Por el cielo me acerco
al rayo rojo de tu cabellera.
De tierra y trigo soy al acercarme
tu fuego se prepara
dentro de mi y enciende
las piedras y la harina.
Por eso crece y sube
mi corazon haciéndose
pan para que tu boca lo devore,
y mi sangre es el vino que tu aguarda.
Tu y yo somos la tierra con sus frutos.
Pan, fuego, sangre y vino
es el terrestre amor que nos abrasa.
______________________
Dans le ciel je m'approche
de l'éclair rouge de ta chevelure.
Je suis de terre et de blé et à mon approche
ton feu se prépare
à l'intérieur de moi, il enflamme
les pierres et la farine.
C'est pourquoi il croît et monte
mon cœur, il se fait
pain pour que ta bouche le dévore,
et mon sang est le vin qui t'attend.
Toi et moi sommes la terre et ses fruits.
De pain, de feu, de sang et de vin
est le terrestre amour qui nous embrase.
escucha
conserva
alarga tu silencio
hasta que en ti
maduren
las palabras,
mira y toca
las cosas,
las manos
saben, tienen
sabiduria ciega,
muchacho,
hay que ser en la vida
buen fogonero,
honrado fogonero,
[...]
endurécete
camina
por las piedras agudas
y regresa.
________________
écoute
conserve
étire ton silence
jusqu'à ce qu'en toi
mûrissent
les paroles,
regarde et touche
les choses,
les mains
savent, elles ont
une sagesse aveugle
mon garçon,
il faut être dans la vie
bon conducteur de train,
honnête conducteur,
[...]
endurcis-toi
marche
sur les pierres aiguës
et reviens.
esta ocupado el hombre ahora
y no mira el bosque profundo
ya no investiga en el follaje
ni le caen hojas del cielo
el hombre esta ocupado ahora
ocupado en cavar su tumba.
[...]
Sin embargo, segun entiendo
el corazon es una hoja
el viento la hace palpitar
_________________
l'homme est occupé à présent
ne voit pas la forêt profonde
il ne fouille plus le feuillage
ni du ciel ne tombent les feuilles
l'homme est occupé à présent
occupé à creuser sa tombe.
[...]
Pourtant, à ce que je comprends
notre cœur est comme une feuille
et le vent la fait palpiter
Corazón mío, sol
de mi pobreza,
es este día,
sabes?
este día,
casi pasó olvidado
entre una noche
y otra,
entre
el sol y la luna,
los alegres deberes
y el trabajo,
casi pasó
corriendo
en la corriente
casi cruzó
las aguas
transparente
y entonces
tú en tu mano
lo levantaste
fresco
pez
del cielo,
goterón de frescura,
lleno
de viviente fragancia
humedecido
por aquella
campana matutina
como el temblor
del trébol
en el alba,
así
pasó a mis manos
y se hizo
bandera
tuya
y mía,
recuerdo,
y recorrimos
otras calles
buscando
pan,
botellas
deslumbrantes,
un fragmento
de pavo,
unos limones,
una
rama
en flor
como
aquel
día
florido
cuando
del barco,
rodeada
por el oscuro
azul del mar sagrado
tus menudos
pies te trajeron
bajando
grada y grada
hasta mi corazón,
y el pan, las flores
el coro
vertical
del mediodía,
una abeja marina
sobre los azahares,
todo aquello,
la nueva
luz que ninguna
tempestad
apagó en nuestra morada
llegó de nuevo,
surgió y vivió de nuevo,
consumió
de frescura el almanaque.
Loado sea el día
y aquel día.
Loado sea
este
y todo día.
El mar
sacudirá su campanario.
El sol es un pan de oro.
Y está de fiesta el mundo.
Amor, inagotable es nuestro vino.
Yo paso mi angosta mirada por el territorio terrible
de aquellos volcanes que fueron el fueego natal, la agonìa,
las selvas que ardieron hasta las pavesas con pumas y pájaros.
y tú, compañera, talvez eres hija del humo,
talvez no sabías que vienes del parto del fuego
y la furia
la lava encendida formó con relámpagos tu boca morada,
tu sexo en el musgo del roble quemado como una sortija
en un nido
tus dedos allí entre las llamas, tu cuerpo compacto
salió de las hojas del fuego y en eso recuerdo
que aún es posible observar tu remoto linaje de
panadería,
aún eres pan de la selva, ceniza del trigo violento.
(...)
Mi amor, mi escondida, mi dura paloma, mi ramo de noches, mi estrella de arena,
la seguridad de tu estirpe de rosa bravìa
acude a las guerras de mi alma que mando en la alturas la clara fogata
y marcho en la selva rodeado por los elefantes heridos,
resuena un clamor de tambores que llaman mi voz en la lluvia
y marcho, acompaso mis pasos a mi desvarío
hasta ese momento en que surge tu torre y tu cúpula
y encuentro extendiendo la mano tus ojos silvestres
que estaban mirando mi sueño y la cepa de aquellos quebrantos.
« […]
« La poésie est parole dans le temps », Machado (1875-1939) n'a pas cessé de l'affirmer. Encore fallait-il que le temps ne se résumât pas à la pression immobile du passé sur la circonstance, ni la parole au simple ressassement de l'irrémédiable. Certes Machado […] a éprouvé une manière d'attirance étrange devant la négativité et la noirceur du destin de l'Espagne. Il ne s'y est point abandonné. Ou plutôt, avec une véhémence souvent proche du désespoir, une tendresse mêlée de répulsion et de haine, il a tenté, longuement, d'en sonder les abîmes. […] La poésie - Machado, seul de sa génération, s'en persuade - n'a plus pour tâche de répertorier pieusement les ruines ; elle se doit d'inventer le futur, cette dimension héroïque de la durée que les Espagnols ont désappris dans leur coeur, dans leur chair, dans leur langue depuis les siècles révolus de la Reconquête. […]
[…] Nostalgique de l'Inaltérable, à la poursuite du mouvant… Par son inachèvement même, dans son échec à s'identifier à l'Autre, la poésie d'Antonio Machado atteste, et plus fortement que certaines oeuvres mieux accomplies, la permanence et la précarité d'un chemin. Hantée par le néant, elle se refuse au constat de l'accord impossible. Prisonnière du doute et de la dispersion, elle prononce les mots d'une reconnaissance. Elle déclare la tâche indéfinie de l'homme, la même soif à partager. » (Claude Esteban.)
« […] “À combien estimez-vous ce que vous offrez en échange de notre sympathie et de nos éloges ? » Je répondrai brièvement. En valeur absolue, mon oeuvre doit en avoir bien peu, en admettant qu'elle en ait ; mais je crois - et c'est en cela que consiste sa valeur relative - avoir contribué avec elle, et en même temps que d'autres poètes de ma génération, à l'émondage de branches superflues dans l'arbre de la lyrique espagnole, et avoir travaillé avec un amour sincère pour de futurs et plus robustes printemps. » (Antonio Machado, Pour « Pages choisies », Baeza, 20 avril 1917.)
« Mystérieux, silencieux,
sans cesse il allait et venait.
Son regard était si profond
qu'on le pouvait à peine voir.
Quand il parlait, il avait
un accent timide et hautain.
Et l'on voyait presque toujours
brûler le feu de ses pensées.
Il était lumineux, profond,
car il était de bonne foi.
Il aurait pu être berger
de mille lions et d'agneaux à la fois.
Il eût gouverné les tempêtes
ou porté un rayon de miel.
Il chantait en des vers profonds,
dont il possédait le secret,
les merveilles de la vie
ou de l'amour ou du plaisir.
Monté sur un Pégase étrange
il partit un jour en quête d'impossible.
Je prie mes dieux pour Antonio,
qu'ils le gardent toujours. Amen. » (Rubén Darío, Oraison pour Antonio Machado)
0:00 - Titre
0:06 - Solitudes, VI
3:52 - du chemin, XXII
4:38 - Chanson, XLI
5:39 - Humour, fantaisies, notes, LIX
7:06 - Galeries, LXXVIII
7:54 - Varia, XCV, Couplets mondains
9:38 - Champs de Castille, CXXXVI, Proverbes et chansons, XXIX
10:14 - Champs de Castille, idem, XLIII
10:29 - Prologues. Art poétique. Pour « Champs de Castille »
12:17 - Générique
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