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Citations de Michèle Gazier (162)


Elle sait que quand elle était jeune fille, encore chez ses parents, elle avait choqué des amies françaises en leur rapportant une réflexion de sa mère qui lui paraissait à elle tout à fait naturelle. Lorsqu'elle commençait à être tendue, chicaneuse, colérique, sa psychanalyste de mère lui disait : "Daisy, stop it ! You need sex." (Daisy, ça suffit ! Tu as besoin de sexe), et elle l'aidait à organiser une party avec ses petits copains. Les filles françaises avaient ri, vaguement gênées, puis elles avaient fini par lui avouer qu'elles trouvaient cela choquant. Une mère ne parlait pas ainsi à sa fille. Ces choses-là, on les gardait pour soi.
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Lise l'écoute, ne fait toujours pas de commentaires. Daisy insiste : l'aidera-t-elle ? "Oui", concède Lise avec une sorte de retenue qui alerte Daisy. Que lui a-t-elle dit qui la mette si mal à l'aise ? A-t-elle été trop directe, trop confiante ? Les Français sont sans doute plus secrets, plus discrets. Ils ne racontent pas leur vie au premier venu. Mais Lise n'est pas le premier venu. Et en plus, c'est une femme. Les femmes entre elles ont cette confiance, cette liberté de langage et de confidence fruit de leur mise à l'écart, de leur besoin de se regrouper pour faire avancer les choses. Les femmes américaines peut-être plus que les autres.
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Depuis deux jours, regarder le maigre spectacle de la rue est devenu une distraction. Il n'y a pas beaucoup à voir même si, à défaut de se mettre au beau, le ciel a déchiré sa couche de nuages. Elle se souvient de ce dicton qu'aimait répéter sa mère lorsque le temps tardait à se montrer clément et que la semaine allait se terminer encore sous la grisaille. Elle disait : "Il n'est pas un samedi en France où le soleil ne fasse sa révérence." Elle s'agaçait alors du côté vieillot et de la rime pauvre de ces vers de mirliton. Aujourd'hui, elle se plaît à les réciter à mi-voix. "On finit toujours par ressembler à sa mère", lui répète Fred quand elle s'accroche à des détails qu'il trouve futiles.
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Tous les grands livres sont porteurs d'avenir, de révolte, de rêve. [...]Parce que la lecture est aussi, souvent, une forme de résistance.
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La jeunesse aime les secrets, elle les protège, les cultive. La vieillesse est une telle défaite qu'on ne peut rien dissimuler. Et puis, on se dit que les petites histoires plus ou moins enfouies font partie de l'héritage. On les livre avec le reste. Pas de paquet-cadeau. Juste un tas de mots, de souvenirs, d'images, de hontes. A ceux qui restent le choix de les brûler ou de les conserver. (p.159-160)
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Les lieux m'émeuvent souvent plus que les êtres. Enfant, j'ai souvent rêvé d'avoir pour moi toute seule un bureau rond comme la librairie de Montaigne et des murs couverts de livres pour me protéger des gens (p.76)
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Tous savaient que le travail n'était qu'un prétexte pour vivre sa vie loin de la marmaille et de cette épouse trop austère qu'il n'aimait plus depuis longtemps ? (p.9)
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Antoine prétend que je suis un curé laïque, un confesseur avec diplôme de médecine psychiatrique et long travail psychanalytique en sus. J'ai tout, dit-il, pour être un exploiteur mondain des désespoirs confortables d'une bourgeoisie qui s'ennuie. Mais, lorsqu'il y a cinq ans, j'ai quitté Paris pour cette petite ville de province, il s'est senti soulagé : "Là-bas tu n'auras guère l'occasion de te prendre pour Lacan."
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Tout créateur s’exprime dans son œuvre, le reste n’est que bavardage.
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La finance tue aussi sûrement que les remèdes périmés. Mais on le voit pas. Les morts sont sans visage, ils ne vous hantent pas. Ils sont abstraits. Un peu comme ces milliers de victimes des catastrophes naturelles - tsunamis, éruptions volcaniques, tremblements de terre, cyclones... - sur lesquelles les médias s'emballent pendant quatre à cinq jours avant de les abandonner à l'oubli. Notre capacité à nous émouvoir est assez limitée.
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"Avec celui que nous aimons, nous avons cessé de parler, et ce n'est pas le silence."
René Char
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Maxime... Elle n'aurait jamais pensé pouvoir le séduire. Non pas qu'elle ait des complexes ou qu'elle doute de sa propre beauté, de son charme. Elle n'a jamais eu de problème pour attirer le regard, les égards et le désir des hommes. Si elle a tant tardé à se marier, c'est parce que des années durant elle n'a pas su, ni peut-être voulu, choisir. Elle a toujours préféré les hommes d'à côté. Ceux qui étaient déjà fiancés ou mariés. Comme s'il fallait qu'il y ait une barrière, une impossibilité, un défi. Un homme sans compagne lui semblait plus fade qu'un autre déjà casé. Ainsi avait-elle passé plus de trente ans de son existence à vivre des amours clandestines. Des amours d'après-midi dans des chambres d'hôtel qu'elle choisissait somptueuses et que, la plupart du temps, elle payait elle-même. Ses amants étaient souvent moins argentés, en tout cas moins regardants sur le luxe du décor, la qualité du champagne, la discrétion des services. Des années durant, elle n'avait pas passé une nuit complète avec l'élu provisoire de son confort, de sa sexualité ou parfois, rarement, de son coeur. Elle n'avait jamais envisagé de renoncer à cette "chambre à soi" dont parlait si bien Virginia Woolf. Mais lorsqu'elle avait épousé Maxime, après l'accident, il lui avait été impossible de revendiquer la solitude. Pour des raisons de commodité, ils dormaient dans des lits jumeaux, au cas où dans la nuit elle aurait un malaise. Sur ce chapitre, sa paralysie avait eu le dernier mot.
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Lorsque j'ai regardé le sable qui pâlissait à nos pieds sous le soleil pâle, il m'a semblé qu'il ne présentait plus aucune trace de pas. Il était redevenu vierge et sans mémoire. J'ai pensé que la vie est un songe. p. 203.
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Elle avait tant de mots dans sa tête qu'elle n'entendait plus le silence des désespoirs qui hurlaient devant elle
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S'occuper d'Oriane l'éloigne et la rapproche à la fois de sa propre histoire, que, jusque-là, elle n'a jamais affrontée. Se dire qu'on vit sans vie, qu'on n'a rien choisi de ce qu'on est, de ce qu'on fait, ne mène nulle part. La constatation d'un ratage ne permet pas de changer de cap. Il faut autre chose pour faire bouger sa vie en profondeur. Cette autre chose, se dit-elle à présent, c'est peut-être comprendre l'histoire d'Oriane, se comprendre à travers l'histoire d'Oriane. Voir chez l'autre ce qu'on doit modifier, amender, rejeter chez soi
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Pour Alain,il était plus important d'être que d'avoir.
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J’aimais assez ses relations funambules, qui laissent place à la rêverie, à l’imagination et, chose primordiale, à la liberté. Je les savais fragiles, éphémères, intenses, donc délicieuses.
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S'occuper des autres est aussi une manière de se fuir, non ?
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Dans le fond, je suis comme beaucoup de nos vieilles personnes, seule malgré l'enfant ou les enfants mis au monde. Un jour, ce constat de solitude, d'éloignement, qui me pisse juste un peu par le coeur, me fera vraiment souffrir. Ne pas y penser. S'en tenir à la sagesse orientale. Vivre une minute après l'autre, une heure après l'autre, et faire en sorte que chaque minute, chaque heure soit un commencement.
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Elle s'est demandé si le silence pouvait être une forme de mensonge. Non. Le silence est un langage. Son langage à elle. (p.156)
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