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Critiques de Patrick Chamoiseau (215)
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Cher.e moi :  Lettres à l'ado que j'étais, lett..

Dans ce recueil sont réunies des lettres : des lettres d'un.e ado adressées à son moi futur, des lettres d'un.e adulte adressées à son moi passé. Des lettres intimes, pleines d'émotions, de conseils ou d'espoir. Durant quelques pages, durant quelques minutes, le lecteur partage un peu de cette intimité confessée.



Pour avoir participé à ce défi littéraire, je savoure davantage encore les mots glissés de soi à soi, de chacun de ces auteurs.rices ou de ces groupes d'auteurs.rices. Chaque lettre est unique et il faut prendre le temps de les savourer une à une, comme lorsqu'on ouvre chaque enveloppe d'une grosse pile de courriers.

L'ensemble forme un ouvrage à part, intéressant et plein d'intimité.
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L'empreinte à Crusoé

J'ai choisi de le lire car j'aimais bien l'idée de ce que j'avais bêtement interprété comme étant une suite à Crusoé, "le vrai" , et qui en est en fait une sorte de palimpseste.

Le titre aussi continue de me chatouiller, je n'en comprends pas la forme linguistique ; est-ce un complément du nom erroné (on dit bien la crotte de nez, et pas la crotte à nez, bien que ça ne fonctionne pas avec le sac à main), en grand décalage avec le registre de langue ultra soutenu (daté, meme, d'époque) maintenu tout au long du livre ? Est-ce un complément indirect, comme dans "l'annonce (faite) à Marie" on aurait "l'empreinte (faite) à Crusoé"?

J'ai découvert plusieurs mots à la volée, jamais croisés au cours de précédentes lectures (ajoupa, quiscale, barbadine...) Et puis, au-delà de l'emprunt, l'empreinte.

La fin est inattendue, et pourtant grande amatrice de polars et thrillers en tous genres, c'est dur de me la faire maintenant.

Je reste toutefois avec un gout (de sel) vraiment perturbant dans la bouche. J'ai eu du mal à le lire, et la typographie n'aide pas : les 221 pages sont une logorrhée qui m'a terrassée : pas de points, pas de majuscules ; bref, pas de phrase, même pas une pour commencer. C'est l'heure de gloire du point-virgule. On est pris dans le tourbillon mental de Robinson, dans son défaut de mémoire, dans ses découvertes (primitives et culturelles), dans l'affrontement de la solitude (mais il n'est jamais seul, l'ile et ses "habitants" y compris végétaux sont des personnages à part entière). Et puis cette empreinte, bon moi j'avais deviné qu'elle n'était pas le sujet du livre. Mais cette manière m'a rendu le fond un peu hermétique (un peu, j'ai du creuser et m'acharner dans la tempête du point-virgule), et en décourage probablement beaucoup.

A ceux-là je dis persévérez, un trésor gît sous les décombres.









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Le vent du nord dans les fougères glacées

La nostalgie passe, la tristesse est balayée par le vent, le savoir et la joie marchent de pair, il faut faire cette expérience du langage accédant à ce niveau de beauté, sans façon, et se laisser guider par la prose d'un immense écrivain qui réussit à faire ressentir jusqu'au plus profond de soi les réponses ici déposées comme petits cailloux, en forme de possibles à « la » question : « Qu'est-ce donc que raconter ? »
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Le vent du nord dans les fougères glacées

C’est foisonnant, émouvant, ludique. On y retrouve Chamoiseau à son meilleur, la prose allègre de revenir à son premier sujet : l’art des derniers conteurs créoles, dont l’auteur a cherché très tôt à recueillir la parole et auxquels il a consacré plusieurs livres.
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Texaco

Je crois bien que je n’ai jamais lu un roman français paru depuis que je suis adulte d’une telle qualité littéraire.

Le «marqueur de parole», Oiseau de Cham, a écouté, écouté son Informatrice raconter ses histoires de «manière assez difficultueuse», se contredisant, mélangeant créole et français, mots vulgaires et mots précieux. Dans une très belle langue, imagée, inventive, métissée, il met en scène le «sermon» (pas sur la montagne mais devant un rhum vieux) de cette femme-matador, fondatrice de Texaco prête à en découdre avec les céhéresses pour ne pas finir en clapier d’achélème. C’est vivant, c’est chaud, ça charrie plein d’émotions et avec ce très beau personnage nous est contée l’histoire d’un bidonville de Fort-de-France ou plutôt, nous dit l’Urbaniste, d’une «mangrove, une mangrove urbaine». Et comme c’est un roman où ça déborde, comme Marie-Sophie Laborieux porte en elle aussi la mémoire de son père, et par lui celle de sa grand-mère, il y a bien 150 ans d’Histoire de la Martinique qui s’engouffre dans ce livre. J’ai adoré l’épaisseur romanesque, la créativité de cette œuvre dense, profonde, vivante, où l’intime s’élargit dans le «noutéka», ce nous magique qui «charge un destin d’à-plusieurs».

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Le vent du nord dans les fougères glacées

Dans le nord de la Martinique, un narrateur lui-même conteur relate le mystère de Boulianno le dernier conteur. Le roman également conté s'adresse à l'écrivain Chamoiseau ainsi qu'à Bébert la science, un instituteur éprit de physique quantique qui semble prendre note de toute l’histoire. Le vieux conteur Boulianno dont personne ne connait son âge, mais ayant déjà connu deux floraisons de bambou, n’a jamais transmis son art et risque de perdre son savoir à jamais. Beaucoup de candidats se sont présentés, mais aucun n’y a jamais reçu le moindre enseignement. Boulianno s'étant peu à peu rendu inaccessible et silencieux, a gagné les hauteurs de Sainte-Marie, dans le nord de la Martinique. Effrayé par l'idée de sa disparition, notre conteur, Bebert et Man Delcas, une vannière, vont cheminer et monter de case en case au travers du vent du nord, mais aussi au travers de leurs esprits, à la recherche de Boulianno. Dans leur quête va se joindre deux candidats, Populo musicien et une jeune fille, surnommée l'Anecdote, prêt à tout pour succéder au maitre de la parole et apprendre le secret de sa poésie.
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J'ai toujours aimé la nuit

Ce roman n'est pas un roman policier, pas le moins du monde (aucune enquête), mais c'est la confession, sous forme de quasi-monologue d'un psychopathe devenu Archange vengeur, Négateur, après une enfance difficile et une carrière de militaire. Hypérion Victimaire se confie dans un huis clos saisissant à un flic (dont c'est la toute dernière nuit de service avant la retraite), Eloi Ephraïm Evariste Pilon qui a enclenché son magnéto. La confession d'Hypérion Victimaire n'est pas banale, ni sur le fond, ni sur la forme : il raconte à la fois cette nuit infernale et dingue qui est en train de s'écouler et comment il est devenu ce tueur, cet Archange vengeur et sanguinaire. le lecteur, porté par la voix d'Hypérion (j'imagine très bien ce livre en une version audio), est emporté dans un maelstrom d'une noirceur sans pareille, passant de l'horreur des scènes de crime laissées par Hypérion à la peinture d'une jeunesse en perte de tous référents et plongée dans l'enfer de l'extrême violence. Chamoiseau a construit un récit rigoureux d'une rare efficacité pour nous peindre une Martinique très éloignée de celle des guides touristiques. Quand à la langue choisie, elle est extraordinaire, le monologue d'Hypérion est incroyablement riche, et cette richesse contraste avec le vide de la langue des trois jeunes, démunis de tout outil de communication malgré leurs portables. le tête à tête entre Victimaire atteint de logorrhée et le policier est éblouissant et d'une densité rare.

En plus, ce livre restera cher à mon coeur pour m'avoir permis une petite découverte linguistique très personnelle. J'avais déjà découvert lors de vacances en Belgique il y a quelques années d'où me venait ma prononciation des mots oui et Louis (comme hui(t) et lui) : de mon arrière-grand-père belge que je n'ai pourtant pas connu (mystères de la transmission)! Et là, en lisant Patrick Chamoiseau, dès que j'ai vu écrit « manman » j'ai eu, pour parler comme Victimaire, une fulguration, j'ai compris d'où me venait ma prononciation de ce mot qui m'a posé tant de problèmes à l'école primaire. Comme je le prononçais ainsi je n'arrivais pas à comprendre pourquoi cela ne s'écrivait pas mamman (et j'ai encore tendance à faire cette faute que je justifiais auprès d'enseignants interloqués en expliquant que devant m on n'écrit pas n mais m ! ) et encore moins pourquoi il n'y avait que moi pour trouver ce mot difficile à écrire et mémoriser. Cela venait de l'enfance et l'adolescence de ma mère à la Guadeloupe, à la sortie de Basse-Terre, au bord du Galion, pas loin de la Glacière, entre 1936-37 et 1944. C'est sans doute un des rares mots qu'elle n'a pas employé en dehors de la maison à son retour en France, et la version créole de son enfance est restée ! Mille mercis à Patrick Chamoiseau pour cette magnifique langue orale mise à l'écrit !
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Une enfance créole, tome 3 : A bout d'enfance

" Un jour, bien des années avant l'épreuve du mabouya, le négrillon s'aperçut que les êtres-humains n'étaient pas seuls au monde : il existait aussi les petites-filles. Intrigué mais pas abasourdi comme il aurait dû l'être, il ne put deviner combien ces créatures bouleverseraient le fil encore instable de sa pauvre petite vie... " Dès lors, où situer ces petites-filles que le négrillon zieute par les persiennes de son école... ces créatures étranges qui " ressemblent à des êtres-humains, sauf qu'elles portent des nattes, des papillotes, et des nœuds papillons assortis aux robes-à-fleurs et à dentelles... " ? Sale temps pour le négrillon qui, à bout de souffle, entre éros et thanatos, doit aussi résoudre son oedipe et explorer les différents usages d'un certain... ti-bout de son anatomie ! Et c'est la quête irrésistible d'une Irréelle, " une chabine aux cheveux mi-rouges mi-jaunes, et aux pupilles indéfinissables ", qui referme cette geste subversive de l'enfance et de cette mémoire-sable que le grand " Marqueur de parole " célébrait dans Eloge de la créolité. Acheté et lu ce tome 3 de la trilogie en poche. Avec moins de plaisir que les deux précédents. J'ai bien cru sentir le système, le filon ? PC tire à la ligne, se re-re-re-dit, touillant toujours la même tambouille, créole, OK mais bon, à la longue... Je ne regrette pas d'être allée au bout car vraiment j'adore cet auteur, sa langue libre, inventive, lâchée, folle, si vraie. Mais cette langue convient mieux à la prime enfance et au temps de l'école qu'au passage en adolescence, tout se floute, on s'y perd, j'ai eu du mal à finir.
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Baudelaire jazz

Une grande lecture poétique et musicale, magnifiquement inattendue, politique et malicieuse comme il se doit, de la vie et de l’œuvre de Charles Baudelaire.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2022/07/21/note-de-lecture-baudelaire-jazz-patrick-chamoiseau/



Par l’un de ces paradoxes apparents qui caractérisent les grands poètes (que l’on pense au Pierre Michon de « Le roi vient quand il veut », au Christian Prigent de « La langue et ses monstres », au Claro de « Cannibale lecteur », au Valère Novarina du « Théâtre des paroles » ou au Benoît Vincent de « La littérature inquiète », par exemple), Patrick Chamoiseau, dont la langue toujours frémissante et inventive nous enchante tant dans ses romans (que l’on se souvienne ainsi de « Texaco », bien sûr, ou de « L’empreinte à Crusoé », pour n’en citer que deux actuellement présents sur ce blog), n’instille peut-être jamais autant de poésie pure dans son écriture que lorsqu’il analyse et honore d’autres auteurs aimés. Ses « Liaisons magnétiques » de 2013, dans lesquelles il rend hommage, avec René Char pour accompagnateur, à Aimé Césaire, à Saint-John Perse et à Édouard Glissant (que l’on retrouvera naturellement tous les trois occupant des positions discrètement stratégiques dans le présent ouvrage), comptent ainsi peut-être parmi les plus beaux textes de poésie, tout simplement, que je connaisse.



C’est en compagnie du saxophoniste Raphaël Imbert que Patrick Chamoiseau choisit ici d’escalader Charles Baudelaire : sous-titré « Méditations poétiques et musicales » et intégrant un album audio numérique qui accompagne et relaie le texte, « Baudelaire Jazz » s’adresse directement à l’auteur des « Fleurs du Mal » et du « Spleen de Paris » pour lui démontrer affectueusement, à lui-même, non seulement sa profonde actualité et son caractère résolument, glorieusement, intempestif, mais aussi – et c’est là que Patrick Chamoiseau sait se montrer le plus savoureusement inattendu – que sa poésie s’inscrit de plain-pied dans une musicalité spécifique qui est, à bien des égards, celle du jazz, et notamment de ses ancrages rythmiques, improvisateurs et subtilement mythologiques.



Patrick Chamoiseau, dans cette adresse poétique et musicale à Baudelaire, se fait discrètement accompagner, comme déjà mentionné, par Aimé Césaire, par Saint-John Perse et par Édouard Glissant (la pensée archipélique est plus que jamais centrale), mais aussi, lorsqu’utile ou nécessaire, par Victor Segalen, Frantz Fanon, Jacques Stephen Alexis, Simone Schwarz-Bart, Jacques Roumain, Jean-Claude Charles, ou encore Frankétienne : pour saisir l’improviste (comme dirait Jacques Réda), et pour inventer en musique et en beauté un « vivre dans le phénomène de la Relation [qui] s’écarte du « vivre-ensemble » communautaire » (que ne renierait sans doute pas l’Alain Damasio des « Furtifs »), on ne saurait en effet rêver meilleurs compagnons de route.



« La charogne qui soudain signifie ! » : derrière Baudelaire, dans certains passages protégés habilement dissimulés au cœur de son adresse principale, Patrick Chamoiseau laisse résonner Walter Benjamin et la ville : partant, le Michael Roch de « Tè Mawon » n’est pas si loin (non plus que la Cécile Canut de « Provincialiser la langue », d’ailleurs, ni que la Ketty Steward de « Confessions d’une séancière » : il y a plus d’un diabolique tiroir poétique dans le créole et dans le conte – et plus d’une complicité aussi, dans les rappels omniprésents de la cale négrière et de l’abjecte plantation, avec Rivers Solomon, son « Incivilité des fantômes », ses « Abysses » et son « Sorrowland »). Maîtrisant chaque coin et chaque recoin de la vie et de l’œuvre de l’amant de Jeanne Duval, Patrick Chamoiseau, malicieux et réjouissant, inventif et déstabilisant, politique et tendre, crée une fois encore la surprise dans la familiarité reconnue et déjouée, pour notre plus grande joie de lectrice, de lecteur et d’être humain.




Lien : https://charybde2.wordpress...
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Baudelaire jazz

Baudelaire Jazz de Patrick Chamoiseau est une sympathique tentative d'appropriation culturelle.
Lien : https://www.lefigaro.fr/livr..
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Baudelaire jazz

On connaît le penchant du poète pour ce que l'on appelle l'outre-mer, mais cela va plus loin pour Chamoiseau. Un bijou littéraire.
Lien : https://www.lefigaro.fr/livr..
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Baudelaire jazz

Le nouveau livre de l'écrivain antillais montre la filiation spirituelle qui le lie au poète, à travers jazz et créolité.
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
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Une enfance créole, tome 2 : Chemin-d'école

Patrick Chamoiseau nous donne ici ses souvenirs d'enfance. Enfance prise dans l'En-ville de Fort-de-France, dans le giron de la merveilleuse Man Ninotte qui ne cesse d'organiser la vie familiale avec un art de vivre et de survivre dont le cocasse et la poésie nous charment.

Sous le regard du négrillon se révèle la société créole chatoyante, complexe, aux origines multiples, symbolisée par une ville qui lui ressemble. Il y vivra ses premières expériences : les jeux, la rue, les marchés, le cinéma et aussi la négritude, l'injustice sociale, le racisme. Total régal. Dito tome 1. J'ai encore le T3 à lire. Miam !
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Les neuf consciences du Malfini

J’avais conscience de lire un livre très différent de ce que je consulte d’habitude.

Étant donné que j’aime tout ce qui tourne autour de la nature, je ne pouvais qu’être bouleversé par ce roman.

Eh bien, ce ne fut pas le cas. C’est très poétique, 256 pages de narration poétique…

Il faut se concentrer pour que votre cerveau ne s’évanouisse pas dans un autre lieu, l’abysse ultime ne fut pas loin.

C’est un conte, une fable, agréablement bien raconté, mais cela m’a semblé long, un envol ou l’atterrissage fut dévastateur.



Bonne lecture !
Lien : https://angelscath.blogspot...
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Frères migrants

Très beau manifeste que le livre de Patrick CHAMOISEAU. Oui, le terme "mondialité" est plus adapté. Pourquoi mettre des frontières entre les peuples ? La planète est unique et nos cultures diverses et enrichissantes. Tous les pays sont liés par l'Histoire de la planète Terre? C'est nous qui l'avons construit cette Histoire, pourquoi ne pas partager la planète Terre et l'Histoire ? Chaque peuple a été migrant et le sera de nouveau. La video proposée par STEKA est claire !! Le livre se termine de façon optimiste, gardons cela en tête pour avancer.

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Une enfance créole, tome 1 : Antan d'enfance



Patrick Chamoiseau nous donne ici ses souvenirs d'enfance.

Enfance prise dans l'En-ville de Fort-de-France, dans le giron de la merveilleuse Man Ninotte qui ne cesse d'organiser la vie familiale avec un art de vivre et de survivre dont le cocasse et la poésie nous charment. Sous le regard du négrillon se révèle la société créole chatoyante, complexe, aux origines multiples, symbolisée par une ville qui lui ressemble. Il y vivra ses premières expériences : les jeux, la rue, les marchés, le cinéma et aussi, la négritude, l'injustice sociale, le racisme.

Chronique d'une enfance martiniquaise écrite dans une langue réinventée, Antan d'enfance allie l'art du conteur créole à celui des maîtres de la littérature classique. Emprunté Bib Che sur reco JJMalaq. Adoré. Elle m'avait prévenue :D régal total, fond et forme. Un indispensable. Je le termine avec tristesse de le quitter et l'achète en poche.
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Solibo magnifique

Patrick Chamoiseau est un magnifique écrivain des Antilles et plus particulièrement de la Martinique.



Sous prétexte d'une intrigue policière il raconte ici symboliquement la transition entre deux époques, le passage du monde de la tradition orale vers le monde moderne. Deux époques qui ne se comprennent pas, la première méprisée par la seconde. Cependant le monde moderne finit par comprendre son erreur, et ses conséquences dramatiques.



De la très belle littérature, facile à lire, et écrite en prime dans la délicieuse langue française des Antilles.



Patrick Chamoiseau a obtenu le prix Goncourt quatre ans plus tard pour Texaco, autre magnifique roman de la Martinique.
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Texaco

Voilà, un roman total !

Avec du politique, du sociologique, de l'anthropologique, du psychologique, des histoires d'amour entre humains et entre un territoire et tout cela baignant dans une langue bien particulière.

Chamoiseau jongle et insère tout ça sans que rien ne soit à jeter, on pourrait citer tout le livre, tellement ça pisse bien et fort tout le temps.

Je ne sais pas si on peut dire qu'après cette lecture qu'on connais un peu la Martinique, les Antilles, en tout cas on a un éclairage peu commun. Et c'est bien. C'est édifiant. Un édifice de guingois, de lutte, foutraque, mêle-tout, entre-tout à l'image de ce quartier : Texaco.

Pour la 5e étoile entière, j'attends encore quelques dizaine d'années, voir si ce magistral travail crève le mur du temps.

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Texaco

Goncourt 1992. Projet ambitieux de Patrick Chamoiseau de vouloir expliquer la grande histoire de la Martinique par la petite histoire de la chronique de vie - ou même de survie - de trois générations qui vont passer de l'esclavage au monde moderne où tout n'est évidemment pas rose dans une île qui se construit. Prendre l'angle de l'urbanisation de Fort de France est assez orginal et permet d'avoir beaucoup d'empathie avec les personnages qui en se battant pour leur quartier bidonville, lutte en fait pour leur condition de vie et leur aspiration à une vie plus juste. Le mélange de créole et de français peut déranger au début et il faut quand même batailler un peu pour ne pas lâcher le livre. Heureusement les personnages sont attachants et le propos n'est pas larmoyant... Intéressant pour donner une autre vision de la Martinique que l'image d'Epinal de l'ile paradisiaque...
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Solibo magnifique

Chamoiseau fait honneur à la langue créole en proposant une sorte de langue hybride à mi-frontière entre français et créole. Cela tombe bien je parle les deux couramment.



C'est un sacré défi pour l'auteur car il tente ici de retranscrire par écrit la tradition des conteurs créoles, dont la dimension est quasi-exclusivement orale. Les contes étaient transmis oralement en créole et des générations entières ont été imprégnées de ces mythes et légendes, mais ces conteurs se font très rare aujourd'hui, ce que déplorait déjà Chamoiseau à l'époque. C'est tout un pan de la culture antillaise qui s'effondre. Il tente ainsi de raviver cette mémoire et sur ce plan c'est une réussite.



Néanmoins, l'intrigue m'a un peu dérouté. Bien que comme à l'accoutumée, Chamoiseau manie la langue avec souplesse et panache, ce roman ne m'a pas autant séduit que "Texaco" ou "L'esclave vieil homme et le molosse", deux de ses romans qui m'ont marqué et que je recommande vivement.



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