AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Pierre Benoit (240)


Comme toujours , il portait son képi bleu à galon d'or un peu en arrière sur la tête , cette terrible tête tannée par le vent du désert , à la barbe fauve , au front embroussaillé de sourcils sous lesquels les yeux , d'un bleu pareil à la flamme de l'alcool, avait un si curieux mélange de dureté et de douceur presque naïve .
(... )
Son pas avait le balancement que donnent les milliers de kilomètres accomplis à dos de chameau , à travers les steppes infinies . P. 38
Commenter  J’apprécie          194
On n'est pas impunément des mois, des années, l'hôte du désert. Tôt ou tard, il prend barre sur vous, annihile le bon officier, le fonctionnaire timoré, désarçonne son souci des responsabilités. Qu'y a-t-il derrière ces rochers mystérieux, ces solitudes mates, qui ont tenu en échec les plus illustres traqueurs de mystères ?
Commenter  J’apprécie          180
Pierre Benoit
Enfin, je ne suis pas le seul écrivain à avoir eu des ennuis : outre Maurras et Brasillach, ce fut le cas de Paul Morand, de Henry de Montherlant, et même du grand Jean Cocteau qui, lui, ne voyait même pas la différence entre un nazi et un membre du Ku-Klux-Klan.
Commenter  J’apprécie          184
Tout de suite, je me sentis pris d'une certaine sympathie pour l'hetman de Jitomir, qui réalisait le type parfait du vieux beau. Une raie séparait ses cheveux de couleur chocolat (j'ai su plus tard que l'hetman les teignait à l'aide d'une décoction de khôl). Il avait de splendides favoris à la François-Joseph, également chocolat. Le nez était un peu rouge, sans doute, mais si fin, si aristocratique. Les mains étaient des merveilles. Je mis quelque temps à évaluer la date de la mode à laquelle se rapportait l'habit du comte, vert bouteille, à revers jaunes, adorné d'un gigantesque crachat argent et émail bleu. Le souvenir d'un portrait du duc de Morny me fit opter pour 1830 ou 1862. La suite de ce récit montrera que je ne m'étais guère trompé.
Commenter  J’apprécie          180
Les huit jours qui restaient furent employés en préparatifs. Il fallait qu'Anne pût paraître dignement devant ces juges sans indulgence que sont les Bordelaises élégantes. Elle y parvint, aidée sans doute par sa beauté, mais sans que la façon un peu antique de ses ajustements ait fait autre chose que d'ajouter à cette beauté un charme de plus, et non le moindre. D'ailleurs, cette jeune fille avait une façon de laisser peser son regard qui eût arrêté net toute plaisanterie déplacée chez les petites sottes des rues Porte-Dijeaux et Fondaudège. Bref, bien que ce fût là le dernier des qualificatifs qui convint à Mlle de la Ferté, tout le monde fut d'accord pour la déclarer charmante.
Commenter  J’apprécie          175
- Mon pauvre ami!
- A ma place, que feriez-vous? demandai-je?
Il secoua la tête.
- Ce que je ferais? Ce qu'elle voudra.
- Ce qu'elle veut, dis-je, vous le savez. Elle n'a plus ouvert la bouche que pour affirmer cette volonté-là. Ce qu'elle veut, c'est rentrer chez nous, dans ce Ciboure où elle eût été tellement heureuse de nous voir arriver. Ce qu'elle veut, c'est mourir là-bas, pour être certaine que c'est dans ce cimetière que je viendrai un jour la retrouver.
Commenter  J’apprécie          170
(au révérend qui détourne le cuisinier de ses fonctions premières pour lui enseigner le catéchisme)

- Monsieur, dit M. Le Mesge, très excité, on doit laisser en paix les gens chargés de la cuisine. Ainsi le comprenait Jésus, qui, je pense, était aussi bon théologien que vous, et à qui l'idée ne vint jamais de détourner Marthe de ses fourneaux pour lui conter des sornettes.
Commenter  J’apprécie          150
au pays de Golconde, le drame de lady Hester résidait dans l'imperceptible sourire d'amertume avec lequel il lui arrivait de considérer le saphir qu'elle avait au doigt. Ce saphir était d'une eau irréprochable, mais d'un chiffre peut-être un peu insuffisant de carats.
Commenter  J’apprécie          130
Curieux pays que ce Liban sud . il fait songer à la Thessalie
d'Eschyle , aux amoncellements de montagnes qu'entassèrent les géants pour se hisser jusqu'aux dieux .
Partout , le déboisement a fait son oeuvre de mort . Il y a trente siècles , les racines des arbres retenaient entre leurs vivantes griffes cet humus précieux que , depuis la pluie implacable a précipité dans le torrent , et que le torrent a emporté dans la mer .
Ces vieux marchands phéniciens , dont les descendants continuent l' erreur millénaire , ont toujours eu un tort :
le désir forcené du gain brutal , immédiat .
Jamais ils n'ont compris le principe de la solidarité des générations entre elles .
Après moi , le déluge , n'est-ce pas ?
(... )
Et maintenant , voici que le Liban n'est plus qu'une stérile armée de géants chauves . P. 156
Commenter  J’apprécie          131
Mais voilà, il y avait le Parlement qui ne marchait pas, à cause de l'Angleterre, de l'Allemagne, à cause surtout d'une certaine Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, qui prescrit que l'insurrection est le plus sacré des devoirs, même lorsque les insurgés sont des sauvages qui vous coupent proprement la tête.
Commenter  J’apprécie          130
Un grand frémissement balancé s’élevait à notre gauche. La mer était là, tout près, semblait-il, et la nuit nous empêchait de la voir.
― Nous arrivons dit le cocher.
Une haute grille dont les pointes d’or brillaient sous la lune rousse, et qui s’ouvrit très vite. Enfin la voiture fit halte devant le perron. Sur la dernière marche de ce perron, un homme en smoking se tenait debout. Le cocher avait sauté à terre.
― Monsieur Ralph dit-il avec un accent de crainte respectueuse, je puis vous dire que ces messieurs ont fait bon voyage.
Sans mot dire, l’homme s’inclina et nous fit signe de le suivre.
Commenter  J’apprécie          120
Erin, Erin, terre sacrée des géants et des saints. Erin, île à la harpe d’or, aux rochers gris sur le sable sur le sable pâle, au ciel bleu velouté, aux prairies vertes, aux torrents bruns, aux marais noirs. Ah ! de tes côtes, Erin, Irlande bien aimée, sont parti les imrams aventureux, en quête de terres nouvelles. Vers elles sont venus les moines dans leurs auges de pierre, barques plus lourdes et plus légères que celle de Jésus sur le lac de Tibériade. Patrick et Colomban t’ont imprimé le sceau catholique. Tu lui est restée fidèle, Erin, qui pourra jamais dire au prix de quel sang versé !
Commenter  J’apprécie          120
"J'ai l'habitude, dit-il, de classer mes officiers en deux catégories : d'une part ceux qui savent comprendre les instructions qu'on ne leur a pas données ; et puis, les autres, ceux qui ne comprennent pas toujours les ordres qu'on leur donne."
Il sourit.
"Vous me permettrez, aujourd'hui, de vous dire que je vous ai toujours rangé dans la première de ces deux catégories-là"
Commenter  J’apprécie          120
- Quelle a été ta première garnison ? demanda-t-il brusquement.
- Auxonne.
Il eut un rire saccadé.
- Auxonne. Côte-d'Or. Arrondissement de Dijon, six mille habitants, chemin de fer P.-L.-M. L'école de peloton et les revues de détail. La femme du chef d'escadron qui reçoit le jeudi, et celle du capitaine adjudant-major le samedi. Les permissions du dimanche : le premier du mois, à Paris ; les trois autres, à Dijon.
Commenter  J’apprécie          120
Pierre Benoit
Je n'ai jamais écrit une ligne sans avoir pendant trois quarts de l'année pensé à son sujet.
Une idée ?
Je la note au vol. Un détail de paysage, une phrase, un mot, je les note.
Et peu à peu, l'ensemble prend corps...Je fais un plan minutieux, chapitre par chapitre, je sais par avance ce qui va arriver, que j'ai besoin de tant de pages...Ce n'est point par hasard que les chants de L'Enéide, que les pièces de Racine ont sensiblement le même nombre de vers, la même durée.... Mon livre est fini.
Alors, je me le raconte à moi-même.
Je l'écris, si vous voulez.
Commenter  J’apprécie          124
— Maintenant, — m’annonça-t-il, — il n’y a plus que des livres. Je vais te les faire passer. Mets-les en tas, dans un coin, en attendant qu’on me fabrique des rayons.

Deux heures durant, je l’aidai à empiler une véritable bibliothèque. Et quelle bibliothèque ! comme jamais poste du Sud n’en aura vu.

Tous les textes consacrés, à un titre quelconque, par l’antiquité aux régions sahariennes, étaient réunis entre les quatre murs crépis de cette chambre de bordj. Hérodote et Pline, naturellement, et aussi Strabon et Ptolémée Pomponius Mela et Ammien Marcellin. Mais, à côté de ces noms qui rassuraient un peu mon impéritie, j’apercevais ceux de Corippus, de Paul Orose, d’Ératosthène, de Photius, de Diodore de Sicile, de Solin, de Dion Cassius, d’Isidore de Séville, de Martin de Tyr, d’Ethicus, d’Athénée… Les Scriptores Historiæ Augustæ, l’Itinerarium Antonini Augusti, les Geographi latini minores de Riese, les Geographi græci minores de Karl Müller… Depuis, j’ai eu l’occasion de me familiariser avec les Agatarchide de Cos et les Artémidore d’Éphèse, mais j’avoue qu’en cet instant la présence de leurs dissertations dans les cantines d’un capitaine de cavalerie ne fut pas sans me causer quelque émoi.

Je note encore la Descrittione dell’ Africa, de Léon l’Africain ; les histoires arabes d’Ibn-Khaldoun, d’Al-Iaqoub, d’El-Bekri, d’Ibn-Batoutah, de Mohammec El-Tounsi… Au milieu de cette Babel, je ne me souviens que de deux volumes portant les noms de savants français contemporains. Encore étaient-ils les thèses latines de Berlioux et de Schirmer.

800 - [Le Livre de Poche n° 151, p. 16]
Commenter  J’apprécie          120
- Tu l'aimais donc tant que cela, murmura-t-il, ton petit Ramire ?
Elle haussa les épaules.
- Voilà qui me prouve que vous n'aurez décidément rien compris à cette histoire, dit-elle.
Elle précisa sa pensée.
- L'aimer ? Non, je ne l'aimais pas. Mais vous, je vous hais.
Commenter  J’apprécie          110
Les îlots d'un vert assombri et crépu baignaient dans l'eau immobile de l'immense rade, pareils à des bolées d'épinards renversées sur lesquelles la nuit tombait rapidement.
Commenter  J’apprécie          110
« Un jardin s’étendait là. Les palmiers berçaient mollement leurs grandes palmes. À leurs pieds, tout le fouillis des petits arbres qu’ils protègent dans les oasis, amandiers, citronniers, orangers, d‘autres, beaucoup d’autres, dont je ne discernais pas encore, d’une telle hauteur, les essences… »
Commenter  J’apprécie          110
De ce belvédère, on voyait la chambre de la comtesse de Kendale. […].
Je parviens à une étroite marche de granit, sur laquelle serpentaient les racines noires d’un grand pin. Je m’installai tant bien que mal entre ces racines, et je regardai. Je vis Antiope, assise devant un petit bureau faisant face à la fenêtre, elle avait les coudes sur la table, la tête dans ses mains. Ses épaules nues semblaient secouées par des sanglots.
Devant elle, tournant par conséquent le dos à la fenêtre, un homme était debout. Il paraissait parler à la comtesse de Kendale. […].
Soudain, Antiope releva le front. Ses mains, des mains qui avaient l’air d’implorer, de demander grâce, elle les tendit vers son interlocuteur.
Alors, celui-ci, à pas mesurés, marcha vers la jeune femme. Il la pris dans ses bras. Elle s’y blottit. Maintenant, il déposait sur la nuque de la comtesse de Kendale de longs baisers.
Commenter  J’apprécie          100



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Pierre Benoit (1355)Voir plus

Quiz Voir plus

Auteur mystère ! 🦋 📱

Mon métier ? Policier. Je peux dire que j'en ai vu ! Mais je n'oublierai jamais ce ##❓## ! ....... (Lisez TOUT ci-dessus 👆🏻 ) .........

dossier 64
piège pour cendrillon

10 questions
15 lecteurs ont répondu
Thèmes : thriller , auteur contemporain , danois , adapté à la télévision , policier nordique , historiettes , baba yagaCréer un quiz sur cet auteur

{* *}