Citations de Nicole de Buron (140)
Incapable de sortir dans la rue. A plusieurs reprises, vous avez rassemblé toutes vos forces pour aller acheter des allumettes. Une subite crise d'angoisse vous a saisie au moment de traverser le boulevard. Vous êtes restée paralysée, bloquée pétrifiée au bord du trottoir. Comme une Cro Magnonne devant une horde de rhinocéros laineux. Vous êtes rentrée en pleurant. (Dieu merci, la pharmacie où vous achetez des tonnes de Kleenex est en dessous de chez vous. Sinon, vous seriez obligée de découper vos draps en mouchoirs.)
Une lecture drôlissime remplie de dérision ou comment soigner sa déprime
L'un d'eux - un snob insupportable - vous expliqua un jour, en riant, qu'il gagnait sa vie, dans les moments difficiles, en écrivant.
- Vous écrivez quoi? avez-vous demandé, intéressée.
- Une lettre à mon père.
- Pourquoi n'irais-tu pas faire les courses à l'Hypermarché ? suggérez-vous, vaguement, à votre ex-grand-P-DG d'époux.
A votre totale stupéfaction, l'Homme prend un air ravi.
- Bonne idée... Très amusant... Je ne suis jamais entré dans un Hypermarché.
ça, vous savez.
- Adieu, pauvre con ! criez-vous, je n’ai peut-être, en effet, qu’un petit job minable mais je ne suis pas, moi, un fils à papa qui a du mou de veau entre les deux oreilles !...
Lui. - Je n'ai pas fait grand-chose... juste rencontré quelques vieux copains qui sont venus faire la bouffe à la maison...
Traduction :
Il ne reste plus une boîte de conserve ni un sac de maïs surgelé, ni un gramme de sucre chez vous. Par contre, votre cuisine est pleine d'un nombre extraordinaire de bouteilles vides. Vous retrouverez de la sauce tomate sur les murs et même le plafond. Les couteaux qui ont servi à ouvrir les boîtes de sardines sont devenus scies et les fourchettes de vrais trident épointés... La micro-onde ne marche plus. Un commando de Japonais réparateurs ne retrouva jamais l'explication de la panne malgré des fax pressants à Tokyo.
"L'homme est un petit garçon fragile qui a besoin de se croire un dieu." (p 73).
Il y a des matins dans la vie où rien ne vous avertit des emmerdements qui vont s'abattre sur vous. Et durer parfois des jours, des mois, et même des années.
Quant à Madame Claude, je n'ai jamais entendu dire qu'elle enfermait ses filles dans un bordel sous la menace, mais qu'elle aidait au contraire le Ministre des Affaires Etrangères à distraire les invités officiels de la France.
Et ces oublieux n'ont même pas réclamé pour elle la Légion d'honneur, comme pour Johnny Halliday ! Ingratitude, ton nom est Quai d'Orsay.
Vous avez lu dans vos chers journaux féminins qu'un breakfast complet est une bénédiction pour une petite famille. Vous êtes une bonne mère de famille. Votre devise faire le mieux possible à en crever.
"Voir un auteur après avoir lu son oeuvre,
c'est comme voir une oie
après avoir mangé du foie gras."
Citation de Je-Ne-Sais-Qui mais j'adore.
Autre prodigalité: les livres. Vous vous ruinez en bouquins. L'on sait que vous avez été réprimandée pour cette extravagance par votre inspectrice des Impôts. Tant pis. Vous continuez.
Il obtient un succès fou auprès des demoiselles, et même des dames, qui le regardent comme des chattes prêtes à bondir sur un pigeonneau.
Elle me haie. Elle s'est plainte a Raoul que je téléphonais trop souvent. Ça la tue! Si tu entendais son ton sec quand elle répond et qu'elle fait semblant de ne pas reconnaître ma voix: "C'est de la part de qui ?......Ah c'est vououououssss! Je vais voir si il peut vous parler...." Alors moi pour l'emmerder, mielleuse, je dis : "C'est pour le remercier du somptueux bouquet de fleurs qu'il m'a envoyé pour ma fêêête !" Folle de rage, bing ! elle jette le téléphone par terre....
Vous découvrez qu’une femme seule est socialement considérée à l’égale d’une pestiférée chez les bourgeois qui constituent votre entourage.
Heureusement, vous avez quelques copines bien à vous, « célibataire » elle aussi, avec les mêmes problèmes.
L’idée vous vient que, si cela continue ainsi, ce fameux permis de travail risque d’être attribué à votre cadavre.
Quand vous en arrivez au stade où vous pleurez dans votre bain sans savoir pourquoi, vous décidez d'aller voir un psychiatre.
Votre Seigneur et Maître sourit, béat. Comme tous les hommes, il adore les louanges, même parfois un peu lourdes. Vous croyez fermement que ce n'est pas par sa beauté qu'une femme séduit un homme, et surtout le garde, mais grâce à une complimenthérapie de choc et de longue haleine.
Car, outre sa femme Gisèle et le Cinéma, Pierre Braunberger avait une autre passion : la gastronomie. Dans ses "Cinémamémoires", il raconte que, jeune homme et passant quelques années aux États-Unis, il courait d'un restaurant à l'autre à chaque repas. Commençant par déguster un bon poisson dans un premier bistrot renommé pour ses produits de la mer. Puis galopant dévorer sa viande dans un deuxième connu pour ses steaks. Et finissant par un dessert dans un troisième, célèbre pour ses pâtisseries. Il arrivait à faire ainsi des déjeuners et des dîners mouvementés, certes, mais excellents.
Vous haïssez de plus en plus cette folie moderne des codes qui s'étend tous les jours. Vous avez vous-même, un jour, dans un élan de méfiance, codé vos codes. Et, distraite comme vous l'êtes, oublié votre codage. Vous avez vécu six mois comme sur une île déserte. Et décidé de n'utiliser à l'avenir qu'un seul chiffe : celui de la date de naissance de vos filles ! ... (oui, mais laquelle ? Ah ! ah !).