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Citations de Pablo Neruda (1094)


Le Fils

Ah! mon enfant, sais-tu
D'où tu viens, le sais-tu ?

D'un lac avec des mouettes
Blanches et affamées.

Près de l'eau hivernale
Nous avons, elle et moi,
Dressé un brasier rouge
En épuisant nos lèvres
À embrasser nos cœurs,
En jetant tout aux flammes,
En brûlant nos deux vies .

Ainsi fut ta naissance.

Mais elle pour me voir
Et pour te voir un jour
A traversé les mers
Et moi pour enlacer
Sa fine taille, j'ai
Couru le monde entier,
ses guerres, ses montagnes,
ses sables, ses épines.

Ainsi fut ta naissance.

Tu viens de tant de lieux,
de l'eau et de la terre,
du feu et de la neige,
tu marches de si loin
au-devant de nous deux,
de cet amour terrible
qui nous a enchaînés,
que nous voulons savoir
comment tu es, oui, parle :
tu connais mieux ce monde que nous t'avons donné.

Comme un violent orage
nous avons agité
tout l'arbre de la vie,
secoué au plus caché
les fibres des racines,
et déjà te voici
chantant parmi les feuilles,
sur la plus haute branche
que tu nous fais atteindre.
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Penché dans les soirs je jette mes tristes filets à tes yeux océaniques.
...
Les oiseaux nocturnes picorent les premières étoiles qui scintillent comme mon âme quand je t'aime.
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quelle distance en mètres ronds sépare soleil et oranges ?
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quelle couleur a le parfum du sanglot bleu des violettes ?

un jour a combien de semaines ?
un mois, combien a-t-il d'années ?
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Pablo Neruda
Un câlin, c'est détacher un petit bout de soi pour le donner à l'autre pour qu'il puisse continuer son chemin moins seul ...
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Corazón mío, sol
de mi pobreza,
es este día,
sabes?
este día,
casi pasó olvidado
entre una noche
y otra,
entre
el sol y la luna,
los alegres deberes
y el trabajo,
casi pasó
corriendo
en la corriente
casi cruzó
las aguas
transparente
y entonces
tú en tu mano
lo levantaste
fresco
pez
del cielo,
goterón de frescura,
lleno
de viviente fragancia
humedecido
por aquella
campana matutina
como el temblor
del trébol
en el alba,
así
pasó a mis manos
y se hizo
bandera
tuya
y mía,
recuerdo,
y recorrimos
otras calles
buscando
pan,
botellas
deslumbrantes,
un fragmento
de pavo,
unos limones,
una
rama
en flor
como
aquel
día
florido
cuando
del barco,
rodeada
por el oscuro
azul del mar sagrado
tus menudos
pies te trajeron
bajando
grada y grada
hasta mi corazón,
y el pan, las flores
el coro
vertical
del mediodía,
una abeja marina
sobre los azahares,
todo aquello,
la nueva
luz que ninguna
tempestad
apagó en nuestra morada
llegó de nuevo,
surgió y vivió de nuevo,
consumió
de frescura el almanaque.
Loado sea el día
y aquel día.
Loado sea
este
y todo día.
El mar
sacudirá su campanario.
El sol es un pan de oro.
Y está de fiesta el mundo.
Amor, inagotable es nuestro vino.
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Le vent est un cheval :
écoute comme il court
A travers mer et ciel .
(...)
Ton front contre mon front,
ta bouche sur ma bouche,
nos deux corps amarrés
à l'amour qui nous brûle,
laisse le vent passer ,
Qu'il ne m'emporte pas.
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Te voici, mon amour,
Ravagée par une question.

(...)

Écarte cette peur,
je suis à toi,
mais
non celui qui passe ou qui mendie,
je suis ton maître,
celui-là que tu attendais,
et maintenant j'entre
dans ta vie,
pour n'en plus ressortir,
amour, amour, amour,
pour y rester.
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.
.
.
.
Vingt poèmes d’amour, IX

Ivre de térébenthine et de longs baisers,
Estival, je dirige le voilier des roses,
Tordu vers la mort du mince jour,
Cimenté dans la solide frénésie marine (…)
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.
.
Vingt poèmes d’amour, VII

Penché dans les soirs je jette mes tristes filets
à tes yeux océaniques.
Là s’étire et flambe dans le plus haut brasier
ma solitude qui tourne le bras comme un naufragé.
Je fais de rouges signaux sur tes yeux absents
qui palpitent comme la mer au pied d’un phare.
Tu ne retiens que ténèbres, femme distante et mienne,
de ton regard émerge parfois la côte de l’effroi.
Penché dans les soirs je tends mes tristes filets
A cette mer aux yeux océaniques (…)
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La nuit dans l'ile

Toute la nuit j’ai dormi avec toi
près de la mer, dans l’île.
Sauvage et douce tu étais entre le plaisir et le sommeil,
entre le feu et l’eau.

Très tard peut-être
nos sommeils se sont-ils unis
par le sommet ou par le fond,
là-haut, comme des branches agitées par le même vent,
en bas, comme rouges racines se touchant.

Peut-être ton sommeil
s’est il aussi dépris du mien
et sur la mer et sur sa nuit
m’a-t-il cherché
comme avant toi et moi,
quand tu n’existais pas encore,
quand, sans t’apercevoir,
je naviguais de ton côté
et que tes yeux cherchaient
ce qu’aujourd’hui
- pain, vin, amour, colère -
je t’offre à pleines mains
à toi, la coupe
qui attendait de recevoir les présents de ma vie.

J’ai dormi avec toi
toute la nuit alors
que la terre en sa nuit tournait
avec ses vivants et ses morts,
et lorsque je me réveillais
soudain, par l’ombre environné,
mon bras te prenait par la taille.
La nuit ni le sommeil
n’ont pu nous séparer.

J’ai dormi avec toi
et ta bouche, au réveil,
sortie de ton sommeil
me donna la saveur de terre,
d’algues, d’onde marine,
qui s’abrite au fond de ta vie.
Alors, j’ai reçu ton baiser
que l’aurore mouillait
comme s’il m’arrivait
de cette mer qui nous entoure.
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Vingt poèmes d’amour, III

Ah vastitude des pins, rumeur des vagues se brisant,
lent jeu de lumières, cloche solitaire,
crépuscule tombant dans tes yeux, poupée,
conque terrestre, en toi la terre chante !

En toi les rivières chantent et mon âme sur elle s’enfuit
comme tu le désirerais et vers où tu le voudrais.
Trace mon chemin vers ton arc d’espérance
et je lâcherai en délire ma volée de flèches (…)
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Vingt poèmes d’amour, I

Corps de femme, blanches collines, cuisses blanches,
tu ressembles au monde dans ton attitude d’abandon.
Mon corps de laboureur sauvage te creuse
et fait jaillir le fils du fond de la terre.

Je fus seul comme un tunnel. Les oiseaux me fuyaient,
et en moi la nuit pénétrait de son invasion puissante.
Pour me survivre, je t’ai forgée comme une arme,
comme une flèche à mon arc, comme une pierre à ma fronde (…)
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Le consul allemand Hertz adorait la sculpture moderne les chevaux bleus de Franz Marc, les longues figures de Wilhem Lehmbruck. C'était un homme sensible et romantique, un Juif qui avait derrière lui des siècles de culture. Un jour je lui demandais:
- Et cet Hitler dont le nom apparaît de temps en temps dans les journaux, ce meneur antisémite et anticommuniste, ne croyez-vous pas qu'il puisse arriver au pouvoir ?
- Impossible me répondit-il.
- Comment cela impossible ? L'histoire ne collectionne-t-elle pas les cas les plus absurdes ? - On voit que vous ne connaissez pas l'Allemagne , affirma-t-il gravement. En Allemagne il est totalement impossible qu'un agitateur aussi fou que Hitler puisse gouverner même un village.
Ô malheureux ami! Ô malheureux consul ! Ils s'en fallut de peu que cet agitateur fou ne gouvernât le monde. Et Hertz l'ingénu a dû finir dans une monstrueuse et anonyme chambre à gaz, avec toute sa culture et son noble romantisme.
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Pablo Neruda
Je ne suis point jaloux
de qui m'a précédé.

Viens avec un homme
ancré à tes pas,
viens avec cent hommes dans ta chevelure,
viens avec mille hommes entre ta poitrine et tes pieds,
viens comme le fleuve
chargé de noyés
et découvrant la mer furieuse,
l'écume éternelle, le temps!

Viens avec eux tous
là où je t'attends :
nous serons toujours seuls,
il n'y aura que toi et moi
seuls sur terre
pour commencer la vie!
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Pablo Neruda
Ah ! si seulement avec une goutte de poésie ou d'amour nous pouvions apaiser la haine du monde !
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Yo paso mi angosta mirada por el territorio terrible
de aquellos volcanes que fueron el fueego natal, la agonìa,
las selvas que ardieron hasta las pavesas con pumas y pájaros.
y tú, compañera, talvez eres hija del humo,
talvez no sabías que vienes del parto del fuego
y la furia
la lava encendida formó con relámpagos tu boca morada,
tu sexo en el musgo del roble quemado como una sortija
en un nido
tus dedos allí entre las llamas, tu cuerpo compacto
salió de las hojas del fuego y en eso recuerdo
que aún es posible observar tu remoto linaje de
panadería,
aún eres pan de la selva, ceniza del trigo violento.
(...)
Mi amor, mi escondida, mi dura paloma, mi ramo de noches, mi estrella de arena,
la seguridad de tu estirpe de rosa bravìa
acude a las guerras de mi alma que mando en la alturas la clara fogata
y marcho en la selva rodeado por los elefantes heridos,
resuena un clamor de tambores que llaman mi voz en la lluvia
y marcho, acompaso mis pasos a mi desvarío
hasta ese momento en que surge tu torre y tu cúpula
y encuentro extendiendo la mano tus ojos silvestres
que estaban mirando mi sueño y la cepa de aquellos quebrantos.
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Pablo Neruda
Ils pourront couper toutes les fleurs, ils n'empêcheront jamais le printemps.
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J’achève maintenant ma lettre
sans tristesse aucune : mes pieds
sont là, bien fermes sur la terre,
et ma main t’écrit en chemin :
au milieu de la vie, toujours
je me tiendrai
au côté de l’ami, affrontant l’ennemi,
avec à la bouche ton nom,
avec un baiser qui jamais
ne s’est écarté de la tienne.
La lettre en chemin

VO :
Y así esta carta se termina
sin ninguna tristeza :
están firmes mis pies sobre la tierra,
mi mano escribe esta carta en el camino,
y en medio de la vida estaré
siempre
junto al amigo, frente al enemigo,
con tu nombre en la boca
y un beso que jamás
se apartó de la tuya.
La carta en el camino
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et ainsi nos baisers embrassent-ils la vie :
tout l’amour se tient enclos dans le nôtre :
toute la soif s’achève en notre enlacement.
Ode et germinations

VO :
y así besan la vida nuestros besos :
todo el amor en nuestro amor se encierra :
todo la sed termina en nuestro abrazo.
Oda y germinaciones
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