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Critiques de Olivier Truc (828)
Le dernier Lapon

Après quarante jours de nuit polaire, le 11 janvier, la Laponie voit enfin émerger le soleil. Il brille exactement vingt-sept minutes avant de retourner se coucher. Deux semaines plus tard, la région bénéficie de cinq heures d’ensoleillement quotidien.

C’est dans ce contexte de réveil à la lumière que se joue l’intrigue du dernier Lapon. Un tambour de chaman est volé dans le musée de Kautokeino. Quelques heures plus tard, à une dizaine de kilomètres de là, un éleveur de rennes est retrouvé mort, les deux oreilles tranchées. Klemet et Nina, deux policiers de la police des rennes, vont devoir trouver le voleur et l’assassin. Y a-t-il un lien entre ces deux actes ?

Olivier Truc embarque le lecteur dans une enquête au cœur d’une Laponie torturée. Son identité souffre de l’appartenance de la région à trois états différents. Dans les années 1960, les autorités ont tenté d’écraser ses valeurs et coutumes : langue locale interdite, délimitation stricte des zones de migration des rennes, implantation d’un protestantisme rigoriste…

Que reste-il de l’identité de ces hommes et de ces femmes ? C’est la question que pose Olivier Truc, journaliste français résidant en Suède. De vraies questions sociétales et économiques. Difficile d’imaginer que cette région reculée, où les rennes sont plus nombreux que les humains, attise autant de convoitises ; c’est pourtant le portrait qu’en dresse l’auteur.

Je me suis passionnée pour ce roman. Mon séjour en Finlande cet été a sans doute contribué de manière très personnelle à cet intérêt, mais tout amateur d’anthropologie sera autant ému que moi par cette histoire. Le polar est également très bien construit, l’enquête tendue et palpitante. Le dernier Lapon a gagné, entre autres, le Prix Quai du polar 2013 ainsi que le Prix Mystère de la critique 2013.
Lien : https://akarinthi.com/
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Le dernier Lapon

Ou comment un livre offert vous change l'horizon de vos futures lectures.

Une intrigue dans le grand Nord, en Laponie: bon, pourquoi pas.

Des éleveurs de rennes (les samis) vivants à la dure (a cheval sur la Suède, la Finlande, la Russie et la Norvège): bon, d'accord.

Mais la dessus, viens se greffer l'Histoire.

Tout d'abord, la christianisation forcée des lapons par des missionnaires suédois dès le XVII è siècle.

Rajouter la richesse du sous sol local qui attise les appétits depuis longtemps.

Un zeste de résurgence de culture païenne à travers un tambour volé.

Une expédition dans las années 1930 avec Paul Emile Victor en tête d'affiche.

Des personnages hauts en couleurs.

Le froid, la solitude, les jalousies, les terres ancestrales, les traditions...

Un duo de policiers (un sami "intégré Klemet et Nina une suédoise) touchant.

Mélangez et dégustez cette intrigue sans modération, et attendez les tomes suivants du duo avec impatience.
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Le dernier Lapon

Avec les années et les lectures, je deviens plus difficile en matière de polars. L'exemple d'excellents auteurs met douloureusement en lumière les défauts d'autres et les clichés dont ils abusent et Le dernier lapon entre douloureusement dans la seconde catégorie. J'ai mis trois étoiles, mais j'estime que c'est bien gentil de ma part. Certes, l'enquête en elle-même a des tournants palpitants. Certes, la choix des lieux est dépaysant. Certes, c'est l'occasion de se passionner pour les lapons si mal connus, et pourquoi pas d'aller chercher d'autres renseignements après.

Mais...

Mais voilà, si les quelques personnages clichés émaillant le texte sont pardonnables, j'en ai le ras la casquette de la prédominance du thème du viol dans les polars. Oui, il faut dénoncer ce genre d'horreurs, mais quand on les trouve ainsi à tout bout de champ, il y a de quoi se demander si ce n'est pas de la paresse des auteurs: de l'émotion induite chez le lecteur sans se fatiguer.Pour créer un personnage féminin fort, les auteurs systématiquement lui inventent un passé de viol, et pour créer un personnage masculin fort , ici le berger..., et bien il suffit de violer sa femme! Si vous avez deux personnages de flics, un masculin un féminin, qui ont besoin de traumatismes passés pour les besoins de l'histoire,vous pouvez parier que la dame aura droit à l'agression sexuelle tandis que notre personnage masculin nous entraîne sur le traumatisme de son peuple.

D'ailleurs, tous mais alors tous les personnages féminins du livre à l'exception de la géologue y ont droit! Nina Nansen, la femme d'Aslak, et cela uniquement pour faire progresser la trame narrative de celui-ci, toutes les adolescentes croisées, la vieille dame et son pasteur... On sent un peu un thème, non?

Oui, c'est dépaysant. Oui, l'enquête est plaisante.

Mais franchement, trois étoiles, je trouve que je suis très sympa.

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Brèves de noir

C’est un recueil de neuf nouvelles inédites, écrites par neuf lauréats, rassemblées à l’occasion des dix ans du salon littéraire devenu incontournable: Quais du Polar.



Sans prétention, sans thème imposé, neuf nouvelles pour se divertir avec des auteurs que nous aimons… ou pour découvrir la plume de ceux que nous ne connaissons pas.



Un peu plus de 150 pages à dévorer dans les transports ou au bord de la piscine…



A petit recueil, un ressenti de lecture court.



Normal.



Avec La meute, DOA nous offre une incursion brutale dans une opération militaire en Irak. Un petit bijou, un condensé des émotions qui traversent l’esprit des soldats avant d’entamer l’action, pendant et après, dans le souci de ne pas perdre de vue l’objectif: l’homme. Des chausseurs en uniforme, qui traquent l’ennemi, des hommes qui doivent ignorer la peur, faire parler leur adrénaline et… si possible, s’en sortir vivants.

J’ai adoré.



Tout comme je suis tombée sous le charme de cette histoire sur Le clandestin, de Franck Thilliez, qui aborde le sujet ô combien troublant du déni de grossesse et de l’infanticide. Quelques pages intenses, un flirt entre angoisse et horreur, avec suspens et révélations finales à la clé, inspirées de l’événement des «bébés congelés» de 2006, l’affaire Courjault.

Une plongée dans la psyché d’une mère souffrant de troubles psychiatriques péripartum qui ébranle le lecteur, oscillant entre perplexité et mépris.



Un canard au sang de François Boulay est l’histoire d’un crime passionnel autour de la découpe d’un canard par un individu qui ne se contente pas de «péter un câble», mais qui nourrit son crime bien des années après. Inutile d’ajouter que la folie et un certain humour apportent un goût savoureux à cette recette meurtrière expresse!



Max Vegas de Marcus Malte est une nouvelle très tendre d’un homme qui aurait pu tirer profit de son don pour faire parler les morts, mais il n’en est rien. Il y laissera même la vie, juste histoire d’aller parler avec sa «Petite fleur».



Et si nous partions en croisière avec Caryl Férey, en famille, dans L’échappée? L’auteur y évoque des vacances pas comme les autres, qui auraient pu maintes fois tourner au drame mais qui, au final, aussi atypiques soient-elles, seront inoubliables. J’ai adoré être balottée au gré des flots tumultueux, loin des plages de sable fin, de l’eau turquoise et du mojito bien frais!



Une trajectoire d’Antoine Chainas, auteur que je ne connais pas, est un de mes deux coups de cœur pour ce recueil. En quelques pages, une critique cynique et incisive de la société moderne est réalisée en quelques instantanés d’une vie. Un homme qui, sur le chemin du sommet, reproduira ce qu’il a enduré pour accéder à la réussite professionnelle, occasionnant une mort, symbole de l’évolution des boîtes capitalistes et inhumaines. Alors? Le bonheur, c’est le fric et un beau bureau?

Un mini-conte moderne jouissif!

Et une envie de découvrir plus amplement la plume de cet auteur!



Et c’est avec Le point de vue de la gazelle de Serge Quadruppani que je relève mon second coup de cœur.

Encore un auteur que je ne connais pas et une excellente surprise! Comme pour la nouvelle précédente, c’est un condensé d’une vie qui alterne entre la position du chasseur et de la proie, le point de vue de chacun. Ou comment survivre dans un monde en pleine évolution, comment s’y faire une place et ne pas subir la simple loi du plus fort. Quelques pages emplies d’enseignement qui posent quelques questions que nous sommes tous en droit de nous poser!



Dernière lumière d’Antonin Varenne est une nouvelle sur fond d’adultère, de manque de chance, de l’esprit étriqué et rétrograde d’un village de campagne. C’est l’histoire d’une jeune femme ayant effectué un mauvais choix et qui décide de refaire sa vie ailleurs, en repartant de zéro. Pas si simple, certaines personnes sont têtues et refont toujours les mêmes erreurs… Mais cette fois-ci, sa décision risque d’être fatale.

Une petite chronique très sympa et agréable… mais pas de happy end… on est aux Quais du Polar, pas dans le salon de Barbara Cartland quand même!



Et ce recueil se termine avec L’exfiltration de Snowdenski d’Olivier Truc, agent américain devant à tout prix sortir de Russie, avec l’aide de certains autochtones… hauts en couleur… Préparer les cornichons, les oignons, le miel et la vodka! Un récit qui nous accroche un sourire du début jusqu’à la fin!

Une petite critique acidulée de la mentalité des gens de l’extrême est, dans le froid sibérien.

Histoire de nous préparer à l’hiver qui arrive…



En bref, un recueil sympa, facile à lire, sans prise de tête, de qualité et équilibré.



Un bon recueil nuancé de noir en l’honneur des Quais du Polar!
Lien : http://livrenvieblackkatsblo..
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Le dernier Lapon

Un bon premier roman accompagné de paysages lapons. Bien écrit, facile à lire, il mène le suspense jusqu'aux dernières pages. Certaines répétitions et longueurs fragilisent le livre. Original, le lecteur apprend beaucoup de choses sur la culture Sami et l'élevage de rennes. Très intéressant. La fin coule sous le sens, rien d'exceptionnel.
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Le dernier Lapon

Tout a été dit sur cet ethno-polar très intéressant, dont le rythme va crescendo et qui a même été un peu trop vite pour moi sur la fin. Quand les évènements s'emballent à la fin des polars, j'ai du mal à me contenir et je survole certains passages pour aller à la conclusion plus vite et des fois, certains détails m'échappent, avouez que c'est bête !

En tout cas, ce roman vaut le détour, rien que pour le dépaysement, garanti. (août 2014)
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Le dernier Lapon

Ce 10 janvier à Kautokeino, en Laponie centrale, plusieurs évènements se préparent: le soleil va enfin renaître après 40 jours; puis au Centre culturel sami, sera présenté un tambour de chaman, une pièce rare, première du genre à revenir sur les terres de ses ancêtres. Mais le vol du tambour dans la nuit, puis le meurtre d'un éleveur de rennes va bouleverser la petite communauté et renvoyer tout un pays à son passé...



Persuadés que les deux affaires sont liées, Klemet Nango, seul Sami parmi les policiers et sa jeune coéquipière, Nina, fraichement sortie de l'école de police, mènent l'enquête.

Y-a-t-il un lien entre ces deux affaires ? A qui profitent le vol et le crime ? Pourquoi a-t-on tranché les oreilles de l'éleveur retrouvé mort ?

Ces récentes affaires vont réveiller les tensions entre les différentes communautés. Des fondamentalistes protestants aux indépendantistes samis, en passant par les éleveurs de rennes, toujours prompts à se quereller... autant de suspects potentiels. Et puis il i y ce géologue Français qui aime un peu trop les jeunes filles et semble bien connaître la région. Sans parler du mystérieux Aslak, cet éleveur lapon qui vit dans la forêt, avec sa femme à moitié folle, à l'écart des hommes.



Nos deux enquêteurs de la police des rennes devront remuer de vieilles rancœurs, dont certaines remontent à l'expédition de Paul-Emile Victor en 1939 et même sur la mort d'un chaman, à la fin du XVIIè siècle, sur un bûcher dressé par un pasteur venu de Suède.



Olivier Truc maîtrise son sujet et nous livre un récit passionnant. Il montre les bouleversements contemporains, les luttes politiques entre autonomistes samis et partis d'extrême droite ainsi que les convoitises suscitées par les richesses minières du territoire lapon. Sans que jamais la fiction soit écrasée par l'érudition.



Un excellent premier roman !!!
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Le dernier Lapon

Polar ethnique(1), thriller nordique, la bande annonce est alléchante, d'autant que le réalisateur, Olivier Truc, est un journaliste français correspondant du Monde à Stockholm.

Abreuvés que nous sommes de littérature nordique depuis plusieurs années, on sait qu'il ne faut plus parler des lapons mais des sames ou des samis (voir Kerstin Ekman par exemple) et qu'ils constituent la dernière population aborigène d'Europe.

Olivier Truc nous emmène sur les traces des ski-doo de deux flics de la Brigade des rennes, là haut, tout en haut, à Kaütokeino, là où Norvège, Suède et Finlande(2) s'enchevêtrent par dessus ce qui était la Laponie.

Klemet est same et connaît bien les éleveurs de la région. Nina est une jeune fliquette blonde fraîchement débarquée du sud(3). Elle n'en connaît pas beaucoup plus que nous sur les lapons, ce qui permet à Olivier Truc de déployer beaucoup de pédagogie pour nous instruire sur les us et coutumes de ce peuple. Un peu trop de pédagogie d'ailleurs, c'est dommage, ce qui, avec l'écriture très standard, fait de ce bouquin, certes un livre passionnant et instructif mais pas encore de la bonne et belle littérature.

À Kaütokeino, un tambour sacré est dérobé dans un musée local. Un de ces tambours que dans les années 1700, les pasteurs évangéliques s'évertuaient à brûler (parfois avec les chamanes tant qu'à faire) pour éradiquer la sauvagerie et le paganisme(4).

Puis c'est le cadavre d'un éleveur de rennes que l'on retrouve avec les oreilles découpées (comme celles des bêtes que les éleveurs se volent entre eux et dont il faut faire disparaître les marquages).

Malédiction ancestrale qui planerait encore sur ce tambour sacré ? Exaspération socio-politique dans cette région où, malgré le froid, fermente le racisme envers les autochtones ? Règlement de comptes entre éleveurs dans cette toundra où il devient de plus en plus difficile de vivre ? Appât du gain à l'heure où les grandes compagnies minières voudraient bien faire main basse sur un sous-sol prometteur ?

Autant de pistes à explorer où tous ces éléments de contexte sont minutieusement décrits par Olivier Truc et, on l'a dit, c'est passionnant et instructif.

Bref, un demi-coup de coeur : pas littéraire, mais ethno-socio-géo-politique. À lire comme un guide de voyage et qui sait, peut-être qu'un jour nous aurons assez de courage pour aller passer quelques semaines au coeur de l'hiver lapon.

_________________________________

(1) - bien sûr il y a les incontournables navajos du regretté Tony Hillerman, mais également les mongols de Sarah Dars par exemple

(2) - et Russie aussi, mais là la communication passe encore mal

(3) - du sud de la Norvège hein, faut relativiser, mais là-haut ça suffit et cette jeune et blonde fliquette [mais futée quand même, hein] fournit à Olivier Truc le regard extérieur (le sien, le nôtre) dont il a besoin pour nous promener chez les lapons

(4) - toute ressemblance avec d'autres colonisations où l'Eglise fut le bras armé de la couronne serait purement fortuite
Lien : http://bmr-mam.over-blog.com..
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Le dernier lapon (BD)

J'avais beaucoup aimé le roman d'Olivier Truc, et la BD est une vraie réussite !



Les tons gris/bleus du dessin rendent bien l'atmosphère de nuit permanente en hiver en Laponie, et l'intrigue est totalement respectée.



J'adore le trait des personnages, Javier Cosnava a rendu extrêmement vivants tous les protagonistes.



Très belle lecture, j'ai adoré cette adaptation.
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Le dernier Lapon

Passé les fêtes de Noël en Laponie, à travers cette lecture, fut une bonne idée, un ami m'a prêté ce livre, et quand j'ai lu que c'était la police des Rennes, j'étais septique, pensant ne pas aimer.

Ce livre m'a permis d'apprendre sur la culture Sami, tout en suivant une histoire policière très intéressante, il y a plusieurs affaires : un tambour de chaman disparu, puis un meurtre ; la police des Rennes va participer à l'enquête car la victime est un éleveur de Rennes.

C'est bien écrit, on tourne les pages sans s'en rendre compte, c'est passionnant.
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L'inconnue du port

Malgré quelques grosses ficelles et des protagonistes caractérisés au départ pas très sympathiques (surtout lui !, l'inspecteur macho boutefeu), j'ai apprécié ce petit polar incisif. Des thèmes d'actualité dignes d'un roman noir, des rebondissements à foison et de l'action à la manière "made in US", une écriture alerte et visuelle. Nonobstant les sujets abominables, c'était un court roman divertissant.
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Le dernier Lapon

Le roman Le dernier Lapon d'Olivier Truc a pour mérite d'être exotique, en nous emmenant dans un grand nord habité, réaliste et concret. A travers une enquête policière bien ficelée, quoique un peu mollassonne au milieu, on découvre les conflits sociaux des communautés scandinaves, et notamment les universelles frictions entre traditions et modernité. De même, j'ai découvert l'envers du métier de géologue. Les principaux personnages sont intéressants ou originaux.
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Le dernier Lapon

Une belle découverte que cette série sur le peuple Samis, avec énormément de choses intéressantes. A travers une intrigue complexe mais passionnante, on apprend que les Lapons sont les aborigènes discriminés de cette région située entre la Suède, la Norvège et la Finlande, traités comme des citoyens de seconde zone et qui ont été persécutés par les pasteurs protestants, colonisés et ont vu leurs richesses pillées, leur mode de vie basé sur l'élevage des rennes compromis. Ils sont devenus une cible pour les partis d'extrême droite qui prennent de l'importance. On a droit en même temps à un cours de géologie très bien vulgarisé, qui s'intègre à l'intrigue. Il y a enfin des personnages que l'on découvre au fil du récit, dont le baroudeur de la police des rennes (chargée de gérer les nombreux conflits entre éleveurs), presque déculturé (on interdisait de parler sami à l'école norvégienne) et complexé face à Aslard, l'un des derniers vrais éleveurs à l'ancienne, qui préfère le ski à la motoneige et au GPS. D'autres personnages sont marquants, tel le géologue français violeur de jeunes filles et incarnation du mal, le vieux fermier héritier de son père assassin, le flic corrompu et brutal. Bref, on trouve des tonnes de choses érudites mais aussi une grande fluidité. J'ai depuis lu quatre livre de cette série, tous très bons, où Nina, la jeune policière, va prendre davantage de relief.
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Le dernier lapon (BD)

J’ai lu le roman éponyme d’Olivier Truc …

Un bon souvenir,

Un beau travail de journaliste, fort documenté,

Un beau travail de romancier avec des personnages très fouillés,

La tradition des romans du grand nord respectée, le présent s'explique toujours par le passé.



J’ai séjourné quelques jours à Kautokeino …

Un très bon souvenir,

Des paysages encore pris par la neige,

Une nuit qui n’en est pas une, le soleil ne se couche pas,

La neige qui tombe toute la nuit laissant une fine couche moelleuse,

Les éleveurs partis pour les pâturages d’été,

Nous étions vers la mi mai,

et je rêve d’y retourner un peu plus longtemps.



Lire la BD adaptée du livre est une belle occasion de me replonger dans cette région.

Pas de surprise avec le scénario qui reprend fidèlement la trame du roman, les dessins laissent peu de place aux paysages et à l’ambiance du lieu et s’attachent à la résolution de l’intrigue.

Dommage pour moi qui recherchait plutôt la magie des lieux, mais je pense que ce roman graphique comblera ceux qui sont plus attirés par le côté policier !



L'histoire de cette région a été conservée oralement, par des dessins non sur des toiles ou des papiers mais sur des tambours. Original !

La description de la nature, les sentiments, l'intrigue, ... Tout est en finesse et la violence du passé est le plus souvent uniquement suggérée, à nous de deviner et de renouer le fil de l'histoire.

Un très beau travail de journaliste, fort documenté à la fois sur les traditions samis, les connaissances géologiques et l'histoire de cette partie du monde.

Un très beau travail de romancier au travers de différents personnages très fouillés, des plus odieux au plus sympathiques qui nous montrent chacun leur façon de voir et nous racontent leur vécu, leur ressenti en tenant compte du poids de leur histoire personnelle.

Un très beau travail de narrateur avec une écriture souple, fluide et un style alerte mais prenant le temps de vivre comme dans tous bons polars nordiques.

Une des traditions de ces romans du grand nord est aussi respectée, le présent s'explique toujours par le passé...
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Le dernier Lapon

L'enfer, c'est les autres

J’ai fait un extraordinaire voyage en Laponie.

L’ouverture de ce livre est fascinante, à la fin du XVIIe un vieil homme est l’objet d’une chasse à l’homme qui se terminera par sa mise au bûcher sous le regard…

Ce vieil homme s’appelle Aslak et il est chaman.

De nos jours, après 40 jours de nuit à Kautokeino c’est un jour extraordinaire, celui où le soleil se lève enfin.

« Demain, entre 11 h 14 et 11 h 41, Klemet allait redevenir un homme, avec une ombre. Et, le jour d’après, il conserverait son ombre quarante-deux minutes de plus. Quand le soleil s’y mettait, ça allait vite. »

Klemet et Nina font partie de la police des rennes et ils vont avoir fort à faire.

Il y a eu un vol de tambour au musée dédié au mode de vie lapon.

C’est un premier signe.

Puis Mattis, un pauvre bougre qui noie sa misère dans l’alcool est assassiné, torturé et pour finir il a eu les oreilles coupées à la manière des oreilles coupées des rennes.

Mattis était fasciné et effrayé par Aslak, un lapon qui vit selon les préceptes qui n’ont plus lieu, toujours sous sa tente, mi-homme, mi-bête. Une légende courre toujours : il castre ses rennes d’un coup de dents !

A partir de là, nos enquêteurs vont avoir la vie dure. Et leurs collègues de la police ne vont pas leur faciliter la vie.

L’intrigue est bien ficelée mais ce qui intéresse le lecteur et le fascine c’est la vie des lapons, ces us et coutumes qui sont loin de notre vie et la façon dont elles sont appréhendées. Un vieux paysan extrémiste trouve que l’on accorde trop d’importance aux lapons au détriment des Norvégiens.

C’est un roman d’atmosphère qui nous happe.

Polar ethnique ancré dans ces terres boréales qui ouvrent des imaginaires, le lecteur devient lapon, et c’est ce qui fait la force de cette histoire.

Finalement, comme partout dans le monde racisme, mépris, corruption règnent. Il faut asservir pour se faire du fric, faire ressortir ce qu’il y a de plus noir dans l’âme humaine et s’en servir.

La question qui reste et chacun y apportera sa réponse : « Les pays nordiques sont-ils le meilleur modèle de société au monde ? »

Un livre qui nous emporte totalement.

Le final est à la hauteur de la culture sami.

©Chantal Lafon

https://jai2motsavousdire.wordpress.com/2023/03/23/le-dernier-lapon/


Lien : https://jai2motsavousdire.wo..
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Les chiens de Pasvik

Olivier Truc est un journaliste écrivain qui vit en Norvège et situe ses polars dans le grand nord à la limite de la Norvège, Suède et Finlande.



Cette fois-ci, on se retrouve à la frontière entre la Norvège et la Russie, avec Klemet et Nina qui ont déjà travaillé ensemble à la police des rennes à Kautokeino.

Ils auront à affronter plusieurs problèmes, la fuite des rennes vers la Russie, le passage de meutes de chiens, le désir de retrouver des pâturages d'avant la fermeture de la frontière russe.



Une enquête menée avec énergie qui met en évidence des problèmes liés à ce lieu. Une lecture intéressante.
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Le cartographe des Indes Boréales

Voilà un bien joli pavé de plus de 600 pages durant lequel je ne me suis pas ennuyée, bien au contraire. Si l'exposé des divergences religieuses des uns et des autres ralentit l'action, les décrire est indispensable pour la compréhension de la situation géopolitique de l'époque. Mais ne vous y trompez pas, il s'agit surtout de suivre la grande aventure d'un personnage hors du commun qui vous emmènera explorer un monde nouveau et rencontrer une peuplade inconnue. Son courageux combat pour la tolérance et la justice m'a fait adorer Izko, que l'on suit de son enfance à sa vieillesse avec beaucoup d'affection et d'intérêt.



#LeCartographeDesIndesBoréales #OlivierTruc #Métailié #lecture #livres #chroniques #thriller #Aventure #historique #exploration



Le quatrième de couverture :



Stockholm, 1628. Alors que le magnifique Vasa s’enfonce dans les eaux sombres du Mälaren, Izko est témoin d’une scène étrange : un homme est tué, une femme en fuite met au monde un enfant. Elle fait un geste. Malédiction ou prémonition ?



Comme tous les jeunes Basques, Izko rêvait de chasse à la baleine dans les eaux glacées des confins du monde sur les pas de son père, un harponneur de légende. Mais une force mystérieuse a changé le cours de son destin, le vouant au service de Dieu et du roi : il sera espion de Richelieu...
Lien : http://lesbouquinsdesylvie.fr
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Le dernier Lapon

Un pays de glace et de nuit, un bouclier volé, un meurtre et en route pour la Laponie. Paysages majestueux, immersion dans la culture laponne, rencontres de personnes complexes et souvent attachantes, le tout pimenté par une intrigue rondement menée. Voici le résultat d’un livre écrit par un véritable conteur, qui n’est pas un compteur Geiger… si je peux me permettre…

J’ai adoré la réplique de la jeune enquêtrice Nina, à son collègue Klemet

« Dis-le simplement si tu veux que je vous prépare un café. Il y a un cours spécial pour les élèves enquêtrices à l’école de police d’Oslo, tu ne savais pas ? ça s’appelle « comment-aider-votre-collègue-mâle-à-résoudre-les-enquêtes-trop difficiles-pour-vous ». On apprend à faire le café, à sourire, à être encourageante, à jouer la débile lors des interrogatoires pour mettre en valeur les questions de son collègue… Tu vois ? »

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La Montagne rouge

J'ai bien aimé ce roman policier.Il m'a apporté le dépaysement que je recherche dans les romans policiers scandinaves. L'intrigue, pas banale, n'aurait pas pu se passait ailleurs que sur la terre des "rennes", le pays des "Sami". L'auteur, Olivier Truc, dans chacun de ses livres cherche à approfondir un sujet inconnu du grand public, dans le tome précédent, c'était les plongeurs de l'ère du pétrole, dans ce tome-ci, il est question de phrénologie, l'étude des crânes et d'une querelle de terrains. Je n'en dirais pas plus. Le récit est dense et fouillé, les enquêteurs sont sympathiques bien qu'ayant leurs petits soucis personnels, mais heureusement cela ne surcharge pas trop l'histoire. Certains lecteurs pourraient être rebutés par la longueur du livre et la lenteur de l'enquête, mais c'est ce que je recherchais, un livre qui tient en haleine, qui fait voyager, qui se laisse savourer, qui prend un peu de temps. J'ai hâte de lire le suivant.
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Le détroit du Loup

Je pense que, dans la série sur la police des rennes, cet opus est mon préféré!

J'ai beaucoup aimé le rythme, les personnages authentiques, les paysages, les relations entre les policiers et les éleveurs, la relation avec l'environnement, suivre les rennes et leurs éleveurs lors de la transhumance, les problèmes avec les puissants prospecteurs pétroliers indifférents à leur sort....

C'est très bien écrit, c'est abouti, je ne voulais pas le finir et rester encore avec un petit peu avec eux mais je les retrouverai bientôt!

un super moment de lecture!!
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