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Critiques de Patrick Besson (207)
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Tout le pouvoir aux soviets

Difficile de faire la critique d'un écrivain du gabarit de Patrick Besson, qui est tout de même précédé par une oeuvre prolifique, et dont il s'agit du tout premier roman que je découvre. Et si je ne peux que reconnaître des qualités indéniables notamment dans l'écriture et le style, force est d'admettre que je n'adhère pas complètement à ce roman dense, complexe, et oui, quelque peu déstabilisant.





L'histoire croise trois récits, à trois époques différentes, avec trois rapports différents à la Russie et à sa culture. Le premier point de vue est celui de Marc, jeune banquier français en déplacement en Russie qui tombe sous le charme de la très énigmatique Tania ; le second est celui de son père, communiste convaincu que, ô coïncidence, la mère de Tania a très bien connu ; le dernier enfin, le moins présent, est le testament littéraire du grand-père de Tania, écrivain "au service" du régime soviétique.





Le principal obstacle à la parfaite compréhension du récit réside dans la complexité de ce roman - ce qui peut à bien des égards être un atout, mais qui peut ici en gêner véritablement certains dans leur lecture. Au-delà du fait que l'on se perd entre les différents points de vue, il semble difficile pour un lecteur sans connaissances poussées sur l'URSS de profiter pleinement de ce roman parcouru d'ellipses, de court-circuits narratifs et de structures compliquées. On va et vient dans le temps sans repères clairs, on met plus de la moitié du roman à commencer à voir où l'auteur veut en venir, on peine à s'attacher à ces personnages atypiques et changeants. La clé réside sans doute dans le fait de se laisser porter, d'accepter de ne pas tout saisir du premier coup... Mais difficile de passer le cap de certains passages.





Le style se révèle également très particulier, extrêmement soigné, presque théâtral dans ses dialogues qui claquent de façon parfois un peu artificielle, mais néanmoins indéniablement prenant, notamment grâce à ses piques permanente d'ironie et de sarcasme de la part du narrateur et de ses personnages.



On apprend beaucoup grâce à ce récit, à coups d'anecdotes, de réflexions et de prolongement savamment injectés dans les dialogues des personnages, et on finit par se prendre au jeu auquel Besson joue avec son public.





Votre rapport à ce roman dépendra donc de votre adhésion à l'écriture et à la démarche assez uniques de Patrick Besson, qui ne s'embarrassent ni de détails superflus, ni de contextualisation pesante. On va droit à l'essentiel, avec le risque d'en perdre certains, pour atteindre avec fracas un propos intéressant sur l'amour, la création littéraire, l'intégrité... et la façon dont tous trois peuvent coexister.
Lien : https://mademoisellebouquine..
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Tout le pouvoir aux soviets

Tout le pouvoir aux soviets, l'histoire de l'URSS vue par trois générations. Ça se passe un peu à Paris, où Lénine a séjourné avant la Révolution. Et surtout à Moscou: après 1917, quand les bolcheviks arrivent; en 1967, lorsqu'un Français, membre du PCF...
Lien : http://www.lefigaro.fr/livre..
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Belle-soeur

Je ne connaissais pas Patrick Besson mais j'ai aimé son style d'écriture ( bref , incisif , mordant) , sa façon de décrire le destin de ses personnages.

Il a réussi à me tenir en haleine même en donnant une information capitale dès les premières pages et ça , j'ai aimé !
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Cap Kalafatis

bof un trio sur la plage très court ecrit de facon simple et limpide rien de plus. Aucune emotion
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Sarkozy à Sainte-Hélène

Lecture très rapide pour cet opus parfois drôle, parfois pas, qui s'oublie vite après la lecture!
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Sarkozy à Sainte-Hélène

Grosse déception : là où on attendait des nouvelles construites et des dialogues caustiques, ce ne sont que des élucubrations loufoques sans grand intérêt, écrites semble-t-il sous l'effet de substances illicites !!

Bref, passez cotre chemin si vous croisez ce livre...
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Cap Kalafatis

Très très déçue ! Il ne se passe rien ou si peu.....
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Cap Kalafatis

Patrick Besson atteint son sommet dans l'art de dessiner en quelques traits des personnages qu'on n'oubliera plus.
Lien : http://www.lepoint.fr/livres..
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28, boulevard Aristide-Briand - Vacances en..

Joli récit plein de nostalgie sur l'enfance et une époque disparue, la France des années 60. Un de mes livres préférés de l'auteur. Je recommande!
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Ne mets pas de glace sur un coeur vide

Je n'avais encore jamais lu Patrick Besson et ce roman n'est pas pour m'inspirer une passion nouvelle. Certes, il se lit aisément, rapidement. Le récit est bref, les personnages peu nombreux, le décor insignifiant.

L'intrigue démarre plutôt bien : le lecteur est censé avoir entre les mains le premier et unique roman d'un professeur de français de banlieue (Malakoff), qu'il écrit de nos jours. Première gêne : ce personnage, qui se raconte, se raconte écrire. Un mise en abîme qui pourrait être intéressante mais qui se révèle agaçante rapidement : il interrompt son récit pour se gargariser, souligner un jeu de mot faussement spirituel ou nous abreuver de considérations factuelles, historiques ou politiques, qu'il s'empresse d'attribuer à son utilisation d'Internet, qu'il déteste et méprise évidemment. Voici donc le ton.

Ce professeur retraité écrit son roman-vérité : il nous raconte une tranche de vie, entre 1989 et 1993, dans son petit immeuble de Malakoff. Il rencontre son nouveau voisin du dessus, qui deviendra le centre de son existence. Lui et ses trois compagnes successives. Mais dès le départ, la mort de cet étrange voisin à la fin du récit nous est livrée comme la touche de suspense supposée nous tenir en haleine. Rien n'y fait, le squelette s'effondre et lors de la "révélation finale", tout aura déjà été dit plusieurs fois.

Les portraits pourraient avoir de l'intérêt, au moins pour leur versatilité. Et si le sain sportif intellectuel était le vrai cynique ? L'égocentrique rentier la véritable victime ? L'innocente infirmière dévouée une semi-catin ? Mais ces caractères se noient sous un style dont l'ironie n'est souvent que misogynie et clichés "réacs".

Le livre se lit, certes, mais se ferme volontiers. En tous les cas, je ne l'ai pas vraiment apprécié.
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Lui

Un livre vraiment dérangeant. Sur le principe, il était plutôt pas mal : un homme normal, banal, se transforme peu à peu en Hitler. J'ai lu ce livre il y a quelques années, et je crois que je n'ai pas pu le finir. J'étais un peu écoeurée, je n'ai pas vraiment compris où l'auteur voulait en venir, ça a fini par me lasser.
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Le dîner de filles

Trois femmes sont réunies dans un restaurant. Elles se racontent leurs souvenirs, leurs amants, leurs relations sexuelles. Tout est raconté, certains détails pourraient choquer certains lecteurs. Mais le livre lu, j'ai bien rigolé et savouré cette façon de penser des femmes, et c'est regrettable que si peu de lecteurs aient lu ce roman.



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La boum

Je l'ai lu il y a plusieurs années et franchement je n'en garde pas un souvenir extraordinaire. Pas beaucoup de souvenirs en fait. Pas de quoi en fait un plat, ça se lit voilà.
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La boum





J'ai lu ce livre cet été après l'avoir trouvé dans une boite à livres. Je me suis laissée entrainer par les aventures adolescentes de Vic. C'était frais, léger et j'ai retrouvé avec plaisir l'histoire du film du même nom.
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La mémoire de Clara

« La mémoire de Clara », Patrick BESSON. France, 2060, Clara Bruti, ex-femme du président Brancusi veut écrire ses mémoires (toute ressemblance avec des personnes existantes n’est pas fortuite :D ). Elle va donc employer un petit jeune de 21 ans pour écrire son bouquin, sauf que la vieille a un peu alzheimer…



Sur la forme : fluide, pas compliqué à lire et très court. Mais je suis un peu déçue du style de l’écrivain : beaucoup de dialogues où à force on ne sait plus qui parle, des fois la ponctuation n’est pas bien placée, et il y a beaucoup de personnages, avec des centenaires qui se marient avec des petits jeunes, sérieux, on a besoin d’un arbre généalogique pour s’y retrouver !



Sur le fond : ce bouquin est un gros délire, c’est en ça qu’il est intéressant. Concernant Clara Bruti, au début de l’entendre répéter les choses 30.000 fois c’est drôle, mais ca devient un peu lassant. Malgré ses 93 ans, elle essaye de se taper les petits jeunes, c’est marrant. Sinon, on retrouve pas mal de références à des gens existants (ex : Claire Chazal, Edwi Plenel…) et un état du monde totalement différent, il y a une WW3, la France a globalement été rachetée par les qataris (ex : les présidents ont été virés du Palais de l’Elysée qui est devenu le musée national du foot). Ce bouquin vire parfois au grand n’importe quoi, ce qui le rend drôle (ex : Israël n’existe plus, mais un mec décide que la Normandie serait pas mal pour accueillir tous les juifs du monde. Comme il habite Paris, tous les jours ce mec va sur un pont avec un grand bâton qu’il tape par terre pour ouvrir la Seine en deux et guider tous les juifs vers Deauville).



CCL : décevant sur la forme, mais super sur le fond, c’est du gros WTF, et rien que pour ça, je le recommande.



Mais ce n’est que mon avis…

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La mémoire de Clara

Patrick Besson est un coquin qui ne ménage rien pour se faire plaisir en écrivant. Surtout pas sa peine, son énergie, ni son talent.



Si on prend au pied de la lettre la quatrième de couverture (qu’il a rédigée) ou l’article autopromotionnel qu’il a écrit pour Le Point (“Patrick Besson a lu Patrick Besson”), on risque de passer à côté de ce qui n’est pas seulement une pochade courte, menée avec brio à un train d’enfer. Des vacheries, oui, mais pas que.



C’est vrai qu’il est un peu faux derche, Besson. Il ne prévient pas qu’il faut avoir un minimum d’appétence (ou mieux encore, d’inappétence) pour le microcosme intello-parigot afin de ne pas se perdre dans la galerie de ses portraits cachés (et crachés) de personnalités de la petite société artistique et culturelle du début de ce siècle, avec leurs vraies histoires d’égo et rivalités, leurs coucheries et trahisons diverses.



Que dire alors de ceux dont les noms ne sont pas cachés : la bande à Besson dans les années 80-90, au siècle d’avant ! Berthet, Nabe, Neuhoff, Sollers... Il y a heureusement aussi de l’autodérision dans cet hommage subliminal aux copains d’avant. Pas d’hagiographie, mais une tendresse certaine, en particulier pour Frédéric Berthet, le mort, et Marc-Edouard Nabe, le vif, si différents pourtant.



Alors, oui sans doute, Besson a écrit “ça” pour ses potes et pour les lecteurs qui s’amusent de son esprit coruscant et s’émeuvent de sa bonne camaraderie. Pas pour un prix, pas pour faire un coup. Pour le plaisir, et la littérature. Merci.


Lien : http://tillybayardrichard.ty..
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La paresseuse

J'avais adoré "Dara" et j'étais heureuse de la retrouver au travers de son fils.

J'ai pourtant été déçue par la personne qu'elle est devenue...
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1974

Les nouvelles, c'est un genre à part.. Il faut aimer ces courts récits d'une manière toute différente de celle dont on apprécie un roman. C'est donc beaucoup sur la forme, l'originalité, la nervosité du récit qu'on exprimera ses sentiments. Dans la cas de 1974, à ce point du vue, c'est du bon travail. Une faiblesse (relative), on ne "voit" pas la nouvelle. Je suis peut-être trop influencé par le genre quand il est traité par E. Hemingway mais là c'est une autre histoire... presque une histoire d'amour.
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Saint-Sépulcre !

N°616– Janvier 2013.

SAINT-SEPULCRE !– Patrick Besson- Fayard



Nous sommes à Paris au XIII° siècle, sous le règne de Louis IX. Un écolier, Richart Perpin, fils de bourgeois, paresseux, pas mal soiffard et surtout jouisseur doit rendre un devoir sur la prise de Jérusalem par Godefroy de Bouillon, lors de la 1°croisade en 1099. Le sujet ne l’inspirant guère il en confie la rédaction à un vieux jongleur érudit de ses amis, Bénodet, lui-même ami de Ruteboeuf, contre quelques pintes de vin. En fréquentant de concert les tavernes et les bordels, ils tombent ensemble amoureux d'une jeune prostituée Palestinienne, Edelinne, qui avait été enlevée à un sultan puis vendue à une maquerelle par un ancien templier aveugle, Gile d'Avèze. Cependant la jeune fille s'est enfuie du bordel où elle travaillait et Richart comme Bénodet partent à sa recherche dans un Paris pittoresque. Après 20 ans à guerroyer en Terre sainte, ce chevalier, malade et vieux, veut revenir en Picardie où il est né et, pour ce faire, use de ce stratagème efficace pour soutirer de l'argent à différentes tenancières afin d'assurer sa subsistance.

Reste le devoir qui doit être rendu ; Bénodet pense que c'est trop bête de s'en tenir à la véritable histoire de Godefroy et voudrait que cela soit sa grande œuvre. Il choisit donc d'y ajouter le récit fictif d'un de ses compagnons, pourtant bien différent de l'Avoué du Saint-Sépulcre, un chevalier qu'il nomme … Luc d'Avèze. Il n'a rien d'un être preux puisqu'il est exclus des Templiers à cause de ses péchés mortels et des transgressions aux règles de l'ordre. En fait, pour son récit fictif, Bénodet s'inspire de la vie du véritable homme de guerre et compagnon de Godefroy de Bouillon, sous le contrôle littéraire avisé de Ruteboeuf. Cet ouvrage une fois achevé, et qui vaudra le bûcher à Bénodet tant il est blasphématoire, portera finalement la signature du jongleur et le titre de « Saint-Sépulcre », le cri de guerre de Godefroy !  Il devra d'ailleurs sa mise en prison puis plus tard sa condamnation, à la trahison de son fils aîné, Jude. Il sera cependant sauvé du supplice par le mariage qu'il contracte avec Ysabel, la sœur laide mais surtout vierge de Richart, conformément à une vielle loi médiévale.

Comme si cela ne suffisait pas dans la liste déjà bien fournie de leurs aventures, Richart qui a abandonné son idée d'entrer dans les ordres et même ses projets de carrière juridique s'embarque pour la Terre Sainte à la suite de Louis IX. Il est accompagné comme son ombre de Bénodet et d'Ysabel.



Notre auteur émaille son texte d'aphorismes bien sentis qui sont autant de remarques pertinentes sur la société des hommes[« Pourquoi dominons-nous les autres? Pour pouvoir les aimer »], sur l'existence terrestre [« La vie est un tel malheur que la mort ne saurait être un malheur plus grand »], sur la religion [« Bizarre qu'on dise la messe dans la langue des Romains qui ont crucifié Jésus. », « Les messes,se dit-il, c'est le contraire du sexe : elles sont toutes les mêmes alors qu'on ne fait jamais deux fois l'amour d'une façon identique »], sur la charité et ceux qui la pratiquent:[« A Ceux qui la font la charité spectaculaire rapporte tellement plus qu'elle ne leur coûte puisqu'elle ne leur coûte rien. »] , sur les femmes [« Pourquoi les femmes qu'on aime sont-elles fraîches quand il fait chaud, chaudes quand il fait frais ?»] avec toujours le sens de la formule teintée d'humour [« Il la pénétra comme nous entrons dans une église le jour de nos noces. »]...



L'auteur manie à merveille l'Histoire et la fiction. Grâce à un texte remarquablement documenté, il promène son lecteur dans une société médiévale colorée, vivante et authentique où on voit Dieu et le diable partout, où la conduite chrétienne du roi, le futur Saint Louis, qui invite les pauvres à sa table et rend la justice sous un chêne, voisine avec celle plus que marginale et contestable de nos deux compères bien plus volontiers inspirés par le vice et le blasphème, comme d'ailleurs celle de la plupart de leurs contemporains. C'est vrai qu'à l'époque on honorait Dieu un peu par obligation et on partait pour la Palestine pour diverses raisons : délivrer le tombeau du Christ, expier ses péchés, échapper à quelqu’un ou à quelque chose, faire la guerre ou simplement s'enrichir !



C'est à un véritable roman picaresque, à grands renforts de mises en abyme, que Patrick Besson invite son lecteur. Les gens changent d'identité et de fonctions, meurent apparemment puis refont surface comme par miracle, voyagent dans le temps et dans l'espace, se découvrent des parentés incestueuses ou adultérines, les vies se croisent et s'entrechoquent, les destins se font et se défont, les paternités y sont douteuses et les filiations illégitimes et consanguines … Un véritable dépaysement !



Dans un style truculent, peu académique parfois, mais qu'importe, son récit rocambolesque donne l'occasion à Patrick Besson de se livrer, sous couvert de l'évocation de cette période, à une peinture de l'humanité, une humanité qui n'a pas changé, ne changera jamais et n'a pas grand chose d'humain. Il y a l'amour qu'on fait pour le plaisir et celui qu'on n'a pas donné par égoïsme, par manque de temps ou par oubli, la trahison, l'envie de tuer, la passion pour Dieu pour l'argent pour les femmes ou pour le vice... Face à cela, il invoque notre envie légitime de mourir, non seulement parce que c'est la fin normale de la vie mais aussi parce que c'est une délivrance.



Un bon moment de lecture en tout cas.







©Hervé GAUTIER – Janvier 2013.http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Accessible à certaine mélancolie

N°617– Janvier 2013.

ACCESSIBLE A CERTAINE MÉLANCOLIE– Patrick Besson- Albin Michel



Milan Canovas est un séducteur qui a dépassé la quarantaine. Son nom est d'ailleurs, à quelques lettres près, celui de Giacomo Casanova. Comme notre Vénitien, il va de femme en femme, les séduit, couche avec elles puis les abandonne au gré de son humeur ou de ses autres conquêtes. Après tout, un authentique Don Juan ne fait pas autre chose, ne vit pas autrement. Il est correspondant de guerre ce qui ajoute sans doute à son aura pour ses compagnes d'une nuit ou de quelques jours. Certes, il est marié et père de famille mais cela ne l'empêche pas de pratiquer le nomadisme amoureux que facilite grandement son métier itinérant.



Présentement, il est marié à Brigitte avec qui il a un enfant et qui est enceinte, de lui doit-on préciser, et qu'il passe son temps à quitter tout en gardant toujours son adresse et son numéro de téléphone, au cas où... Mais dans le même temps il y a Rose, une étudiante au nez refait par Anne, une chirurgienne dont il devient aussi l'amant bien qu'elle soit elle-aussi mariée et mère de famille et qui choisit de tout abandonner pour le suivre malgré ses autres maîtresses ! Il multiplie les passades et où qu'il aille, une femme l'attend pour coucher avec lui, qu'il soit en France ou à l'étranger ! Il hait les repas de famille et la famille elle-même et ses enfants n'ont que peu d'importance pour lui. J'ai eu l'impression que ce qu'il aime dans cette vie se résume à la jouissance qu'il ressent avec une femme, mais à condition d'en changer rapidement, et à condition aussi que le moment soit piquant, érotique, exceptionnel ! On pourrait être tenté de dire « Tout ça pour ça » mais, après tout , cela peut parfaitement représenter un art de vivre qui en vaut un autre !



Face à cette envie de jouir, on a l'impression que tout le reste est une somme d'épiphénomènes, tout le reste comme le cancer de Brigitte ou l'agression sur sa personne et avec arme à feu d'une de ses anciennes maîtresses. A Norbert, Le philosophe-ami, il avoue « Je crois que je n'ai plus de sentiment, plus aucune humanité...Il me semble que j'ai simplement besoin d'elle(de sa maîtresse), un besoin atroce, comme celui de la vache pour le brin d'herbe ».

Ce roman est donc l’histoire quelque peu échevelée de toutes ses amours, ce qui pourrait sembler anodine ou intéressante, mais que le style du texte ne m'a pas beaucoup encouragé à poursuivre ma lecture. Le livre a bien failli me tomber des mains plusieurs fois, mais j'ai poursuivi, ne serait-ce que pour avoir la clé de ce roman dont le titre est quelque peu énigmatique. Ce n'est pas simple de trouver un intitulé à un récit et je me suis interrogé sur la signification d'icelui. C'est sans doute ce qui m'a motivé ?



Pourtant, j'ai ressenti autre chose, une sorte de musique mélancolique née d'une vie certes aux antipodes de la routine mais quand même, baignée par un ennui. Cela vient-il de la fuite du temps soulignée par le calendrier des événements passés que l'auteur égrène avec une certaine nostalgie. Peut-être ? J'ai eu l'impression que cette vie était à ce point difficile qu’il attendait de la femme, c'est à dire de toutes celles qui croisaient sa vie, qu'elle soit une sorte de révélateur qui le transformerait, qui serait capable de faire de lui ce qu'il est en réalité. C'est un peu comme s'il déplorait le spectacle de lui-même, celui d'un être imparfait et en devenir. « Il attendait de rencontrer une femme qui lui donnerait forme humaine, c'est à dire divine... Il fallait que quelqu'un le sorte de cette prison... Chaque femme pouvait être ce sauveur...Il n'aimait pas les femmes, ils croyait en elles. Il était sûr que l'une d'entre elles le sauverait .Il voulait la trouver avant de mourir. » Cela vient-il qu'entre les lignes il y a la réalité de la mort qui nous attend tous et que les humains qui nous entourent ne suffisent pas à nous faire oublier. Peut-être ? Pourtant, la camarde peut parfaitement être regardée comme un sauveur et son coup de faux un acte de libération. J'avoue que ce message me séduit assez et que Milan peut parfaitement vouloir jouir sans entrave avant cette échéance. Peut-être ressent-il une sorte de mal de vivre, né de impossibilité de se fixer et qu’il l'exorcise par la conquête des femmes qui résume pour lui à un simple acte sexuel, comme un dérivatif pourtant voué à l'échec et qui porte en lui le suivant ? Peut-être ?



Il reste que j'ai beaucoup moins accroché à ce roman. Les précédents (Belle-sœur, Saint-Sépulcre ! La feuille volante n° 615 et 616) m'avaient davantage plu.





©Hervé GAUTIER – Janvier 2013.http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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