J'ai acheté ce livre pour son titre, qui m'attirait comme un aimant. "Ecrire est une enfance" peut parler à un lecteur, car ce peut être le sésame qui lui fait découvrir les mécanismes qui font qu'un jour un homme ou une femme, se décide à prendre la plume et à coucher des mots sur le papier. Ce titre me parlait, car enfant, je me souviens avoir pensé et clamé haut et fort : "Ecrivain est le plus beau métier du monde!". A l'époque la dictée journalière nous faisait découvrir Colette,
Anatole France,
Chateaubriand,
Pagnol... et puis il y avait ces livres de lecture où nous entraînions à lire à haute voix des passages de romans d'auteurs le plus souvent du 19ème siècle ou du début du 20ème... Comment rester de marbre devant
Alain Fournier, Sand,
Martin du Gard... Les mots s'égrenaient... Mon esprit voyageait... Lire était mon enfance... le livre mon meilleur ami et l'écrivain un magicien...
Physiquement l'enfance s'est fanée, mais restée enfant dans l'âme, j'aime encore admirer et être émerveillée. Je ne le suis de moins en moins en lisant, et j'ai beaucoup déchanté en découvrant certaines publications au point de penser avec regret : "Ecrivain n'est hélas pas obligatoirement le plus beau métier du monde!". Pourquoi ce revirement? Parce que j'ai rencontré plus souvent que je l'aurais souhaité des livres bâclés, pas même rédigés, des textes que je vais très vite oublier, qui ne m'enseignent rien et ne font surgir aucune émotion... Il y a aussi des ouvrages qui m'ennuient, et j'avoue que ce recueil de textes autobiographiques de
Philippe Delerm en est un! A la page 99 de ce livre l'auteur écrit : "On peut faire des romans où il ne se passe rien, où on ne doute de rien. Ca, ça me plaît, et ça m'a marqué. "... Sans aucun doute, il a été marqué. C'est une évidence! "Ecrire est une enfance" n'est pas un roman, mais une suite de 18 textes courts rédigés autour de l'écriture, de la peinture, de la chanson, du cinéma, de souvenirs... Mais il s'agit surtout d'une sorte de catalogue où
Philippe Delerm fait la promotion des livres de
Philippe Delerm, et un peu de publicité pour son épouse auteure et illustratrice de livres pour enfants, et de son fils chanteur...
Philippe Delerm crie son admiration pour
Marcel Proust, et cite aussi quelques autres écrivains plus récents ou contemporains dont le style est minimaliste... Et je comprends tout, les noms qu'il cite sont généralement ceux d'auteurs dont je n'apprécie pas l'écriture...
Philippe Delerm et moi ne sommes pas faits pour nous entendre, ce qui le ravit me laisse de marbre, ce qui l'enchante m'ennuie. Or, je déteste m'ennuyer et ainsi perdre mon temps. J'avais acheté lors de sa parution "
Ma grand-mère avait les mêmes - Les dessous affriolants des petites phrases" : déception! J'ai quand même persisté avec "
La Première Gorgée de bière et autres plaisirs minuscules", décrit comme un chef-d'oeuvre : l'émotion ne fût pas au rendez-vous! Avec "Ecrire est une enfance", je jette l'éponge. Je me promets de ne plus jamais lire désormais monsieur Delerm, ayant beaucoup peiné à ingurgiter 145 petites pages.