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Critiques de Pétros Márkaris (270)
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Le Che s'est suicidé

Une découverte. Un enquêteur qui doit être un croisement de Brunetti et Wallander. Les autres livres du même auteur sont tous à découvrir!
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Épilogue meurtrier

Athènes, de nos jours. Katérina, avocate de migrants et fille du commissaire Charitos, se fait tabasser à la sortie du tribunal. Dans les jours qui suivent, plusieurs meurtres se succèdent, revendiqués par un mystérieux groupe, « les Grecs des années 50 ».



Conclusion de la tétralogie de Petros Markaris consacrée à la crise financière, Épilogue meurtrier vaut moins, comme les tomes précédents, pour la qualité de son enquête policière (pas trop mal construite mais somme toute assez banale) que pour la justesse du tableau qu’il brosse de la Grèce actuelle. Le regard de l’auteur sur son pays est à la fois acéré et plein de tendresse. Et on ne peut rester indifférent à sa sympathique galerie de personnages, à commencer par le très bonhomme et philosophe commissaire Charitos.



Une enquête policière classique, bien ficelée.

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Pain, éducation, liberté

Et si la Grèce, en pleine crise économique, avait décidé d'abandonner l'euro pour revenir à la drachme ? C'est sur ce scénario assez crédible que Petros Markaris a brodé, imaginant que son pays s'enfonce toujours un peu plus dans la crise, exacerbant conflits sociaux et générationnels. Enquêtant sur une série de meurtres inexpliqués, qu'il va tenter de relier les uns aux autres, le commissaire Kostas Charitos va dévoiler un pan caché du système économico-politique qui a précipité la Grèce dans le marasme qu'elle connaît actuellement. Œuvre d'une extrême-droite en pleine ascension, conflit de générations ou bien simple vengeance personnelle ? Toutes les pistes sont explorées jusqu'à ce que les victimes apparaissent tout autant coupables que les assassins. Une vision noire de la réalité grecque d'aujourd'hui, scrutée dans ses recoins les plus sombres comme d'autres le font avec le même bonheur dans d'autres pays (Arnaldur Indridasson, Dominique Manotti, Moussa Konaté et bien d'autres). Le roman policier social se porte bien, et c'est tant mieux. Puisse-t-il contribuer à changer les choses, tant qu'il est encore temps…
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Pain, éducation, liberté

le commissaire Charitos enquête sur 3 meurtres ravivant le passé et les magouilles grecques. L'ambiance est beaucoup moins drôle que dans "liquidations à la grecque", puisque la situation du pays s'est dégradée. Tous les partis successifs en prennent pour leur grade, la corruption, les tire-au-flanc tout le mécanisme grec est dans le viseur de Markaris et du tueur et les plus vertueux sont les plus miséreux du pays,
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Liquidations à la grecque

Dans ce roman, Petros Markaris met en scène une nouvelle fois le commissaire Charitos, chargé cette fois d'enquêter sur l'assassin de fraudeurs fiscaux qui dépose ses victimes sur des lieux archéologiques, les taxe et rend l'argent à l'Etat !



Dans cette série qui a commencé avec Liquidations à la grecque, et surnommée 'la trilogie de la crise', l'auteur évoque les méfaits de la Troïka sur la Grèce : réduction des salaires des fonctionnaires, désirs d'émigration des diplômés qui n'ont au pays que le choix entre chômage ou salaires de misère, suicide de personnes âgées ...



Des personnages récurrents attachants, des balades dans Athènes et ses environs ...



Un auteur que je suis avec plaisir ...
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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Liquidations à la grecque

Première rencontre avec l’inspecteur Charitos confronté à 4 meutres de requins de la finance. Un « Robin des banques » se plait à convaincre les grecs acculés par la crise,de ne plus rembourser leur prêt. L’intrigue est en lien direct avec l'actualité du pays décrivant un peuple en grande difficulté sociale.

Une première approche avec le polar Grec, qui me donne envie de découvrir d’autres enquêtes de ce policier fort sympathique.
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Le Che s'est suicidé

Dans la moiteur étouffante de l'été athénien, des notables se suicident en direct à la télévision ... un homme d'affaires, un politicien puis un journalistes, tous célèbres, mais qu'apparemment rien ne relie ...



Le commissaire Kostas Charitos, qui s'ennuie en congé maladie, mène une enquête parallèle ... de son plein gré au départ (pour échapper à la sollicitude de son épouse) puis avec l'accord de sa hiérarchie, qui soupçonne le pouvoir politique de vouloir étouffer l'affaire.



Je ne vous en dévoilerai pas davantage. Le suspense est bien mené et le coupable difficilement devinable à l'avance.



J'ai beaucoup aimé le ton de ce roman, les balades dans Athènes, la description des personnages, et, dans un second plan les réflexions sur la place de la femme dans la Grèce moderne ...



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Le justicier d'Athènes

Au cœur de la crise grecque de 2010, le commissaire Kostas Charitos et son équipe de la brigade criminelle d’Athènes enquêtent sur des meurtres ordinaires qui ne le sont peut-être pas tant que ça.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2024/02/19/note-de-lecture-la-trilogie-de-la-crise-petros-markaris/



Publiés respectivement en 2010, 2011 et 2012, avant d’être traduits en français en 2012, 2013 et 2014 par Michel Volkovitch au Seuil, les romans « Liquidations à la grecque », « Le justicier d’Athènes » et « Pain, éducation, liberté » de Petros Markaris constituent ensemble la « Trilogie de la crise », prenant place au fil de la crise économique et financière vécue par la Grèce en 2008-2010 (avec ses prolongements jusqu’en 2015 et au-delà), lorsque la « Troïka » (Commission européenne, Banque centrale européenne et FMI) a imposé au pays un plan d’ajustement particulièrement drastique face à la menace de sortie des traités monétaires européens que représentait l’effondrement budgétaire du gouvernement de Giorgios Papandréou.



Ayant pour personnage principal le commissaire Kostas Charitos, de la Brigade criminelle d’Athènes, ils en constituent les 6ème, 7ème et 8ème enquêtes, au sein d’un cycle commencé en 1995 avec « Journal de la nuit » (j’ai aussi lu à ce stade sa 5ème, « L’empoisonneuse d’Istanbul », mais pour diverses raisons, je préfère vous en parler ultérieurement sur ce blog).



Comme chez beaucoup des plus pertinents polars noirs contemporains (et avant eux, bien entendu, depuis les pères tutélaires Hammett et Chandler, pour ne citer qu’eux), l’intrigue policière, si elle n’est pas un simple prétexte, s’efface avec justesse devant une peinture ramifiée, socio-politique en diable, de toute une époque où l’individu et l’intime sont aux prises et en résonance avec le collectif et avec l’Histoire. À travers les enquêtes conduites par le commissaire Kostas Charitos, ce sont des pans entiers du passé et du présent de la Grèce qui viennent manifester leur présence, en force ou en discrétion. Deuxième guerre mondiale, guerre civile qui la suivit immédiatement, communisme et anti-communisme qui ont depuis lors façonné une très large part du tissu social, dictature des colonels, insurrection de l’école polytechnique, partition de Chypre, exodes d’Asie Mineure (des plus anciens aux plus récents), grands travaux olympiques et corruption généralisée, racisme et immigrés clandestins, réfugiés et extrême-droite plus que résurgente : il n’y a peut-être que chez Manuel Vazquez Montalban et Valerio Varesi (mais, quoique maniant des registres fort différents, François Médéline n’est peut-être pas si loin) que l’on trouve à ce point l’intrication des ombres portées des crimes passés sur un présent englué (des faux espoirs de la movida post-franquiste aux désenchantements d’une mémoire des années de plomb toujours remaniée au désir du plus offrant, en l’espèce).



Jouant à sa manière avec les réjouissants outils qu’affectionnait le regretté Valerio Evangelisti, ceux qui peuvent engendrer des « gentils » énervants et des « méchants » que l’on ne parvient pas à détester totalement, Petros Markaris nous offre dans cette trilogie plusieurs galeries panoramiques de criminels ambigus et de victimes fort peu sympathiques (les précurseurs Giorgio Scerbanenco et, en duo, Maj Sjöwall et Per Wahlöö avaient su aussi jouer de ces ruses pour mieux pénétrer les arcanes chancelants des sociétés italienne ou suédoise au tournant des années 1975-1980). Des promoteurs corrompus aux magouilleurs impénitents, des économistes aux ordres aux politiciens sachant se servir de leurs électrices et électeurs plutôt que l’inverse, des individus bien décidés à écraser tout ce qui sera nécessaire pour arriver aux menteurs patentés cachant de bien sombres secrets de fabrication, cette Athènes des années 2010 en proie à un étésien violent, sans aucune douceur égéenne résiduelle, s’enflamme sans retenue, les crimes particuliers se mêlant inexorablement aux flambées collectives déchaînées par la crise.



À la brigade criminelle d’Athènes, Petros Markaris construit un somptueux police procedural, éminemment politique jusque dans les conflits de services et de personnes, jusque dans l’obséquiosité et la prudence (aux limites même du supportable) vis-à-vis des décideurs politiques et des puissants, jusque dans les faiblesses et les sursauts salvateurs qui parcourent pourtant les enquêtrices et les enquêteurs aux mains liées plus souvent qu’à leur tour. Le tour de force encore plus rare réalisé par l’auteur grec tient sans doute à la manière dont il adosse cette famille métaphorique et dysfonctionnelle à la famille véritable, épouse, enfants, belle-famillle et amis proches, du commissaire volontiers bougon et parfois carrément obstiné. On se prend ainsi, de volume en volume, au jeu de l’évolution d’une cellule vivante au sein d’un tourbillon permanent, socio-économique et politique, sous le signe contraint d’une vie matérielle omniprésente.



Vie matérielle s’il en est, en effet : il n’y a probablement, dans le polar noir contemporain, que chez Alexandra Marinina, lorsqu’elle orchestre les tribulations du couple si amoureux formé par une commandante de la police criminelle moscovite et un brillant professeur de mathématiques, dans les années post-communistes (qui verront donc émerger aussi bien les oligarques et autres nouveaux Russes que les gants de fer du pouvoir poutinien) que la pression économique et financière exercée sur les gens « ordinaires », quelles que soient leurs fonctions et responsabilités sociales à l’heure de l’argent mondialisé triomphant, apparaît dans toute sa force délétère au quotidien.



À la fois symptôme et marqueur indiscret de cet écrasement toujours en cours, on sera tour à tour stupéfié et agacé – au côté des personnages eux-mêmes, donc – par l’une des veritables obsessions partagées par ce peuple qui grouille ici, policier ou non : celle de la circulation à Athènes, casse-tête permanent qui semble reléguer les embarras de Paris ou de Londres au rang d’aimables contretemps occasionnels, casse-tête qui appelle à chaque déplacement échafaudages et combinaisons, prises de risques et paris audacieux, résignations et coups de sang potentiels.



Enfin, que la lectrice ou le lecteur – qui ne reconnaîtrait pas, dans le deuxième et le troisième volumes de cette trilogie, le déroulé historique, tel qu’il nous est connu, de la crise grecque de 2010 et des années suivantes – se rassure : elle ou il n’a pas rêvé, car Petros Markaris s’est permis une belle excursion dans le domaine de la politique-fiction la plus sauvage, dans laquelle la sortie de la Grèce de l’Euro (et le retour afférent de la drachme) ou la mise en place d’une politique économique agressive destinée à attirer les capitaux, par une jeune équipe gouvernementale largement issue de la finance privée (toute ressemblance avec un scénario observable toutes proportions gardées dans un grand pays d’Europe de l’Ouest depuis 2017 ne pourrait être que purement fortuite, naturellement) viennent jouer à leur tour leur rôle de péripéties authentiquement romanesques, déplaçant vers d’autres territoires le contenu fictionnel de cette œuvre policière en apparence si réaliste et terre-à-terre.
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Liquidations à la grecque

Au cœur de la crise grecque de 2010, le commissaire Kostas Charitos et son équipe de la brigade criminelle d’Athènes enquêtent sur des meurtres ordinaires qui ne le sont peut-être pas tant que ça.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2024/02/19/note-de-lecture-la-trilogie-de-la-crise-petros-markaris/



Publiés respectivement en 2010, 2011 et 2012, avant d’être traduits en français en 2012, 2013 et 2014 par Michel Volkovitch au Seuil, les romans « Liquidations à la grecque », « Le justicier d’Athènes » et « Pain, éducation, liberté » de Petros Markaris constituent ensemble la « Trilogie de la crise », prenant place au fil de la crise économique et financière vécue par la Grèce en 2008-2010 (avec ses prolongements jusqu’en 2015 et au-delà), lorsque la « Troïka » (Commission européenne, Banque centrale européenne et FMI) a imposé au pays un plan d’ajustement particulièrement drastique face à la menace de sortie des traités monétaires européens que représentait l’effondrement budgétaire du gouvernement de Giorgios Papandréou.



Ayant pour personnage principal le commissaire Kostas Charitos, de la Brigade criminelle d’Athènes, ils en constituent les 6ème, 7ème et 8ème enquêtes, au sein d’un cycle commencé en 1995 avec « Journal de la nuit » (j’ai aussi lu à ce stade sa 5ème, « L’empoisonneuse d’Istanbul », mais pour diverses raisons, je préfère vous en parler ultérieurement sur ce blog).



Comme chez beaucoup des plus pertinents polars noirs contemporains (et avant eux, bien entendu, depuis les pères tutélaires Hammett et Chandler, pour ne citer qu’eux), l’intrigue policière, si elle n’est pas un simple prétexte, s’efface avec justesse devant une peinture ramifiée, socio-politique en diable, de toute une époque où l’individu et l’intime sont aux prises et en résonance avec le collectif et avec l’Histoire. À travers les enquêtes conduites par le commissaire Kostas Charitos, ce sont des pans entiers du passé et du présent de la Grèce qui viennent manifester leur présence, en force ou en discrétion. Deuxième guerre mondiale, guerre civile qui la suivit immédiatement, communisme et anti-communisme qui ont depuis lors façonné une très large part du tissu social, dictature des colonels, insurrection de l’école polytechnique, partition de Chypre, exodes d’Asie Mineure (des plus anciens aux plus récents), grands travaux olympiques et corruption généralisée, racisme et immigrés clandestins, réfugiés et extrême-droite plus que résurgente : il n’y a peut-être que chez Manuel Vazquez Montalban et Valerio Varesi (mais, quoique maniant des registres fort différents, François Médéline n’est peut-être pas si loin) que l’on trouve à ce point l’intrication des ombres portées des crimes passés sur un présent englué (des faux espoirs de la movida post-franquiste aux désenchantements d’une mémoire des années de plomb toujours remaniée au désir du plus offrant, en l’espèce).



Jouant à sa manière avec les réjouissants outils qu’affectionnait le regretté Valerio Evangelisti, ceux qui peuvent engendrer des « gentils » énervants et des « méchants » que l’on ne parvient pas à détester totalement, Petros Markaris nous offre dans cette trilogie plusieurs galeries panoramiques de criminels ambigus et de victimes fort peu sympathiques (les précurseurs Giorgio Scerbanenco et, en duo, Maj Sjöwall et Per Wahlöö avaient su aussi jouer de ces ruses pour mieux pénétrer les arcanes chancelants des sociétés italienne ou suédoise au tournant des années 1975-1980). Des promoteurs corrompus aux magouilleurs impénitents, des économistes aux ordres aux politiciens sachant se servir de leurs électrices et électeurs plutôt que l’inverse, des individus bien décidés à écraser tout ce qui sera nécessaire pour arriver aux menteurs patentés cachant de bien sombres secrets de fabrication, cette Athènes des années 2010 en proie à un étésien violent, sans aucune douceur égéenne résiduelle, s’enflamme sans retenue, les crimes particuliers se mêlant inexorablement aux flambées collectives déchaînées par la crise.



À la brigade criminelle d’Athènes, Petros Markaris construit un somptueux police procedural, éminemment politique jusque dans les conflits de services et de personnes, jusque dans l’obséquiosité et la prudence (aux limites même du supportable) vis-à-vis des décideurs politiques et des puissants, jusque dans les faiblesses et les sursauts salvateurs qui parcourent pourtant les enquêtrices et les enquêteurs aux mains liées plus souvent qu’à leur tour. Le tour de force encore plus rare réalisé par l’auteur grec tient sans doute à la manière dont il adosse cette famille métaphorique et dysfonctionnelle à la famille véritable, épouse, enfants, belle-famillle et amis proches, du commissaire volontiers bougon et parfois carrément obstiné. On se prend ainsi, de volume en volume, au jeu de l’évolution d’une cellule vivante au sein d’un tourbillon permanent, socio-économique et politique, sous le signe contraint d’une vie matérielle omniprésente.



Vie matérielle s’il en est, en effet : il n’y a probablement, dans le polar noir contemporain, que chez Alexandra Marinina, lorsqu’elle orchestre les tribulations du couple si amoureux formé par une commandante de la police criminelle moscovite et un brillant professeur de mathématiques, dans les années post-communistes (qui verront donc émerger aussi bien les oligarques et autres nouveaux Russes que les gants de fer du pouvoir poutinien) que la pression économique et financière exercée sur les gens « ordinaires », quelles que soient leurs fonctions et responsabilités sociales à l’heure de l’argent mondialisé triomphant, apparaît dans toute sa force délétère au quotidien.



À la fois symptôme et marqueur indiscret de cet écrasement toujours en cours, on sera tour à tour stupéfié et agacé – au côté des personnages eux-mêmes, donc – par l’une des veritables obsessions partagées par ce peuple qui grouille ici, policier ou non : celle de la circulation à Athènes, casse-tête permanent qui semble reléguer les embarras de Paris ou de Londres au rang d’aimables contretemps occasionnels, casse-tête qui appelle à chaque déplacement échafaudages et combinaisons, prises de risques et paris audacieux, résignations et coups de sang potentiels.



Enfin, que la lectrice ou le lecteur – qui ne reconnaîtrait pas, dans le deuxième et le troisième volumes de cette trilogie, le déroulé historique, tel qu’il nous est connu, de la crise grecque de 2010 et des années suivantes – se rassure : elle ou il n’a pas rêvé, car Petros Markaris s’est permis une belle excursion dans le domaine de la politique-fiction la plus sauvage, dans laquelle la sortie de la Grèce de l’Euro (et le retour afférent de la drachme) ou la mise en place d’une politique économique agressive destinée à attirer les capitaux, par une jeune équipe gouvernementale largement issue de la finance privée (toute ressemblance avec un scénario observable toutes proportions gardées dans un grand pays d’Europe de l’Ouest depuis 2017 ne pourrait être que purement fortuite, naturellement) viennent jouer à leur tour leur rôle de péripéties authentiquement romanesques, déplaçant vers d’autres territoires le contenu fictionnel de cette œuvre policière en apparence si réaliste et terre-à-terre.
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Le justicier d'Athènes

Les deux points forts de ce polar résident dans la modernité des sujets abordés (la Grèce post-crise, la faillite économique est un personnage à part entière du récit), et le fait que les cadavres soient parsemés dans tous les lieux touristiques et fameux d'Athènes, ce qui plaira à ceux et celles qui comme moi se sont rendus sur place. Pour le reste, les amateurs de polars risquent de rester sur leur faim ; on sent que l'auteur n'a pas forcément su trouver un équilibre parfait entre fatalisme social et tension du thriller. Dommage car le fond est vraiment intéressant.
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Le justicier d'Athènes

Un bon policier, avec un thème original d'enquête, en toile de fond la crise économique et des aspects de la vie quotidienne des grecs en cette période difficile.

Le livre nous plonge dans une enquête prenante, avec le contexte politique et la vie de famille du commissaire en parallèle.

Je vous le recommande, si vous aimez les policiers et si vous vous intéressez à la Grèce, ce livre est une bonne pioche
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Le séminaire des assassins

On ne ramène pas toujours que des bons souvenirs des vacances. C'est sûrement ce que pense Kostas Charitos, commissaire de la ville d'Athenes, à la fin de ce roman. Guikas, son supérieur, prend sa retraite et Kostas, qui le remplace, va devoir faire ses preuves. En effet, on lui demande d'enquêter sur des meurtres de professeurs d'université, devenus politiciens et tués par d'étranges procédés. A chaque fois une revendication qui réclame plus de professeurs pour l'enseignement et moins d'arrivistes ou opportunistes au sein de l'éducation grecque. Kostas Charitos, toujours dans le stress, va devoir gérer son caractère de tête de mule, pour faire le lien avec l'Etat, la police, les journalistes,et .... Faire avec les reproches de sa femme.

Ce roman met en lumière, comme toujours chez Markaris, un aspect de la société grecque rongé par la crise, le manque d'argent, et l'évocation de son passé ( ici l'université, l'enseignement).

La vie d'Athènes, l'humanité des personnages, les repas familiaux autour de bons plats, adoucissent comme toujours le propos virulent sur l'état économique de la Grèce. Les enquêtes deviennent presque des prétextes illustrant la réalité de ce pays.

On retrouve donc avec plaisir la famille Charitos : sa femme Kalliopi, toujours au fourneau pour régaler Kostas et ses nouvelles "amies", sa fille Katerina, qui est enceinte. Zissis, l'oncle communiste, toujours prêt à se mettre en quatre pour les autres... C'est un microcosme de la société grecque actuelle que nous décrit intimement Markaris. Et c'est toujours un grand plaisir !
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Le justicier d'Athènes

C'est là que des Athéniens s'éteignirent



Le commissaire Charitos est réputé "lent, ringard et ch..ant".

Mais suffisamment compétent toutefois, pour qu'on lui confie l'enquête autour de meurtres mystérieux.



Voici en effet, que dans cette Grèce saignée par les exigences de la Troïka, quelqu'un assassine des fraudeurs fiscaux et dépose leur corps sur des sites antiques. Autant dire que ce meurtrier est quasiment considéré comme un justicier aux yeux d'un peuple vivant entre désespoir et ressentiment. Autant dire que ces mauvais payeurs sont partis sans léser la Grèce.



Dilemme citoyen : vaut-il mieux un assassin en liberté ou un héros en prison ?

Mais Charitos est flic avant tout et un flic, surtout s'il veut de l'avancement, ça arrête. Il va donc conduire son enquête, dans une capitale grecque paralysée par les grèves, manifestations et embouteillages.



Voici un roman noir presque parfait.

Ici, pas de surenchère de gore, de cadavres découpés en lamelles et de violence gratuite.

"Le justicier d'Athènes" se situe dans la veine désormais familière du polar ethnographique, qui fait passer au second plan l'énigme policière, pour se pencher sur l'environnement, l'histoire et les mœurs.



En se donnant Athènes pour cadre, Markaris rejoint ainsi les meilleurs : Izzo et Marseille, Montalbàn et Barcelone, Rankin et Edimbourg...

Mais contrairement à ces derniers, Markaris ne recherche pas la singularité. Inutile d'espérer trouver dans ce roman, un guide touristique avec la description des métopes du Parthénon, ou le détail des recettes de cuisine locale.

Le commissaire Charitos est marié, père de famille, a des soucis de fins de mois et il est dépassé par l'informatique.

Plus qu'un roman noir, il faudrait parler de roman gris : Charitos n'a aucune certitude et ne s'estime pas représentant du Bien. C'est un homme ordinaire avec ses doutes (nombreux) et ses espoirs (rares).



Et c'est toute la force de ce roman de Markaris que de nous faire toucher du doigt les ravages de la crise économique qui crucifie le pays, sans désigner un coupable unique ou rejeter l’entièreté de la faute sur les autres. Les Grecs sont aussi responsables pour partie de leur situation : fraude fiscale, corruption, clientélisme, déliquescence politique...

Mais ça ne retire rien à leurs souffrances actuelles.



Ce roman serait donc parfait si sa fin n'était pas aussi abrupte et peu surprenante. Du coup, bien que filant l’Hellène, l'écheveau manque un peu d'embrouille à mon goût.



A lire donc surtout comme un témoignage. Le style de Markaris est concis, sans mauvaise graisse, mais très soigné.

Une belle découverte pour ma part et je vous invite à suivre les traces de Charitos, si vous voulez en savoir plus sur la Grèce d'aujourd'hui.



Loin devant la masse des essais distanciés et abscons, au delà des reportages arides, le Polar reste encore le meilleur révélateur d'une société. Ce n'est pas rien.
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Liquidations à la grecque

La ta ca ta ca tac tac tique de l’Attique



"Tu es le plus intelligent par élimination", "Tu as un don rare…Tu donnes l’impression d’être idiot, de ne rien comprendre, mais ton cerveau derrière tourne rond".



Derrière ces compliments ambigus se cache sans doute le meilleur portrait du commissaire Charitos, encore confronté à un étonnant meurtrier.

En effet, d’éminents représentants des milieux financiers sont brutalement raccourcis et pendant que le peuple grec baisse la tête, eux, la perdent.



Au surplus, l’assassin ne se contente pas d’occire des banquiers, il exhorte également les gens à ne plus payer leurs dettes. Dans un pays dopé pendant des années aux crédits faciles et aujourd’hui exsangue, cela suffit à en faire un nouveau justicier, le « Robin des banques ».



"Liquidations à la grecque" précède "Le Justicier d’Athènes" et "Pain, éducation et liberté". Il s’agit du 1er volet de la trilogie de la crise grecque (et trois chez l’Hellène, c’est un pari).

L’enquête policière est un prétexte à décrire avec humour et réalisme, la situation dans laquelle se débattent les grecs et la somme d’humiliations qu’ils sont contraints de subir, considérés comme les mauvais élèves d’une Europe qui les tolère à peine.



Charitos avance à petits pas, coincé dans les embouteillages permanents d’Athènes, louvoyant entre les maximes de bon sens de sa femme, des notions d’économie et d’informatique qui le dépassent, les soucis financiers de sa fille (par ailleurs supportrice de l’Espagne à la coupe du monde de football, par solidarité entre PIGS), rattrapé par la cure d’austérité qui vient d’aligner son âge de départ en retraite sur celui des autres…à 60 ans !



Comme le souligne judicieusement le traducteur de Markaris, on souhaite que Mme Merkel et son équipe fassent au plus tôt connaissance avec ses livres.



Pour tous les autres, cela reste un bon investissement.
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Le justicier d'Athènes

Une entrée en matière bien sympathique dans le polar grec.

Des noms tirés par les cheveux, mais en même temps un Nigel, ou un Antoine à Athene desuite ça t'immerge moins.

L'intrigue est sympathique mais pas de quoi s'habiller tradi et apprendre les pas de danse locaux. Cependant on ne peut enlever à l'auteur, l'intérêt qu'il nous fait porter sur la situation du pays, où tout est à l'arrache, un peu comme chez nous mais en avance quand même.



Rien que pour cette immersion sociale et politique à la sauce grecque je vais m'en lire d'autres
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Mort aux hypocrites

Le Kristos Charitos de Petros Markaris est à Athènes ce que le Guido Brunetti de Donna Leon est à Venise. Si ces deux métropoles ont une grande importance pour les deux auteurs, la famille tient souvent de fil rouge pour casser le rythme d'une enquête ou bien même pour l'adoucir. Les liens familiaux tenant lieu d'hâvre de paix et de réflexion tant pour l'un que pour l'autre. A vrai dire il s'agit là de romans policier classique avec un commissaire à l'ancienne et un scénario au déroulement immuable : découverte d'un crime ou de plusieurs, examen, recherche, investigation, élucidation et au final solution.

Dans ce dernier opus "mort aux hypocrites," Charitos vient d'être grand-père et au même moment est appelé pour une attaque à la bombe avec mort d'homme, suivie bientôt d'une autre et enfin d'un accident suspect avec trois victimes. Des attentats que l'on peut qualifier de terroristes s'ils n'étaient revendiqués par une certaine "Armée des Idiots Nationaux." Le mobile est d'emblée difficile à déchiffer d'autant que les cibles semblent être des personnages bien sous tous rapport : propriétaire d'une chaîne d'hôtels et en même temps mécène, fonctionnaire de haut rang apprécié et délégués de l'Union Européenne en visite pour délivrer des bons points à la gouvernance grecque. Mais la vérité semble tout autre et Charitos devra faire le métier pour découvrir que le désespoir peut amener à toutes les extrémités. On peut d'ailleurs imaginer de tels événements pourraient aisément se dérouler sur notre sol car la vie sociale y possède de réelles similitudes. En effet, comme souvent depuis une bonne vingtaine d'années, l'auteur puise ses sujets dans les errements de la politique nationale ou locale, dans l'anarchie des différents partis au pouvoir, dans l'inflation galopante, l'économie exsangue et les salaires de misère de la classe dite moyenne. Tout ce terreau lui sert pour des romans agréables et très faciles à lire car le lecteur se sent à la fois membre de sa famille, collègue de travail ou Athénien englué dans les embouteillages permanents. A 84 ans Petros Markaris est comme Andrea Camillerri et son commissaire Montalbano, immortel.
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Pain, éducation, liberté

"- Tout cet argent qu'on a reçu pendant des années, ces subventions d'un peu partout, cela n'a pas servi à construire du neuf, à investir, à s'équiper, non. On a ajouté des étages à nos maisons. La seule différence avec les années cinquante, c'est l'euro.



- Oui, dis-je, mais nos grands-pères et nos pères savaient que les maisons supportent un seul étage en plus. Alors que nous nous sommes payés trois voitures par famille, des maisons de campagne, des piscines, des canots pneumatiques. Les fondations n'ont pas tenu et la maison s'est effondrée."



Ce roman policier est un roman d'anticipation. Il a été écrit en 2012 et l'action se déroule en 2014. La Grèce sort de l'euro pour retourner à la drachme, on annonce que les paiements des salaires des fonctionnaires sont suspendus pour trois mois et les manifestations anti-troïka secouent le centre d'Athènes. C'est dans ce cadre que des anciens du siège de l'Ecole polytechnique sont successivement assassinés.



En 1973, pendant la dictature des Colonels, des étudiants ont pris d'assaut l'Ecole polytechnique, réclamant "Pain, éducation, liberté". Après la chute de la dictature la génération de Polytechnique s'est retrouvée aux commandes et a souvent oublié ses idéaux de jeunesse. Qui le leur reproche à ce point 40 ans plus tard ?



J'avais déjà lu précédemment une autre enquête du commissaire Kostas Charitos. A l'époque il affrontait les embouteillages d'Athènes, amplifiés par la préparation des Jeux Olympiques. Les installations n'étaient pas terminées et la corruption régnait. A présent notre héros laisse sa voiture au garage du fait de la crise, les installations olympiques tombent petit à petit en ruine et la corruption est toujours présente. Pourtant il y a aussi une solidarité qui émerge. Solidarité familiale, solidarité avec les sans-logis, avec les immigrés qui affluent en ville.



J'ai apprécié cette lecture.
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Le justicier d'Athènes

Premier roman de Petros Markaris que je lis et belle découverte.



2011. Le récit s’ouvre sur une scène poignante où le commissaire Kostas Charitos ne peut que constater le suicide de quatre retraitées que la période de crise que traverse le pays a poussé à cette extrémité.

Le policier est ensuite confronté à un tueur décidé à se substituer au gouvernement pour faire entrer dans les caisses de l’État les impôts non payés par de riches fraudeurs, sans pitié pour ceux qui ne s’acquittent pas de leurs dettes.



Cet opus est le deuxième de la « trilogie de la crise ». L’auteur nous fait vivre de l’intérieur la réalité sociale et politique de la Grèce, confrontée à l’une des crises les plus profondes de son histoire récente.

L’enquête a du mal à avancer, au sens figuré comme au sens propre, les rues d’Athènes se trouvant régulièrement bloquées par diverses manifestations, obligeant le commissaire et ses collègues à de savants calculs d’itinéraires pour travailler dans des conditions acceptables.

L’humour désabusé des policiers ces conditions difficiles m’a d’ailleurs beaucoup plu.



Les politiciens ne sont pas épargnés, présentés comme des girouettes toujours à la recherche du meilleur vent. Le commissaire, en attente d’une promotion, voit celle-ci s’éloigner ou se rapprocher suivant la position de ces mêmes girouettes, qui, suivant leurs intérêts, demandent que les investigations s’arrêtent ou au contraire s’accélèrent.

Le supérieur de Kostas Charitos lui dit à un moment, comme une plaisanterie qui n’en est pas une, que dans l’administration grecque, pour avoir une promotion, il ne faut surtout rien faire.



L’intrigue policière n’est cependant pas totalement occultée par le témoignage de l’auteur sur ce que vit son pays. J’ai apprécié le personnage de ce commissaire, profondément humain, qui se débat, comme tous avec sa famille pour s’en sortir au mieux, mais ne renonce pas à mener à bien sa mission, quelles que soient les embûches.
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Trois jours

Ca n'engage que moi : Lors d'une interview de Sophia MAVROUDIS, celle-ci faisait part de son enthousiasme à lire Petros MARKARIS.

D'origine turque mais connaissant parfaitement l'histoire de la Grèce (il y vit et y enseigne), et à travers ses nouvelles, Petros MARKARIS dénonce et décrit avec humour, colère, bienveillance, noirceur les relations gréco-turque.

Avec beaucoup d'empathie pour ses personnages, ces huit histoires - policières-historiques-noires- m'ont, une fois de plus, plongée dans un pan historique, méconnu, de la Grèce et de la Turquie, des relations très tendues entre ces deux pays.

Un excellent livre à découvrir.
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Liquidations à la grecque

Un honnête polar qui mériterait peut-être un peu plus d’épices, mais le script est original, finalement que demander de plus ?
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