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Citations de Michel Tremblay (478)


Noyer sa peine, Maria. Ça s'appelle noyer sa peine. La boisson, c'est un lac qui n'a pas de fond, pis qui pardonne pas. Mais qui soulage.
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La légende veut que lorsque le Grand Manitou a eu terminé de dessiner la Saskatchewan à l'aide d'un morceau de fusain - quelques coups de crayon en guise d'horizon plat, une élévation ou deux pour briser la monotonie, un groupe de nuages dans le ciel parce que c'est plus joli - , il se serait rendu compte que tout ça était bien vide et aurait décidé d'inventer les céréales. Pour ajouter de la couleur et du mouvement. Le blé, l'avoine, le seigle et les autres graminées seraient donc apparus et, en dernier, le majestueux blé d'Inde qui peut monter jusqu'à huit pieds de haut à la fin août et, avec l'aide du vent, imiter à s'y méprendre le bruit de la mer qu'il n'a pourtant jamais connue.
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MARCEL : Allez-vous me reprendre avec vous autres? Allez-vous recommencer comme avant? Thérèse berce son frère.
THÉRÈSE : Ça me fait peur quand tu parles comme ça, Marcel! À qui tu parles comme ça?
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Fais pas l'hypocrite, tu sais très bien que c'est toi qui décides de tout ce que je fais. Si chus là, c'est parce que tu m'as appelé, parce que t'avais besoin d'un bras autour de tes épaules. Pis quand j'vas m'en aller, tout à l'heure, ça va être parce que tu vas l'avoir voulu.
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« Duplessis ! Duplessis ! » Déjà pomponnée comme pour sortir malgré l'heure matinale, Marie-Sylvia se tenait sur la première des trois marches de ciment qui menaient à son restaurant. « Duplessis ! » Été comme hiver, aussi bien à la Saint-Jean-Baptiste qu'aux Rois et même le Vendredi saint, Marie-Sylvia, dès sept heures du matin, portait pierres du Rhin aux oreilles et perles de verroterie au cou. Son rouge à lèvres qui tachait ses dents et lui donnait une haleine sucrée était célèbre dans toute la rue. Les enfants disaient que Marie-Sylvia sentait le bonbon. Les femmes disaient que Marie-Sylvia sentait. « Duplessis ! » Elle portait sa robe du samedi. Oui, elle possédait une robe pour chaque jour de la semaine. Une seule. Elle ne variait jamais. On pouvait baser son calendrier sur les robes de Marie-Sylvia. Et certains le faisaient. Si Marie-Sylvia s'était acheté une robe neuve, non seulement toute la rue aurait-elle été au courant, mais quelques-uns de ses habitants n'auraient plus su quel jour on était. Exaspérée, Marie-Sylvia rentra dans son restaurant, traînant ses savates à moitié défoncées sur le plancher de bois franc. Car Marie-Sylvia n'était coquette que jusqu'aux genoux. Elle n'avait jamais pu endurer de souliers qu'elle appelait d'ailleurs « des tuepieds». « Des suyers?
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Voilà que je tergiverse encore pour éviter l'essentiel. On écrit son journal pour aller à l'essentiel, j'imagine, et on finit toujours par l'occulter... Mais je suppose que je risque de dire le contraire demain... (p. 102)
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Après tout, la raison pour laquelle je fais ça n'a rien à voir avec le plaisir que j'y prends. J'ai la tête vide quand je peins, peu importe pourquoi je le fais. (p. 43)
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Et après tout, j'écris ce journal pour moi. Personne d'autre ne le lira jamais. Je saurai donc toujours où j'en suis, quelle période de ces cinquante ans je décris et pourquoi. Et si je mélange tout, ce qui est vrai et ce que j'ai imaginé, ce n'est pas grave, c'est juste un trop-plein que je déverse sur le papier pour m'en débarrasser. (p. 37)
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Dans ma famille, la légende veut que dès mon plus jeune âge on m’ait vu me promener dans la maison avec un livre serré contre ma poitrine. Les légendes interprètent à leur façon des faits parfois bien insignifiants; celle-ci en est un exemple probant: à partir de deux ou trois ans, je me suis promené dans la maison avec un livre serré contre ma poitrine tout simplement parce que j’étais le commissionnaire de ma grand-mère Tremblay.
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Rêvez-vous, comme moi, dans le style de l’auteur que vous lisiez avant de vous endormir ? Si oui, enfourchez mon joual le plus tard possible, le soir, partez avec dans votre sommeil, il est plus fringant que jamais malgré les bien-pensants et les baise-le-bon-parler-français, il piaffe d’impatience en vous attendant et, je vous le promets, il galope comme un dieu ! Voyez-vous, j’aimerais pouvoir penser que j’ai la faculté de faire rêver, moi aussi.
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Sous un ciel torturé- les nuages s'entrechoquent, un orage se prépare, ça ressemble un peu à une illustration de Gustave Doré- un vieux monsieur Marcel transparent contemple l'horizon. Comme s'il attendait la première déflagration pour s'en aller. Comme s'il attendait qu'on le chasse de l'aquarelle pour laisser la place à la colère. (p. 149)
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Une chose intéressante, avec l'aquarelle, c'est qu'on ne sait jamais avec précision ce que ça va donner en séchant. (...)
c'est ce que j'aime. Avoir des surprises. Etre étonné par une chose que j'ai pourtant faite moi-même. Et qui s'est achevée en dehors de moi. (p. 15)
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...la façon unique que l'auteur avait de fouiller l'âme des protagonistes comme si sa plume avait été un bistouri et la somptuosité du style, surtout ça, je crois, cette façon si personnelle de jouer avec les mots, avec les phrases, eurent vite fait de me clouer dans mon lit, désormais indifférent à ma grippe et accroché à mon livre comme un cerf-volant qui allait me permettre de m'élever à des hauteurs que je ne soupçonnait pas jusque-là.
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Écoute, si j’en faisais tout le temps des maudites tartes aux pommes, vous sauteriez pus de joie, toi pis ton père, quand ta tante Robertine pis moi on se démène pendant une bonne semaine en décembre, pour cuisiner tout ce qu’on va manger pendant le temps des Fêtes ! Une douzaine de tartes aux pommes, une douzaine de pâtés à‘ viande, douze douzaines de beignes brassés dans le sucre en poudre. Y’aurait pus rien pour vous surprendre ! Tu resterais pas à côté du poêle quand j’te fais frire un bonhomme fait avec le reste de la pâte à beignes, t’en aurais mangé toute l’année !
...
Ça s’appelle des traditions, Michel, pis des traditions on respecte ça ! C’est des affaires qui sont belles, qui reviennent pas souvent, pis qui font plaisir...
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"A tout à l'heure ma pauvre petite fille..."
La victime était ferrée.
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"Pis les bilous vont te manger!" Marcel desserra son étreinte et regarda sa sœur, incrédule: " L'a pas de bilous icitte, l'a pas de litte!" Thérèse déposa son frère par terre. "T'sais, Marcel, y'a des bilous de maison, mais y'a aussi des bilous de parc!" (les bilous, c'était les tas de poussières qui s'amassaient sous les lits quand Albertine ou la grosse femme étaient trop occupées pour passer la vadrouille tous les jours. Et les bilous étaient très commodes quand on voulait faire peur aux enfants, le soir, pour les empêcher de sortir du lit: "si tu sort les pieds du litte, les bilous vont te mordre!" Thérèse avait eu peur des bilou, Richard avait eu peur des bilous, Marcel était littéralement térrorisé par eux. [...] "R'garde, les bilous de parc sont pas gris, sont vert, c'est pire!"
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-(...) Y fait aussi clair que sur le terrain de baseball. Partout!
- Y'aurait dû faire clair de même quand on s'est rencontré!
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Certes, j'avais échappé à la maison de Lady Barbara mais ces êtres à peine invisibles que j'entendais rire et marcher autour de moi n'étaient-ils pas aussi, sinon plus dangereux que la maison de Londres ? À plusieurs reprises, le courage me manqua et je faillis laisser Lady Barbara au milieu de la route et prendre mes jambes à mon cou ; courir, courir vers Londres, vers ma maison, vers la liberté... Une tasse de café le matin et le cinéma deux fois la semaine... Mais je ne suis pas né pour mener une vie de bourgeois. Je suis né pour parcourir le temps et l'espace, pour remonter le fleuve de la vie vers sa source et revêtir la robe blanche des Confréries du Cosmos. Je suis né pour planer au-dessus de mes semblables !
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Si j'ai donné au monde un fou j'vas tout faire pour qu'y guérisse mais si j'y ai donné un poète j'ai ben peur qu'y'aye pas de remède, pis j'me le pardonnerai jamais!
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— Faut courir après sa chance, faut pas attendre qu’a’se jette sur nous autres.
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