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Citations de Mikhaïl Boulgakov (525)


- Dans notre pays, l'athéisme n'étonne personne, fit remarquer Berlioz avec une politesse toute diplomatique. Depuis longtemps et en toute conscience, la majorité de notre population a cessé de croire à ces fables.
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Grande, grande et terrible, fut cette année-là, mil neuf cent dix-huitième de la naissance du Christ, et seconde depuis le début de la révolution.
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La nuit promet d'être belle
Car voici qu'au fond du ciel
Apparaît la lune rousse
Saisi d'une sainte frousse
Tout le commun des mortels
Croit voir le diable à ses trousses
Valets volages et vulgaires
Ouvrez mon sarcophage
Et vous, pages pervers
Courrez au cimetière
Prévenez de ma part
Mes amis nécrophages
Que ce soir, nous sommes attendus dans les marécages
Voici mon message
Cauchemards, fantômes et squelettes
Laissez flotter vos idées noires
Près de la marre aux oubliettes
Tenue de suaire obligatoire
Lutins, lucioles, feux-follets
Elfes, faunes et farfadets
S'effraient de mes grands carnassiers
Une muse un peu dodue
Me dit d'un air entendu
"Vous auriez pu vous raser"
Comme je lui fais remarquer
Deux-trois pendus attablés
Qui sont venus sans cravate
J'vous fais remarquer
Elle me lance un oeil hagard
Et vomit sans crier gare
Quelques vipères écarlates
Vampires éblouis par de lubriques vestales
Égéries insatiables chevauchant des Walkyries
Infernal appétit de frénésie bacchanale
Qui charment nos âmes envahies par la mélancolie
Envois
Satyres joufflus, boucs émissaires
Gargouilles émues, fières gorgones
Laissez ma couronne aux sorcières
Et mes chimères à la licorne
Soudain les arbres frissonnent
Car Lucifer en personne
Fait une courte apparition
L'air tellement accablé
Qu'on lui donnerait volontiers
Le Bon Dieu sans confession
S'il ne laissait, malicieux
Courir le bout de sa queue
Devant ses yeux maléfiques
Et ne se dressait d'un bond
Dans un concert de jurons
Disant d'un ton pathétique
Que les damnés obscènes
Cyniques et corrompus
Fassent griefs de leur peines
À ceux qu'ils ont élus
Car devant tant de problèmes
Et de malentendus
Les dieux et les diables
En sont venus à douter d'eux-mêmes
Quel dédain suprême
Mais, déjà, le ciel blanchit
Esprits, je vous remercie
De m'avoir si bien reçu
Cocher, lugubre et bossu
Déposez-moi au manoir
Et lâchez ce crucifix
Décrochez-moi ces gousses d'ail
Qui déshonorent mon portail
Et me chercher sans retard
L'ami qui soigne et guérit
La folie qui m'accompagne
Et jamais ne m'a trahi
Champagne
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Le docteur Bormenthal sortit, avec un sourire en coin.
Lorsqu'il revient et siffla, un chien d'aspect étrange franchit après lui la porte du cabinet. Par plaques, il était chauve ; par plaques, il se couvrait de poils. Il se présenta comme un chien dressé pour le cirque, sur les deux pattes de derrière, puis retomba sur les quatre et regarda autour de lui. Un silence de mort se figea dans la salle d'attente comme une gelée. Le chien d'allure cauchemardesque, avec une cicatrice écarlate au front, se remit sur ses pattes de derrière, et, tout sourire, s'assit dans un fauteuil.
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Non.Jamais plus,même en m'endormant, je ne marmonnerai fièrement que rien ,désormais,ne pourra m'étonner.Non.Une année était passée, une autre passera,aussi riche en surprises que la première..... Par conséquent, il me faut étudier bien sagement.( page 220).
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Il était un peu plus d'une heure du matin lorsque je reviens chez moi.Dans mon cabinet ,le Doderlein, ouvert à la page 《 Les dangers de la version》,était tranquillement posé sur la table,dans la tâche de lumière de la lampe.Pendant près d'une heure encore, je restai à le feuilleter,avalant mon thé refroidi .Une chose intéressante se produisit alors: tous les passages restés obscurs devinrent tout à fait clairs comme en pleine lumière ,et ,là, près de la lampe,dans mon trou perdu,je compris cette nuit-là ,la valeur de la véritable connaissance.
《 On peut acquérir une grande expérience à la campagne,, pensais-je en m'endormant; seulement ,il faut lire ,lire.....lire davantage....》
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La serviette brodée d'un coq

Pour qui ignore ce qu'est un voyage à travers les chemins de campagne les plus reculés, il est inutile d'en entendre le récit: de toute façon, il ne comprendrait pas .Quant à celui qui sait de quoi il s'agit ,je ne tiens pas à le lui rappeler.( page 8)
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Il ne sert absolument à rien d'apprendre à lire, quand, de toute manière, la viande se sent à un kilomètre. Néanmoins, si vous habitez Moscou et si vous avez si peu que ce soit de cervelle dans la tête, vous apprendrez l'alphabet, que vous le vouliez ou non, et cela sans suivre aucun cours. Sur les quarante mille chiens moscovites, il ne s'en trouvera jamais qu'un seul, un idiot absolu, à ne pas savoir composer avec des lettres le mot saucisson.
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Molière n'aimait pas la campagne et la nature. Notre comédien était un véritable homme de la ville, un fils de Paris.Mais les malheurs de sa vie familiale et des années de travail ininterrompu l'avaient usé, de sorte que l'exil d'Auteuil était devenu nécessaire... Chapelle* s'était fixé pratiquement à demeure dans le village, et de temps en temps venaient d'autres amis : Boileau et La Fontaine, auxquels se joignaient parfois le comte de Guilleragues, un diplomate grand amateur des œuvres de Molière, et le comte de Jonsac, un ami de Chapelle.
La compagnie se rendait à Auteuil pour arracher Molière à son travail, parler littérature, lire les mauvais vers des autres et composer des épigrammes, notamment sur l’archevêque de Paris Péréfixe. Ces réunions se terminaient d'ordinaire par des soupers dans la chambre de Chapelle, soupers qui étaient très appréciés et en particulier de Jonsac.
Pour l'un de ces soupers, Chapelle avait, on ne sait pourquoi, fait double provision de vin. Molière qui ne se sentait pas bien, ne passa qu'un bref instant avec la joyeuse compagnie, refusa le vin qu'on lui offrait, et se retira dans sa chambre. les autres poursuivirent leur repas jusqu’à trois heures du matin et, vers cette heure là, s'aperçurent que la vie leur était devenue odieuse. C'était surtout Chapelle qui parlait. Auteuil était depuis longtemps déjà endormi, et il y avait longtemps que les coqs avaient chanté.
- Vanité des vanités, tout n'est que vanité ! criait lugubrement Chapelle en agitant un doigt menaçant.
- Nous sommes tout à fait d'accord avec toi, lui répondirent ses compagnons de bouteille, continue, Chapelle !
- Chapelle se renversa dessus un verre de vin rouge, ce qui ajouta encore à son désarroi, et poursuivit :
- Oui, mes pauvres amis, tout est vanité ! regardez autour de vous et dites- moi ce que vous voyez ?
- Nous ne voyons rien de bon, convint Boileau en jetant un regard plein d'amertume autour de lui.
- La science, la littérature, l'art, tout cela n'est que vanité vide et creuse ! criait Chapelle. Et l'amour ? Qu'est-ce que l'amour, mes infortunés amis ?
- Un leurre, dit Jonsac.
- Rien de plus vrai ! répondit Chapelle. Notre vie n'est que chagrin, injustices et malheurs de tous côtés !
Là-dessus Chapelle se mit à pleurer.
Quand ses amis l'eurent quelque peu consolé, il lança cet appel enflammé :
- Que faire, amis ? Si la vie n'est qu'un trou si noir, qu'attendons-nous pour la quitter ! Allons nous noyer de compagnie ! Regardez la rivière dehors qui nous appelle.
- Nous te suivons, dirent les amis.
Et tous de ceindre leurs épées et de revêtir leurs manteaux pour aller à la rivière.
Le vacarme s'accrut. La porte s'ouvrit alors et, sur le seuil, parut, emmitouflé dans un manteau, en bonnet de nuit et un bout de chandelle à la main, Molière.
- Que faites-vous ? demanda-t-il ?
- notre vie nous est insupportable, dit chapelle en pleurant. Adieu, Molière, pour toujours. Nous allons nous noyer.
- C'est un beau projet, répondit tristement Molière. Mais il est mal de votre part de m'avoir oublié. Je vous croyais plus de mes amis.
- Il a raison ! s'écria Jonsac, bouleversé. Nous nous sommes vraiment conduits comme des porcs ! Viens te noyer avec nous, Molière !...
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Si je n'étais pas gâté par ma formation médicale, je dirais que l'homme ne peut travailler normalement qu'après une piqûre de morphine.
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Le diable est dans un flacon. La cocaïne, c'est le diable dans un flacon!
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Plus que tout je hais le soleil, le bruit des voix et ce crépitement rapide. Je crains les gens à tel point que le soir, lorsque j'entends dans le couloir un bruit de pas et de conversations, je me met à pousser des cris. C'est pourquoi j'ai une chambre spéciale: la chambre n°27, une chambre calme - la meilleure, tout au fond du couloir. Personne ne peut y venir. Et pour bien m'assurer que j'y suis vraiment en sécurité, j'ai demandé avec insistance, en pleurant, qu'Ivan Vassiliévitch me délivre un certificat tapé à la machine. Il a accepté à ma requête et a rédigé un document me plaçant sous sa protection, en attestant que nul n'a le droit de se saisir de moi. Seulement, j'avais un doute, à dire vrai, sur la valeur de sa signature. Alors il a demandé au professeur d'y adjoindre la sienne et a apposé sur le tout un cachet bleu et rond. Cela avait ainsi une toute autre allure.
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C'est moi, confirma le chat, flatté et il ajouta : je suis heureux de vous entendre vous adresser si poliment à un chat. J'ignore pourquoi, habituellement, on tutoie les chats, bien qu'aucun chat n'ait jamais trinqué avec personne.
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Donc, le docteur Poliakov est un voleur. J'aurai le loisir d'arracher cette page. Pour ce qui est de la pratique, en tout cas, il a poussé le bouchon un peu loin. Certes, je suis un dégénéré. C'est parfaitement exact. Mon sens moral commence à se désagréger. Mais travailler, je le peux, à aucun de mes patients je ne puis causer de mal ni de tort.
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Le poète avait dépensé sa nuit en pure perte, pendant que d'autres festoyaient, et il comprenait qu'il lui était impossible de la recommencer. Il suffisait, au lieu de regarder la lampe, de lever les yeux vers le ciel pour se rendre compte que la nuit était partie sans retour. Les garçons se hâtaient de débarrasser les tables et d'ôter les nappes. Les chats qui furetaient aux alentours de la tonnelle avaient un air matinal. Irrésistiblement, le jour investissait le poète.
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' les oreilles du bonnet avaient l'air désespéré, mais le cocher s'en fut néanmoins à l'avant "
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" qu'a - t - il donc à s'entêter sur son idée ? pensai-je avec déjà quelque impatience. Je lui parle de syphilis, et lui, il me parle de sa gorge "
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Vous vous tenez sur l'échelon inférieur de l'évolution, cria Philippe Philippovitch encore plus fort. Vous n'êtes encore qu'un être en voie de formation, intellectuellement démuni, tous vos actes sont purement bestiaux, et, en présence de deux personnes dotées d'une éducation supérieure, vous vous permettez, avec une effronterie totalement insupportable, de formuler je ne sais quels avis à l'échelle cosmique et d'une stupidité tout aussi cosmique sur le partage universel, alors qu'au même moment vous vous êtes gavé de poudre dentifrice...
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Dites-moi, pourquoi Marguerite vous nomme-t-elle le maître? demanda Woland.
- C'est une faiblesse pardonnable. Elle a une trop haute opinion du roman que j'ai écrit."
- Sur quel sujet?
- Sur Ponce Pilate.
- Sur quoi? Sur quoi? Sur qui? Par les temps qui courent ? C'est stupéfiant! Faites moi voir ça.
- Je regrette, je ne peux pas, car je l'ai brûlé dans mon poêle, répondit le maitre.
- Excusez-moi, je ne puis vous croire, répondit Woland, c'est chose impossible. Les manuscrits ne brûlent pas.
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On trouve toujours le temps si on ne se presse jamais.
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