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Critiques de Nicolas Chaudun (61)
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L'île des enfants perdus

Point de départ du livre : en 1934 la mutinerie à Belle-Île d'un centre de détention (appelons les choses par leur nom) pour mineurs délinquants et fortes têtes.

Après avoir passé en revue les diverses politiques de condamnation et répression des mineurs de l'avant-guerre, l'auteur nous exposera la genèse du film de Carné et Prévert, "La Fleur de l'âge", dans le contexte du cinéma français de l'époque. Nous vivrons les conditions calamiteuses du tournage du film qui finalement ne vit jamais le jour.

Le narrateur, qui voue un culte au cinéma français de cette époque, se lance à la recherche des bobines de ce ce bout de film inabouti

Au delà de l'intérêt documentaire pour les cinéphiles voilà un livre à l'intrigue bien menée, souvent drôle et sensible.
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Rodin / Mapplethorpe

Un de mes trésors (et je l’avoue aussi, un de mes chouchous) !!!



Un photographe au sommet de sa gloire, une beauté ainsi qu’une colère sous le feu des projecteurs, une photographie en noir et blanc choquante et fascinante, sulfureux et rayonnant, mais aussi mi-ange mi démon, Robert Mapplethorpe nous laisse une œuvre choc et intemporelle.



Un père de la sculpture moderne, une œuvre hors norme, une œuvre lumineuse et réaliste, croqueur d’attitudes et de désinvoltures, un passionné du vivant, Rodin restera notre « guetteur de vie ».



Entre le parfait et le mouvement, entre la sculpture et la photographie, entre modes d’expressions dont la finalité est la même, entre matière et lumière, les œuvres de ces 2 génies ne peuvent que résonner en concordance avec leurs désirs et leurs quêtes !



Un bijou de perfection pour les amoureux de l’art (attention public averti) !!!

Ps : vous avez deviné lequel des 2 me fascine tant / petit indice si je vous dis Patti Smith (même s’il est indéniable que les 2 sont des monstres du genre artistique) ?
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La nuit des aventuriers

La nuit des aventuriers raconte tel un reportage le coup d'état du 1er décembre 1851 qui à mené à la proclamation du Second Empire. Fait unique dans l'histoire de France et d'ailleurs peut-être Louis Napoléon Bonaparte aura été Président de la IIè République et ensuite Empereur des Français.

Cet ouvrage est extrêmement fouillé, sans doute trop compliqué pour moi qui n'ai pas de prérequis suffisants pour comprendre tous les méandres de cette page d'histoire. Les noms des personnages, leurs fonctions, leurs places sur l'échiquier politique de l'époque étaient trop pointus pour moi qui suis certes historienne, mais belge. Je recommande cependant ce livre fort bien écrit pour les amateurs d'histoire de France qui souhaitent en apprendre plus sur cet épisode ou simplement se rafraichir la mémoire.
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La nuit des aventuriers

2 décembre 1851 : la mécanique d'un coup d'état, l'attente angoissante de sa réussite. Nous voici au coeur d'une cellule de combat.



Dans un salon du palais de l'Elysée drapé de couleur parme et rehaussé d'argent, sont réunis autour de Louis-Napoléon, Prince premier président de la Deuxième République élu au suffrage universel et sa garde rapprochée : son chef de cabinet Jean-François Mocquard, un général Ministre, le Préfet de police Maupas, un député …



Tour à tour aussi, Charles-Auguste de Morny, le demi-frère du Président, le général de Saint-Arnaud, Emile Félix Fleury, Victor de Persigny. Ils jouent là leur carrière, ou leur vie en cas d'échec. La nuit sera longue mais tout se joue les deux journées suivantes.



En fait, c'est l'impossibilité constitutionnelle pour Louis-Napoléon de briguer un second mandat qui provoque le coup de force. Car élu en décembre 1848 avec l'appui de Victor Hugo, il ne dispose d'aucune assise parlementaire. L'assemblée est majoritairement conservatrice et monarchiste.



C'est sa troisième tentative après Strasbourg et Boulogne, il n'a plus droit à l'erreur. Son demi-frère a suggéré de procéder en pleine session parlementaire : dans la nuit, la plupart des représentants récalcitrants seront ainsi raflés, les empêchant de soulever leur circonscription.



A Paris s'élèvent dès le lendemain des barricades, mais on fait donner la troupe … la nouvelle se répand ensuite en province où les troubles seront âprement réprimés. Mais les résistants manquent totalement de coordination. La hantise de la jacquerie, la peur du « rouge » ralliera au prince le « parti de la peur ».



« la haine contre le riche, là où il y a des riches ; la haine contre le petit bourgeois, là où il n'y a que des pauvres ; la haine contre le fermier, là où il n'y a que des manoeuvres ; la haine contre le haut, à tous les degrés, telle est la France qu'on nous a faite. » écrit Auguste Romieu … Comme une préscience de certains mouvements bien plus récents … D'autres allusions à l'actualité sont subtilement glissées dans le texte.



Louis-Napoléon est persuadé sauver la République. Il reste nimbé dans son mystère à travers les volutes de ses cigarettes, avec son regard impénétrable, ses scrupules : il ne pardonnera pas à Morny le sang des victimes.



Plusieurs centaines de morts sur les Boulevards, bien plus en province car si la flambée manqua de cohésion, l'appareil répressif, lui, tourna sans un raté. L'état de siège est instauré sur plusieurs départements (Hérault, Gard, Vaucluse ...). le préfet Carlier reprend du service. La répression s'abat sur les 26000 insurgés arrêtés, déportés parmi lesquels on dénombre 5423 petits cultivateurs, 4350 journaliers. le 11 décembre, Victor Hugo part pour dix huit ans d'exil ...Le coup d'état sera approuvé largement par un plébiscite. La force aura eu raison des brouillonnes velléités républicaines de résistance …



Cette nuit d'attente est dépeinte dans un style particulièrement efficace, un texte ciselé, une intrusion dans la tête du prince-président, une vraie tragédie antique … à transposer sans faute sur une scène de théâtre.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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La nuit des aventuriers

Ce n'est pas vraiment dans mes habitudes mais ce livre m'est tombé des mains après en avoir courageusement lu la moitié. Je me suis ennuyée, pourtant le thème m'intéressait grandement. Les changements de narrateur m'ont vite perdue. Néanmoins, j'ai apprécié le regard de l'auteur sur la II° République qui change un peu du canon habituel...

Une rencontre ratée. Dommage.
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La nuit des aventuriers

Ces aventuriers sont les auteurs du coup d’État du 2 décembre 1851, à savoir le futur Napoléon III et ses proches, son demi-frère Morny, Persigny, Maupas, et des militaires de haut rang le plus souvent ayant contribué de la façon que l'on sait à la conquête de l'Algérie.

On assiste aux derniers préparatifs du coup, à sa réalisation dans les jours qui suivent, aux violences sur la population parisienne et à la résistance de quelques uns dont Hugo : ils le payeront par la déportation ou la fuite et l'exil. Au delà de la relation des événements, le livre vaut surtout par l'attention portée à la psychologie et aux états d'âme des uns et des autres devant la violence et ce peuple dont ils craignent tant la réaction.

Si le portrait des comparses est sans concession, celui du futur Napoléon III est presque sympathique. Peut-être parce que l'auteur lui donne habilement la parole et qu'il peut s'épancher... Et là, je tords le nez, car s'il y a un responsable dans cette affaire, c'est bien lui.
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Le brasier : Le Louvre incendié par la Commune

Mai 1871, Adolphe Thiers met fin à l’utopie de la Commune de Paris. Cette Semaine sanglante s’accompagne par de gigantesques incendies. L’Hôtel de ville est réduit en cendres, le château des Tuileries totalement détruit alors que les ailes du Louvre sont menacées par les flammes.

En s’appuyant sur une solide documentation, Nicolas Chaudun décrit par le vif ces journées dramatiques. Peu de gras, que des faits. Le récit est sobre, ramassé. Ainsi, on progresse aux côtés des principaux protagonistes du drame sans trop en connaître l’issue.

Au final, ce brasier tient autant du documentaire historique que d’un thriller tout en tension.

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Mortel bouquet

J'essaie de ne pas rater l'émission « Historiquement show » de Jean-Christophe Buisson le dimanche matin. Parmi les chroniqueurs habituels figure Nicolas Chaudun, éditeur d'art, réalisateur et documentariste et auteur de nombreux récits historiques tel ce récent roman policier dont l'intrigue se noue en ce mars pluvieux de 1945.



La guerre n'est pas encore finie à l'est. Mais dans la campagne du Maine, si calme, si éloignée des ports et des noeuds ferroviaires qui aurait pu être bombardés pendant le conflit, des trésors d'oeuvres d'art ont été mis à l'abri dès 1940 dans les immenses caves du château de Chaource (en réalité Sourches).



C'est Jacques Jaujard (le Monument Man français), assisté de Rose Valland, qui a organisé les transports et la répartition des trésors du Louvre dans plusieurs châteaux du sud de la France. A Chaource, ce sont les grands formats (les Noces de Cana, le sacre de Napoléon, le Radeau de la Méduse …) qu'il convient désormais de rapatrier. Une réception rassemble à cette occasion la fine fleur des conservateurs du patrimoine national, le marquis seigneur du lieu régale.



Le narrateur est un jeune auxiliaire supplétif des musées de France, Pierre Favellière, élevé tout près du château mais que ses origines paysannes ont empêché de rejoindre la caste des conservateurs … du moins pas encore.

Deux événements vont perturber ce raout : un expert en peinture flamande est retrouvé mort dans sa voiture, mais vraisemblablement assassiné, et un tableau flamand de petit format est retrouvé dans les stocks du château, mais qui ne figure pas dans la livraison de 1940.



Il s'agit d'un bouquet de fleurs niché dans une arcature, peint vers 1618 par Ambrosius Bosschaert, et qui faisait partie d'une donation antérieure au musée mais dont on avait perdu la trace après la guerre de 1870. Les deux faits sont sans doute liés. « Petit-Pierre » va mener sa propre enquête.



Dans l'ambiance délétère de cette période de flottement politique où la Résistance – ou ceux qui se déclarent comme y ayant appartenu – s'empare des rênes du pouvoir et fait la chasse aux collabos (voir les romans de Romain Slocombe), réapparaissent de vieilles affaires comme celles d'un lot de toiles perdues dans la débâcle de 1871 (mais pas pour tout le monde !).



L'histoire est assez confuse, le style très travaillé, l'affaire bien documentée … mais je dirais volontiers, comme Edmond Rostand, « C'est un peu court, jeune homme… »



Un point positif : l'envie d'étudier davantage les circonstances de la première mise à l'abri des trésors d'art du Louvre à la veille de la Semaine sanglante de mai 1871.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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L'été en enfer : Napoléon III dans la débâcle

En août 1870, l'armée impériale, lancée sans préparation sérieuse dans une guerre avec le Reich, a abandonné tout espoir. Elle est battue, balayée, pulvérisée autour de Sedan. La France est envahie. Le Second Empire vit ses dernières heures dans une sorte de longue agonie lamentable et dramatique. Après un départ la fleur au fusil, c'est maintenant la course à l'abîme. Napoléon III semble même en quête d'une fin suicidaire. Il erre sur les champs de bataille, ajoutant encore à la confusion générale. Il n'est plus que l'ombre de lui-même et doit supporter des souffrances physiques terribles en raison de la présence dans sa vessie d'une pierre grosse comme le poing et un désarroi moral causé par la rôle trouble de l'Impératrice qui se considère déjà comme régente.

Excellent livre historique sans la moindre dérive romanesque, l'ouvrage de Nicolas Chaudun nous fait suivre jour après jour et presque heure par heure cette débâcle qui préfigure celle du printemps quarante. Le style est assez académique et sans le moindre effet dramatique. Aucun dialogue, aucune mise en scène ou interprétation racoleuse ou manichéenne. Des faits, rien que des faits. La figure de Napoléon III, cet autocrate qui se voulait libéral, humanitaire et économe de la vie de ses soldats, en ressort grandie et cette malheureuse affaire qui porte en germe la boucherie de 14 et la catastrophe de 40 en arrive presque au niveau de la tragédie antique. On apprend beaucoup sur les personnages et les évènements de cette période troublée.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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L'été en enfer : Napoléon III dans la débâcle

Ouvrage assez court qui se lit avec plaisir.

Le style est alerte, on va à l'essentiel, et le récit nous fait mieux comprendre une page de l'Histoire.
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Mortel bouquet

"Mortel Bouquet" est un roman historique policier dont le résumé de l'intrigue a suscité mon intérêt pour son originalité car le titre fait référence à un petit tableau hollandais de Bosschaert. Je remercie les éditions @pressesdelacite et @NetGalleyFrance de m'avoir permis de découvrir cet auteur que je ne connaissais pas.



La scène s'ouvre sur le meurtre d'un conservateur expert en œuvres d'art. Ce retraité âgé de 89 ans est retrouvé mort, le nez dans une mare. Un petit tableau perdu reparait mystérieusement, comme une carte de visite qu'on laisse sur le lieu du crime. Qui l'aurait introduit au beau milieu des grands formats ? S'agit-il de l'expert assassiné ? Ou de cette jeune héritière cloitrée sous les combles ? Un jeune assistant conservateur, Germain Bazin, décide de mener l'enquête...



J'ai été un peu déçue par la structure narrative qui manque de clarté car j'ai eu du mal à suivre le fil conducteur de l'intrigue qui débutait bien cependant, mais qui a fini par partir dans tous les sens.



Je trouve que ce roman est bien documenté, mais il ne correspond pas à ce que j'attends d'un roman policier. Je me suis assez vite lassée des nombreuses digressions qui ne m'ont pas captivée. J'ai fini par abandonner ma lecture car ce roman ne correspondait pas à mes attentes malheureusement.

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La nuit des aventuriers

Pas convaincu par ce livre, néanmoins peut-être ne suis-je pas le public cible.



J'ai déjà lu beaucoup de fiction historique ou de récit historique, mais ici j'ai trouvé le choix d'écriture de l'auteur -à la manière d'une chronique du siècle- difficile pour rentrer dans l'histoire et avec des longueurs dont je n'ai pas trouvé l'intérêt.



L'auteur retranscrit les évènements selon les journaux et pièces historiques de l'époque, tout en gardant une part de fiction dans les dialogues et comportements des personnages.

Il y a beaucoup d'allusions à des événements importants de la période de cette prise de pouvoir, sans toutefois les replacer dans leur contexte et dans le temps, et j'ai trouvé les actions assez bordéliques dans leur déroulement (ce qui a du certainement être le cas, mais le but d'un roman historique serait de nous y guider à travers les personnages et les enjeux : ce qui n'est pas le cas, on est placés au milieu d'un joyeux bazar verbeusement abscon). Ce livre décrira dans le moindre détail certaines rues de Paris tout en n'abordant que peu la province ; citera quelques personnages connus tout en occultant la majorité.

Il remettra dans la bouche de Napoléon la désormais connue anaphore "moi président"...



Donc en soi j'ai trouvé ce livre long, sans attrait pour les personnages ou pour l'histoire, et au final sans non plus apprendre grand chose sur la période historique considérée ; ce qui pour moi était plutôt recherché dans la lecture d'un récit historique.



Encore une fois, peut-être l'ouvrage est-il réservé à un public d'initiés déjà rompus à cet exercice de style, mais de l'extérieur on dirait que les extraits historiques sont étirés en une fanfiction pour historiens napoléonistes.
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Le brasier : Le Louvre incendié par la Commune

Connaissant très bien le Louvre et son histoire, ce roman qui s’attarde sur les instants de l’incendie du Palais des Tuileries titillait ma curiosité. Je n’en connaissais que les grandes lignes, j’avais envie d’en apprendre davantage et surtout de découvrir les implications de la Commune dans ce moment. Petit reminder historique : l’incendie du Louvre a eu lieu lors des derniers moments de la Commune en mai 1871.

Autant dire que j’avais beaucoup d’attentes pour ce livre : j’aime les romans historiques, la Commune est mon dada, le Louvre est un palais que je connais bien.

Sauf que, ce fut un petit échec. Pourquoi ? Parce que le ton adopté par l’auteur ne m’a pas plu du tout. Je l’ai trouvé assez présomptueux et surtout très à charge.

Je comprends qu’on puisse penser que cet incendie est un fléau de l’humanité et une très mauvaise chose, mais on peut aussi évaluer de manière plus objective ce que cet incendie avait comme portée symbolique, ce qu’il pouvait apporter au mouvement ou les raisons même stupides qui ont été à l’œuvre.

Or même si l’auteur fait un rapport assez exhaustif de la chronologie des évènements, il est tellement virulent (tout le monde en prend pour son grade mais surtout la Commune) qu’il est difficile de savoir si on peut croire ce qu’il nous raconte.

Bref, cela m’a fait l’effet d’un jugement à l’emporte-pièce et, faut le dire, un peu facile (oh là là, qu’ils sont méchants ces gens qui mettent le feu à une splendeur du patrimoine national) et même si je reconnais que la perte du Palais des Tuileries est bien regrettable, cette espèce de dédain intellectuelle et morale m’a été pénible à lire. De quel droit juge-t-on les évènements du passé ? Faisons-nous mieux aujourd’hui ? Je ne crois pas. Et même s’il est intéressant de toujours poser un regard critique sur notre histoire, de l’analyser et de la décortiquer, il n’est pas nécessaire de faire preuve de prétention.

Peut-être que l’auteur souhaitait juste être taquin et critique, je l’ai trouvé désagréable ! C’est dommage, cela n’a pas marché entre nous. Next !
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La nuit des aventuriers

Livre très intéressant, au procédé assez original. C’est un pan de l’histoire tout à fait passionnant et en cette année Napoléon (2021), il est légitime de se pencher sur le coup d’Etat du 2 décembre 1851 dans une perspective « d’histoire réelle », à l’instar de ce que fait Camille Pascal dans ses livres. Nous suivons là les échauffourées qui ont suivi le coup d’Etat, les querelles entre Morny, demi-frère du Prince, Maupas, préfet de Paris et d’autres protagonistes dans l’entourage du futur Napoléon III. Le seul agacement provient des allusions au présent (quoi qu’il en coûte, Jupiter,…), où l’auteur joue au plus malin dans des références qui ancrent inutilement le livre dans une actualité déjà dépassée une fois le livre publié…
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La nuit des aventuriers

Merci à Babelio et aux éditions Plon de m'avoir donné l'occasion de découvrir ce roman dans le cadre d'une opération masse critique littérature !



2 décembre 1851, une date importante de l'histoire de France. C'est lors de cette journée que Louis-Napoléon Bonaparte conserve le pouvoir en violation de la Constitution de la deuxième République. Ce coup d'état est le point d'un départ d'un changement de régime puisque la France va basculer de la deuxième République au second Empire.



C'est au cœur de ce coup d'état et de cette folle journée que Nicolas Chaudun embarque le lecteur. Si vous aimez l'histoire et que vous aimez la fiction, vous ne devriez pas rester insensible à cette lecture puisque l'auteur arrive à marier les deux avec une certaine réussite.



Le principal point fort de ce livre, c'est évidemment de mettre l'accent sur un moment charnière de l'histoire de France. On comprend bien l'enchainement des faits et on a une très bonne vision des différents acteurs de l'époque. On voit les différents jeux de pouvoir, les ambitions de chacun, la réaction du peuple. La plume érudite de l'auteur rend l'ensemble intéressant.



Toutefois, j'y ai trouvé quelques petits défauts qui rendent parfois la lecture un peu laborieuse. C'est assez dense, avec beaucoup de personnages et on peut donc s'embrouiller rapidement surtout quand on ne connaît pas très bien cette période historique. Le style est parfois un peu grandiloquent aussi et ça manque un peu de fluidité par moment.



Il n'en reste pas moins que l'exercice n'est pas simple et l'auteur ne s'en sort pas mal. J'ai passé un bon moment de lecture, le récit est dynamique et les faits s'enchaînent très rapidement. Bon, cela n'aide pas par rapport aux petits défauts que j'évoque au paragraphe précédent mais on ne s'ennuie pas et cela donne clairement envie d'aller creuser un peu ces évènements en lisant des ouvrages spécialisés et plus précis sur le sujet.



L'ensemble est vivant et il est clair que c'est très bien documenté. On s'y croirait ! J'aurai bien aimé avoir un peu plus la vision du peuple en introduisant par exemple des chapitres mettant en scène des personnages "inconnus" dans leur vie quotidienne avant, pendant et après ce coup d'état. La parti pris de l'auteur est différent et il a fait le choix de rester du côté des principaux acteurs, illustres personnages de cette époque et d'avoir un enchaînement des faits très direct sans digressions.



En conclusion, un livre intéressant sur un fait historique important. L'écriture est dynamique et agréable dans l'ensemble et l'auteur arrive à mélanger habilement le côté historique et la fiction. Quelques défauts mais j'ai passé un bon moment de lecture et c'est un livre qui vaut le coup si vous souhaitez une première approche de cet évènement et si vous aimez les livres avec une forte dimension historique.
Lien : https://marquepageetexlibris..
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La nuit des aventuriers

Un roman extrêmement intéressant sur un sujet historique assez peu traité et, de ce fait, assez peu connu, bien qu'il soit un véritable tournant de notre Histoire puisque cette "nuit" est "le point de passage" entre la Deuxième République et le Second Empire.



Toutefois, le style parfois un peu lourd mais qui sert néanmoins à bien présenter les personnages en présence et les événements de cette fameuse "nuit", fait davantage ressembler ce livre à un essai historique qu'à un roman, ce qui pourrait rebuter certains lecteurs.



Néanmoins, "l'effort" en vaut vraiment la peine !
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Le brasier : Le Louvre incendié par la Commune

Ayant découvert fasciné lors d'une visite de la Commune l'importance des incendies ayant touché Paris lors de la Semaine sanglante, l'ouvrage de Nicolas Chaudun ne pouvait que m'intéresser.



Le livre mets en valeur deux figures intéressantes : d'une part, celle d’un loyaliste et fonctionnaire ayant continué à habituer Paris lors de la Commune (Henry Barbet de Jouy) et celle de Bernardy de Sigoyer, officier versaillais, tous deux présentés comme les sauveurs du Louvres.



Le livre a un mérite étonnant. En se concentrant sur les incendies et la disparition des biens culturels au cours de cette semaine sanglante où près de 15 000 communards furent fusillés (!), il offre un récit de la Commune centré sur Paris et ses lieux. Un récit très sombre, à l'image de ce qui n'est rien d'autre qu'une guerre civile, fratricide, d'une violence absolue. L'apocalypse qui saisit Paris au cours de cette semaine de 1871 est totale. Les descriptions de la préparation des incendies et des ordres donnés franchement fascinants.



Je sors un peu étonné, voire frustré, de la sympathie légèrement excessive de l’auteur pour une armée ayant sommairement fusillé des milliers de personnes en une petite semaine. Peut-être est-ce dû justement à son attachement plus fort envers les lieux concernés qu’envers le drame civile et social de cette semaine. La quatrième de couverture, avec son « au cours des derniers jours de mai 1871, le gouvernement d’Adolphe Tiers se résout à réprimer dans la violence la Commune de Paris », m’avait déjà quelque peu alerté.



La Commune est évidemment un sujet sensible et difficile à traiter. Mettre en lumière la désorganisation communarde et l’opportunisme de certains est un fait historique nécessaire à la lecture. Mettre davantage l’accent sur le pillage des caves par les communards que sur une répression parmi les plus violentes et les plus déséquilibrées de l’histoire de France, semble franchement étonnant.



Cela me semble dommage, car tout l’intérêt du livre aurait pour moi pu être celui de décrire et d’interroger un monde où les membres d'une armée réprimant dans le sang une insurrection populaire font simultanément actes d'héroïsme pour sauver Palais et autres symboles de la royauté. Cette ambivalence (passionnante !) résume à elle seule une époque, et me semble peu abordée par l’auteur.





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La nuit des aventuriers

Le XIXe siècle est foisonnant d’idéologies, d’histoires et de mouvements sociaux et c’est toujours fascinant de s’y plonger. La contrepartie c’est la complexité de tous les différents groupes qui y circulent et des personnages qui les incarnent plus ou moins. Le choix de l’auteur de choisir un Napoléon III qui surplombe son histoire pour nous en donner son propre point de vue est intéressant tant il est difficile de se faire un jugement clair sur le personnage. C’est l’occasion aussi de découvrir tous les hommes politiques qui ont pu l’entourer au moment du coup d’état et notamment de percevoir le degré de pragmatisme politique et de manigance machiavélique de cette époque. L’ouvrage excelle dans ses références, il est bien documenté et parvient à nous rendre l’ambiance qui régnait alors sur le territoire, le bémol s’inscrit principalement dans un style d’écriture assez complexe, par moment un peu ampoulé ; le point fort pour ma part réside dans le final, à ce moment de discussion entre le narrateur (Napoléon) et l’auteur qui bataillent ensemble des décisions prises, de l’histoire qui nous reste, du juste et de la légitimité, bref, de tout ce qui peut tarauder l’esprit des lecteurs de fiction historique lorsqu’ils aimeraient pourvoir converser avec leurs personnages.
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L'île des enfants perdus

J'avais appris l'histoire de la mutinerie au bagne d'enfants de Belle-Ile en 1934, et celle du film avorté que Carné et Prévert ont voulu faire en 1947, lors de l'exposition à Vannes en avril 2013 des superbes photos de plateau d'Emile Savitry.



Je n'ai pas été totalement séduite par le "roman" que Nicolas Chaudun a tiré de ce naufrage cinématographique, mais j'en attendais sans doute trop.



Les photos de Vannes m'avait déjà appris beaucoup de choses ; j'avais même gratouillé autour pour écrire un article de blog et fournir des liens vers la presse de l'époque et autres sites ; le grand mérite de Nicolas Chaudun est de livrer cette histoire à un public de lecteurs beaucoup plus large que celui des visiteurs d'une expo en province (sans parler de l'audience riquiqui de mon blog !).



En 1934 un fait divers bouleverse Prévert : pour mater la rébellion des jeunes internés de la maison de redressement de Belle-Île, les autorités locales font appel aux habitants et aux touristes. Une prime est distribuée pour chaque fugitif retrouvé... Jacques en fait un poème, La Chasse à l'enfant, et un scénario.



Ce n'est qu'après la guerre que les vieux amis Carné et Prévert pourront concrétiser leur projet de film basé sur cet événement triste et révoltant. Hélas, de mai à juillet 1947, d'incidents en difficultés techniques et financières, le tournage vire à la catastrophe et sera complètement arrêté au bout de trois mois. Cela fait penser à L'Enfer de Clouzot... Sauf que cette fois on a complètement égaré et jamais retrouvé ce que Marcel Carné avait finalement sauvé et monté une dizaine d'années plus tard.



A mon goût, la part de fiction que Nicolas Chaudun a choisi d'introduire est un peu faible (en quantité et qualité) par rapport à la vraie richesse de la part documentaire de son ouvrage.



Dans la peau d'un enquêteur lancé sur la trace de quelques bobines de rushes montés que Carné aurait "égarées" mais dont plusieurs témoins ont certifié l'existence, il part à la recherche des rares survivants de l'époque du tournage. le choix est restreint... à Anouk Aimée, 17 ans en 1947. Une chance pour le cinéphile-détective tombé en amour en 1966 pour la Femme d'un Homme (la digression sur le film de Lelouch est savoureuse même si elle est un peu hors sujet !). D'abord la rencontrer, la faire parler du tournage... Comme son personnage, l'auteur sera un peu mortifié de la distance que la toujours belle actrice met avec son interlocuteur. Dans les Remerciements, il écrit : " Qu'Anouk Aimée me pardonne de l'avoir accablée du poids d'une responsabilité qu'elle n'a jamais endossée, de mes immixtions de pure fantaisie dans sa vie privée, et qu'elle soit remerciée de l'aide qu'elle a bien voulu m'apporter, au début, tout au moins. "



Si je n'ai pas été prise par surprise par le sujet de L'Ile des enfants perdus, les nombreux détails sur la préparation du projet de film, puis le tournage, même écourté, m'ont passionnée et appris beaucoup de choses sur le cinéma de l'entre-deux guerres et de l'Occupation, le moment charnière après guerre où tout va basculer avec la Nouvelle Vague et faire oublier nombre de chefs-d'oeuvres (et navets) que Nicolas Chaudun nous remet en mémoire. Les portraits des divers protagonistes du tournage (réalisateur, scénariste, acteurs, techniciens, et même figurants !) sont fouillés ainsi que pour les plus importants, leur vie personnelle et professionnelle. Celui d'Arletty à une période dramatique de sa vie (l'Epuration) est formidable, plus encore à mon avis que celui d'Anouk Aimée. Pour moi c'est elle la vraie héroïne du roman. Ou alors Marcel Carné ? Jacques Prévert ? Leur amitié-collaboration est émouvante, même quand elle se termine sur cet échec.



J'ai été un peu sévère au début de ma chronique. Ce livre est une mine de plaisirs pour les fanas de cinéma, et... les amoureux de Belle-Ile-en-Mer. J'espère que les vrais cinéphiles (aux rangs desquels je ne me range pas) ne seront pas déconcertés par la mention "roman" sur la page titre du livre : je me répète, la partie fiction n'est pas prépondérante, et facilement identifiable du reste.


Lien : https://tillybayardrichard.t..
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Rodin / Mapplethorpe

Pour mon week-end anniversaire, mon chéri m’a fait la surprise de m’emmener voir l’exposition « Mapplethorpe Rodin » au musée Rodin, à Paris. Cette exposition est jumelée avec une autre exposition « Robert Mapplethorpe » présentée au Grand palais. C’est la première fois que Mapplethorpe, mort du sida il y a 25 ans, est exposé en France. Moi qui suis fan de Patti Smith j’ai vraiment apprécié les magnifiques photos en noir et blanc de son amant et ami qui sait magnifier les corps nus, comme un sculpteur. A un siècle d’écart, cette exposition permet de révéler les thèmes et sujets chers à deux grands créateurs sous forme de dialogue visuel ; magnifique !

Lu en avril 2014
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