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Citations de Patrick deWitt (123)


Tu rentres saoul tous les soirs mais la police ne t’a jamais interpellé parce que ta voiture, une Ford LTD de 1971, est magique. Tu as vingt minutes de trajet depuis le bar jusque chez toi à travers des rues et des autoroutes désertes et normalement tu aurais dû être arrêté des centaines de fois, mais les pouvoirs de la voiture sont tels que même lorsque des flics roulent derrière toi ils demeurent aveugles et sourds à ta conduite hasardeuse et au crissement de tes pneus. Parfois tu ne te souviens même pas d’être rentré en voiture et tu t’aperçois ensuite que les ailes avant et arrière sont cabossées et rayées, pourtant tous les matins tu te réveilles dans ton lit, pas dans une cellule, et tu te demandes si la voiture est devenue magique après que tu en as fait l’acquisition ou si elle l’était déjà en sortant de l’usine.
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Nous accélérâmes l’allure. Les malaises de Charlie ne désarmaient pas et à deux reprises il cracha de la bile. Y a-t-il une chose plus pénible que de monter à cheval quand on a bu trop d’eau-de-vie ?
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"Je le ferai étriper avec sa petite faux. Je le ferai pendre avec ses propres intestins." Je ne pus m'empêcher de rouler les yeux en entendant cette tirade. Un morceau d'intestin ne supporterait pas le poids d'un enfant, et encore moins celui d'un homme adulte.
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Il est mort en homme libre, ce dont peu d’hommes peuvent se prévaloir. La plupart restent prisonniers de leur propre peur et de leur stupidité, et ne savent pas regarder en face ce qui ne va pas dans leur vie.
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Mon être profond commença à se dilater, comme c’était toujours le cas avant la violence ; mon esprit s’obscurcit, et j’eus la sensation qu’un flacon d’encre noire se déversait en moi. Mon corps résonnait, j’étais parcouru de frissons des pieds à la tête, et je devins quelqu’un d’autre, ou plutôt j’endossais mon autre moi. Et ce moi était fort satisfait de sortir des ténèbres et d’intégrer le monde vivant où il lui était permis d’agir à sa guise. J’éprouvais à la fois du désir et de la honte, et me demandais « pourquoi est-ce que je me délecte tant de cette régression à l’état animal ? »
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"Nous sommes du même sang, mais nous n’en faisons pas le même usage.”
Eli Sisters
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- Je ne ressemble à personne.
Il avait prononcé ces paroles comme si de rien n'était sauf que c'était le genre de remarque qui rendait impossible toute conversation. Il passa devant : je regardais son dos et il le savait. Il talonna Nimble, qui partit au galop, et je suivis derrière. Nous allions à notre rythme habituel, mais j'avais l'impression d'être à sa poursuite.
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«  La mort rôde autour d’un quart des gens présents sur ce bateau .
Mais si je dis un mot là- dessus ?
Au revoir » …
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Un vent chaud descendait dans la vallée et glissait à la surface de l'eau. Il me caressa le visage et fit danser mes cheveux devant mes yeux. Je n'ai jamais été plus heureux qu'à cet instant précis, et ne le serais jamais plus. J'ai, depuis, eu l'impression que c'était trop de bonheur d'un coup, que les hommes ne sont pas faits pour connaître un tel degré de béatitude ; ce moment a sans nul doute amenuisé les autres instants de joie que j'ai pu connaître par la suite.
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Le grincement d'un lit qui gémit sous le poids d'un homme qui ne trouve pas le sommeil est le son le plus triste que je connaisse.
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Malgré tout, il y avait des imperfections. Une certaine tristesse émanait de Klara, ce qui intimidait plus qu'un peu Lucy. Cette tristesse était enfouie mais transparaissait dans chacun de ses mouvements : lorsqu'elle croisait les mains, lorsqu'elle dégageait une mèche de cheveux de son visage pour la glisser derrière son oreille, lorsque ses yeux étaient irrésistiblement attirés vers les espaces ouverts comme à la recherche de quelque chose de familier ou de nouveau, de surprenant. Elle transpirait dans ses silences. Lucy fut surpris de découvrir à quel point il voulait combattre cette tristesse, pour l'atténuer, l'éliminer. Et s'il y parvenait, que trouverait-il à la place ?
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"Vous n'êtes pas croyant, Warm, n'est-ce pas ?
- Non, Et j'espère que vous non plus.
- Je ne sais pas si je le suis.
- Vous avez peur de l'enfer. La religion se résume à ça, en vérité. La peur d'un endroit où nous préférerions ne pas être, et d'où il est impossible de s'échapper par le suicide."
Je songeai, Pourquoi ai-je évoqué Dieu au saut du lit ?
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Elle glissa la pièce dans sa poche. Ses yeux se perdirent dans la direction où Charlie avait disparu, et elle dit, "J'imagine que votre frère ne me donnera pas cent dollars, à moi.
- Non, je ne crois pas.
- C'est vous qui avez tout le sang romantique, c'est ça?
- Nous sommes du même sang, mais nous n'en faisons pas le même usage."
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Je songeai que nous sommes tous susceptibles d'être blessés ; tristesse et inquiétude n'épargnent personne.
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Sur la rive opposée, à environ cinq cents mètres en direction du nord, j’aperçus une tente derrière laquelle nous observait un visage barbu et d’une extrême saleté. Je levai la main pour le saluer, et le visage disparut d’un coup. « Je crois que nous avons là un prospecteur en chair et en os, dis-je.
– C’est plutôt éloigné de tout, comme emplacement, tu ne crois pas ?
– On dirait. Allons lui rendre visite pour voir si ses affaires sont bonnes. »
Charlie rejeta le sable dans l’eau. « Il n’y a rien dans ce cours d’eau, mon frère.
– Mais tu n’as pas envie de savoir ?
– Si tu veux aller le voir, tu n’as qu’à y aller tandis que je fais ma toilette. Mais je ne peux pas perdre mon temps avec chaque curiosité. »
Il s’enfonça dans la forêt tandis que je remontais le courant à cheval tout en m’annonçant à la cantonade, mais le barbu ne donna aucun signe de vie. Je remarquai une paire de bottes devant sa tente, et un petit feu de camp ; une selle était posée par terre, mais il n’y avait pas de cheval en vue. J’appelai à nouveau, sans résultat. L’homme s’était-il enfui pieds nus dans les bois plutôt que de faire part à autrui de ses richesses ? Mais non, d’après le triste état du camp, je compris que le prospecteur n’avait pas encore goûté à la réussite. C’était un homme avide d’or mais trop couard pour se confronter à ce nid de vipères qu’était la Californie. Il ne trouverait rien, il mourrait de fin, il délirerait avant de trépasser : je me figurai son cadavre dénudé, picoré par les corneilles. « L’un de ces froids matins », me dis-je.
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Dans le monde immuable des faits et des chiffres, le scintillement de l'or dura approximativement vingt-cinq minutes, mais, en vérité, le temps que nous passâmes à fouiller la rivière ne fut ni bref ni long ; il échappait en quelque sorte à la notion même de temps : j'avais le sentiment que nous étions hors du temps ; notre expérience était tellement exceptionnelle que nous fûmes transportés dans une dimension où les minutes et les secondes ne signifiaient rien, et n'existaient pour ainsi dire même plus.
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"Très bien, dit-il, qui sommes-nous alors?
- Ne seriez-vous pas des tueurs?
- Ce sont nos armes qui vous font penser cela, n'est-ce pas?
- Je ne pense rien. Je le sais grâce aux hommes morts qui vous suivent."
Les poils de mon cou se hérissèrent. C'était ridicule, mais je n'osais pas me retourner. Conservant un ton égal, Charlie demanda, "Craignez-vous que l'on vous tue?
- Je ne crains rien, et surtout pas vos balles et vos discours." Elle posa son regard sur moi, et me lança "Craignez-vous que je vous tue?
- Je suis très fatigué, répondis-je bêtement.
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— Mes chers amis, le monde change, au même titre que la météo. Ce qui nous motive, ce qui nous fait rêver, ce qui nous agite, même ce que nous craignons évolue. Mais le vin? Le vin est immuable. Quand on apprend une bonne nouvelle, que fait-on? On lève un verre de vin. Et quand on en reçoit une mauvaise? Encore du vin.
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Jamais je ne serai un meneur d'hommes, et je n'ai aucune envie de l'être ; mais je ne souhaite pas non plus être mené. Je veux juste rester maître de moi-même.
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"C'est un ami à vous ?
- Oui, et j'en suis fier.
- J'espère que vous lui avez fait vos adieux. Il sera mort dans moins d'une minute."
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