3.5/5 (petite précision)
Une Agatha Christie des temps modernes, pas un seul coup de feu, des caractères bien fouillés et des descriptions de décors au top. En prime vous aurez même les odeurs… et l’hémoglobine.
C’est le premier livre que je lis de Mo Hayder, surprise !
Je découvre un rythme rendu nerveux par une alternance de scènes très rapides et de dialogues.
Le style est celui d’une romancière ayant une maturité reconnue par plusieurs Prix. Pour les amateurs de Polars et Thrillers bien noirs nous sommes en terrain connu.
« Black is black… » Et « No future »
Une intrigue bien enveloppée, ficelée, menottée j’oserais dire pour les traces laissées en stigmates sur nos articulations, qui ne dévoile ses mystères qu’en cours de lecture. Même avec de la pratique, le lecteur assidu est surpris, c’est un gage de qualité pour ce type de roman.
Les 441 pages sont avalées et digérées, profitons de posséder encore les organes nécessaires, à un rythme soutenu.
Mo Hayder me fait penser à ces écrivains d’Europe du nord décomplexés dans leur manière de gérer la souffrance, la terreur, les noirceurs de l’humanité, qui se lâchent et nous poussent sur le fil de nos émotions. Une qualification pour cette famille d’écrivains me vient en tête « brute de décoffrage » dans le bon sens du terme, cela leur va assez bien.
Comme souvent dans ce type de roman à l’origine il y a une découverte faîte par un être fragile, en l’occurrence une petite fille de 5 ans portant le doux nom de Amy qui au détour d’une promenade familiale fait la rencontre d’un petit chien blessé se prénommant Ourse qui est en compagnie d’un monsieur avec une grande barbe noire, un peu comme un père noël inversé…
Le décor est planté, Mo Hayder va jouer sur notre corde sensible, en faisant un peu de dialectique : « un petit ami blessé qui rencontre un faux père noël ».
Et boum badaboum le piège s’est ouvert, aspiré dans les filets de la romancière vous n’avez plus qu’une idée en tête savoir si les « gentils » que vous allez rencontrer dans l’histoire vont s’en sortir ? Machiavélique tout çà…
Once upon a time, une résidence secondaire dans le Somerset anglais, la famille Anchor-Ferrer. Oliver, le père, ingénieur spécialisé dans les lasers pour l’armement. Mathilda, la mère qui cultive son jardin et Lucia, la fille, une adolescente de 30 ans. Une famille déjà sensibilisée par une découverte macabre 25 ans plus tôt, l’assassinat de deux adolescents à proximité de leur maison. Mais ne dit-on pas que : « la foudre ne tombe pas deux fois au même endroit ».
Un inspecteur, Jack Caffery 40 ans, perturbé par la disparition de son frère étant enfant. A 9 ans celui-ci a disparu non loin de la maison où habitait un pédophile. Depuis il recherche son corps, son obsession reprendre l’enquête.
Un ami Johnny Patel, ancien flic, devenu enquêteur privé qui va l’aider dans ses recherches.
Un marcheur, ombre brisée, qui avance sur le chemin du souvenir à la recherche d’une certaine justice.
Et puis… des méchants, des pas beaux, des vilains, des meurtris, des dépravés… Tous impliqués à différents niveaux et sur différentes histoires qui se mêlent pour notre plus grand plaisir.
Stop…C’est difficile de parler d’intrigue sans être tenter de donner des indices, des solutions lorsque le mode partage est enclenché. Mais le Grybouille freine des quatre fers ou plutôt de toutes ses serres.
Un livre à lire pour les passionnés de thrillers et de policiers, le p’tit duc en fait parti assurément.
Mo Hayder a largement sa place parmi les meilleurs de sa discipline.
Viscères est sorti en janvier 2015, c’est tout neuf, hâtez-vous avant que la décomposition ne s’installe.
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