Sur les trois heures après dîner

Rachel Gaubert est une élève en terminale l'–spécialité Théâtre -, elle a pour copains Kader, Justine, Bastien…
Thomas Bertin , un jeune homme d'une trentaine d'année, devient leur professeur et tous les élèves vont tomber sous son charme charismatique et sa beauté.
Rachel, elle, ce qu'elle ressent immédiatement, c'est de l'amour. Mais Thomas vit en couple avec Babette de Serre, riche famille d'industriels nordiques. Thomas profite de cette manne. Sa compagne intervient également comme professeur de théâtre.
Un jour c'est la catastrophe Thomas est victime d'un AVC, et c'est Rachel qui entreprendra sa rééducation avec des techniques enseignées par Babette.
Ce rapprochement créera plus d'intimité et engendrera une rivalité entre Babette et la jeune lycéenne. Thomas devra choisir.
Mais comme au théâtre classique, l'histoire se termine telle une tragédie.
Cependant, Rachel qui interprète magistralement Roxane verra ses talents de comédienne-tragédienne reconnus et sa vocation confirmée.

C'est un texte intéressant à lire et à étudier, et je pense qu'il doit être mis, fréquemment, au programme, en lecture cursive.
On y trouve des termes techniques, de très nombreuses allusions au théâtre : notamment les prénoms de Rachel, pour évoquer la Grande Rachel Félix, Jean-Baptiste, en hommage à Molière, né Poquelin…
Et puis parallèlement, il y a les relations particulièrement difficiles, voir douloureuses, de Rachel avec ses parents, des gens humbles, pauvres. Michel Quint, natif du Pas-de -Calais, d'une famille modeste, connait cette ambiance qu'il laisse transparaître dans ce court récit.

L'histoire concerne des jeunes gens, ce livre est dédié à Lorette, sa petite fille, Michel Quint a choisi ici d'écrire en style « djeun » .

Rachel est au lycée en section théâtre et tombe amoureuse de son professeur de théâtre. Thomas est plus âgé et en couple avec Babette qui intervient également pendant les cours. Après deux mois, survient un accident cérébral à Thomas qui l'handicape. Rachel ne compte pas renoncer et envers et contre tous passe son quotidien auprès de Thomas pour le ramener à la vie. En parallèle, le trio amoureux Rachel, Babette, Thomas se cherche , s'aime et se repousse...
Un roman jeunesse très court mais qui est bien fait. il aborde le thème des adolescents : l'amour, les parents, le désir de vivre à cent à l'heure et les tourments...

Les challenges Babelio nous incitent à découvrir des auteurs, à sortir de nos PAL pour aller vers l'aventure (rayon de la bibliothèque ou de la librairie) et ouvrir le champ des possibles. C'est ainsi que - poussée par la nécessité de lire un auteur dont le nom commençait par Q - j'ai choisi Sur les trois heures après dîner de Michel Quint. Plutôt destiné à un public adolescent, ce court roman a pour narratrice Rachel, lycéenne dont la passion pour le théâtre n'a d'égale que celle qu'elle développe pour son professeur, Thomas. Sur une centaine de pages, elle raconte comment, en jouant la Roxane de Cyrano, ses sentiments se déploient, comment les mots, les dialogues de Rostand font écho à sa propre histoire. Entre Kader qui se meurt d'amour pour elle, sa copine Justine qui s'éprouve dans la relation amoureuse avec Bastien, ses parents qui ne comprennent pas toujours ses engagements et désirs, Rachel fait une entrée dans le monde adulte en vivant une belle et forte histoire d'amour. Elle aura des choix à faire et arbitrera au regard de ses valeurs.
Sensible, respectueuse, elle est une jeune héroïne attachante dans laquelle bien des adolescentes pourraient sans doute se reconnaître.
C'est frais, écrit dans un style qui évoque bien ce tendre et douloureux âge, empreint d'émotion parfois et construit de façon à ménager un peu de suspense. Un moment agréable de lecture.

Challenge ABC - 2018/2019

Challenge ABC 2014/2015

J'écris à chaud, cela ne fait que quelques minutes que j'ai refermé ce livre et, doucement, je prends de petites inspirations, encore à moitié dans cette histoire que je n'arrive pas à qualifier.

J'ai d'abord eu du mal avec la façon donc le texte était écrit. Malgré la ponctuation, j'ai eu l'impression de lire une seule et même phrase, immence, sans fin.
Les personnages ensuite, m'ont un peu bloqué... Comment entrer dans la peau de cette jeune fille de 17 ans, sans aucun point commun avec moi, pas vraiment sympa, pleine d'un amour qu'elle croit immortel pour son prof de théâtre, se croyant dans une tragédie romantique ? Mais c'est cela la magie de la littérature, rentrer dans la tête de personnes inconnues. Peu à peu, je suivais Rachel dans son monde, j'étais Rachel.
Je continuais l'histoire sans l'apprécier spécialement, juste hypnotisé, le souffle lent et régulier de quelqu'un d'endormi, un pied dans mon monde, l'autre dans le livre.

Pas de définition, de "en résumé"... Juste ma gorge sèche et fatiguée et mon esprit un peu déconnecté, encore un peu Rachel.

Prenez un prof de théâtre, Thomas Bertin, 35 ans, beau gosse dans une terminale de lycée option théâtre, amoureux de sa partenaire, Babette ; Rachel, 19 ans, (Oui, c'est également le prénom d'une grande tragédienne du 19ème siècle) étudiante dans cette classe, apparemment une excellent apprentie comédienne : et vous avez tous les ingrédients d'un mélodrame.

Bien entendu, elle tombe immédiatement raide amoureuse de ce beau gosse « Ça m'a fait vlan au creux de la poitrine, du chaud aux joues, un picotis partout partout et une bête envie de pleurer…»
Lui semble comprendre les dimensions théâtrale de cette élève et tombe sous le charme de son talent en herbe. « Pas seulement une tragédienne, tu seras une grande amoureuse… »
Ah oui, j'oubliais, ils étudient Cyrano !!
Patatras, le mélodrame arrive ! Thomas est victime d'une hémorragie cérébrale et Rachel viendra à son secours pour une rééducation aussi rapide qu'efficace. Les parents, ouvriers chômeurs, en prennent ombrage. Kader, qui joue le personnage de Christian, est amoureux de Rachel… Vous voyez les interférences entre les acteurs de la pièce et les personnages du roman.

Dans ce roman pour adolescentes, Michel Quint abonde dans le parler jeune. J'étais un peu énervée au début, cette façon qu'à Rachel de ne pas mettre la négation « Moi, pareil que les autres, je vaux pas mieux » ! et puis je m'y suis faite ; après tout, c'est Rachel qui raconte son histoire et puis, en tant que prof, il a des exemples vivants sous les yeux. Les portes claquent (un Vaudeville ?), la chrysalide devient comédienne, le prof meurt en scène (comme un certain Molière), Un enfant nait (non, je ne vous dirai pas qui est la mère) que l'on appelle Jean-Baptiste (voir la parenthèse plus haut)….

Mais… c'est sans compter la plume de Michel Quint et ce qui ne pourrait être qu'une bluette pour adolescente devient un mélodrame. L'écriture nerveuse ne donne aucun repos. Toujours sur le fil, la pièce, le livre, la vie, la mort des héros, tout s'imbrique comme un puzzle, sauf cette petite pièce essentielle que l'on nomme le coeur et qui s'amuse à jouer les trouble-puzzles. On peut y trouver un peu de l'éducation sentimentale de Flaubert. Peut-être Rachel pourra-t-elle dire plus tard " rien ne vaut les souvenirs et les illusions de l'adolescence".

Pourquoi ce titre ? Une tirade extraite de Cyrano et quelque peu modifiée par le cerveau malade de Thomas
Un petit livre que j'ai apprécié. Une nouvelle plus qu'un roman, lu en une soirée sous la couette. de toute façon, je suis de parti pris : j'apprécie les livres de Michel Quint, que ce soit dit.

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