J’allume la télé, chambre douteuse d’un hôtel, Rue de la Gaieté. La rue des théâtres. Mardi, c’est relâche ce soir. Alors je descends la rue dans tout son long jusqu’au Falstaff, bar à Chouffe. Se désaltérer d’une Chouffe avec toute la langueur et le cérémonial. Une seconde pinte même, c’est happy hour. En remontant la rue, je vois les néons de quelques sex-shops encore en activité. Presque glauque. Je me glisse derrière le rideau, en toute discrétion. Je glisse une pièce dans la fente. Je glisserai bien un majeur dans sa fente, danseuse nue et aguicheuse derrière une vitre, des miches rondes, un cul pressenti ferme. Où est le vrai là-dedans ? Certainement pas dans ses seins, ni dans l’amour ou la passion. Le lieu est froid, sans amour, sans attrait même, même pas celui de la digression. De toute façon, internet a tué les sex-shops.
J’allume la télé, nouvelle chambre miteuse d’un hôtel de campagne. Pas de room-service, ni même de bar. J’éteins la télé, de toute façon, y’a même pas le câble. Il faut que j’aille sur la place du village, troquet ouvert jusqu’à 22h30 où les agriculteurs en mal de solitude étanchent leurs soifs jusqu’à plus soif, d’un rouge agressif d’un blanc cassis, une télé toujours allumée sur les informations régionales pour suivre le cours de la viande de bœuf. Barbezieux. Il y a plus idyllique pour faire des rencontres. Je hais ces salons littéraires qui déplacent l’esprit au milieu des bouses de vache. A marcher dedans sans porte-bonheur. Rencontres chaudes à Barbezieux, ça fait bander !
Demain, je pars pour Cognac. Un verre, une bouteille, des rencontres, du sexe. Rendez-vous est pris. Cunnilingus et sodomie en perspective. Un beau programme. Alléchant, même. J’aime bien lécher. Ai-je un côté chat qui sommeille en moi ? Je m’assois à une table. Menu du jour, moules au Pineau des Charentes. J’adore. Le pineau, les moules. Toutes les moules, tous les pineaux. J’irai prendre un verre de Cognac ce soir. M’assoir au comptoir, le nez dans mon verre. Sentir le parfum de la moule, du jour et de la veille. Je la vois, elle. Des reflets dans ses cheveux longs. Une longue paire de jambe, jean moulant. Pas une cowgirl mais pas loin non plus. Fille d’un vigneron, probablement venue s’encanailler un mardi soir, après une visite de courtoisie au chai de papa. Bonjour. Bonjour. Un sourire. Elle me plait. Elle me rembarre. Je vais retourner seul à l’hôtel, putain de vie de campagne. Pourtant, cela ne m’aurait pas déranger de lui léchouiller sa chatte mouillée. Pas de problème, même. Pas sectaire.
Alors, je continue mon livre. J’achète une bouteille de Cognac pour me finir. L’alcool, ça m’aide à trouver l’inspiration, à aspirer à des rencontres plus bandantes. Parce que des romans bandants, j’en ai lu des mieux. Oui, je suis déçu. Pas par Barbezieux, mais par la plume ou l’histoire de l’auteur. Patrick Besson. J’ai lu mieux que cette histoire d’écrivain qui fait de ses salons littéraires des rencontres orgiaques avec son attachée de presse. Alors je me sers un verre. Puis deux. Je bois directement à la bouteille. Pour finir ma chronique qui manque cruellement de nique et d’instinct poétique.
Je relierai certainement un autre Patrick Besson. Pour me faire une autre idée de l'auteur. Parce que cette « Orgie Échevelée » était une commande, publiée dans un premier temps anonymement. Parce que j’aime quand le vin se mélange au sexe, que le sexe sente le vin. Parce que quand je débouche une bouteille de vin, je pense au sexe, avant, et après aussi. Il y a une certaine philosophie là-dedans, il suffit juste d’y réfléchir, un verre de Chablis à la main, une femme les jambes écartées. Le Chablis, c'est quand même plus bandant que cette orgie échevelée.
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