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Critiques de Nicolas Chaudun (61)
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Des nouvelles du front



Chez Colette : Ugo, jeune chauffeur dans la Wehrmacht, est emmené dans un bordel parisien par un de ses camarades. Un groupe de résistants assassine les soldats présents. Ugo échappe au massacre grâce à une fille qui le cache. C’est une nouvelle qui nous replonge dans certains aspects de la Seconde Guerre Mondiale. Les personnages existent par la peur, la violence et le mensonge. C’est un peu dommage que la personnalité d’Ugo ne soit pas plus approfondie. Même si la reconstitution historique est immergente, la personnalité des personnages est traitée de manière trop objective.

La Grande Peur : Odon, châtelain un peu parvenu, ouvre son château au public lors des Journées du Patrimoine. Mais la visite, sur un malentendu, va dégénérer et tourner au drame. C’est sûrement l’une des cinq nouvelles que j’ai le plus appréciée. Ici on retrouve la bêtise de la foule face à un homme qui ne comprendra pas ce qu’il lui arrive. Cette incompréhension va entrainer une culpabilité qu’il va devoir supporter tout le long de sa vie.

Un ravissement : Un couple part faire du tourisme en Syrie alors que le pays est encore exsangue du conflit qui le ravage depuis plusieurs années. Cette nouvelle est la plus hermétique du recueil. On a droit à l’opposition entre deux personnalités : l’une très volontaire, trop présente même; tandis que l’autre est effacée, très indolente, qui disparait même mystérieusement à la fin de la nouvelle.

Le festin des cordeliers : Le conservateur d’un musée de curiosités zoologiques part en vrille. Alors on lui adjoint un second mais la cohabitation va être difficile. Cette nouvelle très longue par rapport aux autres m’a ennuyé. Les deux personnages principaux sont agaçants, ils prennent la tête à tout bout de champ, aucun des deux n’est attachant.

Le courrier de Jasnières :Une femme découvre une lettre de son père où il relate les derniers évènements de sa vie. Ici on se retrouve en pleine guerre civile, avec ses lettres fratricides, où celui que l’on croit être un ami peut se retourner contre soi. Pour moi, c’est l’une des nouvelles les plus réussies. Ça faisait longtemps que je n’avais pas lu quelque chose d’aussi touchant.


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Haussmann, Georges Eugène, préfet-baron de la S..

Le bicentenaire de la naissance de Georges Eugène Haussmann (1809-1891) est quelque peu passé inaperçu. La Mairie de Paris, pourtant la première concernée, n’a rien fait. Ce qui est plutôt consternant, mais sans doute Monsieur Delanoe a mieux à faire.

Cela dit, réparons cette omission car le Paris que nous connaissons doit beaucoup (à tort ou à raison mais là n’est pas le propos) au baron Haussmann.

Nicolas Chaudun a écrit une biographie qui replace dans son contexte historique l’action d’Haussmann. Avec le Second Empire, Haussmann hérite de la préfecture de la Seine, par chance et bonne fortune, et va s’appliquer à servir Napoléon III jusqu’au bout.

Il faut préciser ici, que malgré ses détracteurs, le projet de nouvelles voies urbaines s’était déjà concrétisé sous Louis-Philippe avec Rambuteau.

Certes, nous pouvons regretter la disparition du boulevard du crime et d’autres quartiers que notre époque ne connaît pas mais la renommée actuelle de Paris doit beaucoup au tracé d’Haussmann.



Haussmann, Georges Eugène, préfet-baron de la Seine est une biographie qui se lit assez rapidement même si le style de Nicolas Chaudun est parfois précieux et qu’il juge un peu son personnage.

Cette raideur dans l’écriture peut rebuter le lecteur.

Ces réserves exprimées ne doivent pas vous empêcher de lire cette biographie précise et juste.

Il faut saluer le mérite de Chaudun d’avoir su restituer à travers la vie d’Haussmann, une partie de notre patrimoine.
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Mortel bouquet

Un livre absolument mortel !

Nicolas Chaudun est un écrivain sérieux. Éditeur d’art, historien reconnu, spécialiste du XIXe siècle, il est l’auteur de nombreux documentaires (Paris au temps des équipages, Le Pré des anges, Dandysme, le mal ultra, Le Brasier, le Louvre sous le feu de la Commune, etc.), d’une biographie remarquable sur le baron Haussmann (Haussmann, Georges Eugène, préfet-baron de la Seine, Actes Sud, 2009), et de nombreux récits historiques marquants qui récoltèrent de nombreux prix (L’Été en enfer, Actes Sud, prix Drouyn-de-Lhuys de l’Académie des sciences morales et politiques 2011, prix de la Fondation Napoléon 2011, prix Robert-Christophe 2012, Le Brasier, Actes Sud, prix Du Guesclin 2015, prix du meilleur livre d’histoire 2015 du magazine Lire, La Nuit des aventuriers, Plon, etc.). Le charme de ses ouvrages, outre une précision historique minutieuse, indiscutable, fruit de longues recherches, est une richesse de style inimitable, une érudition vertigineuse au service du récit, et surtout l’art de raconter. Car Nicolas Chaudun est passionné et passionnant. Se plonger dans l’un de ses ouvrages, c’est toujours se jeter avec délectation dans le flot tumultueux de l’Histoire. Avec son dernier livre, Mortel bouquet (Plon), voilà que l’écrivain (sérieux) se met au polar : des tableaux de maître entreposés par le Louvre en 1940, loin des combats, doivent être rapatriés ; un expert est soudain assassiné ; un tableau non référencé apparaît ; des secrets de famille bien gardés ressurgissent… Le livre est une véritable réussite. À partir d’un fait historique bel et bien réel, Nicolas Chaudun tisse une intrigue captivante. En fin d’ouvrage, dans un dernier chapitre, il démêle aussi le vrai du faux et nous ouvre, une fois de plus, les portes de l’Histoire. On n’en dira pas plus. Quinze jours à peine après sa sortie, l’ouvrage a d’ailleurs reçu le prix ACF de l’Homme pressé. Une raison de plus pour s’empresser, justement, de se le procurer.
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L'île des enfants perdus

Plus une étude qu’un roman, ce livre relève d’une enquête sur le non-accomplissement d’un film qui devait être réalisé par la collaboration du tandem Carné-Prévert en 1947, à qui le cinéma français doit quelques chefs d’œuvres.

Les rushes de ce film qui ne verra jamais le jour, sont tournés en 1947 à Belle-Île en mer avec Arletty, Reggiani et Anouk Aimée qui en sont les vedettes. Le sujet s’inspire d’une mutinerie qui a eu lieu dans le bagne d’enfants à Belle-île (colonie pénitentiaire de Haute-Boulogne) en aout 1934. a notre déshonneur, ce type d’établissement fleurit en France durant le XIXème. En 1936, un autre soulèvement a lieu à Boulogne-Billancourt où 10 jeunes filles pupilles se sont évadées d’une « maison de redressement ». En 1937, la martyrologie perdure, un jeune homme Roger Abel meurt à la suite de mauvais traitement dans la colonie d’Eysses (Lot et Garonne). Sensibilisé par le sujet, Prévert écrit un poème Chasse à l’enfant p33, qui dénonce la maltraitance infligée à ces jeunes, orphelins et abandonnés, démunis de tout.

En 1936, durant le gouvernement du Front populaire de Léon Blum, fut créé un sous-secrétariat d’Etat chargé de la protection de l’enfance. Suzanne Lacore y a exercé cette fonction durant un an. Prévert et Carné qui avaient déjà l’idée de ce film en tête, s’adressent à elle p60. Sans succès. En 1937, le ministère de l’intérieur interdit tout film dont le scénario fait miroir des tensions de la société française ; en 1938, la censure interdit le tournage du film, puis arrive 1939. A la libération, les gens du spectacle ont subi une forme d’épuration, dont Arletty (Léonie Bathiat) fut une victime (il faut bien le dire). Amoureuse elle était, pas collabo ! De sa phrase devenue célèbre : si mon cœur est français, mon cul lui, est international, elle résume bien l’ambigüité des mises à l’écart, à quoi de vrais coupables ont échappé.

En 1945, à l’éloge du film les enfants du Paradis, le couple Carné-Prévert se rengorge. 1946, nouveau projet, nouveau titre : La fleur de l’âge, mais rien ne va. Les caprices du ciel, des disputes, des grèves, des accidents… le sort s’acharne. P133 « Chacun se le tint pour dit : La fleur de l’âge était un film maudit ».

Comble de malédiction, les bobines du chef-d’œuvre inachevé disparaissent… ainsi le narrateur, dont le style est assez pompeux et présomptueux, nous immerge dans sa maitrise du cinéma des années d'avant ou juste après guerre, dont j'ai eu le plaisir de faire une bonne révision.
Lien : https://www.babelio.com/conf..
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L'été en enfer : Napoléon III dans la débâcle

Nicolas Chaudun est un formidable conteur, mettant l’Histoire à disposition des lecteurs de la manière la plus imagée. Dans ce court opus, il nous raconte l’été de la débâcle, celui qui mit fin au pouvoir de Napoléon III et qui instaura de manière définitive la République après la défaite de Sedan. On y observe l’apathie de l’Empereur, rongé par de graves troubles intestinaux, la nullité des généraux et maréchaux qui se succèdent aux commandes, le quasi putsch de l’Impératrice qui refuse que Napoléon III quitte le front pour revenir à Paris et mettre ainsi fin à la Régence mais aussi « Plon-Plon » cousin de Napoléon III, le « gauchiste » rallié à l’Empire par fidélité familiale. Finalement, autour de Napoléon III, plus personne n’était pour l’Empire, même l’Empereur lui-même. La débâcle débute la période de recul de la France, dont l’apogée se situe en 1814, juste avant Waterloo, et qui ne s’est jamais démentie depuis…
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Mortel bouquet

Mortel bouquet - Nicolas Chaudin



Je ne connaissais pas le prix ACF de l’Homme pressé, et je reconnais que le style vif et rythmé est bien au rendez-vous.

Le début de la 4e de couverture commence ainsi :



Dans un château enfoui dans le bocage du Maine, si vaste qu’en 1940 le Musée du Louvre y a entreposé, loin des combats pensait-on, ses Rubens, Véronèse, Fragonard…



Le territoire libéré, il faut les récupérer. Des conservateurs, des experts se pressent, Mais, au lendemain d’une fastueuse cérémonie, l’un d’entre eux est retrouvé mort le bec dans une mare. Puis c’est un tableau perdu qui reparaît, une minuscule nature morte hollandaise, comme une carte de visite qu’on laisse sur le lieu d’un forfait A priori, le tableautin n’a rien à aire parmi les grands formats du Louvre…



Le narrateur est un jeune conservateur et il va se frotter aussi à un homme fantasque.



Je ne connaissais pas non plus l’auteur qui est aussi éditeur d’art, réalisateur documentariste, écrivain d’ouvrages et récits historiques.

Pas plus que je ne connaissais l’éditeur avec TerreSombres qui semble être un éditeur de polard complexe, et vraisemblablement trop complexe pour moi, car je n’ai pas tout compris.



Entre le registre de l’art dont l’auteur est expert et sa manipulation historique qui porte sur la Seconde Guerre mondiale, l’Année terrible et autres éléments d’agrément et une fois encore dans un style vif et rythmé, la moquerie des protagonistes aux dialogues théâtraux, m’a fait me perdre dans le mélange peu harmonieux si tant est que je suis entré dans le château.



L’auteur y a mêlé la fiction à des épisodes avérés de notre Histoire et il avertit le lecteur en fin d’ouvrage.
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L'été en enfer : Napoléon III dans la débâcle

Une incroyable découverte : sans nul doute, le livre de mon été 2023. Une question me taraude, pourquoi ne pas avoir ouvert ce livre avant ?



Nicolas Chaudun avait déjà réussi à m’emporter lors de la lecture de son livre aux Éditions Plon paru en 2021 concernant le coup d’état de Louis-Napoléon en 1851. Et il recommence son parcours sans faute avec ce nouveau roman historique.



Dès les premières pages, on reconnait le style de l’auteur, qui parvient à installer une tension autour du temps qui passe. Ici, on ressent minute par minute, heure par heure, jour par jour l’effondrement du Second Empire en parallèle de la lente agonie de l’empereur. Tout est minutieusement réglé, sans temps mort, on se sent littéralement projetés dans cette France des années 1870. On a l’impression d’assister à une dissection, c’est assez troublant pour tout dire. Et même si, évidemment, on sait comment cela se termine, mais ce n’est pas grave, on veut en connaître les moindres détails…



Au-delà du fait que cet ouvrage est passionnant, il ne faut pas négliger le côté instructif. En effet, on ne peut qu’imaginer l’imposant travail de recherche effectué en amont par l’auteur pour parvenir à créer un tel ouvrage. C’est très clair, même pour les néophytes du Second Empire. C’est ultra-précis, sans aucune erreur historique et ça éveille la curiosité du lecteur qui veut en apprendre plus une fois sa lecteur finie…



A la façon d’un film catastrophe, cette petite pépite tient toutes ses promesses. Les émotions se succèdent en cascade, tantôt l’incompréhension, tantôt la sympathie pour cet homme las et malade qu’est Napoléon III.



Une lecture que je vous recommande chaudement – ceci est un clin d’œil à la température qu’il fait au moment où je lis ce livre… – !
Lien : https://ogrimoire.com/2023/0..
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L'île des enfants perdus

L’Île des enfants perdus est un projet de long métrage avorté de Marcel Carné, d’après un scénario et des dialogues de Jacques Prévert. Après de vaines tentatives de réalisation entre 1936 à 1946, le tournage débute enfin le 28 avril 1947. Mais après trois mois, il s’arrête brutalement. À ce jour, les rushes tournés demeurent introuvables, engendrant les rumeurs les plus abracadabrantes et contribuant à conférer à ce film très prometteur un statut mythique. Nicolas Chaudrun revient sur ce projet complexe et mystérieux, présentant des documents d’archives de nature diverse et tous inédits (lettres, télégrammes, traitement, découpage technique, photographies de plateau, etc.) qui lui permettent notamment de cerner avec rigueur les différentes étapes de l’élaboration du projet et du tournage de ce film et d’en reconstituer leur chronologie.
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Le brasier : Le Louvre incendié par la Commune

Une œuvre de grand historien écrite comme un récit ce qui contribue au côté agréable de la lecture et met ce livre à la portée de tous - étudier l'Histoire en se distrayant ! Documenté, précis, et bien construit, Nicolas Chaudun raconte en détail les incendies des palais du Louvre et des Tuileries pendant la Commune (1871). Mais ce livre rend aussi hommage à deux oubliés de l'Histoire officielle : Henry Barbet de Jouy et Martian de Bernardy de Sigoyer. On sent en filigrane, la reconnaissance de l'auteur à Louis-Napoléon Bonaparte pour les apports positifs du second Empire, personnage et période pourtant tellement médits par la troisième République, et oubliés par les suivantes.

Son récit diffère parfois notablement de la mythologie douteuse qui avait cours et qui a encore cours aujourd'hui. Oui les Communards sont glorifiés (au moins quatre rues de la capitale leur rendent hommage - plus la plaque du mur des Fédérés au cimetière du Père Lachaise) et le massacre du Père Lachaise sans cesse ressassé, mais pas un mot sur les tueries perpétrées par les Fédérés, pas un mot sur le totalitarisme du Comité de Salut Public (qui a, finalement, bien fait de reprendre ce nom !), rien sur la signature par les membres de ce Comité de l'ordre d'incendier plusieurs monuments de Paris (Hôtel de Ville, Archives, Tuileries, Louvre, palais Gabriel, etc.). Les mêmes qui encensent ceux-ci, maudissent (à juste titre) les Talibans de la destruction de statues du Bouddha ! Même si les intentions de départ de la Commune étaient justes et louables, et l'alternative despotique (Thiers, Mac Mahon) inquiétante, la destruction de ces monuments, biens nationaux, et symboles de leurs seuls fantasmes, est impardonnable !

Et, pendant que la base ouvrière et prolétaire de la Commune se faisait écharper au Père Lachaise, l'intelligentsia bourgeoise, donneuse d'ordres (ceux-là même honorés par des noms de rues) s'enfuyait en catimini en Belgique et en Angleterre, souvent en quémandant le passage à l'occupant Prussien…

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La nuit des aventuriers

COMMENT FAIRE UN COUP D’ETAT SANS SE PRENDRE AU SERIEUX



Derrière une sage couverture blanche, la couleur est tout de suite annoncée « Il y a des types qui sont clandestins, comme ça, et puis un jour ils deviennent ministres »

Dans un de mes films cultes, L’Aventure c’est l’Aventure, Nino, Jacques, Simon, Alfred et Charlot se spécialisent dans les enlèvements ( celui de Johnny Hallyday, le Pape…) . J’ai retrouvé cette même ambiance d’amateurisme foutraque dans « La Nuit des Aventuriers ». Les bras cassés s’appellent ici Louis Napoléon Bonaparte, son demi-frère Morny, Persigny et un général peu scrupuleux boucher brûlé au soleil de l’Afrique , Saint Arnaud ; minute par minute, on suit le Coup d’Etat du 2 Décembre 1851, lequel inaugurera le Second Empire.

Tout est fait très vaguement. On oublie la proclamation censée mobiliser les troupes, on promet des postes de ministère à tire larigot, on néglige de mettre des troupes au pied des églises, laissant n’importe qui sonner le tocsin, ordres et contrordres se succèdent. De même que Charlot, dans l’Aventure c’est l’Aventure avait oublié d’enfermer le Général Ernesto Juarez, la fine équipe oublie de coffrer Victor Hugo, le plus acharné de leurs opposants…

Dans le camp d’en face, ce n’est guère plus brillant : les députés sont « cueillis, les cils poissés de sommeil, encore coiffés de leur bonnet de nuit, la plupart des proscrits n’opposent qu’une résistance de pure forme. Des mots, encore et rarement spirituels », leur analyse politique est faite de « lénifiantes banalités « Je vous l’avais bien dit » » si vous m’aviez écouté »

L’Empereur regarde cette comédie de lâchetés et démissions avec un détachement narquois, le regard introuvable derrière d’épaisses volutes de fumées qui empestent tous ses interlocuteurs. On se moque avec lui de cet amateurisme inventif ; on ressort consolé de notre époque, en se disant que l’esprit d’entreprise, l’énergie brouillonne, la désinvolture, la fantaisie et l’audace viennent à bout de tout si on a de la chance.

Le style enfin est l’un des plus brillants des auteurs contemporains. Je n’ai lu aucun auteur vivant qui sache ciseler la langue comme ici, pour servir un récit tout en la maintenant dans un cadre classique. Le meilleur de l’esprit français, on vous dit !



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La nuit des aventuriers

Nicolas Chaudun avec 𝙇𝙖 𝙉𝙪𝙞𝙩 𝙙𝙚𝙨 𝘼𝙫𝙚𝙣𝙩𝙪𝙧𝙞𝙚𝙧𝙨 aux éditions Plon, nous fait revivre la coup d’état de Louis Napoléon Bonaparte (1808-1873) et de sa bande à partir du 2 décembre 1851 signant ainsi la fin de la Seconde République débutée en 1848, pour le Second Empire.

Dans ce roman historique l’auteur tente de montrer la construction de cette prise de pouvoir par un chef et ses acolytes, suiveurs ou marcheurs, dont en particulier : le duc Charles de Morny (1811-1865), le vicomte Victor de Pressigny (1808-1872), le préfet Charlemagne de Maupas, Jean-François Constant Mocquard (1791-1864), Armand Jacques Leroy de Saint-Arnaud (1798-1854), ou encore le maréchal Bernard Pierre Magnan (1791-1865).



Le sujet est plutôt séduisant et attirant. Malheureusement , en raison d’u style d’écriture je me suis un peu égaré dans l’histoire et l’enchainement des actions.
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La nuit des aventuriers

Le coup d'État du 2 décembre 1851 est l'acte par lequel, en violation de la légitimité constitutionnelle, Louis-Napoléon Bonaparte accapare le pouvoir, aidé par des aventuriers qui lui sont entièrement dévoués. Cet acte engendre des réactions un peu partout dans l’hexagone, notamment dans les zones rurales. Ce complot a été minutieusement élaboré en amont, même si les proches du principal intéressé étaient fort peu nombreux au départ. Nicolas Chaudun revient sur cet événement en utilisant ses ficelles de romancier. Jouer sa peau pour le pouvoir reste un privilège bien humain.
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Le Promeneur de la Petite Ceinture

Livre très instructif pour nous faire découvrir Paris. Mais je crois qu'il faut connaître Paris un minimum pour bien apprécier...
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Des nouvelles du front

Des nouvelles du front est un recueil de nouvelles écrit par Nicolas Chaudun, ancien éditeur qui a également dirigé Les Beaux Arts Magazine avant de se consacrer à l'écriture. Je préfère préciser cela avant de commencer ma critique, puisque ces informations me serviront plus loin.



Ce n'est pas mal écrit, tout d'abord. Mais ça n'en fait pas un bon livre à mon sens. Je suis désolée pour l'auteur de dire cela, mais je ne fais clairement pas partie du public visé par ce type d'oeuvre. Et le problème que m'a posé ce livre est le suivant: qui vise-t-il ?



Le premier vrai problème, ce sont les dizaines de références artistiques et historiques qui s'enchaînent et grouillent dans chaque phrase. Je ne suis pas une nouille, mais je n'ai saisi absolument aucune de ces références, mise à part l'image de Gatsby parce qu'elle est familière à mes études d'anglais. Les métaphores liées à ces références ne vont de plus nulle part, puisque je n'ai pas eu le coeur de me coller à wikipédia pour comprendre toutes les images déversées par le bouquin. Elles n'ont eu donc aucun effet sur moi, elles m'ont même plusieurs fois sortie de l'histoire, et je me suis mélangé les pinceaux.



Ma lecture était bien partie, puisque j'ai bien aimé la première nouvelle "chez Colette", j'ai aimé l'histoire, les personnages, le vocabulaire, et l'écriture un peu abrupte et crue de l'auteur.



Ca s'est gâté avec la seconde nouvelle "la grande peur" qui racontait l'histoire d'un propriétaire de monument historique qui ouvrait les portes de son domaine pour la journée du patrimoine. Là, j'ai vraiment commencé à détester ce livre: il y a comme une vision malveillante du citoyen lambda, qui se déchaîne contre les nantis. Cet écho à la Révolution m'a paru un peu étrange, puisque clairement cette nouvelle dénonce les révolutionnaires. Elle dénonce aussi les injustices faites au grand propriétaires terriens de nos jours qui ont du mal à joindre les deux bouts. Bon très bien, pourquoi pas...



J'ai trouvé la troisième nouvelle inintéressante. Les nombreuses références historiques et artistiques ont commencé à me perdre. Et si j'ai été sensible aux descriptions, je n'ai pas sympathisé avec les personnages et leurs faiblesses. Il n'y a pas vraiment d'histoire d'ailleurs. Ici, je pense que c'est surtout une histoire de goûts personnels, d'autres pourront l'aimer sans doute.



La quatrième nouvelle a achevé de me sortir complètement du livre et de l'objectif de l'auteur. J'ai trouvé le vocabulaire excessivement obscur, non pas recherché, mais des mots inconnus pour une personne qui n'a pas fait d'études d'art ou d'histoire. Quand je me suis retrouvée confrontée à ce déversement de mots, j'ai eu l'impression que ce livre me méprisait et me disait "je suis trop bien pour toi". Plusieurs phrases à la suite m'ont donné envie de jeter le livre par la fenêtre. J'en écrirais quelques citations. Le vocabulaire détestable mis à part, j'ai bien aimé le personnage principal, j'ai bien aimé l'univers un peu étrange de ce musée. Mais j'ai été complètement sortie de l'histoire, je ne me suis pas sentie impliquée par ce que je lisais. Dommage.



La dernière nouvelle a été une meilleure expérience, j'y ai trouvé le ton plus personnel et sincère. J'ai aimé la lettre, j'ai aimé les images et les souvenirs de famille qui étaient racontés. J'ai passé un bon moment sur cette nouvelle.



Globalement, je conseillerai ce livre à quelqu'un qui a quelques clés pointue en art et en histoire. Et je ne dis pas ça à la légère: l'auteur a des références, et nous impose d'avoir les mêmes à l'entrée de son univers. Je pense que c'est un parti-pris de sa part, qui du coup ne peut pas plaire à tout le monde. Je dois être plus susceptible que ce que je croyais parce que j'en ai voulu à ce livre de ne pas me laisser comprendre ce qu'il se passait tranquillement. Du coup, quand on repense au titre de ce recueil, on peut dire que moi aussi j'ai mené ma petite guerre pour lire ces nouvelles, qui si elles ne m'apporteront rien, ont au moins de mérite d'exister pour des personnes à qui elles plairont.
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Le brasier : Le Louvre incendié par la Commune

Nicolas Chaudun nous permet à travers un récit précis, alerte et documenté de connaitre cette histoire passionnante. Il a écrit d'autres livres sur cette époque du Second Empire si méconnu et pourtant très intéressante. A lire, comme Un été en enfer et les aventuriers !
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Mortel bouquet

Une grinçante comédie noire, sur fond de toiles de maîtres cachées pendant la guerre et d’un mystérieux tableautin hollandais.
Lien : https://www.sudouest.fr/cult..
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La nuit des aventuriers

Quel regard porterait Napoléon III sur le coup d'Etat qui lui a permis d’accéder au pouvoir dans la nuit du 2 décembre 1851? Nicolas Chaudun nous en donne une idée. En donnant la parole au neveu de Napoléon Bonaparte, il nous présente la société du milieu du XIXe siècle.
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La nuit des aventuriers

Quel regard porterait Napoléon III sur le coup d'Etat qui lui a permis d’accéder au pouvoir dans la nuit du 2 décembre 1851?

Nicolas Chaudun nous en donne une idée. En donnant la parole (à certains moments seulement, permettant alors une plus vision plus large) au neveu de Napoléon Bonaparte, il nous présente la société du milieu du dix-neuvième siècle, ses meurs et ses principaux personnages politiques.
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L'île des enfants perdus

À la fin du mois de juin 1948, des baraquements sont créés à Haute-Boulogne situé à quelques pas de la citadelle à Belle-Île-en-Mer, qui sont devenus dès le 21 septembre de la même année, par décret du Ministre de l'intérieur, le dépôt de Belle-Île-en-Mer et qui s’est transformé en une colonie pénitentiaire avant de devenir une institution publique d’éducation surveillée pour enfants indisciplinés. Un lieu où la rigueur prévalait et où les punitions corporelles étaient monnaie courante. Le lieu est demeuré célèbre pour sa révolte survenue en août 1934, suite au décès d’un garçon, roué de coups pour avoir mordu dans un morceau de fromage avant de manger sa soupe. Profitant des échauffourées au sein de l’établissement, une cinquantaine d’enfants sont parvenus à fuir. Alertée, la presse s’est naturellement emparée de ce fait divers et, par le truchement d’articles, a provoqué un émoi général, dénonçant des conditions inhumaines de détention. Au printemps 1947, le réalisateur Marcel Carné et son scénariste Jacques Prévert sont allés dans la région, afin d’y tourner « La fleur de l’âge » ou « L’île des enfants perdus ». Il devait y être question de la susdite révolte au bagne, mais également d’une histoire d’amour entre Serge Reggiani et Arletty, Anouck Aimée et un mutin. Par les faits d’un hasard qui induit souvent fort mal les choses, le projet a été abandonné, alors que les premiers bouts avaient été montés et montrés à un panel de connaisseurs. Un long métrage prometteur selon plus d’uns. Aujourd’hui, que reste-t-il de cette aventure, hormis quelques photographies qui témoignent de la volonté de concrétiser le script ? Rien, sinon des souvenirs ! Tous les rushes ont disparu. Malchance ? Torpillage ? Il s’est enfin avéré que cette galère a entraîné la rupture des maîtres-d ’œuvre. Marcel Carné se repliant sur des thèmes de seconde zone et Prévert abandonnant progressivement les plateaux de cinéma. Nicolas Chaudin nous propose une enquête palpitante, en partant à la recherche des bobines perdues, stimulé par de maigres indices et énormément de fausses pistes. L’opportunité surtout de remonter à l’âge d’or du septième art français, qui se pratiquait alors en noir et blanc et qui basait ses succès sur une kyrielle de comédiens célèbres.
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Des nouvelles du front

Des nouvelles appliquées à être noires et ricanantes pour ne pas trop souffrir de l'absurdité de nos existences. C'est la vie côté conflit, ridicule ou pathétique . Des situations parfois drôlatiques et touchantes qui tournent mal par incompréhension, bêtise, malchance, orgueil. La plus longue nouvelle " Le festin des Cordeliers" est digne de Freaks, sorte d'opéra ou plutôt de tragédie grotesque sur fond d'homoncules difformes et de bocaux de formol..Un art consommé de raconter, distiller la lie et la pourriture, la grande peur des autres, de soi, de la vérité, l'incompréhension, les idées toutes faites. Car tout ici est affaire de mésentente, de secrets cachés, d'apparences à sauvegarder. Les hommes sont seulement les marionnettes d'un scénario qui les dépassent..... Petits, si petits, faibles, ballottés par des évènements parfois si anodins. Certains en crèvent, d'autres en réchappent, tous s'interrogent. Sinistre loterie.



Un livre grinçant avec le masque de la dérision et de l'humour noir. Un livre flippant même. Même quand on rit à certains passages, ce n'est pas un rire tranquille...Le style est maitrisé, la langue recherchée, parfois terriblement savante, type "cabinet de curiosité".... Mais les hommes ne sont ils pas des monstres après tout ?
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