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Critiques de Paul Colize (659)
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Toute la violence des hommes

Bruxelles.

Ivanka Jankovic, une jeune femme d’origine croate, qui se prostituait à l’occasion, a été assassinée.



Mais qui donc est ce Nikola Stankovic ? Un meurtrier ! Tout l’accable : images vidéo, le sang sur ses chaussures, l’appel téléphonique, ses empreintes digitales sur le lieu du crime, ses fresques gigantesques et très inquiétantes sur les façades des maisons bruxelloises que seul un maître de l’escalade tel que lui aurait pu accomplir, de nuit qui plus est, ses croquis préparatoires, le fait qu’il connaissait la victime…

Et quand policiers et psychiatres l’interrogent, tout ce qu’il déclare, c’est : « C’est pas moi ! »

Voilà qui est bien difficile à croire, mon bonhomme !





Critique :



Paul Colize n’est pas le premier à écrire un roman faisant référence à ces bien réelles fresques qu’un graffeur au talent exceptionnel a accomplies, de nuit, s’il vous plaît, sans échafaudage, probablement suspendu à une corde. Bien moins connue que Paul Colize, Clarence Pitz, nous a offert un magnifique thriller, « Ineffaçables », dans lequel ces mêmes fresques sont le fil conducteur.





Il faut dire que l’indifférence n’était pas de mise à la vue de ces fresques gigantesques et que les réactions des spectateurs partaient dans toutes les directions. Les uns criaient au scandale et scandaient « Effacez-moi ça ! », tandis que d’autres se marraient en se demandant qui était le petit coquin qui provoquait de la sorte les autorités et la morale. D’aucuns s’interrogeaient sur la valeur artistique de ces œuvres criant au génie et refusant qu’on les fasse disparaître, alors que les moralistes n’y voyaient qu’un faux art complètement dégénéré.



Paul Colize s’intéresse moins aux réactions de la population et des dirigeants qu’à l’homme qui a accompli ces prouesses. Son Nikola Stankovic est un Croate. Sa victime aussi. Nikola est un artiste très tourmenté. Il a de bonnes raisons de l’être. Enfant, il a été traumatisé par la destruction de sa bonne ville de Vukovar en Croatie par les Serbes. Et si encore seules les briques en avaient payé le prix ! Malheureusement, les êtres humains ont subi des dommages irréparables…



Pour la police, il ne fait aucun doute que Nikola est coupable. La question n’est pas là ! Ce qui compte, c’est de savoir s’il peut être jugé ou non ! S’il est déclaré « fou », pas de procès ! Il ira dans un EDS, Etablissement de Défense Sociale, où l’on place les cinglés, les timbrés, les percutés en tout genre, afin de les soigner car jugés irresponsables de leurs actes. Autrement, c’est la case « prison ».



Niko va avoir la chance de tomber sur un avocat qui ne demande pas à être payé pour lui porter assistance. Pourquoi ? Philippe Larivière est un homme généreux que l’affaire intrigue. Il se pose beaucoup de questions et veut sincèrement venir en aide à cet artiste sans le sou.



Plus étonnant, une femme dont, a priori, ce n’est pas la mission, va aider cet avocat. C’est elle, Pauline Derval, qui dirige l’EDS où est placé Niko afin de déterminer s’il est conscient de ses actes ou non. L’intelligence de cette femme la pousse à tenter de comprendre la personnalité des individus qui lui sont confiés plutôt que de les assommer de médicaments. La suite dans le roman de Paul Colize…



C’est un roman bluffant où l’on retrouve des faits qui se sont déroulés à Bruxelles. Les fresques sont une réalité et en fin d’ouvrage son auteur s’exprime sans pour autant révéler son identité. Evidemment, ce que raconte Paul Colize, cette histoire d’artiste croate traumatisé est purement imaginaire, mais mêlée aux épouvantables événements de la prise de Vukovar par l’armée serbe et ses milices composées bien souvent des pires crapules que la Serbie comptait à cette époque-là, le lecteur se retrouve plongé à fond dans le récit qui devient plus vrai que vrai.

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L'avocat, le nain et la princesse masquée

« L’écrivain, le géant et le talent démasqué ». Tel pourrait être le titre donné à Paul Colize.



Un auteur, grand par la taille et par son talent, qui une fois de plus nous étonne avec son nouveau roman.



Oubliez les précédents bouquins de Paul Colize le temps de ce livre et profitez du talent multi-facettes de l’auteur, sans chercher une comparaison qui n’a pas lieu d’être.



Alors que le précédent roman (Un long moment de silence) était particulièrement pesant, ce nouvel opus fait, tout au contraire, dans la légèreté. Un grand bonhomme pour un vrai contre-pied.



Oui, on peut toujours classer ce roman dans la catégorie des polars, mais il convient alors de parler de comédie policière. Une vraie Colizion des genres.



Comédie policière ne veut pas dire farce de bas étage. C’est de Paul Colize dont on parle tout de même ! On y retrouve sa finesse, son intelligence de ton, ce côté pince-sans-rire, cynique et ironique qui font mouche. Le tout concilié à une vraie intrigue qui tient la route.



Une lecture sans prise de tête, qui en a dans le ciboulot et qui ne se moque pas de la tronche du lecteur. Du vrai, du pur divertissement donc, caustique et subtil à la fois.



Si on devait vraiment trouver un point commun avec son précédent roman, outre le style tout en sobriété de l’auteur, c’est le caractère du personnage principal. Pas le genre de bonhomme très sympathique au départ de l’histoire.



Alors, que se cache-t-il derrière ce titre énigmatique ? Paul Colize parle mariage (ou plutôt divorce) mais nous détourne très vite du sujet initial pour nous emporter loin à travers le monde, grâce à ses bons mots et à son imagination fertile.



On s’amuse tout autant que l’auteur et les pages défilent comme un rien pour, au final, nous faire passer un joli moment délicieusement déjanté, sans jamais tomber dans les excès.



Et bien sur, toute ressemblance avec des personnes existantes serait fortuite… ou pas ;-).
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Un long moment de silence

Paul. Toi l’auteur belge à qui j’ai consacré une de mes critiques les plus musicales avec Back Up, toi qui a su m’enchanter avec ta manière si particulière de restituer une atmosphère, une ambiance, ce qui fait le sel d’une génération, toi l’écrivain à la plume diaboliquement enlevée, tu m’as une fois encore emballée avec ton Long moment de silence. Comment fais-tu ?



Il m’est difficile de faire rentrer Un long moment de silence dans une case, ni tout à fait thriller, ni tout à fait roman noir, encore moins roman policier, sûrement un peu des trois mais avant tout un roman qui m’a tenue en haleine et fait littéralement tourner les pages, telle la possédée de l’exorciste habitée par une irrépressible envie de connaître le fin mot de l’histoire.

Paul Colize mène tambour battant deux histoires. Tout d’abord celle de Stanislas, personnage hautement antipathique (on ne fait pas pire comme antihéros), chef d’entreprise imbuvable et acariâtre, séducteur invétéré, handicapé du sentiment, qui cherche à découvrir pourquoi son père adoré était la cible d’un attentat réussi à l’aéroport du Caire dans les années 50. Parallèlement nous suivons Nathan Katz, jeune homme juif de 18 ans rescapé des camps de la mort qui cherche à se reconstruire de l’autre côté de l’Atlantique. Assez rapidement notre jeune héros se fait approcher et intègre une organisation qui a choisi de ne plus tenir le rôle de victime mais bien de bourreau en vengeant les crimes perpétrés par les anciens nazis.

Une course contre la montrer s’opère pour nos deux compères sur un rythme haletant qui rend le livre addictif et surtout nous poser cette question : qu’est-ce qui relie un Belge des années 2000 à un jeune juif rescapé des camps ? Stanislas va ainsi remonter le fil d’une histoire familiale frappée du saut de la tragédie dont la trajectoire est rentrée en collision d’une manière ou d’une autre avec Nathan Katz.

Roman de la vengeance et de la rédemption, entrecroisant habilement présent et passé, Un long moment de silence nous interroge sur la notion de fatalité : les crimes passées ressurgissent-ils forcément sur les générations présentes et à venir ? Vaste chantier…
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Back Up

***

Sexe, drogue et rock n'roll... Voilà le cocktail qui aurait pu réduire la vie de X Midi à une série de fêtes, de rencontres, de concerts et de délires. Mais le destin en avait décidé autrement. Sans le vouloir, il devient le témoin d'un secret qui se voulait bien gardé et il va devoir fuir, encore et encore... Jusqu'à se retrouver enfermer dans son propre corps...

Back Up est un roman riche et rythmé. On y entend des chansons et des musiques qui résonnent en nous, on y suit des personnages attachants et on se prend à frissonner pour cet homme dévasté et seul. L'écriture est plaisante et les pages se tournent rapidement. Un beau voyage au pays des Beatles et des Stone !!!
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Back Up

Comment arriver à vous parler de ce livre qui vient de m'emporter au bon vieux temps du rock'n roll ? Exercice peu évident, je dois bien vous l'avouer, parce que je ne sais pas par quoi commencer pour vous parler de ce livre qui été une super belle découverte... Un premier coup de cœur de l'année 2014.



Bon, je vais commencer par vous parler de ces trois histoires parallèles qui, telle la DeLorean du docteur Emmet Brown, m'ont fait voyager dans le temps, les récits alternant entre les années 50, les sixties et 2010.



1. En 1967 à Berlin, les membres d'un obscur groupe de rock - Pearl Harbor - sont assassinés les uns après les autres : meurtres maquillés en accidents, suicides,... Déjà, ça titille ma curiosité parce qu'une fois, c'est un accident, deux fois, c'est une coïncidence, trois fois, ça pue... Alors quatre morts !



2. En 2010, un SDF est renversé par une voiture devant la gare du Midi à Bruxelles. Gravement touché, entièrement paralysé, il est victime du Locked-in syndrome (syndrome d'enfermement). Il est juste capable de cligner des yeux, mais il semble refuser de répondre aux questions.



Il est classé sous X-Midi. Tout ce qu'on sait, c'est qu'il avait un mystérieux "A20P7" écrit sur une main.



3. On suit son histoire.



Dès le départ, on sent bien qu'il va y avoir un moment où les histoires de 1967 et de 2010 vont se télescoper et qu'on saura enfin le rapport entre ces deux affaires.



Le télescopage se fera en douceur, l'histoire se construisant pierre par pierre, mais ce fut "waw". Impossible à lâcher.



Maintenant, je sais ce qu'est un Back Up dans le monde de la musique et je sais aussi qu'un simple geste, un simple truc, peut tout faire changer... Dans ce cas-ci, ce ne fut pas un changement en bien.



Parlons ensuite de la plume de Paul Colize, qui, sans être ronflante, sans chercher à nous épater par ses connaissances, nous emporte avec un style bien à lui. Un style au-dessus de la moyenne, je trouve. Je ressors de ma lecture avec un bagage culturel plus fourni.



Venons-en à la construction du récit : les changements d'époque sont bien trouvé, bien orchestrés, mais on saute dans les époques parfois tellement vite que je n'avais pas le temps de m'adapter et il me fallait quelques secondes pour reprendre mes esprits et me dire que là, j'étais dans les sixties ou, dans les 2010... Broutille !



Malgré tout ces sauts temporels, le récit garde sa cohérence, il forme un tout. L'auteur a écrit son opéra, et, tel un chef d'orchestre, il supervise le tout, développant son histoire sans se presser, tout en gardant le suspense, tout en nous appâtant.



Un roman fort parce que, merde, c'est tout l'histoire d'une génération qui est décrite dans une partie du roman ! Et d'une manière des plus agréable à lire.



Par contre, ceux qui veulent de l'action qui crépite, allez voir ailleurs, ici, on prend le temps de suivre les pensées de X-Midi qui revit toute son enfance, sa jeunesse des années 50 avec la naissance du rock et sa découverte, son service militaire, qu'il ne fera pas et son exil à Paris, avant de passer à Londres.



Un roman sombre. Ce livre, c'est... Dingue ! Voilà le mot que je cherchais. La vie de ce type dont nous ne savons pas le nom au départ est tout simplement dingue, riche en rencontres musicales et en prise de substances illicites en tout genre.



Durant la lecture, j'ai côtoyé du beau linge : les Beatles, les Rolling Stones, Clapton, avec qui j'ai fait quelques riffs de guitare...



Moi qui aime le rock et les chanteurs des années 60, c'était le pied. Bien que ce ne soit pas ma génération, ma mère avait pour habitude d'écouter à la radio l'émission "Les Vieux Machin" qui ne passait que des vieux standards du rock, des chansons des années 60-70 (sur Radio 21, si je me souviens bien). Bref, j'en connais un morceau !



Niveau personnages aussi, ce livre est bien fourni. Notre narrateur malgré lui est un jeune homme attachant, malgré toutes ses erreurs et ses errements. Ses amis rencontrés aussi, j'ai eu un faible pour le jeune Birkin (rien à voir avec la chanteuse).



Au final ? Un sacré cocktail de rock, drogues, alcool, complot, guerre du Vietnam... Un polar noir qui prend le temps de se développer mais qui vous accroche direct.



Une fois en main, impossible de lâcher !


Lien : http://the-cannibal-lecteur...
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Zanzara

Zanzara veut également dire moustique.

D'habitude, Colize me régale mais là, j'ai pas été piqué plus que ça.

Étonnant, non ?



C'est l'histoire d'un mec, Fred, pigiste de 28 balais aux dents longues.

Un but ultime, sortir le scoop qui ferait de lui un journaliste incontournable.

Le destin s'étant levé du pied droit, c'est un coup de fil initialement anodin qui allait chambouler le quotidien dissolu de notre free-lance préféré, puisque le seul dans ce récit, de par le fait.



M'oui. Moue dubitative dans la foulée.

S'il se lit tout seul, au final, ce Zanzara ne soulève pas la foule de un que je représente.

Inspiré d'un fait divers qui aurait mérité un développement bien plus conséquent, j'ai l'impression que Colize s'est soudainement initié à la broderie histoire d'étoffer le bébé.

Tout comme les innombrables Martine, Fred fait dans la démultiplication.

Fred s'initie aux joies ineffables d'un amour passionnel sans avenir.

Fred s'initie aux joies ineffables de jeux conjecturalement mortifères, la faute à une vilaine blessure familiale.

Fred s'initie...des sorties massivement alcoolisées au détriment d'un boulot qui en pâtit, forcément.

Bref, Fred apparaît comme le sosie parfait d'une poupée gigogne déjantée qui n'aura de cesse de surprendre, contrairement à une anecdote qui se révèlera sur le tard et qui aurait mérité que l'on s'y attarde bien plus et plus tôt.



La forme a primé sur le fond.

Il n'en restera pas grand chose.

Dommage...
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Back Up

Cher Paul,

(Permettez que je vous appelle Paul),



Non, Out Of Our Heads n'est pas le second album des Rolling Stones. Éventuellement aux USA, je n'en sais rien, mais comme votre protagoniste Belge s'est réfugié à Londres, c'est leur troisième. C'est d'autant plus ballot que leur second s'y appelle "n°2".



Péché véniel, certes.



Là où ça devient grave, c'est d'affirmer que Satisfaction y figure. C'est méconnaître gravement la politique du Decca de l'époque : ne pas inclure dans un album ce qui avait été sorti en single, parce ç'aurait été se moquer du monde de leur faire acheter deux fois la même chanson. Eh oui, ce type de comportement a existé dans l'industrie musicale. Même si c'est difficile à croire dans un monde où la même industrie survit en nous servant en rogatons les 12 prises studio foireuses et non retenues sur des éditions coffrets anniversaires, dont le qualificatif Deluxe devrait pourtant alarmer le consommateur sur leur prix insensé...



Et puis quand même, au passage, ce serait bien étonnant qu'on puisse assurer comme une bête à la batterie quand on est dans son tout premier trip lysergique. Surtout si on s'est fait refiler une dose de cheval. Passons...



Et sinon, le polar ?

Je le trouve un peu convenu, rigide dans sa forme de perpétuels chapitres intercalés, y compris, insulte au lecteur, ceux imprimés en italique pour qu'on comprenne bien qu'il s'agit des pensées du Locked-In patient.



Ce qui fait déjà trois choses à revoir par l'éditeur, un certain Pierre apparemment, qui au lieu d'écrire de gentils mots à son auteur (une "cure de jouvence quotidienne" d'après les remerciements de cet auteur) pourrait faire le minimum de son boulot, c'est à dire corriger le manuscrit.



Pour contrebalancer le côté mesquin de ma critique jusqu'ici, je dirais que ce que ce livre a de meilleur, c'est de nous faire partager les parcours des obscurs qui se sont agités à l'ombre des grands noms des sixties, et de nous les faire aimer. En relevant ce qu'ils ont eu de plus beau : une passion totale pour cette musique et l'envie de vivre pleinement cette passion, avant de se faire happer de nouveau par le monde normal.



Et dans ce cadre, une très chouette plongée dans le Berlin refuge des groupes pour y poursuivre leurs rêves de musique contrariés au pays. Entre le service militaire d'Elvis, le Hambourg séminal des Beatles et la party bavaroise fatale de Peter Green, il y a un roman de l'Allemagne comme base arrière du rock anglais et américain à écrire. Que ce livre aborde de bien belle façon.



Reste que l'intrigue est poussée trop loin, ce qui la rend irréaliste. Ça m'étonnerait fort que la CIA du XXIe siècle se préoccupe encore de masquer ses dérives de la guerre froide, elle a sûrement mieux à faire.



Et donc, avis mitigé au final. Y a du bon, mais pas que. Plus le fait qu'il m'a fallu plus de la moitié du bouquin pour mollement m'intéresser à ce qui s'y passait. Trop long pour trop peu.
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Devant Dieu et les hommes

La catastrophe de la mine « Le Bois du Cazier » à Marcinelle, en Belgique, a eu lieu 7 ans avant ma naissance, mais durant toute mon enfance, j’en ai entendu parler. Cela reste un jour noir dans les annales de la Belgique. Le 8 août 1956, 275 hommes sont descendus dans la mine, et à 8h10 du matin, à cause d’un wagonnet bloqué, un effroyable incendie a lieu. Les sauveteurs remontent et disent leur phrase fatidique : « Tutti cadaveri »…. (la plupart des mineurs étaient Italiens, appelés par les Belges quelques années auparavant pour remédier à la pénurie de candidatures).



Paul Colize a choisi de placer l’histoire de son roman à l’intérieur de l’histoire réelle. En effet, il a imaginé le procès de 2 mineurs soupçonnés d’avoir tué leur « porion », leur contremaitre, en plein milieu de l’enfer sous terre. Ce procès a lieu en 1958, et une jeune journaliste du « Soir », un des grands quotidiens belges, est chargée par son patron de couvrir l’affaire. Nous suivrons pas à pas les actions, réactions et dires des différents protagonistes : les accusés, le procureur, l’avocat, le président, mais aussi les autres journalistes.



De plus, se mêle à cela le thème de la condition des femmes dans les années 50, encore cantonnées au rôle de maitresse de maison, dactylo ou domestique. Et je vous jure que les répliques de beaucoup d’hommes volent bien bas ! Quel irrespect, quel manque de considération !



Idem pour l’accueil des étrangers… Les Italiens étaient appelés les « Macaronis », et l’on se fichait de leur accent, de leur dégaine.



Au départ une pièce de théâtre lue par plusieurs écrivains (dont Franck Thilliez, Nicolas Lebel…), « Devant Dieu et les hommes » s’est transformée en roman criant de vérité et de psychologie, haletant au fil des pages et varié selon l’audition des témoins. Je n’ai pas pu le lâcher avant de l’avoir terminé !



Devant Dieu et les hommes, je remercie les éditions Hervé Chopin de me l'avoir envoyé dans le cadre de l'opération Masse critique.

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Toute la violence des hommes

Un bon p’tit thriller en mode pageturner de temps à autres, je ne dis jamais non. Un genre bien plus difficile qu’il n’y paraît, qui ne souffre pas la facilité dans laquelle certains voudraient parfois le faire tomber. Un travers que ne connaît pas Paul Colize, maître belge du genre, qui ne m’a une fois de plus pas déçu avec Toute la violence des hommes.



« C’est pas moi ! » Difficile de croire Niko quand il n’apporte que cette simple réponse alors que tout l’accuse du meurtre d’Ivanka, prostituée croate retrouvée assassinée au couteau avec des traces de la présence de Niko dans son appartement. Introverti et mutique, il est transféré pour observation au sein d’un établissement psychiatrique afin de déterminer sa responsabilité psychique ou plutôt, sa part de conscience des faits.



Peu à peu, le dessin et les clés cachées dans ses œuvres graphiques, mais aussi la conviction bienveillante de son avocat et de la directrice de son innocence, vont aider ce street-artiste-graffeur de génie à libérer sa parole. Remontent alors peu à peu les traumatismes du passé : une enfance à Vukovar, l’invasion des tenants d’une Grande Serbie, le siège interminable, puis l’horreur et l’indicible. Puis la fuite, qui sauvera le jeune Niko.



En bon virtuose qu’il est, Paul Colize est appliqué dans la maîtrise technique (chapitres courts, dialogues secs, rythme tenu, pas d’abus de twist à deux balles) mais donne toute sa valeur ajoutée dans l’apport d’une dimension historique (la bataille martyre de Vukovar) et contemporaine (les mystérieuses et funambulesques fresques apparues en quelques nuits sur les murs de Bruxelles).



Si on ajoute une vraie réussite dans le traitement des personnages (qu’on pourrait même imaginer devenir récurrents), vous comprendrez pourquoi ces 300 pages ont été avalées d’une traite !
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Toute la violence des hommes

Encore un très bon moment de lecture avec cet auteur belge talentueux , spécialisé dans les polars .

Une jeune femme d’origine croate a été tuée et son assassin présumé peut difficilement se défendre , tout l’accable .

Pourtant , il se dit innocent , on ne peut pas dire qu’il clame son innocence haut et fort , bien au contraire , il se contente de dire en boucle , presque comme un murmure , que ce n’est pas lui .

Devant son mutisme persistant , il est envoyé en observation dans un service de défense sociale , c’est à dire , un service de psychiatrie spécialisé pour recevoir des criminels irresponsables de ses actes .

L’enquête révèle que la jeune femme assassinée était sans doute une prostituée et est d’origine croate comme le jeune accusé.

Le jeune homme se révèle être ´ le funambule ´ , artiste recherché par la police , qui peint des fresques sur les murs de Bruxelles , fresques qui existent réellement et font beaucoup parler d’elles .

Comme dans tous les romans de l’auteur , il y a toujours plusieurs histoires qui s’entremêlent et qui finissent par se rejoindre à la manière d’un puzzle .

On y rencontre l’humanité de certains personnes comme la directrice du centre de défense sociale , l’anecdote l’a concernant à la fin du roman m’a fort touchée ; ou encore l’avocat qui ressemble beaucoup à un grand avocat belge .

La guerre en ex Yougoslavie est présente avec son cortège d’horreur , sa violence qui donne son nom au titre .

Une lecture originale .
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Toute la violence des hommes

" Toute la violence des hommes", roman intelligent, bien construit qui nous amène dans l'univers du street art et de fresques existantes à Bruxelles.

Si les fresques sont réelles, l'histoire est quant à elle bien une fiction. Nikola stankovic, graffeur de talent est accusé de meurtre. Tous les indices mènent à lui. Arrêté il n'aura d'autres arguments de défense que "c'est pas moi"

Voilà qui est pour le moins intriguant.

On apprend que Niko est originaire de croatie, et au fil des chapitres qui alternent avec le présent, on découvre qu'il était âgé de 8 ans durant la guerre en Yougoslavie. Il était avec ses parents au coeur du siège de Vukovar et a vu ce que personne ne devrait voir et encore moins un enfant.

Le lien entre ce passé traumatisant et son talent artistique est vraiment passionnant. Niko va se retrouver interné et pris en charge par Pauline Derval, la directrice de l'établissement psychiatrique, peu avenante et pourtant...

Tout est bien construit, ce Niko est attachant intéressant, bouleversant.

J'aurais pu mettre 5 étoiles, je reproche juste le point de vue de l'auteur qui diabolise les Serbes sans aucune nuance, les Croates n'étant ici perçus que comme victimes.
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Zanzara

C'est écrit avec une simplicité remarquable mais diable que c'est efficace. Ce polar s'avale tout cru, tout rond. Les chapitres, très courts s'enchainent à la vitesse de la lumière, aucun temps mort tout est dans l'action.

Frédéric Peeters, une petite trentaine, travaille comme journaliste web au quotidien belge "le soir". En dehors de son boulot c'est un véritable casse-cou toujours prêt à parier pour réaliser des trucs énormes, genre prendre l'autoroute à contre-sens ou se faire tirer le portrait avec le lion du zoo du coin. Côté nana là aussi il est dans l'action, merci pour lui.

Un soir il reçoit un coup de téléphone d'un certain Régis Bernier lui déclarant qu'il a des révélations exceptionnelles à faire. Le lendemain matin il se rend au fond du fond des Ardennes belges et découvre un Bernier plus raide que la justice : suicidé jusqu'au bout des oreilles conclu la police. Problème : il est mort depuis 4 jours, son ordi a disparu, et le pétard est sous le bureau bien loin du soi-disant suicidé.

Fred qui rêve d'une grande enquête y voit l'occasion de se lancer.

Les phrases très courtes y sont percutantes : sujet, verbe complément, sujet, verbe complément … La cavalerie est lâchée, le style colle parfaitement à l'âge et au style des personnages et le rythme est incessant.

L'intrigue est quant à elle fort simplette mais l'auteur meuble tellement bien cette enquête que c'est un véritable nectar que de le lire.

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Un long moment de silence

Je suis bluffée ! Je ne m'attendais pas en ouvrant ce livre à une telle emprise et j'avais encore moins prévu une telle fin !

Je parle d'emprise car si je ne l'ai pas lu en une seule traite, ( hé oui, je dors aussi un peu :-) ) je n'ai cessé d'y penser depuis que je l'ai ouvert.

Deux histoires en parallèle, celle de Stanislas écrivain en quête de la vérité sur la mort de son père tué lors d'une fusillade à l'aéroport du Caire et celle de Nathan, rescapé des camps de la mort faisant partie d'une organisation à la recherche d'anciens nazis . Deux histoires qui, on s'en doute, vont se rejoindre mais, que le lecteur ne s'inquiète pas, l'effet de surprise est garanti !

Beaucoup d'émotions, même si ce n'est pas la poésie qui caractérise ce roman "polar historique", on ressent tout au long les sentiments à fleur de peau. Encore une fois, je suis bluffée et suis très contente d'avoir découvert cet auteur . BRAVO !!! oui, c'est vrai j'aurais pu mettre 5 étoiles , trop tard !
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Un long moment de silence

Toujours difficile de résumer un thriller sans dévoiler des éléments qui en créent le suspens…



Essayons toutefois de vous en dire juste assez pour que vous puissiez savoir si vous pourrez l’apprécier.



D’abord, il faut faire connaissance d’un protagoniste parfaitement antipathique, égocentrique, misanthrope et particulièrement misogyne. Il est affecté de violentes migraines et outre avaler des cachets, c’est une baise brutale qui le soulage. Riche dirigeant d’entreprise, il est aussi écrivain et tente d’élucider le mystère de la mort violente de son père dans un attentat terroriste au Caire dans les années cinquante.



En parallèle, on trouve un deuxième personnage, avec les drames de la Seconde Guerre mondiale, une origine polonaise, des juifs rescapés qui tenteront de venger leurs frères, des exécutions sanguinaires et des trahisons infâmes.



Avec des secrets de famille et des liens avec l’histoire, un thriller qui se laisse lire, si on peut en endurer le déplaisant personnage principal.
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Devant Dieu et les hommes

Pas facile de relater un procès sans lasser le lecteur . Paul Colize a transformé la pièce de théâtre qu'il avait écrite en roman et c'est bien réussi grâce au personnage de Catherine Lézin, jeune journaliste, envoyée à Charleroi pour couvrir cet événement en 1958.



Autour de la catastrophe dans la mine Le bois du Cazier à Marcinelle en Aout 1956, deux mineurs italiens sont accusés du meurtre de leur porion, sorte de contremaitre .



On en apprend beaucoup sur ces travailleurs italiens appelés quelques années après la fin de la seconde guerre mondiale pour descendre dans les mines, ce que ne voulaient plus faire les belges. Attirés par un salaire honnête, par un hébergement correct et la possibilité de faire venir leur famille, ils ont bien déchanté, la réalité étant bien loin des promesses et l'hostilité de la population locale flagrante .



Pour Catherine Lézin, dont la famille a fui la Russie lorsqu'elle était adolescente et qui a francisée son nom , c'est un défi et une interrogation : promotion inespérée de son chef qui cantonnait jusqu'à présent les deux seules femmes de la rédaction du journal à des tâches subalternes ou piège ...



Elle veut réussir et a des atouts dans sa manche mais elle va trouver bien des crocs en jambe sur son chemin !



Beau roman , bien construit et écrit avec fluidité , l'ajout du personnage féminin évite de plomber le récit .

Un épisode véridique servant de trame comme souvent avec Paul Colize et qui dénonce une fois de plus les mirages qui attirent de pauvres gens qui sont ensuite exploités .

Et ça continue ...
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Un monde merveilleux

J'avais été frappée par l'intensité d'un autre livre de cet auteur belge," Un long moment de silence", je suis heureuse de renouer avec lui, ce roman noir m'a davantage plu encore.



🎵And l say to myself

What a wonderful world...🎵



La chanson de Louis Armstrong, évoqué dans l'oeuvre, a suscité le titre, ironique évidemment...



Car non, la vie n'a pas été merveilleuse pour Marlène, une des protagonistes de ce road-trip singulier. Ni d'ailleurs pour Daniel, son " chauffeur".



L'action se situe en 1973 et le lecteur est tout de suite intrigué : pourquoi demande-t-on au maréchal des logis Daniel Fabre de conduire une parfaite inconnue là où elle le désire? Il pense d'abord que c'est une façon de le tester de la part de ses supérieurs, en vue de l'obtention d'un grade plus élevé.



Cette femme altière, un brin cassante, l'agace. de son côté, Marlène est horripilée par son obéissance de soldat et sa rigidité. Cependant les aléas du voyage en duo vont les révéler à eux-mêmes pour nous mener vers un final inattendu et poignant.



Humour et émotion alternent, au coeur d'un suspense habilement construit. What a surprising book!

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Back Up

Une écriture de qualité pour nous immerger dans trois histoires imbriquées.



On déborde d'empathie pour le kiné Dominique tentant d'identifier le SDF amnésique et paraplégique X Midi, on s'éclate avec le narrateur belge, le rock, les défonces, les nanas et on est happé par l'enquête du journaliste Michael Stern sur la mort soit disant accidentelle des quatre musiciens du groupe Pearl Harbourg.



Si j'ai parfois décroché de cette construction un peu compliquée, j'ai par contre été pris par le récit au point de finir par y croire, à la théorie du complot!

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Devant Dieu et les hommes

Paul Colize est indubitablement mon auteur belge favori. Ses livres me passionnent à chaque fois et je reste sous le charme de la manière dont il aborde des thèmes très actuels avec une plume si envoûtante.



Dans son dernier opus, « Devant Dieu et les hommes », il revient sur un événement réel tragique qui a ébranlé l’été 1956 : la tragédie du bois du Cazier. Plus importante catastrophe minière en Belgique, il coûtera la vie à plus de 250 mineurs (262 décès exactement) par asphyxie.



Dans ce roman procès, mêlant fiction et réalité, Paul Colize y intègre l’histoire d’un meurtre ayant eu lieu au fond de la mine, le même jour, par deux mineurs contre leur chef. Deux ans plus tard, doit se tenir le procès retentissant de ces deux individus. Afin de couvrir le procès, une jeune journaliste, Katarzyna est envoyée par le quotidien « Le Soir » (journal existant toujours encore en Belgique aujourd’hui).



Le roman revient sur ce procès en particulier. Traitant aussi de la condition féminine dans le milieu machiste par excellence du journalisme courant des années 50, j’ai adoré ce voyage dans le temps, orchestré d’une plume main de maître, argumenté d’une plume fluide et agréable par cet auteur de talent.



Alors que les témoignages se succèdent, chacun apporte des éléments neufs, mettant en lumière tant le crime que la véritable tragédie. On y apprend plein de choses, notamment sur la condition des mineurs ainsi que sur le racisme ambiant des travailleurs étrangers tant italiens que polonais.



Écrite d’abord sous la forme d’une pièce de théâtre, elle a été jouée par des grands noms de la littérature noire lors du festival littéraire des Quais du Polar, à Lyon, en 2021. Devant le succès retentissant, la pièce est devenue un roman émouvant et passionnant.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Un monde merveilleux

Huis clos dans une Mercedes . Octobre 1973 , en Allemagne, en France et en Espagne ...

Lui, le chauffeur, Daniel Sabre, premier Maréchal des logis, sommé par ses supérieurs de conduire sa passagère là où elle le demandera le temps qu'il faudra , sans poser de questions ni joindre sa famille.

Elle, la passagère, Marlène, une boule de colère, à la recherche de son passé .



Ils s'insupportent d'emblée mais Daniel a une mission et il obéit et Marlène poursuit un but qu'elle croit bientôt atteindre.



Cette quête, le lecteur la découvre petit à petit , à travers les écrits et les souvenirs de Marlène mais il est bien loin de se douter de ce qui se trame et qui tire les ficelles aboutissant à une page sombre de l'Histoire contemporaine...



Les chapitres alternent entre les deux personnages , narration qui se fait de l'extérieur et montre l'évolution de leurs rapports, le silence qui règne le plus souvent dans la voiture au fil des kilomètres leur permet une introspection . Les pensées s'envolent et les mentalités évoluent, le changement de chacun au contact de l'autre se fait lentement mais sans retour en arrière possible .



La fidélité de Daniel à sa condition de militaire ne lui permet pas de remettre en question son obéissance aux ordres , c'est impensable , mais jusqu'où . C'est l'interrogation fondamentale : quand arrive le déclic qui replace l'homme et ses convictions profondes avant le devoir ?



Entre le récit, Paul Colize glisse de petits textes qui vont de Stefan Zweig à Louis Amstrong , un écheveau d'actes et de pensées que le lecteur tisse à sa guise ou suivant sa sensibilité , ainsi que de flashs d'informations sur les événements au Liban .

Une guerre de plus qui amène le thème de la repentance et du pardon .



Une intrigue bien construite que j'ai lu avec plaisir en ajoutant à Paul Colize une facette d'écrivain un peu différente que ce que j'avais déjà pu lire, moins polar ou rocambolesque , plus sombre et plus consistante.



Je remercie Masse Critique et les Éditions Hervé Chopin pour ce bon moment de lecture .
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Un jour comme les autres

Eric, prof de droit international engagé dans la lutte pour les droits de l'homme, disparu depuis ce matin du vendredi 14 novembre 2014 où il a quitté Emily sans se retourner.



Colize s'inspire d'un fait divers, les tourelles de char fournies au Canada par l'entreprise liégeoise CMI mais pour une destination finale qui ne respecterait pas les droits humains.



On retrouve des personnages bien typés, le journaliste déjanté Fred, à peine calmé depuis qu'il a emménagé avec Camille, Michel Lambert et son forum sur les affaires non élucidées, l'énigmatique prêtre Massimo...



Pas le meilleur Colize, trop de personnages qu'on finit par ne plus situer, une construction un peu confuse.

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