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Critiques de Paul-Jean Toulet (24)
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Les Contrerimes : Nouvelles Contrerimes

Tel un troubadour au Moyen-Age, Paul-Jean Toulet, ce talentueux poète-voyageur, explore son époque en parcourant le monde et en composant, pour notre plus grand plaisir, de très beaux textes dont ce magnifique recueil de poèmes qu'il nous laisse en héritage.

Depuis ses Pyrénées natales, en passant par Londres, Paris, Arles, Séville, Alger, l'île Maurice, La Réunion et des contrées encore plus exotiques comme l'Inde, la Chine ou le Viêt Nam, les rimes et les contrerimes s'entremêlent avec élégance, les dixains, les coples, de deux à quatre strophes, pareilles à des Haïkus japonais, trahissent ses émotions.



Tel un peintre magnifiant sa toile ou un musicien créant sa partition, l'auteur transcrit chaque instant de sa vie, sublimant jusqu'à l'extrême déraison son incroyable besoin de vivre et embarquant le lecteur dans le rêve d'un voyage infini autour de la splendeur de la nature et des saisons, la beauté des paysages, l'abandon dans les vapeurs d'opium et d'alcool et le vertige de la passion amoureuse.
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La jeune fille verte

La jeune fille verte /Jean Paul Toulet (1867-1920)

Vitalis Paschal est clerc de notaire chez maître Beaudésyme dans une petite ville du Béarn. Il est aussi l’amant de Basilida sa cousine, la femme du notaire ce qui ne l’empêche pas de presser quelque grisette sous la feuillée, les servantes Detzine et Rosalie notamment et même de lorgner comme les autres hommes le corsage fructueux d’Herminie de Charite dont le teint olivâtre de sa fille Sabine lui a donné des suées de concupiscence.

Quant à Herminie, elle n’a pas renoncé à plaire aux jeunes hommes et particulièrement à Jean de Cérizolles le meilleur ami de Vitalis, mais sait s’effacer devant ses filles Clarisse mariée à Wolfgang Etchepalao et que courtise Jean, et Sabine jalouse de Basilida l’amante de Vitalis.

Au bourg béarnais de Ribamourt, les cancans vont bon trainalimentés par un florilège d’amours clandestines.

Toute cette petite aristocratie vit noblement sur ses terres, ayant conservé du passé l’avarice et les plus basses vertus. Déjà propriétaires terriens nantis, les mines d’étain et les eaux minérales de la région les ont encore enrichis. Insouciants, maîtresses et amants vont et viennent au gré de leurs envies et « Clarisse, qui pour la première fois se sentait découverte sous les yeux d’un amant, avec ce frisson que la pudeur donne, tira le drap sur sa nudité… »

Et pendant ce temps-là, tandis que les maris sont à la chasse, Basilida nue et échevelée, broyée par la jalousie et Vitalis un peu cynique et repu songeant à Sabine, se disputent sur le bord du lit conjugal…

Sans compter avec le Père Nicolle, ce jésuite ambitieux qui d’un même coup va tenter d’arracher Herminie à son péché et en même temps préparer le périlleux avenir de Sabine de Charite avec un jeune époux riche héritier, Vitalis ! Un mariage qui va souder en quelque sorte l’aristocratie de la naissance à celle du travail, Sabine sacrifiant sa particule.

Jean-Paul Toulet, ce merveilleux poète, fut aussi un romancier. Publié en 1920, ce roman qui est le dernier de l’auteur, évoque une éducation sentimentale dans une petite ville du Béarn. Dans un style très classique et poétique, il met en scène une intrigue assez complexe de type assez balzacien. La trame sentimentale émaillée de rendez-vous d’alcôve met en jeu le rapprochement entre Vitalis et la jeune fille verte, la trame financière fait référence à un héritage dont peut bénéficier la jeune fille, et la trame politique met en jeu l’agitation de la classe populaire et les luttes de pouvoir dans le corps ecclésiastique. Cette chronique des mœurs, légère et malicieuse dans la petite station thermale de Ribamourt au début du XXe siècle, est absolument savoureuse et cocasse. C’était la Belle Époque, celle d’années surannées au parfum nostalgique ! Héritages, amours clandestines et partie de campagne fleurissent dans ce récit d’un autre temps, dans une langue poétique et raffinée.



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Les tendres ménages

Les tendres ménages/Paul-Jean Toulet (1867-1920)



« Sylvère Noël de Ribes avait, entre autres choses, apporté en dot au baron de Mariolles-Sainte-Mary, son récent époux, un bien assez vaste, mi-château, mi-ferme, sis à l'ombre des Pyrénées, parmi des arbres noirs, des sources brusques et froides. »

Ainsi commence ce court roman très particulier au style brillant et pétillant, mettant en scène le banal de la vie conjugale mais avec des personnages hors du commun, bien campés et que l’on a l’impression d’avoir toujours connus.

...Sylvère est une jeune mariée mince, grande et svelte ; elle a la trentaine. Son mari, le fringant baron Mariolles Sainte-Mary, encore bel homme, veut emmener son épouse dans un tourbillon, dans une vie selon trois instincts, boire, jouer et embrasser, la triple noblesse de l’homme.

Le jeune couple d’aristocrates part donc en voyage de noces vers Biarritz et rencontrent dans le train des amis du baron, Imogène Harryfellow comtesse de San Buscar d’origine américaine, une femme totalement excentrique, et son mari le comte Cristobal San Buscar richissime mexicain. Peu à peu et insidieusement Sylvère et Mariolles se laissent embarquer dans une folle bringue par ce couple d’amis. Imogène va alors prendre un plaisir pervers à plonger les deux jeunes mariés dans le monde de l’adultère. Imogène a décidé de jeter son dévolu sur Mariolles suscitant aussitôt la jalousie de Sylvère bien jeune et innocente.

Après quelques jours de fête à Biarritz, c’est le départ pour la capitale, les grands hôtels, la tournée des duchesses et balades en victoria. On découvre un Paris de noctambules avec ses lieux de débauches et d’ivresse que l’auteur connaît bien. Imogène conquiert Mariolles sous le nez de Sylvère qui écrit à sa mère pour lui demander conseil quant à la conduite à tenir, La lettre réponse quelque peu cynique de sa mère n’est pas faite pour rassurer Sylvère. Un passage d’anthologie du roman :

« Mais veux-tu que je te dise le grand secret du mariage ? C'est que la tendresse des époux n'y est qu'un moyen passager , quelque chose comme le luxe et les fleurs du vestibule chez les gens qui reçoivent ; et , pour les femmes , au moins , le seul bonheur solide , tout ce qui rend la vie de ménage douce et sacrée , ce n'est pas le mari , c'est l'enfant. »

Cependant se reprenant un peu, Sylvère décide de faire procéder au constat d’adultère devant un commissaire de police et le comte Cristobal lui-même. Un moment narré avec un humour décapant !

Par la suite et pour corser l’ambiance, on découvre qu’Imogène a un frère Lord Gédéon Harryfellow avec qui elle entretient une liaison incestueuse. Et Sylvère résistera-t-elle à l’Ange gardien, ce jeune policier aigrefin chargé de l’enquête qui tente de la séduire ?

Les « tendres ménages » est une perle d’humour et de style. Un vaudeville littéraire qui va plus loin que le marivaudage. Et si le sujet en reste un tant soit peu banal, le traitement qu en fait l’auteur sublime la chose littéraire.

Extrait : « C'est ridicule de danser avec son mari, n'est - ce pas ? C'est comme si on flirtait avec lui . Dans tous les plaisirs il faut un peu de mystère . » (dixit Imogène)

« L’ombre des cloîtres est le seul abri où ne se froisse pas le pauvre rêve des femmes. » (Lettre de Sylvère à sa mère)



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Mon amie Nane

Petit roman nous présentant, du point de vue d'un de ses amants, la courtisane, demi-mondaine, prostituée, Hannaïs Dunois, dite Nane.

Présentée comme une femme superficielle, dont la cervelle "mousseuse et candide" ne lui permet pas de réfléchir beaucoup, préoccupée par l'idée de vieillir et de se flétrir, Nane finira toutefois par prendre la meilleure décision pour son avenir : épouser un vieux riche!

Une lecture en demi teinte qui sera vite oubliée.
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Monsieur du Paur, homme public

Il s'agit d'un ouvrage très étrange du poète Paul-Jean Toulet. Celui-ci est présenté comme une biographie de Monsieur du Paur par son secrétaire, un certain Douville. Monsieur du Paur est un député/sénateur du Second Empire, académicien sur le tard, proche des milieux du pouvoir de l'époque. Paul-Jean Toulet en profite pour égratigner certaines sommités contemporaines.



Je rapproche cette mystification de celle d'Edgar Poe (une mystification), de Nerval (Angélique et l'abbé de Bucquoy), de Pierre Louÿs (les Chansons de Bilitis), ou sur un ton plus humoristique, celles d'Alphonse Allais. Plus récemment, on pourrait évoquer 2666 de Roberto Bolaño, qui parle d'un écrivain allemand imaginaire, von Archimboldi. J'ignore si Bolaño a connu Paul-Jean Toulet, mais c'est possible au regard de sa grande érudition.



Le terme qui décrirait le mieux ce roman serait "drôlatique", avec ses constantes digressions, ces citations de faux courriers, ses notes de bas de page aussi interminables qu'inutiles, et ses aphorismes finaux, attribués à du Paur qui sont parfois d'une haute tenue, me rappelant notamment ceux de Chamfort. La mystification opérée permet à l'auteur de noircir le trait, d'assumer des postures qu'un auteur publiant directement sous son propre nom n'aurait pu prendre. L'humour est très présent, avec des moqueries légères sur des personnages d'époque (l'abbé de Genoude ou bien Victor Hugo), mais aussi des simples farces. Par exemple, Monsieur du Paur a écrit un recueil d'aphorismes en trois parties, Devoirs envers Dieu, Devoirs envers les autres et Devoirs envers soi-même ; curieusement, tous les aphorismes sont dans la troisième partie, les deux premières étant composées d'une simple page blanche. Très belle découverte.
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Les Contrerimes

Le musicien et le poète se sont rencontrés dans un bistrot parisien en 1899.



A cette époque Toulet vit à Paris. Deux ans plus tard en 1901, Debussy enverra une lettre à Toulet qui marque le début d’une correspondance, faite de longues lettres, surtout de la part de Toulet, et de petits billets, qui se déploiera sur une vingtaine d’années. Toulet n'est pas hors de son temps et son œuvre est l'expression d'une forme de la modernité des années 10 et 20. Non par le décor, car s'il met en poésie les taxautos ou le bar de l'Élysée-Palace, il n'abuse pas de ce pittoresque facile. Mais la défiance à l'égard des entraînements de la sensibilité et de la passion, le refus des facilités du verbe et de l'éloquence, le masque de l'humour et de l'enjouement "aigre-doux", la volonté de n'être pas dupe et de ne pas céder à la démesure, tout cela répond à un état d'esprit et à une attente.
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Oeuvres complètes

Toulet est un poète et dans ses "Oeuvres complètes", c'est la poésie qu'il faut lire.

Son meilleur recueil , "Romances sans musique" a été publié en 1915, deux ans après les "Alcools" d'Apollinaire.

C'est la réponse du Sud Ouest au Nord Est avec "Les Aliscans", "Les trois dames d'Albi"...

1913-1915 la poésie, 1914-1918, la boucherie.

L'art n'aime pas la stabilité.



























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Les trois impostures, Le mariage de Don Qui..

Cet ouvrage est constitué de trois oeuvres distinctes.

- Les trois impostures, recueil de 306 citations, aphorismes ou petits textes, divisé en trois chapitres : Mulier, Amicique, Necnon DII. J'ai été un peu déstabilisée par ce genre littéraire, et c'est la partie du livre et n'ai pas vraiment apprécié ce genre littéraire, trop décousu à mon goût.

- Le mariage de Don Quichotte, conte ou nouvelle, composé de neuf chapitres. Je regrette certaines longueurs, mais l'écriture est poétique. Il y est question de politique et de religion. L'auteur rend hommage au héros de Cervantès, qui est hélas sorti de sa "folie", un Don Quichotte qui a pris de l'âge, qui doit affronter des trahisons, qui a des responsabilités politiques et qui, devenu sage, est confronté, bien malgré lui, à de nouvelles aventures.

- Les demoiselles de Mortagne, petit roman en sept chapitres qui est une étude de moeurs dans une famille parisienne, je l'espère atypique, de la fin du XIX ème siècle. La partie du livre qui reste ma préférée, me rappelant un peu les textes de Guy de Maupassant.

Cependant, je suis plus touchée par le talent d'un Paul-Jean Toulet poète que par ses qualités de prosateurs.
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Les Contrerimes

J'ai découvert très tard cet étrange poète par la rencontre d'un poème ("En Arles") qui m'a profondément touché . Dans ses "contrerimes" se dévoile son goût de l'expérimentation stylistique , son exotisme mélancolique issu de ses voyages , ses amours désenchantées son attrait pour les paradis artificiels . Le ton varie sans cesse , de la blague potache aux rêveries éthérées.
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Mon amie Nane

Publié d'abord dans l'hebdomadaire La vie parisienne, Mon amie Nane, portrait doux-amer d'une demi-mondaine de la Belle-Epoque, parait en 1905.

Un narrateur, l'amant en titre, nous fait le récit de ses amours avec Nane, de la rencontre à la rupture. Nane est une jeune femme ravissante avec un petit pois dans la cervelle mais qui sait séduire. Lui en demande t'on plus?

Ce récit au ton suranné ne m'a guère enthousiasmée. Il se veut sensuel, un tantinet érotique , surement libertin à l'image d'une frange de la société de l'époque. Je l'ai pour ma part trouvé assommant malgré ce côté "historique".

Un roman que j'ai toujours vu dans la bibliothèque de mes parents, qui est enfin sorti de l'ombre et qui va y retourner bien vite...



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Les Contrerimes

Ce livre rassemble en un volume les oeuvres poétiques de Toulet, poète classé - mais cette étiquette est sans grande signification - parmi les fantaisistes.



Grave ou léger, souvent les deux en même temps, Toulet est un artisan du vers hors du commun. Son toucher poétique fait penser à celui de La Fontaine, dont il a la merveilleuse fluidité. Et cette grâce d'expression sert un esprit mordant.



La litanie des prénoms féminins qui hantent les Contrerimes est en soi un poème : Boudroulboudour, Aline, Badoure, Lilith, Zo’, Floryse et Nane, sans oublier la mystérieuse Fauste.

A votre tour de succomber au charme de sa parole :



"[...] Mais tu parles : soudain,

Je rêve, les yeux clos, à travers le jardin,

D’une source un peu rauque, et qu’on entend qui pleure."

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Les Contrerimes

Inventeur de cette forme faussement classique que sont les contrerimes, Paul-Jean Toulet nous introduit à une poésie résolument moderne. Sens et sons paradoxalement désunis forment plus qu'un sujet de lecture, une nouvelle danse.

Le tout est simplement imagé, cadencé et dépouillé pour que symbolisme noir et humour cinglant nous fasse tournoyer la tête.
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Les Contrerimes

C'est d'abord un certain sentiment de l'inévitable, comme on pourrait nommer cette évidence qui se lève devant toute chose dite justement, et simple exprès, cette élégance, cette sobriété de moyens, et quoi de plus impeccable vraiment que ces petites pièces exactes, sèches un peu, s'il n'y avait aussi ce sentiment partout de l'improbable, comme il faudrait dire à présent tout ce qui déconcerte dans le parage de ces vers, ce classicisme bizarre soudain, la surprise de bien des tournures, ce plaisir d'être sans façon, quand tout le reste est si net, de sorte qu'on se demande s'il n'y a jamais eu de fête dans notre langue où se réunirent aussi volontiers tout l'exquis des prosodies d'hier, ou prétendues d'hier, avec tout l'attrayant de l'ironie moderne, ou présumée moderne.
Lien : https://une-phrase.blogspot...
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Les Contrerimes

Suave.
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Les Contrerimes

" Moi ,mordant et raffiné comme un outil de dentiste, cachant un grand fond de tendresse sous les algues de l'ironie". Voilà ce qu'écrivait Paul-Jean Toulet à propos de lui-même. Et c'est tout à fait ce double aspect que l'on retrouve dans ce recueil: douceur et cynisme, moquerie joyeuse et fragilité...



Le vers est vu comme un jeu, à travers ces fameuses contrerimes qui constituent l'essentiel du recueil, avec cette alternance d'octosyllabes et d'hexasyllabes si particulière, qui donne un rythme unique, presque langoureux au poème. De plus, le poète aime les mots inédits, désuets ou inventés, ce qui rend ses textes originaux, voire farfelus.



Mais justement on ne doit pas se limiter à n'y voir qu'une facétie syntaxique . Non, se glissent entre les mots des émotions tout en nuances, et c'est ce qui m'a attirée et retenue: un charme ineffable, presque impalpable se dégage des vers, comme un envol de papillons, une rosée légère...



" Tandis que dans le couchant roux

Passent les éphémères,

Dormez sous les feuilles amères.

Ma jeunesse avec vous."



J'ai un peu moins aimé la dernière partie, " Coples", qui semble plus artificielle, sarcastique. Par contre, les dizains m'ont plu autant que les contrerimes.



Paul-Jean Toulet a usé sa vie et sa santé , entre alcool, drogues et filles de hasard, mais quand on observe sa biographie, il a été cependant très actif dans le monde littéraire, collaborant à des revues, écrivant plusieurs romans, critiquant des expositions, et je trouve dommage qu'il ait été quelque peu oublié, car il a été le chef de file au début du 20ème siècle d'une génération de jeunes poètes fantaisistes comme Carco ou Derème.Alors redécouvrons cette âme sensible, sous son vernis aigre-doux.
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La jeune fille verte - Les tendres ménages

Toulet ? L'un des plus grands écrivains du second rayon.
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Oeuvres complètes

C'est un très vieux Monsieur, médecin de son état, avec qui je m'entretenais de littérature, qui m' a révélé, l'existence de cet auteur que je ne connaissais nullement.



Il recherchait ses oeuvres poétiques et, pour m'en donner un aperçu, m'a récité de mémoire, cette petite chanson que j'ai reproduite en citation.



C'est l'un des poèmes les plus délicieux que j'ai lus ; à tel point que ce texte d'une musicalité merveilleuse que l'auteur a lui même nommé chanson, est toujours resté gravé dans ma mémoire, et Dieu sait que je n'en possède qu'une très faible.



J'ai retrouvé en librairie, non sans avoir cherché longtemps, même les commandes étaient compliquées, un petit fascicule, pour mon vieil ami.



Mais ce n'est que par hasard, chez un bouquiniste, que j'ai trouvé l'édition des oeuvres complètes de P-J Toulet.



Je m'empresse d'informer les Babéliens sur le fait que l'orthographe de la citation que l'on pourrait croire fautive pour certains noms, ne l'est pas. C'est le choix du poète de ne pas orthographier Arle avec un S, ni les aliscams, comme ceci : Alyscamps. A moins, qu'il ne s'agît d'une orthographe d'époque...



Paul-J Toulet, fin XIX ème-premier quart XXème (1867-1920), passe pour être un écrivain mineur ; Mauriac, trouvait (non sans condescendance selon moi), des pépites, dans son oeuvre. Cette chanson en est une.



J'en ai trouvé une autre, que je n'ai pas eu le temps de lire, il s'agit de la traduction du roman fantastique anglais d'Arthur Machen : le grand dieu Pan, particulièrement bien reçu par Lovecraft (un maître du genre...).



De P-J Toulet, j'ai aussi retenu l'allusion qu'il fait à cet auteur américain, Lafcadio Hearn (1850-1904). Celui-ci a terminé sa vie au Japon et il le nomme Loufoquadio, sans doute en raison des contes plaisants qu'il aurait écrits sur les habitudes Japonaises.



Mais là n'est pas mon propos ; la vie de Lafcadio est un roman et cet écrivain "japonais" d'origine gréco-irlandaise, à vécu vers la fin du XIXème siècle, à la Martinique d'où il a rapporté un ensemble de contes créoles et donné à voir aux Martiniquais ce qu'était la Martinique qu'il a qualifiée à l'époque de "Pays des revenants". Ce que mon île demeure encore.

Ce Lafcadio Hearn est donc également un auteur important pour les intellectuels martiniquais.



Le hasard des lectures permet, ainsi, des croisements inattendus de références. Ce qui me fait dire que les livres se parlent entre eux. Et je trouve cela tout à fait intéressant, (même s'il s'agit d'une évidence aux yeux des lecteurs).



Un autre souvenir, à propos de ce Monsieur P-J T ; c'est à l'occasion de la lecture d'un livre de Jean d'O, "L'histoire du Juif errant" , me semble-t-il. Notre malicieux auteur fait référence à Toulet, pour indiquer que la délicieuse jeune fille qui accompagne le héros, ignore l'existence de cet auteur, simplement évoqué.



C'est un auteur qui gagne donc à être connu et reconnu.



Pat















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La jeune fille verte



Un petit bijou fantaisie. De très belle qualité.

A-t-on jamais assez de bijoux fantaisie de très belle qualité?



C'est une étude de moeurs, précieuse, légère, malicieuse voire féroce, jamais niaise, souvent poétique, notamment dans la poésie de l'alcôve.

Le transport dans ce marigot de notables béarnais au début du XXème siècle est réussit. Il est question d'héritage, d'amours clandestines, de maris rustauds, du galbe d'une cuisse, d'une partie de campagne, d'une vieille demoiselle figée dans ses rêves, d'un séducteur à la réputation réputée, d'un ecclésiastique candidat à la députation, de rancoeurs folkloriques, encore d'amours clandestines et d'harmonie municipale.



La langue est superbe, goûteuse. Elle n'est pas toujours très simple à lire pour cause de construction syntaxique: il y a beaucoup de rejets, d'emboîtements. Cependant c'est une langue raffinée et rafraîchissante, et non pas ampoulée et plombante. Plaisir.



Un moment vraiment délicieux, pour ceux qui aiment les saveurs surannées. Il y a la littérature de divertissement facile, marketée et industrielle et il y a la littérature de divertissement faite main avec passion par des hommes de l'art. Légère mais pas si facile.



A noter que Toulet est l'un des écrivains fétiches de notre Jean d'Ormesson national. A voir la malice l'oeil de ce dernier, je me demande si Jean d'Ormesson n'est pas un pseudonyme pour un Paul-Jean Toulet qui fêterait cette année ses 150 ans. J'aime bien le personnage actuel mais je préfère ce que ce garnement écrivait entre la Belle Époque et les Années Folles.

Rendez-vous dans l'alcôve.

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Mon amie Nane

A ceux qui aiment la belle langue, l'humour et la mélancolie pudique, on ne peut que conseiller de se précipiter sur Mon amie Nane.
Lien : https://www.actualitte.com/a..
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Mon amie Nane

Un livre délicieux, qui donne envie de plonger dans la littérature de cette fin du dix-neuvième siècle. Une écriture qui ne peut que nous toucher, délicate et poétique.

Pour l'histoire : sachez que vous allez découvrir la vie de Nane, jeune courtisane, qui partage son temps libre avec son bienfaiteur. Le reste du temps, elle se fait belle et rend visite à sa couturière pour décider de ses nouvelles tenues. Une vie bien remplie.

L'ambiance de ce début du vingtième siècle est parfaitement restituée. J'ai apprécié l'esprit « cabotin » de l'auteur lorsqu'il nous narre des situations cocasses : par exemple la rencontre entre la marquise et notre jeune courtisane qui se conclut par un apéritif. J'ai souri aussi lors de la visite au Louvre, Nane n'étant pas très intéressée par tous ces « bibelots » comme elle le raconte.

Sa mère est fière de sa fille et nous dit : Nane est une bonne chrétienne bien éduquée.

Que du bonheur de lecture : envie de légèreté ? Plongez-vous dans ce petit livre.
Lien : http://www.despagesetdesiles..
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