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Citations de Nicolas Bouvier (737)


Lorsqu'on a vraiment un but, les jours ne se ressemblent pas. Il n'y a plus de quotidien, plus rien qu'une immense trajectoire tendue. Ainsi sont les saints. Et la notion même du quotidien, dans cette perspective, au lieu d'évoquer la vie machinale, n'exprime plus que la périodicité de vastes rotations qui font progresser dans une direction choisie, de la même façon que le temps cyclique des saisons se combine au sens linéaire de la vie.
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Hier , le plus grand quotidien de la capitale titrait joyeusement "No Murder Today!" Caïn a son jour de congé.On pavoise .A marquer d'un pierre blanche. On s'égorge énormément dans l'Île du Sourire .On se jette des sorts et on en meurt .
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Les rues paraissaient occupées plutôt qu’habitées.
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page 181 :" Nous sommes revenus ensemble vers la mairie.
Au bord de la route, une longue lignée de paysans se tenaient l'épaule et pissaient dans la rizière en s'exhortant civilement à ne pas tomber".
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Nous étions tous les deux aussi légers que la cendre.
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A long terme c'est important: si l'on ne peut plus guère progresser aujourd'hui dans l'art de se détruire, il y a encore du chemin à faire dans l'art de se comprendre.
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Ici où le climat est souvent plus fort que la cupidité, la moindre bouffée d'altruisme vous laisse évidemment sur le flanc . Il fait trop chaud pour être bon longtemps.
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LA DERNIÈRE DOUANE

Depuis que le silence
N’est plus le père de la musique
Depuis que la parole a fini d’avouer
Qu’elle ne nous conduit qu’au silence
Les gouttières pleurent
Il fait noir et il pleut

Dans l’oubli des noms et des souvenirs
Il reste quelque chose à dire
Entre cette pluie et celle qu’on attend
Entre le sarcasme et le testament
Entre les trois coups de l’horloge
Et les deux battements du sang

Mais par où commencer
Depuis que le midi du pré
Refuse de dire pourquoi
Nous ne comprenons la simplicité
Que quand le cœur se brise


NICOLAS BOUVIER
Genève, avril 1983
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Love song I


Un peu de gris, un peu de pluie
et c'en est déjà presque trop
il faut chanter si bas pour t'endormir
Circé au bord des larmes

frêle et fragile comme tu l'es
parfois je me demande
d'où te viennent ces larges richesses d'ombre
et dans quels jeux silencieux tu t'égares
avec cette soie dévidée dans le noir
sans doute ne sais-tu pas toi-même
pour quelle lumière inconcevable
tu as préparé tant de nuit

auberge aveugle du chagrin
ouverte et jamais pleine
mon beau bémol
ma douce haine
ton secret, tes couloirs
tes veines
où j'habite et retiens ma voix

Nakano-ku, Tokyo, février 1965
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[...] puis elle se mit à parler en polonais, longtemps, sans s'interrompre, avec des inflexions d'une tendresse si désolée qu'il nous fallut un moment pour nous rendre compte qu'elle ne nous regardait plus, s'adressait plus à nous, mais à une de ces ombres très anciennes, et chères, et perdues, qui accompagnent les vieilles gens en exil et tournoient au fond de leur vie.
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C’était une jungle de pavots, de bluets,
d’herbes folles qui montait à l’assaut de
ces bâtiments dégradés, et noyait dans
son vert silence les cambuses et les
campements de fortune qui avaient
poussé tout autour
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(...) comme la lumière des étoiles lointaines, les réputations des acteurs atteignaient la ville avec une génération de retard. Des vedettes mortes depuis longtemps survivaient ici en secret ; les garçons en pinçaient pour Mae West, et les filles pour Valentino. Parfois, quand le spectacle était trop long, l’opérateur, pour en finir, augmentait la vitesse du film. L’histoire s’achevait à un rythme inquiétant : les caresses avaient l’air de claques, des impératrices en hermine dévalaient les escaliers. Le public occupé à rouler des cigarettes ou craquer des pistaches n’y voyait aucune objection.
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"Raisonnable ? c'est encore à voir ! Sous l'ordre, le verni du "comme-il-faut" (all. "Wie es sich gebührt") helvétique, je sens passer de grandes nappes d'irrationnel, une fermentation sourde, si présente dans les premiers "polars" de Dürrenmatt, dans Mars de Fritz Zorn, une violence latente qui rend pour moi ce pays bizarre et attachant. La Suisse est plus bergmanienne que bergsonienne et souvent plus proche de Prague que de Paris. Je ne serais pas surpris d'apprendre que La Salamandre d'Alain Tanner est un film polonais ou que l'Office des Morts de Maurice Chappaz aurait été, en fait, écrit en Bohème.
Il existe d'ailleurs dans ma vieille édition de l'Encyclopaedia Britannica une définition de la Suisse qui me paraît aussi surprenante que pertinente : "petit pays d'Europe centrale situé à l'ouest de l'Europe"."
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Lignes à la fois opaques et étincelantes, agonies sublimées ou instant d'émerveillement éperdu devant la merveille que c'est d'exister.
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Il ne m'en fallait pas plus pour savoir que ce petit bouquin d'un éclat si sombre et si fraternel serait pour moi un compagnon de vie, un guide-âme pour le jeune Aliboron que j'étais, la leçon d'irrationnel dont j'aurai toujours besoin, une morale de l'échec fredonnée par un homme qui, comme un sage japonais, savait mieux que personne que si la poésie pouvait véritablement atteindre le coeur de la cible, le monde disparaîtrait et les étoiles s'éteindrait comme chandelles soufflées.
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Je fais partie de ces gens pressés... Rythme trop lent
Il y a d autres façons d accompagner son voyage intérieur
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"(...) Les espadons bleus filent devant l'étrave
bande de bijoutiers en fuite (...)"
Nicolas BOUVIER, Ulysse.
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La vérité, c’est qu’on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu’au jour où, pas trop sûr de soi, on s’en va pour de bon.
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Le voyage fournit des occasions de s’ébrouer mais pas – comme on le croyait – la liberté. Il fait plutôt éprouver une sorte de réduction ; privé de son cadre habituel, dépouillé de ses habitudes comme d’un volumineux emballage, le voyageur se trouve ramené à de plus humbles proportions. Plus ouvert aussi à la curiosité, à l’intuition, au coup de foudre.
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C’est que le nomadisme rend sensible aux saisons : on en dépend, on devient la saison même et chaque fois qu’elle tourne, c’est comme s’il fallait s’arracher d’un lieu où l’on a appris à vivre.
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