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Critiques de Olivier Bourdeaut (1803)
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Pactum salis

Je ne vais pas revenir sur l'immense plaisir livresque ressenti à la lecture du premier roman d'Olivier BOURDEAUT (En attendant Bojangles) qui m'a menée à Pactum salis, son deuxième livre.



Eh bien, non, je ne fais pas partie des déçu(e)s, assez nombreux sur les réseaux sociaux « littéraires » de ce « polar » fantaisiste, qui ne ressemble, c'est certain, en rien au précédent. Et heureusement, car on aurait dit de l'auteur qu'il ne savait pas se renouveler.



J'ai pourtant retrouvé le charme fou de son premier opus dans cette histoire d'une rencontre amicale entre un paludier misanthrope ex-parisien et un agent immobilier ambitieux, malhonnête, fêtard et jamais dénué de scrupules. Vous remarquerez que je ne parle pas d'amitié entre eux, mais plutôt de rencontre.



C'est pour moi, à nouveau, un sans-faute pour cet auteur aux charmes littéraires certains. J'ai adoré, cette fois aussi son style très travaillé, parfois poétique (descriptions des marais, ambiances…) et surtout son humour au vitriol. Personne n'en réchappe, ni les personnages toujours analysés avec une finesse remarquable et une psychologie jubilatoire, ni les quidam s'incluant dans le récit. L'auteur nous abreuve de figures de style sans en faire trop, et c'est un REGAL à lire.



Oui, Olivier BOURDEAUT est un auteur que j'ai un immense plaisir à suivre, et qui cette fois encore me procure une grande joie de lectrice, car le style épouse le fond, tout va.

Avec ce regard dur et juste porté sur notre propre génération et société, il nous montre la volonté de certains de sortir du moule social, et le désir d'autres d'y plonger vaille que vaille. Pour Jean, le paludier, ce n'est pas un retour aux sources, mais un « aller-aux-sources » sorte de mise en relief par la poésie rugueuse d'un métier qui n'a pas changé depuis les temps romains.



Evidemment, certains passages sont rocambolesques et apporte une petite touche de folie à cette histoire qui m'a moins bouleversée que la forme prise pour nous la conter, mais cela n'ôte rien à la tonalité de mes ressentis.

L'amitié-rencontre est-elle réellement un pacte de sel ?

A vérifier avec cette lecture qui met à jour les excès humains, l'amitié mesquine, rivale, revancharde et forcément épineuse. Certains se reconnaitront peut-être, chez l'un, ou chez l'autre.



Vous comprendrez pourquoi je préfère le terme de « rencontre » plutôt qu' « amitié ».



A vous de juger.


Lien : http://justelire.fr/pactum-s..
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En attendant Bojangles

Il y en a qui attendent Godot, d'autres qui attendent Bojangles, d'autres qui n'attendent rien.



Je n'attendais rien en lisant ce livre. Il m'a laissé dans le creux des lèvres son sourire attendri, son petit grain de folie.

Un petit grain de folie, ça peut faire énormément de bien dans nos vies souvent trop sérieuses et trop cadrées.

Un petit grain de folie, c'est tout plein de fantaisie, ça vous entraîne dans des Châteaux en Espagne, ça vous fait danser toute la nuit sur des musiques lancinantes ou endiablantes (Oui je sais, on dit "endiablées" mais ça rimait pas, alors remballe ton stylo rouge à vagues).

Alors, c'est chouette, non ?

Ben non...pas toujours.

Lisez "En attendant Bojangles" et vous comprendrez pourquoi.



Franchement, ce livre se lit très vite. Il vous prendra juste deux heures de votre temps. Ce sera un bon petit moment à passer. Souvent drôle, parfois grinçant, voire même un brin dérangeant mais drôle tout de même ! Et triste aussi. Un peu.
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Développement personnel

La force est en lui.



Inexplicable. Cela arrive parfois.

Sans raison apparente, elle lui a lâché la main, tourné le dos et claqué la porte au nez.

D'une générosité encore sans égale hier, elle a décidé de l'abandonner, de le planter là, sur place, et de le laisser, seul, avec lui-même.

L'inspiration, impétueuse et capricieuse, vient de quitter Olivier Bourdeaut.

Aujourd'hui, il n'est plus capable d'endosser les costumes des personnages qui sortaient tout droit de son imagination avec une aisance déconcertante.

Alors, pour continuer à écrire des histoires, une nouvelle opportunité s'est offerte à lui : élargir le champ des possibles en se concentrant...sur lui-même.



Avec son alliée indéfectible, l'autodérision, Oliver Bourdeaut va alors tester la théorie de Harvard selon laquelle parler de soi-même serait aussi efficace que de sniffer de la cocaïne.

Enfance mouvementée, scolarité difficile, apprentissage du métier d'écrivain sont évoqués avec humour et sensibilité.

Nous découvrons la fragilité et la vulnérabilité d'un homme en proie à ses doutes, recherchant par l'instrospection à reconquérir les faveurs de celle qui lui a permis de rencontrer le succès.

Drôle, touchant, peut-être parfois un peu léger, espérons que cet exercice de développement personnel soit bénéfique à l'auteur d 'En attendant Bojangles.

Ne nous cachons pas, nous attendons de cette belle réconciliation plein de grands et beaux romans.











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En attendant Bojangles

Ouawh, quel premier roman ! Ce qui est sûr et certain, c'est que cet auteur a un très bel avenir devant lui ! Et en plus, il me met dans l'embarras car après une telle lecture, me voilà démunie de mots pour exprimer mon enthousiasme. J'avoue aussi être intimidée devant le nombre impressionnant de critiques qui ont déjà été faites sur cet ouvrage et ai horriblement peur de me répéter mais tant pis, je me lance.



Un jeune garçon, dont le lecteur ignore l'âge nous narre la vie enchantée pour ne pas dire déjantée qu'il a mené avec ses parents. Entre une mère complètement extravagante pour ne pas dire légèrement dérangée et un père plus qu'aimant qui la suit dans toutes ses bouffonneries, notre jeune héros n'en est pas moins malheureux pour autant. Au contraire, je dirais même que c'est le garçon le plus heureux qui soit, vivant toujours dans un monde de danses, de rencontres impromptues, de décadence, de beuverie mais attention, tout cela avec modération ! J'allais oublier Mademoiselle Superfétatoire, l'oiseau chanteur, l'oiseau farceur mais aussi l'oiseau cajoleur de cette formidable petite famille. Famille qui est toujours complètement à l'ouest, planant sans pour autant avoir pris de calmants et qui entra^ne le lecteur dans une vie mythique, une vie magique, une vie complètement surréaliste. Ah oui, à cela aussi, il faudra vous y faire, très chers, le fait que la narrateur amie à s'exprimer en vers...



Un vrai délice, une lecture à lire n'importe quel jour et à n'importe quelle heure ! Une chose est certaine, cela met du baume au cœur !
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En attendant Bojangles

La lecture de ce roman nous plonge dans un tourbillon de plaisir naïf, on se sent gagné par une douce euphorie contagieuse qui peu à peu détend nos traits et provoque un sourire.



Pour Olivier Bourdeaut l'humour est une affaire sérieuse. D'où ce coup d'essai empreint d'une folie douce, soignée et réussie.

Par ailleurs, la sincérité sans pathos, sa langue simple mais touchante, font de ce récit sans prétention un concentré de douceur de vivre.



Sous des apparences légères, ce roman « feel good » fait réfléchir sur le sens véritable de nos vies, de notre attachement à ceux que l'on aime et à nos comportements qui parfois manquent de bons sens.



Ebouriffant, débridé, brillant, le lecteur se retrouve hypnotisé par la langue vibrante et poétique de cet auteur capable de suspendre le temps entre les pages d'un roman.





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En attendant Bojangles

« I knew a man Bojangles and he danced for you » 

« Je connaissais un homme, Bojangles, et il dansait pour vous »



Il était une fois une femme très belle, aux joues rebondies et aux yeux verts, très fantasque, pleine d’amour et de vivacité. Elle était très amoureuse d’un homme très gentil, lui aussi très original et très amoureux.

Ils étaient heureux et avaient un enfant, un petit garçon charmant.

Leur vie était un enchantement, où la fantaisie la plus débridée faisait la cour à la chaleur de l’amour.

Ils vivaient dans un appartement à Paris, surréaliste, et ils passaient leurs vacances très fréquentes dans un château en Espagne, où un lac courtisait les pins sous le soleil.

Et ils dansaient, ils dansaient, ils dansaient...

« I knew a man Bojangles and he danced for you » 

Mais quand on écoute la voix envoûtante de Nina Simone, une mélancolie nous étreint et on se dit que non, le bonheur total n’existe pas...La folie guette, elle est là, tapie dans l’ombre, et n’attend qu’une occasion pour s’emparer des gens heureux.



Comment vous dire ? Comment vous dire que mon cœur éclate, qu’il explose avec cette famille pétillante et bouleversante à la fois ? Comment vous faire comprendre que cette lecture a été un télescopage d’émotions intenses, un enchevêtrement de rires, de poésie et d’émois, un camaïeu de mille couleurs...un tremplin vers l’infini.



 « I knew a man Bojangles and he danced for you » 

Oh oui, il a dansé pour moi, Mr Bojangles, comme il dansera encore à jamais pour tous les gens heureux de lire cette histoire d’amour, de bonheur, de folie et de désespoir.

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En attendant Bojangles

Ça, c'est pour se mettre dans l'ambiance

♪♫♪ https://www.youtube.com/watch?v=tJs3ooeQDYY

Juste ce qu'il faut de douceur et de nostalgie, et c'est parti…



Mr Bojangles (prononcer Bodjangueuls, pour les babelionautes anglophobes qui me liront par millions) est donc le titre mythique – interprété ici par Nina Simone – sur lequel les amoureux d'Olivier Bourdeaut dansent inlassablement leur vie insouciante et fantasque. Et tragique aussi. Une bulle aux reflets roses, qui graduellement s'ornerait de noir et de gris.



Pour ma part, à trop attendre Bojangles mon petit commentaire viendra tardivement s'égarer parmi les quatre-cent cinquante et quelques critiques déposées ici à ce jour.

On s'en fout.

Train de retard ou pas j'ai apprécié ce premier roman tout simple, chronique émouvante et poétique d'une vie de famille délicieusement hors normes. Et même au coeur de moments plus moroses que roses j'ai souri dans cet univers à contre-sens, à cette sagesse de la fantaisie, à ce frêle et candide éloge du non-conformisme et de l'extravagance.



Réticence néanmoins sur la fin. Après que vous parvîntes, monsieur l'Auteur, à rester léger envers et contre tout, une ultime touche de pathos dans les toutes dernières lignes se révéla plutôt… superfétatoire à mon goût.



Bon, tout est pardonné, on s'est quand même (aussi) bien amusé.





Ah et on a également la version (plus swing) de Sammy Davies Jr. en magasin :

♫♪ https://www.youtube.com/watch?v=u8Cys4jnZpQ



(parce qu'ici on n'est pas non plus obligé de causer que de bouquins)








Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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En attendant Bojangles

Qu'elle est belle cette aventure, cette folle histoire d'amour, cette ode à l'Amour Fou ! Quand j'ai vu les extraits du film qui vient de sortir, j'ai su que c'était le moment de le sortir de ma PAL, avant de me plonger dans les images somptueusement tristes que j'ai déjà aperçues.





D'abord, ouvrez un nouvel onglet et écoutez ça : https://www.youtube.com/watch?v=LzofnHLOer4.





C'est fou comme c'est beau. Malgré son apparente légèreté, ce tout petit livre à l'air loufoque aide à voir la beauté dans « l'anormalité ». Un grain de folie comme un grain de beauté. Une folie douce d'une folle douceur. Mister Bojangles, c'est la chanson que le narrateur a entendu toute son enfance grésiller sous le diamant de la platine. Une enfance pas comme les autres, où son père appelle sa mère d'un prénom différent chaque jour pour mettre en valeur ses multiples facettes, où l'animal de la famille est un grand oiseau (une demoiselle de Numibie : Mademoiselle Superfétatoire) qui vit en liberté dans leur maison, où la cuisine est recouverte de lierre que la mère trouve beau pour cacher le vaisselier qu'elle ne trouve pas beau ; où la télévision est coiffée d'un bonnet d'âne car ses programmes sont nuls ; où l'on entasse dans l'entrée tout le courrier qu'on ouvre jamais, et dans lequel on saute comme sur un nuage ; où l'on boit du vin avec des fruits et où l'on fait du Gym tonic… Où l'on dansait, tout le temps ; Pour faire revenir Monsieur Bojangles.





« C'était vraiment n'importe quoi, parce que la vie c'est souvent comme ça, et c'est très bien ainsi. »





L'histoire nous est contée dans une belle langue imagée, aux tournures enfantines, pétrie d'amour naïf et inconditionnel. Il y baigne une confiance et une admiration sans faille pour ces parents excentriques qui font pétiller la vie et la rendent magique, intense, sans temps mort quitte à se mettre à dos ceux qui ne comprennent pas, l'école, les impôts… Vraiment pas d'humour ces gens-là. Une vie comme une fuite en avant pour tenir à distance l'échéance, celle que l'on sent pourtant inéluctable derrière l'ouverture d'esprit du père, dans les doutes de l'enfant… Dans le regard de quelques autres, aussi. Et via les accidents de plus en plus fréquents qui obligent à remettre cette vie si vibrante en question. Il y a beaucoup de sensibilité et un certain génie dans la manière de raconter : de façon à ce qu'on se laisse porter par l'aventure comme un enfant qui veut y croire (alors que je n'aime généralement pas les aventures rocambolesques), tout en comprenant en tant qu'adulte ce qu'est réellement en train de décrire cet enfant (un peu comme dans Fantasia chez les ploucs, de Charles Williams).





« Mais que vais-je faire de cet amour fou ? »





Cette insouciance serait-elle trop belle pour être vraie ? Pourquoi Maman passe-t-elle du rire aux larmes, pourquoi fait-elle comme si toute cette folie était normale ? Et papa dans tout cela ? Lui nous livre des morceaux de choix de son journal intime, celui qu'il écrivait sur maman, et leur folle aventure à tous les deux, leur course folle contre la montre. Mais comment se fait-il que notre petit loulou de narrateur ait accès à ce journal ? Malgré l'apparente facilité de ce récit, En attendant Bojangles est une oeuvre aussi pétillante qu'émouvante, qui nous invite à voir le verre à moitié plein même si cela signifie aussi qu'il est à moitié vide. Je filerai voir au cinéma dès ce week-end. J'espère que l'émotion crèvera l'écran autant que l'humour ! Et n'ayez crainte, c'est tellement truculent que personne ne saura si vous pleurez de rire ou de tristesse.





« Ta maman, ce sont les racines, les feuilles, les branches et la tête en même temps, et nous, nous sommes les jardiniers, nous allons faire en sorte que l'arbre tienne debout et qu'il ne finisse pas déraciné ».
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En attendant Bojangles

Ils dansent dans leur grand appartement sur l'air de Mr Bojangles de Nina Simone. Sirotant avec leurs amis des cocktails colorés jusqu'au bout de la nuit, ils rient de leur démesure. Ils se voussoient par respect devant un grand oiseau plus sage qu'eux, ils se disent des choses insensées que personne ne prononce.



C'est gai et c'est triste. C'est beau aussi et tendre, c'est le regard d'un fils et d'un homme follement amoureux d'une femme extravagante jusqu'à la folie. C'est la vie quand l'esprit divague, la déraison merveilleusement racontée par Olivier Bourdeaut.

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En attendant Bojangles

Un vrai bijou que ces 170 pages si bien écrites si attachantes et si emplies de sensibilité. Je n’avais pas vu le film -gros succès au cinéma - est c’est un peu par curiosité que j’ai proposé « En attendant Bojangles » (justement quel titre insolite!) à mon club de lecture.

J’ai savouré cette histoire jusqu’à la dernière ligne, déployée à diverses époques de la vie des personnages-essentiellement la mère le père et leur garçon- histoire qui danse sur une vraie corde raide: la frontière insaisissable et instable entre la fantaisie l’originalité la farce et la folie… Si le rythme est enlevé, les situations cocasses et même souvent drôles, ne pas se méprendre: le rire est désespéré, l’aventure est tragique, la souffrance est psychiatrique… Un très grand et très beau livre, un de mes coups de cœur de l’année! Et une écriture vive, riche, délicate, un grand bonheur de lecture!!!

Merci Olivier Bourdeaut !
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En attendant Bojangles

Pour vivre heureux, un grain de folie n’est pas de trop. Un grain mais pas trop.

Alors, quand la folie déborde, il faut inventer des histoires pour lui donner un sens. Un peu comme dans le film de Roberto Benigni, « La vie est belle », le père embarque son fils dans des histoires débordantes d’imagination, des mensonges à l’envers. « Parce que la vie c’est souvent comme ça », une histoire sans queue ni tête, il faut parfois déguiser la vérité pour vivre tranquille.



Une folie qui danse sur un air de Nina Simone, qui grimpe tout là-haut jusqu’à tutoyer les étoiles.

C’est ce qu’on pense au début du roman. On sourit et on s’étonne de tant de bizarrerie. L’humour enveloppe tout cela de légèreté. La musique de la poésie nous entraîne.



Une histoire pétillante et colorée qui nous embarque quelque part ailleurs, dans une folie merveilleuse et bouleversante à la fois, où même les larmes ont un goût de malice, où les fous rires sont malheureux.



Une belle découverte que cette « histoire aussi solide qu’un coup de vent » pour décoiffer la gravité de la folie et l’enrober de tendresse et d'amour.

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En attendant Bojangles

Avis de coup de coeur et de coup de foudre !

Avis de coup de folie et de coup de joie !

Avis de coup de larmes et de profond bouleversement !



Ce livre est un trésor.

Il inspire la recette d'un bonheur délicieusement dévastateur lorsqu'on ose entendre et prendre soin de notre âme d'enfant.

Il murmure que la folie est belle lorsqu'elle transforme le quotidien en la plus belle des aventures.

Il chuchote que l'amour est sans limites lorsqu'il transcende chaque regard et qu'il permet aux filles d'être des princesses et aux garçons d'être des chevaliers.



La joie et la folie se côtoient au quotidien dans cette famille singulière qui a choisi la poésie et la fantaisie pour affronter inquiétudes, morosité et habitudes.

Le tourbillon contagieux de la danse nous emmène vers des contrées lumineuses, aux frontières du réel. Tout semble possible quand l'amour règne en roi.



Avec beaucoup de douceur, de velouté, de délicatesse, de volupté, d'enthousiasme, de générosité et d'amour, Olivier Bourdeaut nous partage sans concession sa plume originale, colorée et souriante et nous entraîne dans la danse fascinante et lancinante de Mr. Bojangles.



Mr.Bojangles... Nina Simone...

Ecoutez-la...

Imprégnez-vous...

Fermez les yeux...

Et inspirez ce bonheur...

... avant de redescendre sur terre.

Car la danse va finir un jour.

Mlle Superfétatoire suspendra son vol.

La folie pétillante deviendra enfermante.

Ravageante.



Et c'est là qu'il vous faudra accepter le silence...

En attendant la prochaine danse.
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En attendant Bojangles

Comment qualifier un tel livre sans tomber dans les termes habituels de pépite, perle ou autre bijou ? Je dirai que ce livre est un cadeau, oui un merveilleux cadeau qu’Olivier Bourdeaut fait à des lecteurs amoureux de bonne littérature et de belles histoires.

Un enfant raconte sa vie ou plutôt celle de ses parents unis dans un amour hors norme, un amour fou dans tous les sens du terme, qui n’hésitent pas à embellir leur quotidien jusqu’à l’extravagance.

Tous trois se vouvoient, le père invente un prénom pour sa femme différent chaque jour, et réalise son rêve de château en Espagne ! Leur animal de compagnie, Mlle Superfétatoire, est une grue exotique,… Le courrier jamais ouvert tapisse, comme un lit de feuilles mortes, les grands carreaux à damiers de l’entrée.

Après quelques heures de bonheur littéraire absolu, je referme un livre qui mérite une place d’honneur dans les médias, sur l’étal de nos libraires et surtout dans nos bibliothèques. Mais je crois que c’est déjà fait si j’en crois les nombreux prix littéraires qui l’ont très justement couronné.

Olivier Bourdeaut entre dans la cour des grands. Mais que va-t-il pouvoir écrire après ça ? Je suis impatiente d’avoir la réponse.

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En attendant Bojangles

« Découvrir des lecteurs… il a lu quoi, celui-là ? En attendant Bojangles. Et ce profil, il contient quoi ? En attendant Bojangles. Passons à un autre pseudo : En attendant Bojangles. Bigre, c’est très connu apparemment, je devrais peut-être le lire. J’ai du courrier ? C’est bizarre, j’ai rien commandé, c’est quoi, ce paquet ? En attendant Bojangles.



Si j’avais su qu’il suffisait de souhaiter ! Et bien, allons-y, je crois que l’univers ne nous laisse pas le choix.



Or donc, les narrateurs vivent dans un joyeux chaos avec une femme qui change de prénom tous les jours et qu’ils aiment éperdument : l’un est son fils, l’autre son époux.



-Et alors ?



-Et alors tout ce beau monde va avoir des ennuis et souffrir.



-Super ! Bonjour déprime ton bouquin !



-Justement, non, figure-toi. On parlait de roman sent-bien avec Mémé dans les orties, n’est-ce pas ? Ca n’a pas marché, tu te souviens ? Et bien, la formule fonctionne, je l’ai lu et me sens émerveillée. J’y ai trouvé la fraîche naïveté de l’enfance, joliment détaillée, une fantaisie amusante, de l’humour efficace. Et quelle gouaille ! Quelles reparties !



-Pourquoi ça marche ?



-Parce que les personnages traversent leurs difficultés en restant fidèles à eux-mêmes, en s’efforçant de garder le sourire et la joie de vivre, en s’adaptant à leurs difficultés. Ils ne se lamentent pas, ne s’étalent pas en regrets, ils conservent leur regard étonnant jusqu’au bout. J’ai trouvé leur volonté de garder leur univers paradisiaque envers et contre tout émouvante.



-La fin, quand même… est quelque peu problématique, non ?



-Hem… oui, rappelons qu’il a promis, il ne peut pas trahir sa parole, sinon plus rien n’a de sens. J’aime malgré tout cette fin. Pourquoi ? Parce que dans la réalité, je la trouverai insupportable, mais dans la fiction, je lui trouve la beauté irrésistible d’un idéal. J’aime que l’art me fasse réfléchir à mes propres contradictions. »

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En attendant Bojangles

Un vent de folie, c'est ce qui s'abat sur le lecteur, du moins dans la première partie. Les extravagances joyeuses, voire délirantes, de cette famille, vous enivre avec eux. Un souffle vous emporte.

Ensuite, on sent le drame venir, évidemment. La folie douce qui s'est emparée d'eux est tragique, forcément. Alors, la magie marche de moins en moins, et petit à petit le récit rîmé du narrateur-enfant devient vraiment très soûlant... Cinquante pages de plus, et je n'en pouvais plus.

Heureusement, l'auteur a eu la bonté de s'arrêter avant, ce qui donne un résultat plutôt avenant !
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Florida

Au moment d'écrire ces lignes, les paroles de Daniel Balavoine résonnent à mes oreilles :

Petit homme mort au combat

Qui a pu guider ses pas

Ivre de prières

Rythmées par le glas

Petit homme mort au combat

Quel Dieu a pu vouloir ça

Qui peut être fier

De tant de dégâts



Et là, je me dis : Florida, c'est exactement ça !

Petite femme morte au combat : le combat, ce sont les concours de Mini-miss qui transforment les petites filles en poupées vulgaires, en pots de peinture ou en têtes couronnées.

Qui a pu guider ses pas : Une mère maltraitante pour qui la beauté et le fait de gagner des concours est la seule chose valable.

Ivre de prières : celles que l'ont fait pour gagner, celles que l'ont fait pour que s'arrête la souffrance.

Rythmée par le glas : le micro et son larsen, la minuterie qui indique la fin de l'interview.

Quel Dieu a pu vouloir ça : Aphrodite, déesse de la beauté ou America déesse de l'occident qui prône la chirurgie esthétique et l'épilation des sourcils dès le plus jeune âge.

Qui peut être fier de tant de dégâts : en tous cas pas moi.



Après la folie joyeuse de En attendant Bojangles que j'avais adoré et qui m'avait entraînée dans son tourbillon d'énergie, voilà Florida qui m'invite dans les bas-fonds du mal-être, de la souffrance, du rapport malsain au corps, de la famille dysfonctionnelle. Et ça fait mal.



J'ai eu mal comme lorsque j'ai lu Moi, Christiane F, droguée, prostituée.

Le style n'est pas le même.

Mais la finalité est l'enfer.



Olivier Bourdeaut sait magnifiquement bien écrire. Il sait jongler avec le léger et le pesant, avec l'enfance et la maturité. En quelques lignes il m'a à nouveau happée dans son univers, coupé le souffle. Il a laissé entrer les cauchemars dans mes nuits et le questionnement éthique à propos des concours de beauté dans mes classes.



Je ne t'oublierai pas de sitôt, Florida.

J'espère qu'au-delà des maltraitances qu'on t'a infligées, que tu t'es infligé toute seule, tu sauras voir le coin d'espérance des jours meilleurs qui sont promis à ceux qui osent y croire.
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En attendant Bojangles

« Ils voulaient une vie insolite. La vie les a rattrapés au-delà de ce qu'ils espéraient. »



C'est l'enfant qui parle. L'enfant qui prend appui sur les carnets intimes de son père, Georges et sur sa propre mémoire, pour nous raconter son histoire faite d'amour et de désespoir.



Georges voue un amour fou à Louise, sa femme, qui change de prénom au fil des événements et qui a décidé une fois pour toutes « de botter le cul à la raison ». Ils dansent leur vie sur une chanson Nina Simone dont la mélodie masque le bruit que pourraient faire les à-coups d'un quotidien trop pesant. La routine n'a pas sa place dans cette famille pas plus que les factures contraignantes et superflues qui s'empilent dans un coin. Mademoiselle Superfétatoire, une grue exotique, tient une place de choix auprès de ce trio extravagant.



L'enfant lui s'adapte à ce manque de repères. Il suit d'un pas décidé la danse de ses parents. L'emploi du temps d'un enfant classique : l'école, le goûter, les punitions, les copains, tout cela est jeté aux orties. Il danse comme ses parents, et comme ses parents il n'a que la fantaisie et l'inversion des codes à se mettre sous la dent. Il se demande d'ailleurs comment les autres enfants peuvent vivre sans ses parents. Il est heureux. « Les gens excentriques vivent ce dont nous n'osons rêver de la provocation comme un des beaux art » Cette constatation de Florence Müller aurait pu s'appuyer sur ces vies, autant qu'Erasme qui constate que « la folie est la source des exploits de tous les héros » ou encore que « la folie est une ivresse sans fin où la joie, les délices, les enchantements se renouvellent sans cesse ».



Mais voilà, dans toutes les histoires figurent des chapitres. Dans tous les romans il y a un début et une fin. La danse devient peu à peu nettement moins harmonieuse, la voix de Nina Simone s'étouffe, devient inaudible et les pas de danse ralentissent au point de devenir incohérents. L'amour reste. L'amour quoi qu'il arrive. Aveugle de ce qui pourrait l'entamer. Sourd à ce qui pourrait le ternir. L'amour reste…



J'ai aimé ce livre parce qu'il m'a mise à l'endroit, à l'envers, parce que je suis entrée dans la danse et parce que j'ai conclu qu'après tout oui : il faut sans cesse inventer sa vie pour qu'elle ait plus de goût et faire de sa vie un paradis tout simplement parce qu'on l'a décidé. le mensonge est fait aussi pour ça. Il est dans ce cas digne et nécessaire.



J'ai aimé ce livre qui m'a permis de m'évader loin, très loin de la réalité. J'ai aimé cette musique « pour les sentiments », ce livre tourbillon, extravagant, fantasque à souhait, pétillant comme du champagne où les soucis meurent étouffés par les bulles.



« La déprime, la peur peuvent être contournées, piétinées » nous dit Béatrix Beck. Il vaut mieux la croire. le papier cadeau est à ma portée ! le temps des tourments a fait vibrer mes cordes sensibles, mais comme elles étaient protégées d'un film étanche la fantaisie a irradié les mauvais moments, les a protégés.

J'ai entendu ici ou là que cet ouvrage avait quelque chose de l'Ecume des jours de Boris Vian.

La musique oui. le jazz pour Boris Vian . Nina Simone pour Olivier Bourdeaux. L'extravagance je veux bien en partie. L'amour, aucun doute. Mais je préfère m'arrêter là.

Boris Vian a fait un travail de haute couture. du sur mesure pour le pays d'Absurdie. Olivier Bourdeaux a raconté une histoire toute empreinte de fraîcheur, de légèreté, d'émotion. Un excellent moment d'évasion. Mais, sauf à peiner l'auteur, ce livre ne deviendra jamais un classique. (à mon humble avis)

Boris Vian pour moi, c'est tout autre chose. Entre les lignes figurent en bonne place la société, le travail, l'argent, l'amour. Tout cela traduit dans une langue très adaptée, travaillée à l'extrême. Chaque mot est inventé pour coller au plus juste à la situation. C'est tout autre chose ! C'est une oeuvre qui fait référence.



Mais je suis là pour parler de « En attendant Bojangles » et ne pas déborder. Déroutant, saugrenu mais terriblement attachant…….Je terminerai par une phrase de Pierre Jules Stahl qui me semble bien résumer la situation : « On s'explique que la raison soit le pis aller des femmes quand on voit combien la folie réussit à la plupart ».

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En attendant Bojangles

Même si j'ai bien aimé ce livre, le battage médiatique dont il a fait l'objet me parait un peu disproportionné. Plus de 500 critiques déjà, et maintenant une de plus qui de surcroit n'apportera rien de nouveau sous le soleil ! Pas grave...



Le jeune narrateur dont je ne suis pas parvenue à déterminer exactement l'âge, nous conte avec émerveillement et naïveté la vie de sa famille, une famille atypique et fantasque qui fait fi des convenances, brise les conventions, et cultive un petit grain de folie en déployant des trésors d'imagination pour que chaque jour soit un enchantement. Il se rend bien compte par moment que la vie qu'il mène est inhabituelle et peu compréhensible pour les autres. A sa vision vient s'intercaler, sous forme de journal, celle d'un père un peu moins dupe mais complice.



C'est tendre, c'est drôle, c'est triste aussi. C'est écrit avec tellement de légèreté que j'ai fini par me laisser entrainer aux rythmes de l'insaisissable et touchant Mr Bojangles (dont j'ai découvert au passage les magnifiques interprétations de Nina Simone et Sammy Davis, surtout Nina Simone!). Le concept n'est pas sans rappeler celui de "la vie est belle" de Roberto Benigni, ou comment apporter une touche de magie à une situation foncièrement dramatique; un décalage qui fait parti du charme de cette histoire. C'est aussi un hymne à l'anticonformisme et surtout à l'amour d'un homme qui n'a absolument aucune limite. A mon avis, c'est certainement l'élément le plus beau mais également le plus tragique et le plus controversé de cette histoire.



Ce livre ne laissera probablement pas beaucoup de traces dans ma mémoire mais peu importe! Il est aussi léger et pétillant qu'une bulle folâtre dont l'air s'enfuit inexorablement



« Certains ne deviennent jamais fou...

Leurs vies doivent être bien ennuyeuses. »

Charles Bukowski





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En attendant Bojangles

Moi aussi, j'ai cédé devant le succès du livre d'Olivier Bourdeaut. Et ma foi, je n'en suis pas mécontent bien au contraire. Ça démarre sur un ton léger, farfelu, rigolo tout plein. Il faut dire que cette famille un brin frappadingue à tout pour nous mettre en joie. Les réflexions du narrateur (le fils) sont notamment savoureuses. Mais petit à petit le grain de sable vient foutre le bazar dans cette famille décalée. Et c'est là aussi bien sur, qu'Olivier Bourdeaut fait mouche. Une ode à la vie, à l'amour touchante, juste et terriblement émouvante. Et puis évidemment on réécoute la grande Nina Simone. Frissons garantis. Deux plaisirs en un, c'est la classe, chapeau Mister Bourdeaut !
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En attendant Bojangles

Je m'excuse d'avance, je n'ai pas aimé.

Pas du tout du tout.

En fait, je l'ai lu il y a plus d'un mois, et devant les éloges unanimes, j'ai reculé, me disant que j'avais dû rater quelque chose.

Mais le texte tend à s'effacer complètement, et j'ai lu, depuis et avant, des choses tellement plus puissantes, sur la folie, sur l'enfance, que j'ai envie de dire que cela me paraît bien léger, voire inconsistant.

Sur l'enfance et la folie, j'ai lu Sorj Chalandon, Profession du Père, avec le père paranoïaque, la mère dans le déni complet. Vraiment pas de quoi rire. Il pourrait faire semblant de rigoler quand Papa l'emmène assassiner De Gaulle, mais, bizarrement, ce n'est pas le cas. J'ai lu aussi, pour le cas des mères bipolaires, Delphine de Vigan. Trop rigolos, les suicides maternels. On en redemande. Je ne parle pas de Justine Lévy et de sa mère zinzin de chez zinzin qui l'emmène dans des squats d'héroïnomanes, ou l'abandonne au parc. Elle en rigole encore, pas d'école, youpi. Ils sont trop bêtes, à l'école, ils ne comprennent pas comme c'est bien quand c'est délire. Etrangement, Justine s'est réfugiée chez son père, qui la faisait réviser tous les soirs. Manque de fantaisie, ces deux-là.

Bon, je sens que je m'énerve un peu. Vous avez compris, je n'apprécie pas qu'on minimise la folie, ou qu'on l'utilise, car elle n'est ni charmante ni divertissante, elle est dévastatrice. Surtout sur un enfant.

L'auteur d'ailleurs, le sait, il me semble. C'est pour ça que je plains cet enfant qu'on nous met en scène, et que l'on plonge dans un immense mensonge, qui se termine, soyons claire, en cauchemar. Un enfant qui a cent ans dans sa tête. Un enfant qui ne peut pas exister.

Quant à l'amour "fou" entre monsieur et madame qui change de nom tous les jours...Bon, je vais m'arrêter là.

Une seule s'en sort à mes yeux, petit délire délicieux (comme quoi, ça peut exister), c'est mademoiselle Superfétatoire, dont le nom autant que les apparitions m'ont séduite jusqu'au bout.

Voilà. Après, ce n'est que mon avis. Et si certains ont vu l'ensemble des personnages comme moi, j'ai vu mademoiselle Superfétatoire, je comprends qu'ils aient passé un très bon moment.

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