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Critiques de Pierre Jouventin (21)
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Le loup, ce mal-aimé qui nous ressemble

1- Le loup : mon frère ; J'ai eu un chien loup dans mon adolescence ; j'étais fils unique ; c'était mon frère ; nous courrions dans les vignes autour de Narbonne.

2- ce mal-aimé :

"Je suis le mal aimé

Les gens me connaissent

Tel que je veux me montrer

Mais ont-ils cherché à savoir

D'où me viennent mes joies ?

Et pourquoi ce désespoir

Caché au fond de moi"

Diabolisé dans les contes, et symbolisé comme le diable par la religion catholique au moyen âge ;



3- Qui nous ressemble :

Pierre Jouventin explique scientifiquement que les singes, qu'il a étudiés de nombreuses années au sein du CNRS et en Afrique, sont plus proches de nous génétiquement, mais que socialement, l'organisation du loup est plus proche de la notre. En ce point, il est d'accord avec Elli H.Radinger, dont le merveilleux livre plaide pour une organisation sociale humaine à l'exemple de celle du loup.

Oui, nous devons le protéger, et non le détruire ; Pierre Jouventin a eu un louveteau dans son appartement ( sic ), et, de par son métier d'éthologue, il a été surpris et admiratif de son comportement, malgré les ravages ataviques qu'il faisait ! Sa femme, Line ? C'est une fan de loups, sinon vous pensez bien qu'il aurait dégagé vite fait du lieu !

.

Ce qui est à la fois dommage, mais aussi instructif, c'est que Jouventin qui est un scientifique et non un littéraire, ne sait pas, comme Elli, mettre son coeur dans ses écrits, et déborde du sujet vers ses manchots chéris, qu'il a étudiés 40 ans, mais pour mieux revenir vers les loups ; si l'on a pas le merveilleux concert de hurlements auquel Elli a assisté à Yellowstone, la Mecque du loup, on a l'hypothèse de Jouventin : les manchots se reconnaissent par leur signature vocale ; sans doute que les loups, qui ont, eux aussi, l'oreille bien plus développée que nous, se reconnaissent ainsi.

Deuxième hypothèse intéressante : l'homo sapiens aurait domestiqué le loup en -30.000, avant le néolithique, ce qui lui permettait, étant alors trois fois plus efficace à la chasse, de détrôner le Néandertalien.

Troisième hypothèse, non infirmée jusqu'alors, ( qui déborde du sujet ) : celle du singe-tueur de Dart et Aldrey, devenant l'homme tueur, thèse à laquelle je souscris, malheureusement.

Enfin, d'autres références sont à l'appui, dont celles de nombreux philosophes !

L'auteur rend aussi hommage au loup altruiste ! Et je comprends, après avoir lu le merveilleux livre de Gina Lombroso, que beaucoup de femmes désirent protéger le loup ! Aurais-je été une femme dans une autre vie ?



Par contre, là où Jouventin met tout son coeur, c'est ( et je dis bravo à son courage ) son engagement politique ; pour lui, et je suis d'accord, le gouvernement français fait n'importe quoi pour récolter des voix et préserver la paix sociale : oui, dit le gouvernement aux chasseurs bien minoritaires , oui, dit-il aux éleveurs non rentables auxquels ont rembourse bien cher les moutons tués, et sans prouver qu'ils sont égorgés par des chiens errants et non par des loups, déboursement plus élevé que de leur offrir des clôtures électriques !



Ouvrage très riche, très intéressant !

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Le loup, ce mal-aimé qui nous ressemble

Le loup reste encore victime de préjugés et d'idées reçues bien ancrées dans l'imaginaire collectif.



Pourtant, à la lecture de ce livre, on découvre un animal doué d'empathie au comportement social volontiers altruiste.



Pierre Jouventin, éthologue aujourd'hui retraité a longtemps étudié le loup, il a même eu une louve à son domicile !

Mais il ne confond bien sûr pas pour autant l'animal sauvage et son descendant domestique le chien (cet "éternel ado" comme l'appelle Jouventin)



Le chien fait l'objet d'une étude très intéressante ; descendant du loup certes, mais en même temps très éloigné de son ancêtre car trop inféodé à l'homme.



Le loup demeure méconnu et craint, un ouvrage comme celui-ci peut apprendre beaucoup sur sa véritable nature et participer à faire évoluer les mentalités le concernant.



Une lecture aisée et passionnante à recommander !
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Pour une écologie du vivant

Voilà, c’est le moment gênant où l’homme commence à capter qu’il est l’invité lourdingue dont ses hôtes donneraient cher pour se débarrasser, après avoir bu la coupe de trop. L’ambiance est clairement post-Noël entre nos trois rois mages de la décroissance, l’éthologue Pierre Jouventin, l’économiste Serge Latouche et le philosophe Thierry Paquot ; dans leurs présents, point d’affolant pack 5G, pas même un misérable I-phone, non, on oublie tout ça.



La vie de Serge Latouche, économiste défroqué, est un plaidoyer en elle-même : il débarque en Afrique en 1964, puis au Laos en 1966, avec sa bible d’économie et son crédo de progressiste, plein d’allant pour une planification aux petits oignons , et là, de gros doutes l’assaillent : il se sent comme un missionnaire du développement, et ça coince de plus en plus avec l’objectif d’une société épanouie locale. De prof d’économie, il se reconvertit en philosophe de l’économie.



Au Laos, « la culture de la rizière occupait une cinquantaine de jours, puis, selon l’expression locale, « on écoutait le riz pousser ». Les Laotiens vivaient tranquillement et ne voyaient pas ce que le développement aurait pu leur apporter ».



Quant à l’éthologue Pierre Jouventin, sa démarche est elle aussi inspirée d’un revirement de bord : il tiquait sur l’aspect circulaire des sciences humaines, tournant aveuglément sur elles mêmes, autour de l’être élu, l’homme. Il existe maintenant une sociologie des animaux, qui fait apparaître une continuité d’intelligence, de morale altruiste et de culture à travers le vivant, et non une césure à notre gloire justifiant toutes les dominations .



Sous forme de dialogue, les 3 auteurs nous livrent leurs points de vue, croisant leurs savoirs, concepts et méthodes, partant du principe qu’il y a une solidarité organique entre les savoirs, des entrecroisements en rhizomes :



-en continuité avec cette notion de rhizome, l’état de l’environnement nous rappelle que tout est interdépendant dans la nature, l’Occident étant probablement la seule civilisation à ne pas l’avoir pris en compte. L’homme figure en bonne place sur la liste des espèces menacées ; quant à la biodiversité, elle a peut-être de beaux jours devant elle, mais dès qu’on aura rendu les clés de la boutique.



- l’éthologie nous apprend que dans la nature il y a un équilibre entre compétition et coopération, celle-ci étant aussi importante que la 1ére (contrairement au capitalisme qui s’auto-justifie par un darwinisme social, galvaudant les convictions profondes de Darwin).



- le concept de « progrès » n’a pas le sens univoque qu’on lui associe spontanément, il pourrait avantageusement passer par une phase de « régrès », de gré ou de force d’ailleurs ; il semblerait en tout cas que notre conception actuelle du progrès ait une espérance de vie très flageolante et s’oriente vers le crash-test



-l’ère du « capitalocène » entraîne l’illimitation de la production, induisant l’illimitation de la consommation, relancée par la création de besoins artificiels, aboutissant à une illimitation de la pollution. Mention spéciale pour la Chine qui fait le tour de force de coupler le communisme dans la théorie et le capitalisme dans la pratique, l’Etat confisquant la plus-value [mais quels fourbes ces Chinois quand même ;)]



-à quand remonte le grand bazar ? vers 1850, la révolution industrielle, mais on peut placer le curseur 10 000 ans avant : de chasseur-cueilleur, l’homme entamerait une ère élevage-agriculture, ce qui induit stockage, marchandage, concupiscence ; de là naissent argent, défense, guerres. On situerait en effet les 1ers massacres de belle envergure (aaah, enfin un peu de poil aux pattes, quand même) vers cette période, liés aux conflits de possession. A noter au passage que c’est également à cette période charnière que cessent les représentations de Vénus, (qui laisseraient penser à un archaïque équilibre des statuts féminin/masculin ? allez, j’y crois) au profit de représentations d’hommes armés.



-cette vision lointaine les pousse à méditer sur le concept de bien-être : le citoyen qui passe parfois jusqu’à 10 heures par jour entre temps de déplacement et temps de travail a-t il vraiment un sort plus enviable qu’un chasseur-cueilleur (un mode de vie qui nous aurait duré 300 000ans) dont la durée de « temps de travail » est estimée à 3 ou 4 h par jour ? mpfff…



Quels nouveaux chemins emprunter ?



-faire décélérer la machine infernale de l’économie capitaliste qui, plus qu’une science hors sol, est une idéologie, voire une religion



- désoccidentaliser le monde de ce nouveau colonialisme terriblement efficace, qui boulotte toutes les consciences, confisque les histoires des peuples, kidnappent les imaginaires, multiplient les désirs artificiels



-plus qu’un changement de technologie, c’est un changement culturel qu’il nous faut accomplir : recalibrer nos véritables besoins, brodant sur un mode de vie beaucoup plus frugal. Ce sera difficile : 1)parce que nous sommes tous toxico-dépendants à la marchandise (matérielle et virtuelle ) 2) les représentants politiques nationaux sont les marionnettes d’un système mondial à grande force d’inertie



-ralentir le rythme dingo de la croissance démographique, facteur aggravant tous les maux pré-cités en annexant plus encore la surface du globe volée aux autres êtres vivants, tout aussi légitimes que nous



-à quand une éducation réellement fondée sur la transversalité et non sur un cloisonnement des matières, produisant un élève hors sol ? des ateliers où les mains serviraient à quelque chose ? un atelier jardinage débouchant sur botanique, climatologie, cuisine, physique de la cuisson, diététique, géo-histoire des légumes et condiments, etc.



Un dialogue qui m’a beaucoup intéressée, qui brasse des notions sur le grill d’aujourd’hui , convie aussi éventuellement à une remise en cause individuelle : que serions nous prêts à lâcher ? (ah non, pas babelio !), à quel degré d’addiction sommes nous arrivés ? Comment intégrer la décroissance sans faire vriller toute la société ? A méditer, en écoutant le riz pousser .





[Merci à Babelio et aux éditions « Libre et solidaire» pour ce livre, d’une lecture riche et accessible à tous .]

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Darwin (presque) facile !

Je me souviens de mon enthousiasme au Collège lorsque j'avais découvert Darwin, de ma fascination pour les îles Galapagos, ses tortues, ses canaris et la théorie que Darwin en avait conçue.



C'est avec le même enthousiasme que, quelques années plus tard (sic), j'ai saisi l'opportunité d'appréhender à nouveau cette penséegrâce à Babelio et aux éditions Delachaux-Niestlé.



Ce livre n'explique pas les travaux de Darwin.

Il les replace dans une lignée de penseurs à partir d'Aristote ; met en lumière le contexte historique , politique, social de leur époque et braque le projecteur sur la guerre des idées qui en a résulté.



Nous découvrons Darwin en proie à une grave crise de conscience : sa théorie lui fait perdre la foi et remet en cause la vision de la création du monde léguée par l'église.

L'homme est discret, il déteste les polémiques. La concurrence d'Alfred Russel Wallace l'a poussé à publier son ouvrage.



Dans ce livre, vous pourrez découvrir le cheminement de la pensée de différents chercheurs et penseurs et ce lui de Darwin à leur suite pour construire et affiner sa théorie.



A l'adolescence, j'étais passée à côté des multiples implications de sa théorie sur les plans religieux, politiques, au niveau des sciences humaines. Ces aspects m'ont particulièrement intéressée.

Comment une pensée peut influencer le monde !

Certains ont interprété sa théorie de manière outrancière, justifiant ainsi le libéralisme le plus sauvage.

D'autres ont fait évoluer les concepts de la compétition à la coopération, soulignant au passage la biologie de l'altruisme.

Passionnantes réflexions.

Monsieur Darwin a décidément fait couler beaucoup d'encre, mis en mouvement bien des neurones et, pour ma part, je puise en fin d'ouvrage de nombreuses références pour approfondir ces thèmes.



J'ai pris plaisir à cette lecture et aux réflexions qu'elle suscite, comme un goût d'apprentissage venu tout droit d'une lointaine jeunesse ;-)
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Ce que nous dit la crise du coronavirus

Ouvrage collectif. Spécialistes en droit de l'environnement (tel Charbonneau), économistes (tel Latouche) ou encore philosophes (tel Verne) analysent la crise sanitaire pour nous permettre d'en saisir le plus simplement possible les enjeux mondiaux et civilisationnels.

Des articles clairs expliquant bien les ressorts de notre politique court-termiste en vigueur et les risques d'un déni tenace à l'heure d'effets domino mondialisés.

Mention spéciale pour la magistrale conclusion de la philosophe C. Verne : synthétique et porteuse d'optimisme, l'intellectuelle permet de prendre du recul et éclaire ce qu'on est en train de traverser en termes simples de façon limpide.
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Kamala, une louve dans ma famille

Passionnée par les loups, et habituée à avoir des chiens, j'ai dévoré ce livre. Il est un peu austère, c'est le livre d'un éthologue, mais nous apprend beaucoup sur le comportement du loup, voire des chiens.

L'auteur a eu la "chance" de pouvoir récupérer un louveteau promis à la mort. Comme chercheur et spécialiste, il présentait toutes les garanties pour une pareille aventure.

Et c'est une sacrée aventure! Logement familial devenu "tanière à loup", effroi des voisins, et indéfectible amour de cette louve qui aime sa meute (comprenez Pierre Juventin, son épouse et son fils...).

La fin est tragique...

La morale? Le loup doit rester au niveau du fantasme, il ne peut que souffrir de sa proximité avec l'homme et de son enfermement. C'est un animal qui , à tort, a été diabolisé (il l'est encore!), en premier lieu parce qu'il nous ressemble et entre en concurrence avec l'homme, mais il ne doit pas disparaître, il fait intrinsèquement partie de l'histoire humaine.

A la faveur de ce livre, j'ai analysé le comportement de mes deux derniers chiens : un Golden Retriever, très intelligent à fort développement cognitif, affectueux mais distant. Il est décédé à presque 13 ans.

Une chienne BBS que tous les moutards que je croise veulent caresser à cause de son allure de loup blanc (et pas que les moutard, d'ailleurs...). Je l'ai récupérée à l'âge de 7 ans, dans un élevage (suis pas toute jeune moi non plus et un gros chien...faut le maîtriser!). En un an, par amour elle est devenue une compagne (je tiens quand même à mon statut d'alpha) qui se ferait tailler en pièces pour moi : empathie du loup (de ce qui reste du loup arctique dans mon chien...).

Pour en revenir à Kamala, le livre a, aussi, le mérite de balayer toute velléité d'avoir chez soi un loup, voire un loup tchèque ou un Sarloos!

Mais, c'est certain, les anecdotes et les photos font rêver...

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Darwin (presque) facile !

Je me suis fait avoir ,par ce "(presque) facile"... j'y ai cru.



Biologiste de formation, ce volet concernant l'évolution me semblait bien lointain, voire même trop peu abordé lors de mes études.

J'ai donc foncé, tête baissée, lorsque j'ai vu cette proposition de Masse Critique.



Si le titre est un peu trompeur, le 4e de couverture est très clair 'Tout savoir sur le darwinisme, cette théorie de l'évolution qui a révolutionné notre mode de pensée.'



Une vision historique, sociale, économique et politique dont le point commun est la nouveauté et l'audace de la théorie de Charles Darwin.

'La création de l'homme n'est pas une finalité de l'évolution'



Je n'avais jamais réalisé à quel point Darwin et sa théorie (prouvée scientifiquement) avait eu un impact si large sur notre société; dont le Marxisme, le Nationale Socialisme sont des dérives... sans oublier LA religion pour laquelle Darwin évitera les discussions et les conflits directs.



Un chapitre plus moderne, ne faisant que conforter, confirmer ses dires aborde l'épigénétique et l'explication du transfert des caractères acquis.



Un livre dont la rédaction se veut accessible, mais nécessite néanmoins un attrait pour l'Histoire.



Merci à Masse Critique Juin 2022...

retard de 9 jours pour cet avis... les vacances familiales n'étaient pas propices à cette lecture :o/





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Pour une écologie du vivant

Un très bon livre que ce Pour une écologie du vivant, qui est en fait la transcription écrite d'un débat entre l'économiste décroissant Serge Latouche et l'éthologue Pierre Jouventin. Les idées des deux scientifiques se croisent, se répondent, et malgré des divergences apparentes, convergent la plupart du temps vers un constat sans appel : l'Homme court à sa perte, et si des mouvements récents et populaires de conscience écologique commencent à poindre, c'est comme disent nos amis anglo-saxons, "too little too late".



Le constat des deux hommes est sans appel : en détruisant les écosystèmes de la planète, en exploitant ses ressources sans souci de les renouveler, l'Homme est arrivé dans une impasse et il faudrait des changements immédiats et profonds de mode de production et de vie pour en sortir. En somme, abandonner notre modèle d'exploitation productiviste pour celui de micro-sociétés d'abondances frugales, auxquelles notre espèce est encore adaptée biologiquement et qui seules permettent à notre existence de rester soutenable pour le reste du vivant.



Les conclusions des deux chercheurs sont lucides et sans appel. Les questions de Thierry Paquot n'éludent aucun sujet, même les plus 'taboues' comme celles de la démographie et de la natalité, du nucléaire et de la responsabilité des nations développées. le débat est riche d'idées et, malheureusement, de constats accablants, mais qu'il est nécessaire de faire afin d'ouvrir les yeux sur le moment que nous vivons et l'Etat de notre monde.



Si la structure du texte est parfois quelque peu artificielle, que certains sujets sont couverts plusieurs fois et que Pierre Jouventin notamment se laisse parfois aller à quelques ellipses, le texte est clair et sa lecture très agréable (dans la forme du moins ! Pour le reste, cela dépend de la nature optimiste ou pessimiste du lecteur). Un livre à mettre entre toutes les mains pour éveiller les consciences - le plus rapidement possible.
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Les confessions d'un primate

L’auteur, alors Directeur de recherches au CNRS, a consacré plusieurs années de sa vie à étudier des primates (mandrills, babouins) et des oiseaux (manchots, albatros). Dans cet ouvrage, publié en 2001, il raconte comment il a travaillé. On n’y trouve aucune description complexe de protocoles scientifiques, mais plutôt des scènes de la vie quotidienne d’un chercheur. Plus que dans son laboratoire montpelliérain, c’est sur le terrain que nous le découvrons : sur l’île sauvage de Crozet (entre Afrique et Antarctique) et dans la forêt tropicale gabonaise.



De cet ouvrage, que j’avais découvert il y a plus de dix ans, je me souvenais d’un récit de baignades dans les eaux glaciales bordant l’Antarctique, des difficultés à vivre en promiscuité avec des collègues dans une station d’étude éloignée de la civilisation, et d’un excellent moment de lecture.

J’ai retrouvé tout cela, mais pas seulement.

Les anecdotes racontées rendent cette lecture vivante et agréable, mais laissent aussi une large place à une réflexion sur la place de l’homme sur Terre, et sur sa définition même. L’auteur met particulièrement bien en évidence l’intérêt de ses recherches et de celles de ses pairs, qui donnent des pistes intéressantes sur la nature de l’être humain, permettant de poursuivre les avancées de l’œuvre de Darwin. Cet ouvrage est aussi un plaidoyer pour la biodiversité et pour la sauvegarde des milieux qui l’ont fait naître.

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Le Chien, un loup rempli d'humanité

Cet excellent livre documentaire plaira à tous ceux qui s’intéressent soit au comportement des chiens soit à celui du loup, animal sauvage et ancêtre de toutes les races de chiens.



Personnellement, je ne m’intéresse pas vraiment facilement aux chiens, j’en avais même une peur bleue quand j’étais enfant. Une fois devenu adulte, même âgé, je garde encore une grande méfiance, surtout avec un chien que je ne connais pas. C’est vraiment juste le thème du loup qui a motivé mon choix. Malgré cela, tout le livre m’a plu.



L’auteur est scientifique, il est spécialiste d’éthologie (étude du comportement animal), a eu l’opportunité de recueillir à la maison un très jeune loup et il sait de quoi il parle. Homme de terrain, il sait observer et analyser. Homme de communication, il sait être clair et intéressant pour tous.



Anecdotique : les chapitres sont introduits par une citation toujours intéressante, souvent très humoristique, un petit plaisir de plus.
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L'homme, cet animal raté

Un livre intéressant, qui nous donne les clefs de notre évolution, puis qui s'interroge sur notre perdition en tant qu'espèce : sommes-nous ratés ? Ou avons-nous dévié ? Une remise en question philosophique, écologique et sociale.
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Le loup, ce mal-aimé qui nous ressemble

Voici un livre qui devait nous sortir des polémiques entre pro- et anti-loup. A partir des ses propres études et d'une documentation encyclopédique, Pierre Jouventin établit de cet animal un portrait bien éloigné du "grand méchant loup" ancré dans notre mémoire collective. On découvre un animal sociable et altruiste, dont l'homme a tiré parti en créant le chien, qui a conservé ces qualités.

On découvre également que, si l'homme est génétiquement proche du chimpanzé, il est par bien des côtés plus proche du loup par suite d'une convergence écologique. Depuis trois cent mille ans, l'homme et le loup ont en effet développé les mêmes caractéristiques, nécessaires à la chasse du gros gibier en équipe.

On apprend aussi que la gestion de cet animal dans notre pays est inadaptée et contreproductive. L'Espagne et l'Italie, qui comptent pourtant bien plus de loups que la France, font cohabiter cet animal avec leurs moutons en ayant moins d'attaques que nous.

Une conclusion pourrait être que l'homme a beaucoup à apprendre du loup, qui lui ressemble, mais qui vit depuis toujours en harmonie avec la nature.

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Kamala, une louve dans ma famille

En ouvrant ce livre, je m'attendais à un témoignage comme celui de R. D. Lawrence dans "Mes frères les loups", ce n'est pas tout le cas.

Pour plus de 300 pages de livre, je dirais que seulement une cinquantaine contienne des anecdotes sur la vie de Kamala dans la famille Jouventin.

Le reste? Et bien, il s'agit des réflexions de l'auteur. Il s'agit ici beaucoup plus d'un essai que d'un témoignage. L'auteur nous parle un peu de tout: évolution, description et comportement des loups (voire des chiens), réflexions philosophiques, etc. Mais aussi anecdotes sur la vie de l'auteur lors de ses missions pour étudier d'autres animaux...

Il est dommage que l'auteur n'ait pas su oublier un peu plus souvent qu'il est éthologue.

Bien que le témoignage se promettait intéressant, je sors de ce livre assez déçue car ce n'est pas du tout ce que je cherchais. Ayant déjà lu pas mal de livres sur le comportement des loups, ce livre ne m'a pas apporté grand chose.



Pour ceux qui recherchent un témoignage sur les loups : je leur recommande de chercher ailleurs ou d'être prêt à acheter un livre seulement pour quelques dizaines de page.



Pour ceux qui veulent en apprendre plus sur le comportement des loups: je leur recommande de chercher un livre vraiment consacré à ce sujet et écrit par des spécialistes.



Enfin, pour ceux qui cherchent un livre un peu "fourre-tout" et découvrir malgré tout un témoignage-expérience unique, alors ce livre est pour vous.
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Pour une écologie du vivant

Le philosophe Thierry Paquot anime un débat "pour une écologie du vivant" entre l'ethnologue Pierre Jouventin et l'économiste Serge Latouche. 16 thèmes sont envisagés et une première conclusion s'impose : seule la décroissance permettra de sauvegarder l'espèce humaine.

Leur dialogue rappelle les différentes recherches et pensées en sociologie, ethnologie depuis l'Antiquité qui ont abouti à l'idée de la suprématie de l'homme sur les autres espèces, et ce malgré la mise en garde de certains penseurs.

L'un fait remonter le dysfonctionnement homme/milieu naturel à la fin du néolithique, l'autre au début de l'ère industrielle. Qu'importe : le constat est le même. L'écosystème est menacé, la démocratie aussi d'autant plus que la population continue de croître.

Le dialogue correspond à nos préoccupations actuelles, il se parcourt facilement sans sombrer dans le pessimisme total. Quelques avancées existent, à petite échelle, mais sommes-nous prêts à nous libérer de la consommation à outrance ?

Grand merci à Babelio et aux éditions Libre§Solidaire pour cet ouvrage qui fait réfléchir et ...agir!



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La face cachée de Darwin - L'animalité de l'homme

Je n'en suis pas à la première lecture d'ouvrages de vulgarisation sur la théorie de l'évolution de Darwin et j'avoue qu'au-delà du rappel des idées scientifiques sur l'origine des espèces (pour ne pas parler de l'homme tout de suite) avant Darwin, mais également des idées contemporaines, ce livre m'a beaucoup surprise.

J'ai pu découvrir, même si les références historiques étaient bien familières, la manière dont l’œuvre de Darwin a été utilisée à des fins pas du tout scientifiques, mais plutôt prétexte à justifier diverses idéologies, diffusant sa théorie en déformant ses idées. J'ai également apprécié les parties sur les discordes entre sciences naturelles et sciences humaines sur la portée sociale du darwinisme, théorie infiniment plus complexe qu'elle n'y paraît.

Bref, un ouvrage clair et riche que je conseillerais volontiers.
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Kamala, une louve dans ma famille

Outre l'égoïsme et l'imbécillité qui consistent à élever une louve en appartement, l'auteur fait preuve d'un parti pris pro-loup qui confine au sectarisme et à l'aveuglement.

Les éleveurs ovins ne sont pas évoqués, quant aux chasseurs, ce n'est pas pour les encenser.

Un énième ouvrage de propagande...
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L'homme, cet animal raté

Très intéressant.. Critique de nos sociétés et d' homo sapiens.

Cependant beaucoup de redites..

À l'aube de la destruction et bientôt la fin..

Que dire de plus..

Nous sommes des êtres opportunistes, qui nous nous croyons supérieurs aux autres êtres vivants.

Nous sommes en résumé des nuls et nous ne voulons pas comprendre
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Darwin (presque) facile !

Nouvel ouvrage dans cette collection que j’affectionne particulièrement et consacré cette fois à Darwin.



Ce nom vous est forcément connu, Darwin est considéré comme étant le père de la théorie de l’évolution. Cette théorie qui permet de remonter la lente évolution des espèces jusqu’à leurs ancêtres communs.



Mais comment en est-il arrivé à cette conclusion ? La religion réfutant fortement une création autre que divine, la partie n’était pas gagnée d’avance et d’ailleurs, Darwin aura fait l’objet de nombreuses railleries lors de la parution de ses travaux. Cela ne durera heureusement qu’un temps ! Le temps de se rendre compte que la puissance de la science et de la pensée scientifique parvenait à expliquer de mieux en mieux les observations qui pu être faites.



Car c’est grâce à ses voyages que Darwin a pu observer d’étranges choses, des différences entre les mêmes espèces vivant relativement proches, mais n’ayant aucun contact entre elles.



Bien entendu, le principe du darwinisme a aujourd’hui fortement évolué grâce aux progrès de la science, mais l’idée centrale était présente.



Plus étonnant, la théorie de Darwin a pu inspirer certains pour expliquer les différences de « classe » entre les être humains eux-mêmes. Comme si certains étaient faits pour dominer la société et d’autres pour la servir.



Darwin ne cautionnera jamais ces théories disons-le farfelues, mais restera dans le silence (ce qui lui sera un peu reproché quand même). Profondément croyant, Darwin est devenu profondément athée. Pour lui, la Création ne devait plus prendre de majuscule.



Mon avis : comme je l’ai dit un peu plus haut, c’est une collection que j’apprécie particulièrement. Ce sont des livres très bien écrits et accessibles à tous avec de sympathiques illustrations. Ce genre de livre apporte une information claire pour comprendre comment les plus grandes théories qui ont forgé nos connaissances ont pu émerger dans la tête des génie du passé.


Lien : https://leslecturesdeleon.bl..
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Darwin (presque) facile !

L'auteur, spécialiste des stratégies de reproduction, met à la portée de (presque) tout le monde - à partir de 15 ans - la pensée de Darwin à travers L'Origine des Espèces, bien sûr, mais aussi ses carnets de notes, lettres ainsi que l'autobiographie que le célèbre évolutionniste avait rédigée pour ses enfants. L'ouvrage prend aussi le contrepoint en montrant les dérives du darwinisme et les récupérations fallacieuses qui ont pu se développer. Mais surtout, il expose comment sa pensée a permis à la science de prendre le relais de la religion: la sélection naturelle a remplacé le mythe de la Création divine.

C'est un ouvrage de 130 pages aux explications pointues mais claires, avec des dessins tout à fait idoines qui permettent d'illustrer et d'alléger les propos, les citations pertinentes sont mises en évidence et sont sources de réflexion.

Enfin, on découvre que Darwin était non seulement un père fondateur de l'écologie et de l'éthologie et du même coup un défenseur de la cause animale.

[Merci à Masse Critique de contribuer à ma culture personnelle]
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L'homme, cet animal raté

Pierre Jouventin est intéressant quand il parle de son domaine mais beaucoup moins rigoureux et crédible quand il s'aventure en démographie, économie, paléontologie.

Par exemple, comment peut -on comparer valeur boursière d'une entreprise avec le produit intérieur d'un pays ? C'est comparer un stock et un flux. Cela n'a aucun sens.



Beaucoup d'informations sont reprises à d'autres auteurs (ex. Frans De Waal). Sa thèse sur la proximité entre hommes et loups (par rapport aux primates) ne m'a pas convaincu.

Les graphiques sont très mal réalisés, et certains comportent des erreurs (ex taille du cerveau de Néanderthal p115)
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