Michel Onfray (2309)


Michel Onfray
Ceux qui exècrent Nietzsche pratiquent souvent dans leur vie une caricature de nietzschéisme, qui est souvent le nietzschéisme d'opérette de ceux qui sont forts avec les faibles et faibles avec les forts.

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On produit moins des biens de consommation pour satisfaire la population qu'on ne fabrique des objets de mode, périssables, afin d'obtenir du consommateur qu'il achète, fasse circuler son argent et l'injecte dans la machine libérale. La technique sert souvent à augmenter ce vice dans un circuit de production dissocié des finalités eudémonistes (qui tendent au bien-être du plus grand nombre) pour viser une création maximale d'argent dont la circulation virtuelle est soumise aux spéculations des détenteurs d'actions.
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Après un temps de silence, [Abduramane] précise qu’avant d’entrer au Paradis, il devra toutefois rendre des comptes et qu’il n’aura probablement pas assez de toute son existence de croyant pieux pour expier une faute qui pourrait bien lui coûter la paix et la vie éternelle... Un crime? Un meurtre? Un péché mortel comme disent les chrétiens? Oui, en quelque sorte : un chacal écrasé un jour sous les roues de sa voiture... Abdou roulait trop vite, ne respectait pas les limitations de vitesse sur les pistes du désert – où l’on aperçoit un pinceau de phare à des kilomètres ! –, il n’a rien vu venir, l’animal a surgi de la pénombre, deux secondes plus tard il agonisait sous le châssis du véhicule.

Obéissant à la loi du code de la route, il n’aurait pas commis ce sacrilège : tuer un animal sans la nécessité de s’en nourrir. Outre que, me semble-t-il, le Coran ne stipule rien de tel..., on ne peut tout de même être tenu pour responsable de tout ce qui nous advient! Abduramane croit que si : Allah se manifeste dans les détails, cette histoire prouve la nécessité d’être soumis, à la loi, aux règles, à l’ordre, car toute transgression, même minime, rapproche des enfers, voire y mène directement...

Le chacal hanta ses nuits, longtemps, il l’empêcha de dormir plus d’une fois, il le voyait souvent, dans ses rêves, lui interdisant l’accès au Paradis. Au moment où il en parlait, l’émotion revenait. Son père, vieux sage nonagénaire, ancien soldat de la guerre 14-18, avait surenchéri : à l’évidence, il avait manqué de respect à la loi, il devrait donc s’en expliquer le jour de sa mort. En attendant, dans le pus infime de sa vie, Abduramane devait tâcher d’expier ce qui pouvait l’être. Aux portes du Paradis, le chacal attend. Que n’aurais-je donné pour qu’il déguerpisse et libère l’âme de cet homme intègre.

Que cet aspirant bienheureux partage la même religion que les pilotes du 11 Septembre peut paraître bien singulier! L'un porte le poids d’un chacal malencontreusement expédié au cynosarge; les autres jouissent d’avoir anéanti un maximum d’innocents. Le premier pense que le Paradis lui sera difficile d’accès pour avoir transformé en charogne un charognard ; les seconds imaginent que la béatitude leur revient de fait pour avoir réduit en poussière la vie de milliers d’individus – dont des musulmans... Le même livre justifie pourtant ces deux hommes évoluant chacun aux antipodes de l’humanité : l’un tend vers la sainteté, les autres réalisent la barbarie.
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Le silence de Dieu permet le bavardage de ses ministres.
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La philosophie est un continent rempli de monde, de gens, d'idées, de pensées contradictoires, diverses, utiles à la réussite de votre existence, afin que vous puissiez sans cesse vous réjouir de votre vie et la construire jour après jour.
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Je ne méprise pas les croyants, je ne les trouve ni ridicules ni pitoyables, mais je désespère qu'ils préfèrent les fictions apaisantes des enfants aux certitudes cruelles des adultes.
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Michel Onfray
La liberté c'est l'autonomie, l'art d'être à soi-même sa propre norme.
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Chaque homme est une quantité négligeable dans l’univers, certes c’est donc entendu, mais chaque homme s’avère également une exception unique, une configuration définitivement inédite, une singularité sans duplication possible dans le temps et dans l’espace, une chance de vie et de force, de puissance et d’énergie. Cette occurence fragile et vraie, improbable mais réelle qu’est notre existence mérite que nous soyons subjugués et que de ce sentiment d’étonnement radical mais l’expérience du sublime
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Donc, les livres et en premier lieu, l’atlas – bible du nomade, nécessairement nourri de géographie, de géologie, de climatologie, d’hydrologie, de topographie, d’orographie. Sur une carte, on effectue son premier voyage, le plus magique, certainement, le plus mystérieux, sûrement. (p.26)
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[...] Ludwig Feuerbach propose une explication de ce qu'est Dieu. Il ne nie pas son existence, il dissèque la chimère. Pas question de dire "Dieu n'existe pas", mais "Qu'est-ce-que ce Dieu auquel la plupart croient ?" Et de répondre : une fiction, une création des hommes, une fabrication obéissant à des lois particulières, en l'occurrence la projection et l'hypostase : les hommes créent Dieu à leur image inversée.
Mortels, finis, limités, douloureux de ces contraintes, les humains travaillés par la complétude inventent une puissance dotée très exactement des qualités opposées : avec leurs défauts retournés comme les doigts d'une paire de gants, ils fabriquent les qualités devant lesquelles ils s'agenouillent puis se prosternent . Je suis mortel ? Dieu est immortel : je suis fini ? Dieu est infini ; je suis limité ? Dieu est illimité ; je ne sais pas tout ? Dieu est omniscient ; je ne peux pas tout ? Dieu est omnipotent ; je ne suis pas doué du talent d'ubiquité ? Dieu est omniprésent ; je suis créé ? Dieu est incréé ; je suis faible ? Dieu incarne la Toute-Puissance ; je suis sur Terre ? Dieu est au ciel ; je suis imparfait ? Dieu est parfait ; je ne suis rien ? Dieu est tout, etc.
La religion devient donc la pratique d'aliénation par excellence : elle suppose la coupure de l'homme avec lui-même et la création d'un monde imaginaire dans lequel la vérité se trouve fictivement investie.
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J’ajouterai à cette liste des méfaits infligés à notre République à la faveur du covid l’effacement des dispositifs démocratiques. Le président de la République gouverne en effet d'une façon de plus en plus personnelle en s'affranchissant des règles de droit.

Sous prétexte que nous serions en guerre - on comprend désormais les raisons politiques de ce choix sémantique -, Emmanuel Macron se comporte en chef de guerre et, conséquemment, il s'affranchit des dispositifs démocratiques et républicains de la nation. Il ne gouverne plus avec l'Assemblée nationale, avec le Sénat, avec les corps intermédiaires, avec les partis politiques, avec les présidents de région, avec les élus locaux, ni même avec la totalité de ses ministres, mais avec un Conseil scientifique choisi par lui et lui seul.

C'est un genre de Comité central, un Bureau politique, un Soviet suprême, un Comité de salut public qui s'affranchit de toutes les règles pour débattre, peut-être, on ne sait, car son fonctionnement est opaque, mais surtout pour permettre au chef de l'Êtat d'être informé, puis de trancher seul, de décider seul et d'imposer à soixante millions de Français ce qu il aura cru bon de leur ordonner... Il ne s’agit pas ou plus de démocratie. Césarisme ? Si l’on veut...

D'autres mots conviennent aussi. On verra si le temps nous oblige à les utiliser.
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 - Justement, révéler tout ça, le dire, le raconter, l’expliquer, c’est la tâche du philosophe : enseigner la nature tragique du monde, puis donner des solutions pour y vivre et parvenir à la joie.
- Et la solution, c’est d’aimer son destin ?
- C’est ça : puisqu’on n’a pas le choix, aimons ce qui advient, ce qui nous libère de toute attente.
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Je comprends mieux pourquoi il n'a jamais voulu d'enfant quand je lis sa première partie ; " Permanence de l'apocalypse"...mais il y a quand même des solutions pour tenter d'être heureux et ne pas sombrer dans le pessimisme perpétuel : se recueillir dans la nature, s'entourer des arbres et des fleurs, écouter tous les petits bruits, sentir toutes les fragrances qui se révèlent à nous...il appelle ça " traité des consolations ".

OUPS: ceci n'est pas une citation, mais ma modeste critique...fatiguée hier soir !
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" Il y eut un temps où l’on justifiait l’esclavage avec les mêmes arguments que ceux qui légitimeraient les mauvais traitements infligés aux animaux : leur infériorité, leur sous-humanité "

"La discrimination entre les hommes et les animaux ne saurait s’effectuer à partir de la faculté de raisonner ou de parler. ... Il (Bentham) écrit cette phrase devenue célèbre : « La question n’est pas : peuvent-ils raisonner ? Ni : peuvent-ils parler ? Mais bien : peuvent-ils souffrir ? "

(Bentham - philosophe anglais du 18ème siècle)
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Michel Onfray
Le refus de l’autorité devenant l’autorité des temps sans autorité ne me convient pas. Déconstruire la prison, oui ; mais pas pour transformer le coupable en victime. Déconstruire l’école, oui ; mais pas pour transférer le pouvoir à l’enfant-roi. Déconstruire la phallocratie, oui ; mais pas pour légitimer l’abolition des sexes. Déconstruire l’art classique, oui ; mais pas pour que n’importe quoi devienne œuvre d’art. Déconstruire la famille, oui ; mais pas pour que les parents se comportent comme des enfants. Déconstruire la philosophie, oui ; mais pas pour qu’elle devienne un sabir d’autistes. Déconstruire la politique, oui ; mais pas pour qu’elle devienne le champ d’action des communicants.
(Extrait de "La chronique mensuelle de Michel Onfray | Novembre 2014 – N° 114" - http://mo.michelonfray.fr/)
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Francis Fukuyama avait tort d’annoncer dans La Fin de l’histoire et le dernier homme (1992) qu’après la chute de l’Empire soviétique le capitalisme qui se trouvait sans ennemis triomphait sur la planète et réalisait la prophétie hégélienne d'une fin de l’Histoire remplacée par le marché libre ; c'est Samuel Huntington qui, dans Le Choc des civilisations (1996), a dit juste et vrai, en affirmant que la géopolitique internationale relevait d'une tectonique des plaques spirituelles. Soit une politique du marché, soit une politique des civilisations ; il n’existe aucun autre choix. Avec Fukuyama, nos élites ont opté pour le marché libéral qui veut unifier le monde avec l’argent ; avec Huntington, on peut préférer la défense des civilisations dont les diversités garantissent contre l’unidimensionnalité.

Il ne fait aucun doute que Macron et les siens sont des dévots de Fukuyama. Une alternative à cette impasse est possible : elle s'inscrit dans le cadre d'une politique de civilisation digne de ce nom.

Veut-on, oui ou non, sauver ce que le président Macron lui-même appelait « l'art d’être français » ? Si oui, il n’est pas possibie de travailler à ce qui le détruit. Il faut choisir : car, en la matière, en même temps est un sophisme qui tue.
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Nombreux sont ceux qui, du "Deuxième Sexe" de Simone de Beauvoir, n'ont lu que le titre et retenu le slogan : "On ne naît pas femme, on le devient." Ce texte qui, loin du féminisme, était à son époque, 1949, une invitation marxiste à instaurer l'égalité des sexes dans, par et pour une société de type soviétique, est devenu le manifeste du féminisme.
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Milan, mai 1961.
Piero Manzoni confectionne 90 boîtes de merde d'artiste. [...]
L'une de ces boîtes s'est vendue en effet aux alentours de 130 000 euros.
P641
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Penser ce que pense l'autre parce que son support passe pour le summum de la bienséance intellectuelle ou politique, ça n'est pas penser mais dodeliner de l'intelligence.
(...)
Qui peut avoir assez de liberté, d'esprit critique, d'intelligence rebelle et libertaire, pour s'affranchir de journaux qu'il croit libres, de journalistes qu'il estime honnêtes, d'éditorialistes qu'il suppose sincères, lorsqu'il s'agit de se faire un avis ?
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La déréliction d’une époque s’accompagne de la déréliction du langage. Quand plus rien ne fait sens, pourquoi les mots le feraient-ils, eux et eux seuls ? Le congédiement de l’histoire et des humanités, des belles lettres et de la lecture, de la mémoire et de la rédaction au profit de l’instant médiatique et du livre écrit par un nègre, de la pensée en moins de cent quarante signes et du triomphe numérique des passions tristes couvertes par l’anonymat, tout cela condamne les mots à mort. Plus besoin de signifiants clairs avec des signifiés précis quand triomphe partout le désir de faire de l’audience.
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