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Critiques de Paul Colize (658)
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Toute la violence des hommes

- 1991 : siège de Vukovar, massacre de milliers de Croates par les Serbes, tortures, viols.

- Septembre 2016 : apparition de la première fresque anonyme, peinte de nuit sur un des murs de Bruxelles, un pénis. Elle sera suivie par d’autres fresques, dont une scène de pénétration, une tentative d’égorgement, un homme pendu par les pieds.

- Mars 2018 : meurtre d’Ivanka Jankovic, poignardée dans son appartement de Bruxelles.



Les 2 premiers faits sont rigoureusement exacts, le 3e est inventé de toutes pièces.

A partir de faits qui ont défrayé la chronique, Paul Colize a inventé un polar haletant, super bien ficelé, où tout s’imbrique, où l’humour n’est pas en reste même si le sujet ne porte pas à rire.

Véracité, humour, et psychologie.

Car Paul Colize, dont j’avais apprécié l’excellent « Back up », manie ces données avec brio.



Pour tout vous dire, j’ai commencé à lire ce roman qui dénonce la violence incessante des hommes hier soir, et ce midi, j’avais terminé.

Pas moyen de me détacher de l’histoire de ce Nikola, accusé du meurtre de sa compatriote croate Ivanka, et dont on vient de découvrir qu’il est l’auteur de ces fresques hallucinantes apparues sur les murs de Bruxelles.

Il est interné « en observation » dans un hôpital psychiatrique de Bruxelles, afin de décider s’il est responsable ou non de ses actes. La directrice de l’hôpital et l’avocat de Nikola vont essayer de dénouer ce mutisme qui le baillonne, et dont l’origine vient de son enfance, là-bas, pendant le siège de Vukovar…



Chapitres courts, phrases cinglantes, dialogues incisifs, descriptions concises et percutantes, tout cela exprime avec une maitrise incontestable l’univers des graffeurs, de la guerre et de toute la violence des hommes.



Paul Colize ? L’auteur belge de polars à suivre, à aimer, à lire !

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Toute la violence des hommes

Nikola Stankovic est arrêté pour le meurtre d’Ivanka Jankovic. Tous deux sont d’origine croate habitant Bruxelles, lui est graffeur et, elle, serveuse dans un restaurant du centre. Elle se prostitue occasionnellement. Niko n’essaye pas de se défendre, il dit seulement: « C’est pas moi ». Pourtant, on a retrouvé le sang d’Ivanka sur ses chaussures et ses empreintes dans l’appartement. Il est incarcéré. Rapidement, face à son comportement et son mutisme, il est transféré dans un EDS, établissement de défense sociale. Il est placé en observation afin que l’équipe médicale évalue si oui ou non Niko est responsable de ses actes.

Un polar oui , il y eu meurtre, mais bien plus qu’un polar. Le coupable est tout désigné. Mais deux questions se posent : et si ce n’était pas lui, le coupable? Et si c’était lui, pourquoi?

Son avocat, la directrice de l’EDS, l’aide-soignant vont tenter de comprendre ce mystérieux Niko et, ainsi tenter de retracer sa vie.

Le roman se construit sur deux récits parallèles et complémentaires. D’une part, l’enquête à Bruxelles et d’autre part, le récit de la vie de Niko depuis ses huit ans. L’auteur nous emmène sur les traces de la guerre en Croatie et plus particulièrement, la prise d’assaut de la ville de Vukovar par les Serbes.

Les mailles s’enchaînent et l’histoire se tricote. Le suspens est maintenu et on ne peut s’empêcher de craindre le pire pour Niko ( perso, tout au long du livre, je lui voulais le plus grand bien qu’il soit coupable ou pas, amoral, me direz-vous mais lisez et, vous me direz si vous arrivez à ne pas vous attacher à Niko).

Les personnages sont remplis d’humanité et ont un même objectif: ce qui est le mieux et le plus juste.

L’auteur s’est inspiré des fresques murales ayant créé la polémique à Bruxelles en septembre 2016 et il en profite pour nous emmener au cœur du street art. De plus, en fin de livre, il nous fait l’honneur et le plaisir d’une interview du graffeur. Interview intéressante et touchante à l’image de ce roman.

J’ai complètement adhéré à ce roman et gros coup de cœur , un gros « Wouaw ». Auteur que j’ai hâte de relire. A vous de le lire, ne boudez pas votre plaisir et pour les non amateurs du genre, lisez-le aussi car il y a davantage de psychologie que d’hémoglobine. En écrivant cela, par contre, j’ai peut-être perdu les amateurs du genre... ;-)

Je termine, désolée d’être aussi longue, par un extrait de la 4ème de couverture qui résume bien le livre: « Entre Bruxelles et Vukovar, Paul Colize recompose l’Histoire. Au-delà de l’enquête, c’est dans les replis les plus noirs de la mémoire, à travers les dédales de la psychologie et la subtilité des relations humaines qu’il construit son intrigue. »

Belle lecture!



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Back Up

Je ressors complètement groggy de ce roman noir plein de drogue, d’alcool et de rock, enserré par une manipulation diabolique. Alors là !



Quand le rock nous est conté en direct, nous n’avons plus qu’à suivre la batterie qui rythme les pages. En effet, le « héros » de ce roman est un batteur génial, qui se trouvera au mauvais endroit, et finira enfermé dans le syndrome « Locked in », en d’autres mots, l’enfer.

Paul Colize nous balade de mars 1967 à 2011, de Bruxelles à New York en passant par Berlin, Paris, Londres, Montreux, Vienne… Balade incroyable aux accents palpitants, aux personnages déjantés et passionnés.



Au départ, il y a des meurtres déguisés en suicides.

Non, je corrige : au départ, il y a une sombre machination.

Non, je recommence : au départ, il y a la musique. Envoûtante, hypnotique.



Ne vous attendez pas à ce que je raconte l’histoire, Paul Colize m’en voudrait !

Tout ce que je peux dire, c’est qu’il y a un lien entre ce pseudo SDF renversé devant la gare du Midi à Bruxelles en 2010 et ces 4 suicides-meurtres en 1967. A nous de le chercher au fil des pages, de Chuck Berry à Eric Clapton, avec un détour par une clinique spécialisée dans tous ces accidentés de la vie, à qui il manque « quelque chose ». Mention spéciale pour le kiné !

Oui, car à la fin, il y a le kiné…



Trêve de bavardages, place au rock, à ses délires et ses dérives.

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Un monde merveilleux

Paul Colize est un auteur que j’aime particulièrement, depuis que j’ai lu un de ses romans : « Un jour comme les autres ». Depuis, j’attends avec impatience ses nouveaux livres.



« Un monde merveilleux » est énigmatique d’abord par sa quatrième de couverture qui ne laisse que peu de choses transparaître. Ensuite, le début du récit invite le lecteur à se poser 1000 et une questions. Pour finir, c’est une grande partie de l’intrigue qui fait qu’on se demande bien la chute offerte par l’auteur car les indices ne sont semés qu’au compte-gouttes.



Je ne raconterai rien de l’intrigue afin de ne pas vous bouder votre plaisir à la découvrir, comme je l’ai fait. Je me suis laissée emportée dans cette voiture, au fil du chemin, en compagnie des deux héros principaux et le voyage m’a grisée littéralement. On ne peut s’empêcher de se demander où cette aventure va nous mener comme le héros principal, Daniel Sabre, le fait lui-même.



Les courts chapitres insérés dans l’histoire principale entraînent encore plus de mystères sur la finalité des péripéties et où nous emmène l’auteur pour cette traversée en Europe, en 1973.



En plus des originalités par l’environnement abscons du livre, Paul Colize a basé son huit-clos dans l’habitacle d’une Mercedes 220D, où prennent place deux étrangers, bien différents à bien des égards, dont le périple les liera à jamais.



Ces caractéristiques qui ne semblent aux premiers abords peu singuliers vont révéler un final renversant. Fascinée dès les premières pages, j’ai à la fois dévoré ce livre, tout en tentant de faire durer le trajet le plus longtemps possible. Paul Colize a un véritable don de conteur et ce, en toutes subtilités.



Alors que le récit ne se passe finalement que sur 5 jours, on a l’impression de connaître ses personnages, comme si nous les avions appréhendés, sur des années. La parfaite construction amenée par un style plus que plaisant font de cette intrigue où chaque mot, chaque acte a sa place, un roman si sombre mais tellement réussi et addictif.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Concerto pour quatre mains

"Concerto pour quatre mains" de Paul Colize - la chronique pianissimo !



C'est un livre qu'il faut déguster, patiemment, bouchée après bouchée. Pas avec les doigts. Au couteau et à la fourchette. N'hésitez pas à ramasser les miettes que vous risquez de laisser sur la table. Il serait dommage de vous priver d'un met si délicat.



Même si l'auteur construit son roman sous couvert de concerto pour piano, lorgnant plutôt sur la musique classique, c'est une musique jazzy qui risque de tinter à vos oreilles.

Dans les 300 premières pages, l'ambiance est soyeuse, smooth, cool, un peu à la manière d'Ocean's Eleven ou d'un "Hors d'atteinte" de Soderbergh.

Il y a un rythme, une certaine douceur, une fluidité, une élégance. Vous retrouverez alors tout le sel parfumé d'un bain moussant et hydratant.



C'est un roman de "casse", de braquages, que nous conte l'excellent Paul Colize. Du gangster, parfois aux mains propres, parfois à la souillure prononcée.



Le roman, suivant les chapitres, oscille d'une époque à l'autre, de la fin des années 80 à nos jours. Une sorte d'odyssée du crime. On découvre les entrailles du casse, disséqué de fort belle manière, avec un scalpel d'argent, précis. C'est tellement bien raconté que le lecteur a l'impression d'être le comparse de ces truands à haut niveau. De braver avec eux les interdits. De sentir l'adrénaline fuser à travers les pores de la peau.



Le style est fluide, léger, aérien. Avec souvent une petite pointe d'ironie. On sent tout le plaisir de l'écrivain, s'amusant comme un petit fou, à nous raconter ces jubilatoires larcins. Il y a de l'intelligence dans ce livre. Pétillante et contagieuse.



Les personnages sont sympathiques, suscitent une empathie immédiate. Colize nous croque une magnifique galerie de protagonistes et nous enthousiasme avec son avocat et son braqueur, ying et yang d'une certaine vision de la Justice ; le côté pile et le côté face d'une même pièce en définitive.



Pour l'anecdote, Paul Colize a écrit son livre avec la complicité de Francois Troukens et de Maitre Pierre Monville. Le roman gagne dès lors un cran dans le réalisme et l'authenticité.



La légende raconte que Paul Colize et François Troukens ont vraiment élaboré ensemble des scénarios de braquages parfaits tandis que ce dernier etait en prison. On peut imaginer, amusé, les deux compères échafaudant ces plans au sein du système pénitentiaire. La quintessence de l'humour belge. Humaniste, gonflée et décalée.



Sur le dernier quart du roman, l'ajout d'un personnage change la donne et l'orientation du livre. Sa musicalité se durcit, devient moins audible, moins entrainante et part dans une direction audacieuse mais nettement moins fédératrice.



Puis la fin tombe comme un couperet. Sans concession. On en aurait souhaité plus. Un sentiment de mal-être, de tristesse vous envahit. Un zeste d'amertume qui empêche de crier "Maestro" mais suffisamment goûteux pour qu'on en redemande tant ce roman a su procurer frissons et plaisir, joie et contentement.

3,5/5



Ps : un grand merci aux Editions Fleuve Noir et à la masse critique de Babelio pour cette envoûtante découverte.
Lien : http://cestcontagieux.com/20..
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Back Up

L’espoir fait vivre…



Je connaissais le terme « Back-up » pour une présentation Powerpoint. En effet, les diapositives que l’on garde sous la main pour d’éventuelles questions plus pointues au cours d’une réunion sont qualifiées de back-up dans notre jargon.



En revanche, je ne savais pas que, dans le domaine musical, on utilisait ce terme pour le remplacement au pied levé d’un musicien pour un concert ou un enregistrement.



Vous aurez donc compris que « Back-up » baigne dans l’univers de la musique, et plus précisément dans le rock des années 60 en Europe.



Ayant à peine fait connaissance avec les quatre musiciens du groupe Pearl Harbor en 1967 à Berlin, on découvre à travers la première partition du roman qu’ils décèdent tous les quatre en quelques jours d’intervalle d’un accident ou d’un suicide. Même s’ils boivent et se droguent comme des fous, la coïncidence est tout de même étrange.



Histoire de ne pas intéresser uniquement les fans de Clapton, des Beatles ou des Stones, une seconde partition déroule l’année 2010 à Bruxelles vers Midi (la gare bien évidemment, pour la minorité de lecteurs qui ne seraient pas belges !).

Un SDF renversé par une automobile est transporté de toute urgence à l’hôpital où l’on va diagnostiquer un Locked-in syndrome. Le patient paralysé, incapable de communiquer autrement que par des clignements de l’œil est un inconnu et sera baptisé X-Midi. A la bonne heure !



Pour embrouiller un peu plus le lecteur, Paul Colize nous joue en italique cette fois une troisième partition; celle d’un homme qui retrace sa vie depuis l’enfance jusqu’à sa destinée fatale, qui n’était de vendre des cartes postales ni des crayons (pour ceux ont suivi la « rébellion chez les crayons ») mais de …



Non, mais attendez ! J’ai sué des heures pour comprendre le pourquoi du comment dans cette histoire et je ne vais pas d’un trait de crayon vous livrer en gros… la solution !



Je peux juste vous conseiller de le lire si vous voulez être surpris, dérangé, chahuté, révolté.

Bien que je ne sois pas un fan absolu du rock (et encore moins un connaisseur du rock comme l’auteur belge même si j’ai eu la chance de voir Clapton en concert), je suis rentré petit à petit dans ce livre exigeant et dérangeant, pas vraiment un polar mais un roman qui pourrait être parfaitement adapté par Almodovar.



A l’image de la dernière partie, Paul Colize délivre un texte sans concession et nous prend dans ses filets jusqu’à la toute dernière ligne de son livre. La question qui se pose alors est "Mais peut-on vraiment échapper au « Back-up » ?" Qui sait, comme pour X-Midi, l’espoir fait vivre…(1)



(1) Les nombreux chapitres du roman possèdent tous un titre qui, en fin de compte, reprend les derniers mots du chapitre comme « l’espoir fait vivre… » !

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Concerto pour quatre mains

Paul Colize, c’est le monsieur grand, élancé qui vous regarde d’un œil acéré et très bleu lors d’un salon et là vous ne pouvez qu’être impressionnée ! Car oui, non seulement j’aime ses livres, mais en plus je trouve qu’il a la classe, monsieur Colize pour l’avoir déjà vu en vrai...

Bon, cela un faisait un moment que j’avais ce livre dans ma Pal, et c’est à l’occasion de la lecture du polar du mois de mai qu’il a été exhumé…

Encore merci à fflo pour ce choix !

J’aime beaucoup le titre de ce livre : « Concerto pour 4 mains »… Et de la musique, il va y en avoir et je dirais même que cette histoire est fort bien rythmée.

Rythmée au gré des hold-up qu’une bande de braqueurs a commis il y a quelques années avec à leur tête Franck Jammet et sa compagne, Julie Narmond, cette histoire met aussi sur le devant de la scène un avocat : Jean Villemont…..

Ce dernier est sollicité pour défendre un jeune récidiviste, qui a fait une tentative plus que douteuse de braquage dans une banque….

Quel est le rapport entre les deux histoires me direz-vous ? Car il y en a un évidemment…mais il suffit de lire ce livre pour le savoir… Et ce n’est pas forcément celui qu’on croit….

L’histoire est fort bien racontée et je n’ai pu m’empêcher d’admirer une fois de plus la plume de l’auteur…

Il fait la part belle aux braqueurs et à la fin de son livre, une explication permet en plus de mieux comprendre pourquoi….











Challenge Mauvais Genres 2020

Lecture Polar Mois de Mai 2020

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Un jour comme les autres

J'ai connu Paul Colize avec son roman , "L'avocat, le nain et la princesse masquée", et depuis, j'essaie de retrouver dans ses oeuvres, un peu de la magie, de l' humour qu'il y avait dans ce livre.

Je ne l'ai pas retrouvée non plus, dans " Back up", ( mais comme cela parlait de rock, j'avais été séduite. )



Avec " Un jour comme un autre", dont la structure est construite comme un opéra, je suis restée un peu sur le carreau, (je n'y connais rien en opéra, ce doit être pour ça.)

Cela fait 2 ans qu'Emily attend...

Qu'elle attend son homme , parti un beau matin, et porté disparu depuis. Il était avocat international, très engagé dans des causes humanitaires . Aucune piste depuis...

Et l'on suit les recherches d'Emily qui s'est rapprochée d'un homme qui dirige un site dédié aux disparus.



Elle+ lui + les voix de deux journalistes, d'un tueur, d'un prêtre : font de ce roman choral, un récit assez inégal . Je n'ai pas compris par exemple, qui le tueur allait tuer sur la fin c'est ballot !). J'ai lu en diagonale toutes les lettres du prêtre , tellement je m'y ennuyais. Trop de personnages, aboutit à trop d'éparpillement ...

Emily est un personnage que l'on est sensé prendre en empathie, mais elle est trouble et assez agaçante. Seul le duo de journalistes a su m'accrocher. J'aurais préféré que l'enquête tourne autour de leurs recherches et de l'attente d'Emily, cela m'aurait suffit et aurait "resserré " l'action.

Car le sujet de ce roman, c'est l'attente, 'attente insupportable des proches, de celles qui rendent fous... Et cela est fort bien rendu .

C'est un roman presque ascétique, sobre, dépouillé . On va dire qu'il se mérite...

Pas vraiment un roman noir, mais certainement un roman policier original, à la petite musique personnelle ....



Challenge Mauvais Genres.
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Toute la violence des hommes

Il y a un peu plus d’un an, je découvrais pour la première fois un livre de Paul Colize, « Un jour comme les autres », auteur dont j’avais dit le plus grand bien et qui partage la même nationalité que moi. Dès les premières pages, il avait su me conquérir par une plume tout en finesse et pourtant ô combien, forte.



Son dernier livre a eu le « malheur » de sortir très peu de temps avant le confinement puisqu’il est paru début du mois de mars. Vu l’ampleur de cette crise sanitaire, de nombreux livres ont vu leurs publications passées sous quasi secret suite à l’annulation des salons et foires, les médias couvrant sans cesse la maladie et l’attention des gens se trouvant obnubilée par ce qu’il se déroulait à travers le monde, dans une ambiance anxiogène. Ce livre en a été, hélas pour lui mais aussi pour les potentiels lecteurs, l’un des nombreux exemples malgré toutes les qualités qu’il comporte.



Si je ne le sors que maintenant de ma pile à lire, il y a une raison toute simple. Quand j’apprécie un auteur, je n’aime pas me lancer toute de suite dès la parution de son prochain bouquin. Pourquoi? Tout simplement, parce qu’une fois lu, je ressentirai indéniablement un manque et impatiente que je suis, je devrai pourtant attendre sa prochaine publication. Vu que j’avais besoin d’une lecture qui me captive, « Toute la violence des hommes » s’est dès lors retrouvée dans mes mains.



En tout cas dès les premières pages, voire même lignes, j’ai été happée par l’histoire de ce Nikolas Stankovic, graffeur à Bruxelles qui en vient à être accusé du meurtre d’une jeune femme, retrouvée lardée de coups de couteau. A titre de défense, il ne fait que répéter : « Ce n’est pas moi » et est envoyé en observation dans un établissement de défense sociale. Vient alors une enquête palpitante sur ce meurtre mais aussi et surtout, sur les origines de notre héros.



Deux choses m’ont particulièrement marquées dans ce livre. Tout d’abord, les investigations sont menées par un avocat de la défense et par une directrice haute en couleurs d’un centre de défense sociale. En matière d’originalité pour un thriller ou un roman noir, je trouve que le niveau est mis haut. Ces deux personnages ont des caractères diamétralement opposés et pourtant, leur union fera leur force (et voilà encore un petit clin d’oeil à ma Belgique;).



Ensuite, l’alternance entre les chapitres relatifs à l’enquête sur le meurtre et ceux consacrés au passé du protagoniste principal s’articulent judicieusement car l’un et l’autre amènent des éléments importants quant à la quête de la vérité. L’auteur, Paul Colize s’ « amuse » à les semer petit à petit pour qu’au final, ils s’emboîtent magistralement.



Lire un livre se déroulant en Belgique fait que je redécouvre mon pays, toujours sous une autre facette, sous un autre regard et finalement, je ne m’en lasse pas.



Voilà donc sûrement l’un des derniers livres lus en 2020 (même s’il reste presque une dizaine de jours) qui va s’ajouter à mes coups de coeur littéraires de l’année. S’il vous manque l’un ou l’autre cadeau pour l’un de vos proches ou tout simplement pour faire plaisir aux amateurs de belles plumes, je vous le conseille très vivement!



Je remercie Agnès Chalnot et HC Editions pour leur confiance.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Un long moment de silence

Oui, décidément, oui, on peut , pendant 400 pages, s'identifier à un butor de la plus belle eau, et ne pas lâcher le thriller qui suit ses investigations, ses fausses-pistes et ses déductions ( car le butor est loin d'être un imbécile, et il raisonne juste,  même s'il pense mal).



Le butor est un (affreux) patron de boîte,  un auteur à succès, un veuf aigri, un amant sans ambages ni préliminaires , un père sans tendresse, et, surtout, un fils sans père. Celui-ci a été tué un an après sa naissance,  dans un attentat, au Caire. Cinquante ans après, c'est toujours son tendon d'Achille ( car le butor a sa fragilité secrète ).



Un coup de fil vient faire saigner cette blessure jamais cicatrisée et Stanislas se met en chasse d'une piste ancienne et bien embrouillée, sans s'accorder de répit, sans écouter non plus les signaux d'alarme de son corps ( car le butor ne s'écoute ni ne s'aime guère,  et on peut tout lui reprocher sauf son manque de courage).



Heureusement,  épargnant notre pudeur offensée ( car le butor est un obsédé sexuel doublé d'un macho sans scrupules,  qui considère que "baiser est pour (lui) un acte thérapeutique,  au même titre qu'une séance d'ostéopathie crânienne ou de réflexologie plantaire"),   Paul Colize a la délicatesse de croiser ce premier niveau de récit avec un second, plus distancié,  ( à la fois dans le temps,   c'est juste après la guerre , et dans la forme, c'est écrit à la troisième personne, car le butor c'était presque nous, il parlait à la première personne ). On y suit l'évolution du jeune Nathan,  fraîchement immigré à  New York, après avoir échappé à l'Holocauste.



Rien à priori ne semble devoir rapprocher Stanislas Kervyn,  notre butor , de Nathan Katz, le rescapé de Mauthausen, devenu le vengeur de son peuple martyr et le tueur en chef d'un commando du" Chat", un groupe occulte  d'activistes juifs,  traqueurs, juges et exécuteurs  de nazis impunis , dans l'après-guerre agité par la guerre froide.



Leurs routes pourtant vont se croiser,  et même étroitement.



Comme toujours, Paul Colize jongle avec une parfaite dextérité entre ces deux époques et ces deux intrigues. Toujours clair, sobre, il sait pourtant brillamment brouiller les cartes, et se montre sur les deux époques incroyablement bien documenté- c'est tout sauf un bluffeur ou un amateur.



Cela sonne d'ailleurs tellement vrai, tellement juste, qu'une fois la dernière page tournée - dont je salue l'humour et le sens très caustique de l'ellipse- une petite note personnelle de l'auteur explicite la part très largement autobiographique de son récit: on n'est pas étonné, on l'avait même subodoré ( car le butor, fin limier, a fait des émules).



Un très bon roman noir, entre le polar et le récit autobiographique.



Dois-je ajouter, pour les âmes sensibles, que le butor gagne en humanité au fil du récit, grâce à la résistance ironique et intelligente d'une belle traductrice italienne qui a l'insigne mérite de lui tenir, jusqu'au bout, la dragée haute ? 



N.B. Merci à  toi, sabine59 : le conseil était excellent!
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Un jour comme les autres

Arf, je me sens tout écartelé au sortir de ce Colize.

D'un côté, le sentiment d'avoir parcouru un honnête polar sans prétention tout en n'ayant jamais succombé à l'esquif de l'ennui.

De l'autre, la certitude d'avoir déroulé le fil d'une enquête d'une vacuité presque absolue.



Un prof d'université a disparu. Madame s'inquiète, et on la comprend.

Un journaliste se fait fort de retrouver sa trace, et on le comprend itou. En même temps, c'est un p'tit peu son taf', alors.

S'en suivront quelques 440 feuillets piquants à défaut d'être follement excitants.



La frustration provient également du fait qu'à la découverte du pourquoi du comment, sacré colonel moutarde... qui ne me montera, hélas, jamais au blair, il y avait largement matière à développer une intrigue autrement plus mordante et instructive.



Dommage.

J'aurais préféré un Colize comme les autres. Back up, Un Long Moment de Silence, Concerto pour Quatre Mains sont autant de bonheurs de lecture.

Il ne sera finalement qu'un Colize non réclamé. Retour à l'expéditeur.
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Concerto pour quatre mains

Ce livre a reçu le prix Arsène Lupin en 2016. Pour une fois, la récompense d'un prix spécifique me semble évidente

Nous est narrés les aventures du braqueur "Franck Jammet" des années 90 à nos jours: voleur à l'ancienne, genre artiste et non violent, ses amis, ses amours , ses emmerdes.

Est-il l'auteur du grand casse qui vient d'avoir lieu à Bruxelles?

Alternativement, nous suivons un avocat pénaliste qui doit défendre un petit délinquant accusé pour une tentative minable de braquage d'un bureau de poste.

l'auteur s'amuse à inventer des braquages spectaculaires, des évasions magistrales et nous peint un " honnète travailleur" qui a simplement choisi d'être du mauvais coté de la loi. Des concertos de musique classique donnent, à ce roman un air suranné surtout à notre époque où délit et violence sont devenus sinonymes, et un rythme passant sans coup férir du pianissimo à l'allégretto même si les requiems sont inévitables.

Si Paul Colize n'évoque pas la peinture,ce roman a un coté "impressionniste" voire "pointilliste": de nombreux thèmes sont effleurés, tout en douceur, sans insister, laissant le lecteur libre de s'interroger ou pas: l'importance de l'être aimé dans le destin d'un homme? dans notre socité laique, la loi est-elle le Dieu? Est -il encore possible aujourd'hui de vivre en marge de la societé et de fonder une famille; d'être en paix et d'être heureux? Quand l'argent est maitre du jeu, où place t-on l'amitié, l'amour et notre conscience?



Bref, un roman " ocean Brussels twelve" sympa,haletant mais qui a, en plus le mérite dêtre intelligent.



Mais ce n'est que mon humble avis.





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Zanzara

Quel bonheur, cette lecture! Fred, journaliste un peu barge imaginé par Colize, alerté par le portable d'un mec... suicidé depuis trois jours, la relation décalée et pleine de complicité avec la libraire Camille, les exactions de l'extrême droite le 2 mai 2014 à Odessa.



Comme pour 'Back-up', je suis scié par le style et la créativité de Colize qui a l'air de nous déposer tout ça sans effort.

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Un jour comme les autres

Voilà un roman noir qui m'a fait fait penser à une boule à

facettes, tournoyant sur elle-même et offrant des points de vue parcellaires, aigus et changeants sur les danseurs évoluant sur la piste de danse..



Je ne connaissais pas Paul Colize mais j'ai apprécié son humour caustique, ses chapitres courts et percutants, sa parfaite maîtrise des sujets et des milieux abordés. La langue est sobre, tenue sans afféterie, vive sans vulgarité. Les personnages bien croqués se complexifient à mesure que tourne la boule à facettes: certains bons samaritains ne sont pas dénués de mauvaises intentions, certaines filles à papa égocentriques et gâtées sont prêtes à encaisser les coups durs et à courir de sacrés risques, des bellâtre italiens à qui l'on ne donnerait pas le bon Dieu sans confession le mériteraient pourtant, même s'ils écrivent comme Paul Géraldy. ..



Bref, cette enquête au long cours sur une disparition -non élucidée et quasiment classée- va nous mener des bords des lacs suisses à la ville de Bruxelles, et d'une affaire privée à un scandale d'état. Mené tambour battant, sous la baguette du maestro Colize, grand amateur d'arias lyriques et d'opéra!



Une belle découverte due à Nameless, experte en cadavres exquis et en polars hors du commun!
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Un monde merveilleux

Octobre 1973, Daniel Sabre instructeur à l’école des blindés en Allemagne est chargé d’une mission officieuse et étrange qui pourrait durer plusieurs jours. Il doit servir d’escorte à une femme, Marlène, l’emmener là où elle le souhaite, sans poser de questions ni entretenir la conversation. Il ne doit parler à personne de cette mission, même pas à sa femme. Marlène, dans son attaché-case possède un dossier dont les éléments sont confidentiels et qui doivent le rester.



Le roman de Paul Colize est très addictif, dès les premières pages je me suis laissé emporter dans ce récit. Le lecteur tout comme Daniel se demande bien dans quelle étrange aventure il s’embarque. Tout au long des cinq jours que va durer cette mission, l’énigme s’épaissit de plus en plus. De la Belgique à Malaga en passant par Lyon et Perpignan, l’auteur nous distille les informations au compte-gouttes. Au cours du trajet, des souvenirs douloureux remontent à la surface, mais sans nous donner la clef sur l’objectif final de cette expédition. La construction est habile, les chapitres courts alternent entre les deux personnages principaux et l’auteur glisse de temps en temps des petites pastilles sur des personnes ou des évènements célèbres, ou des courts messages sur la guerre du Liban. Tout cela ne fait qu’augmenter le caractère mystérieux de la narration.



Avec ces deux personnages que tout oppose, Paul Colize a réussi le pari de me tenir en haleine jusqu’au bout de ce roman où j’ai découvert le rôle du Rexisme mouvement politique corporatiste, d’inspiration catholique qui se développa en Belgique à partir de 1935 et évolua vers le fascisme, se faisant le partisan de la collaboration avec l’Allemagne nazie pendant la Deuxième Guerre mondiale.

J’ai donc pris beaucoup de plaisir à vivre cette gigantesque partie d’échecs où Daniel et Marlene se révèleront n’être que de simples pions. Je remercie infiniment les éditions Hervé Chopin et Babelio pour leur confiance et de m’avoir permis de lire ce roman en avant-première.



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Concerto pour quatre mains

Mon troisième Colize, et toujours cette irrésistible empathie pour les personnages, Jean Villemont, avocat surchargé mais acceptant d'aider un petit épicier de Scharbeek, Franck Jammet, surdoué dont on suit le cheminement vers le grand banditisme sur un fond de casse du siècle, diamants réellement subtilisés en 2013 à l'aéroport de Zaventem.



J'ai particulièrement apprécié 'l'élégance du coeur' dont Colize dote ces hommes, inspirée de ses visites de prison et rencontres avec avocats.

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Un long moment de silence

Deux hommes, deux histoires de souffrance et de quête, et une convergence de vies qui se rejoignent dans un grand écart temporel. Entre Stanislas Kervyn, en recherche de racines paternelles et Nathan Katz, rescapé des camps d'extermination devenu justicier, le destin joue un rôle de catalyseur pour une histoire de haine et vengeance.



J'avais croisé de nombreux avis positifs sur ce livre. Je rejoins les lecteurs conquis par cette histoire plus proche du thriller que du roman policier. Basée en partie sur des faits réels avec la toile de fond de la guerre de 39/40 et de l'après-guerre, elle nous tient jusqu'aux dernières pages par ses révélations qui illustrent ce que les conflits peuvent faire subir aux individus et piper les dés des existences. Elle nous interroge sur la loi du Talion, la culpabilité et la résilience, et sur la somatisation des esprits et des corps face aux traumatismes de l'existence.



Construite en alternance de chapitres, le récit est fluide, addictif, mêlant les époques avec clarté. Le style est raide, direct, en particulier concernant Stanislas, insupportable patron et détestable goujat. On peut s'agacer de son addiction sexuel, de ses rapports orageux avec son entourage. J'ai trouvé ce parti pris d'anti héros plutôt bien trouvé, noircissant à dessein une narration qui aurait pu paraître trop romanesque.



Bonne pioche dans ma Pal. Je conseille!

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Un long moment de silence

Ce roman possède ce que j’appellerai le "double effet Kisscool" (celui que seuls les anciens connaissent)… Tout comme le célèbre bonbon, j’ai eu droit à deux explosions : un "bang" en lisant la solution et un "triple bang" dans la gueule en lisant les dernières lignes.



Il y a deux récits dans ce roman. Le premier concerne Stanislas Kervyn qui voudrait savoir pourquoi on a commis un attentat au fusil mitrailleur, à l’aéroport du Caire, en 1954, fauchant son père puisqu’il faisait partie des 21 victimes innocentes. Savoir aussi qui l’a commandité, qui était visé dans la foule…



Bref, il a grandi avec une place manquante, celle de son père, il avait des questions, il a enquêté, écrit un livre et quand il pensait que tout était terminé, un vieil homme vient tout remettre en question.



Le second récit concerne un jeune homme, Nathan Katz qui a survécu aux terribles "186 marches" du camp de Mauthausen. Arrivé à New-York, il va s’engager, avec un groupe, à traquer les anciens nazis et à les éliminer.



Quel était le point commun entre ces deux histoires qui à un moment donné, sont en alternance ? Durant toute ma lecture, je me suis posée la question et j’ai tenté de trouver la solution, bien que Yvan, ici présent, m’ait dit que je ne la trouverais jamais… Il avait bien raison.



Si la solution de l’affaire m’a fait pousser un "ah oui, j’y avais pas pensé, joli !", le mot de l’auteur à la fin m’a filé un coup de poing dans l’estomac.



Encore un auteur qui pourra se vanter d’avoir réussi à me laisser muette, offrant ainsi à mon homme un long moment de silence.



L’auteur a réussi le pari fou de tenir son lecteur en haleine (sans courses poursuites), avec un quatrième de couverture qui ne dévoile rien de l’histoire et qui ne donne pas envie d’aller voir plus loin.



Niveau personnages, fallait oser aussi nous pondre un type aussi détestable que Stanislas Kervyn : égocentrique, mal poli, en guerre avec la terre entière, égoïste, tyrannique, colérique et j’en passe. Je veux bien qu’il a perdu son père dans l’attentat alors qu’il n’avait qu’un an, mais en vouloir au monde entier ne changera rien.



Stanislas a aussi un problème avec les femmes parce qu’il ne leur "fait pas l’amour" mais il les baise à la hussarde, à la brutale, par devant, par derrière, il s’en moque. Pour lui, elle ne sont rien.



Nathan Katz, par contre, est un jeune homme sympathique, bien que sa manière d’agir ne soit pas toujours très "kasher" ("catho" n’ira pas dans ce cas-ci). Il aura au moins le mérite de nous faire réfléchir aux notions de "vengeance" et de "pardon", ainsi que sur l’imbécilité des guerres.



Le récit, l’histoire, les personnages, tout est profond et bien travaillé.



Pas de temps mort, les chapitres, courts, s’enchainent et les deux histoires s’alternent, le présent faisant suite au passé, nous abandonnant toujours à un moment où l’on voudrait poursuivre, avant de se rejoindre pour l’explication finale à laquelle je n’avais pas pensé.



Deux romans de mon concitoyen lus et deux réussites ! Chapeau bas, monsieur Colize.



Ses derniers mots me trottent encore dans la tête…


Lien : http://thecanniballecteur.wo..
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Back Up

La musique est un art combinatoire. Sons et silences, rythmes et mélodies, instruments et voix.



Le rock est une des variantes -musclée, survitaminée et trépidante- de cet art combinatoire.

Il remue les foules, aimante les regards, agite les corps,  électrise les coeurs.   Attire la foudre.



Et dans les mains de certains docteurs Folamour de la manipulation des masses, il peut devenir une arme de destruction massive...surtout en pleine tension internationale ( crise cubaine, guerre du Vietnam), quand la technologie de pointe fait littéralement "parler"les sounds of  silence , bien avant la célèbre chanson de Simon et Garfunkel.



Des sons fantômes...et du rock around the clock:tout un programme!



Toujours aussi précis,  documenté et pro, Paul Colize nous emmène dans un rock movie de Bruxelles à Paris, de Londres à Berlin, dans ces swinging sixties dont  Maybellene fut  la pierre angulaire. Il s'agit de jeter un pont temporel et musical entre l'histoire d'un garçon des sixties, un  taciturne aux doigts d'or qui voulait être Charlie Watts ou rien, et celle, bien  énigmatique   d'un SDF emmuré vif dans son silence , en observation dans la clinique psychiatrique  de la forêt de Soignes,  en 2010.



On ne s'ennuie pas, même si le ton classique et un peu old fashion de Colize semble un peu en décalage avec le sujet. 



Cross sticking sur la  caisse claire,et le charleston, double strock roll. Buzz roll. Flam folks,.rimshots, sticks on sticks...c'est parti!



Sortez de votre locked-in syndrom et suivez le tempo infernal du solo de batterie!
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L'avocat, le nain et la princesse masquée

Si vous souhaitez une comédie policière sympa , menée tambour battant aux quatre coins de la planète, alors l'avocat, le nain, et la princesse vous tendent les bras ...

Hugues Tonnon est un "tueur" du barreau de Bruxelles, spécialité : le divorce , ce qui ne lui donne, du coup, pas très envie de convoler .

Goûters tous les dimanches après-midi chez Papa Maman , relation amoureuse tenue à bonne distance ( ce qui convient aux deux parties...), oui vraiment, la vie de notre avocat n'est que "fleuve tranquille "et célibat délicieux ...

La top model Nolween Blackwell pénétrant dans son bureau va bouleverser ce bel équilibre . Après une consultation suivie d'un repas bien arrosé, suivi d'un raccompagnement chez elle, suivi d'un dernier verre , suivi d'une petite gâterie vite fait , il se retrouve , la gueule de bois obligé d'ouvrir la porte à deux inspecteurs : la belle s'est fait trucider, il est le dernier à l'avoir vue vivante ...

Et ...l'un des inspecteurs n'est autre qu'un des nombreux maris qui se sont fait ruiner, "essorer" par notre avocat génial ...

Revanche ...

L'avocat ayant une très mauvaise opinion des prisons belges va prendre les choses en main et enquêter pour sauver sa peau quitte à sauter de taxis en aéroports [ même pas peur !] ...

Drôle, rythmée, divertissante , décontractée et énergique, cette comédie tient la route au niveau suspens . J'ajoute qu'elle est formidablement bien écrite . J'ai très envie de retrouver Hugues Tonnon dans une nouvelle aventure, son personnage a du potentiel , une vraie originalité et des zones à explorer .

L'auteur se sent visiblement à l'aise dans beaucoup de thèmes , il donne à chaque chapitre un titre de film ( amis cinéphiles , bonjour), parle de foot (amis footeux... ) , enchaine les villes ( Paris 15° , Johannesburg, Casablanca ...) la frontière algérienne .

Mais ce qui m'a vraiment séduit , c'est le ton , le sourire perpétuel que le lecteur sera obligé d'afficher .

Commencé à 21h , fini au bout de la nuit ...
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