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Critiques de Primo Levi (769)
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Si c'est un homme

A la question que j'avais posée sur un forum sur quel livre fallait-il lire absolument ,quelqu'un m'avait répondu : « Si c'est un homme » de Primo Levi .Voilà chose faite et il avait raison tellement ce récit est poignant , pourtant écrit sans haine ,sans rancœur ni pathos donnant encore plus de forces à ce témoignage .L'auteur fut arrêté et déporté dans un des camps d'Auschwitz en 1944 où il subira la deshumanisation par ses geôliers .A lire pour surtout ne pas oublier .
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Si c'est un homme

"S'incorporer » le livre, le ressentir avec nos tripes est impossible. Peu d’hommes et de femmes sont revenus pour raconter leur histoire dans les Lager, un grain de sable de la Shoah.

C’est à la page 130 que je comprends le titre : Si c’est un homme, il est solidaire avec moi, avec mon malheur. Lorenzo, un « civil » italien fut un de ces hommes qui rendirent espoir à Primo, en lui apportant le morceau de pain, le fond de sa soupe tous les jours durant ses six derniers mois de détention au Lager de Buna ( Auschwitz III ), et surtout, Lorenzo fut un des seuls, parmi la multitude de civils, Reich deutsche, triangles verts, ou Kapos du camp à considérer un Häftling ( détenu juif ) comme un autre homme, avec un cœur comme lui. Quant aux SS, on n’en parle même pas.

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En prolongeant la réflexion de Primo Levi, je constate que rares sont les « humains », même maintenant ! Des barbares égoïstes sont cachés sous un vernis culturel ; ce vernis s’effrite dans les conditions extrêmes comme la guerre ou la détention. Apparaît alors la barbarie.

En fait, la définition de l’homme :

« Un Homme, est un être humain de sexe, ou de genre masculin et d'âge adulte…. »

Cette définition, cet homme, ont été encensés de différents qualificatifs positifs qu’il ne mérite pas.

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Bien plus tard, Primo Levi meurt. Je m'interroge sur la mort de l’auteur, sous anti-dépresseur. Ces questions rejoignent celles que je me pose sur la fin de Stefan Zweig ou celle de Thomas More, ou même celle de mon "copain" Nietzsche.

Je me demande si la cause réelle de leur fin tragique n'est pas la déception face au comportement de l’humanité.

Je les rejoins, bien que je n’aie aucune envie d’anti-dépresseurs, de suicide, de condamnation capitale, ou de tomber dans la folie : la vie pourrait être tellement plus agréable sans ce caractère impossible ( euphémisme ) de la plupart des dits « humains » !

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Je n’ajouterai rien, sinon « lisez-le ». C’est dur, c’est l’homme brut.

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Si c'est un homme

J'avais à la fois envie de lire ce livre, et peur d'un texte de plus sur le sujet, après nombre autres documentaires, films et livres plus ou moins directement liés aux camps d'extermination et au nazisme. Et puis, l'occasion s'est présentée avec "masse critique" et l'édition d'une version audio. Sur le fond, je ne peux que m'associer aux innombrables commentaires déjà écrits sur Babelio. Ce livre n'est pas seulement un simple documentaire, mais aussi une réflexion profonde sur notre humanité et notre morale, au delà des seuls allemands et juifs de l'époque. J'ai lu avec consternation des reportages désolants sur le "tourisme" autour d'Auschwitz et ai été très sensible à la sobriété, la retenue et la dignité de ce récit, parfaitement respectées par la lecture sobre de Raphaël Enthoven. Plutôt qu'un livre de plus, " si c'est un homme" est sans doute "le premier" livre à lire pour essayer de comprendre, ne pas oublier, et éviter que se reproduise un jour, ce à quoi ont pu participer des hommes pourtant "ordinaires". Le dernier chapitre, un entretien avec Raphaël Enthoven, lecteur mais aussi professeur de philosophie, permettra à ceux qui le souhaitent d'approfondir le message de Primo Levi. Sur la forme, cette version audio est un nouvel outil pour toucher de nouveaux lecteurs, peut être rebutés par une lecture classique. Un livre puissant, mais en même temps écrit simplement avec des mots simples, et accessible à tous.
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Si c'est un homme

Impossible pour moi d'écrire une critique sur un témoignage si personnel, d'autant que ce dernier s'inscrit dans l'une des périodes les plus sombres de l'histoire de l'humanité... Je ne peux me dire qu'au moins des gens ont survécus aux horreurs subies pour nous raconter afin d'éviter de reproduire et d'être témoins pour ces millions de gens qui ont malheureusement laissé leurs vies dans ces camps de la mort... Je ne peux qu'en conseiller la lecture, même si elle est éprouvante, ne serait-ce que par respect pour ses destins brisés.
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Si c'est un homme



Je me suis enfin décidée à lire Si c’est un homme, je dois dire que je ne m’attendais pas à ces premiers mots dans le préambule “J’ai eu la chance de n'être déporté à Auswitch qu’en 1944…” J'ai eu la chance.



Le volume que j’ai eu en mains contient une préface de Philippe Claudel, le témoignage de Primo Levi, un appendice où il répond aux questions qui lui sont le plus souvent posées par les lycéens, la préface qu'il a rédigée pour les mémoires de Hoess (celui qui a servi de modèle pour La mort est mon métier de Robert Merle), une une interview de lui par Philip Roth et enfin un article de presse qu'il écrivit trois mois avant sa mort. Quelque chose donc de très complet.



Tout d’abord j’ai été surprise par le ton de Primo Levi, sobre, ni larmoyant ni empli de haine. Par la qualité d'écriture aussi. J’ai découvert un homme, n’en déplaise aux nazis, digne. Même s'il laisse entendre que pour survivre il a fallu accepter d’avoir des comportements qu’il n’aurait pas eu dehors.

La réflexion qu’il exprime dans ses réponses aux questions qui reviennent prouve aussi que cet homme a dépassé le seul témoignage pour l’analyse.

Je salue aussi la préface de Claudel.



Je ne regrette vraiment pas d’avoir dépassé mes appréhensions pour lire ce texte. J’avais lu un peu de la “littérature concentrationnaire” quand j’étais au lycée mais pas depuis. Je pense que de temps en temps désormais j’y replongerai. Reste à choisir lesquels.

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Si c'est un homme

Un livre de référence, témoignage de ce qu'a été la vie dans le camp d'extermination d'Auschwitz, qui raconte aussi avec quel raffinement les nazis œuvraient à déshumaniser ces Hommes, à les avilir pour les exterminer plus facilement.

Un livre dur et bouleversant. Un livre qu'on se doit de lire, par devoir de mémoire.
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Si c'est un homme

Comme Guylaine l'a dit avant moi, je poste

juste quelques mots parce qu'il ne faut pas taire le passé, pour la mémoire, pour rendre hommage à Primo Levi qui transmet avec justesse ce que je pensais indicible.



L'auteur est un juif italien, arrêté en 1944 et déporté à Auschwitz. « Si c'est un homme » est le témoignage de sa vie au Lager.



Pas de pathos, pas d'envolée lyrique, pas de pleurs, c'est une description que je qualifierais de clinique de la vie d'un camp que l'auteur nous livre. Un récit détaillé où ni haine, ni rancœur ne transpirent ; Primo Levi malgré tout ce qu'il a pu endurer dresse même un portrait froid voire détaché des gardiens nazis. C'est ce qui fait la force de ce livre, son originalité, le lire c'est un peu passer la porte du camp, observer le quotidien de ces damnés, leurs dérisoires combines, les règles et la hiérarchie qui régissent leur vie, le tout avec un frisson dans le dos ou parfois même un coup de poing dans le ventre.



L'indicible c'est un homme qui regarde un autre sans le voir, parce qu'il ne le reconnaît pas comme humain. Pourtant Primo Levi trouve les mots justes pour décrire ce regard qui transperce. Un déni qui vous glace le sang. Vivre au Lager est une lutte de chaque instant pour ne pas oublier que l'on est un homme.



A lire. Comme une cruelle mais nécessaire définition du mot humanité.
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Si c'est un homme

Primo Levi, ce nom sonne comme le premier levain passé, ce levain primordial qui permet la levée du premier pain de nos fournées présentes et futures.

Nous sommes dans l'enfance de l'humanité, et peut-être sa période la plus trouble, celle de ses 5 ans, capricieuse, coléreuse et elle reste petite, apeurée, jalouse, en quête de sécurité et de jouets qui flattent.



La frustration nous met dans les mêmes états de colère que l'injustice, et, si la colère ne trouve pas vite une cible, elle conduit au mépris, à la dépression ou à la haine.



Nous sommes enfant car pétrit de cette peur sur laquelle le pouvoir pourra toujours jouer, lancer ses maux et les voir rebondir les uns contre les autres dans ceux qui sont à sa merci.



Admirable Primo Levi qui personne humaine mature observa du cœur de l'enfer tout ces évènements, leurs conséquence et leurs enchevêtrements. Et puis, humblement comme un humus bienfaisant, il nous restitua, à nous, ses héritiers, tout cela dans son livre « Si c'est un homme ».



L'humanité est dans son enfance. 6000 ans d'enfance, alors qu'il en faudra 15000 pour arriver à la maturité, c'est terrible pour des personnes humaines qui ont déjà atteint cette maturité, ils n'ont plus alors que le loisir de témoigner, afin que nous apprenions et que nous soit révéler ce que désir notre cœur profond.



Le purgatoire (en comparaison de l'enfer des camps de concentration) avec ses organisations de multinationales s'achemine vers cette enfermement des gens, des personnes humaines dans un modèle où des managers deviennent des kapos contre lesquelles nous ne nous allierons pas. Ces managers nous supprimerons nos espaces au point de les réduire à une petite boite de 80 x 80 x 60 cm et c’est à nous de trouver une place de travail dans un espace construit pour suivre un progrès (non humains) dans un temps moderne (sans respect de la dignité des anciens) et une sorte d'idéal digital qui favorisera l'Idéisme (la fabrication d'idée « innovante », mot qui ne veut en fait rien dire).

Et là, chaque personne pris dans sa peur du pouvoir en place s'affronte contre ceux qui pourrait être ses alliés.



Et j'ai repensé à Primo Levi.



Je pensais que si ceux qui prétendent avoir un pouvoir légitime, l'avaient lu, au moins avoir lu « si c’est un homme », et je ne parle pas de lire Hannah Arendt, il serait alors attentif au mal collatéral qu’ils provoquent et qui fait naitre un égrégore dans leurs prises de certaines décisions sans conscience, nourrissant ainsi la tour de Sauron.



Tout se mêle alors. Nous sommes dans l'enfance de l'humanité, dans ses 5 ans. Atteindra-t-elle sa maturité ?



Merci Primo, de nous aider quand même.
Lien : https://tsuvadra.blog/2019/1..
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Si c'est un homme

Que dire , après avoir lu tous ces commentaires?

Qu'il ne faudra jamais que ces témoignages tombent dans l'oubli?



Elie Wiesel a dit je ne sais plus où, ni quand, que Primo Levi était mort à Auschwitz 40 ans plus tôt.

Je ne crois pas..

En relisant ses réponses aux questions posées dans la postface, je ne crois pas. Bien au contraire. C'est un homme qui s'est battu pour pouvoir témoigner ( même si bien sûr les mots ne peuvent pas retranscrire ce qu'il a vécu) et il n'a jamais arrêté. Il fait partie des 5% des déportés italiens qui sont revenus et il dit:

" Le fait que je sois encore vivant et que je sois revenu indemne tient, selon moi, à la chance. Les facteurs préexistants,comme mon entrainement à la vie de montagne et mon métier de chimiste qui m'a valu quelques privilèges dans les derniers mois de détention, n'ont joué que dans une faible mesure. Peut-être aussi ai-je trouvé un soutien dans mon intérêt jamais démenti pour l'âme humaine, et dans la volonté non seulement de survivre ( c'était là l'objectif de beaucoup d'entre nous) mais de survivre dans le but précis de raconter les choses auxquelles nous avions assisté et que nous avions subies. Enfin, ce qui a peut-être également joué, c'est la volonté que j'ai tenacement conservée, même aux heures les plus sombres, de toujours voir, en mes camarades et moi-même, des hommes et non des choses, et d'éviter ainsi cette humiliation, cette démoralisation totales qui pour beaucoup aboutissaient au naufrage spirituel.".



Dans Confiteor, Jaume Cabré , parlant également du suicide de Paul Celan, les explique autrement. C'est sa propre vision. J'avais recopié le passage.

En tout cas, Dans la préface d'un petit livre de Conversations avec Primo Levi, Ferdinando Camon écrit ceci:

"Ce long entretien avec Primo Levi eut lieu au cours de plusieurs rencontres et le texte en fut entièrement relu par lui en 1986, un dimanche de mai. Ce jour-là, nous décidâmes ensemble d'en extraire une dizaine de pages , à paraître dans l'hebdomadaire Panorama pour accompagner la sortie de l'essai Les naufragés et les rescapés, son dernier livre, ainsi qu'il apparut plus tard. Levi choisit des passages contenus ici dans les chapitres " Le diable dans l'Histoire" et " La faute d'être nés". L'échange de conversations au téléphone et, plus rarement, de lettres, continua jusqu'à la semaine même de sa mort- sa dernière lettre( datée du 8 avril 1987) me parvint même deux ou trois jours après celle-ci, et elle était tellement pleine de projets, de souhaits et d'attentes, qu'elle semble inconciliable avec une intention quelconque de disparaitre et d'en finir. Cette lettre m'a laissé la conviction que la mort de Primo Levi fut un accident, ou que, si elle fut voulue, cette volonté n'entrait en aucune façon dans un système , et n'avait pas la forme d'un projet: elle restait, elle aussi, un accident, et rien de plus. D'ailleurs, dans nos conversations, nous nous étions trouvés plus d'une fois devant le problème de la névrose et de la dépression, et Levi avait toujours cru pouvoir dire qu'en général, il n'en était pas affecté."



Un extrait:

"Quand il pleut, on voudrait pouvoir pleurer. C'est novembre, il pleut depuis dix jours et la terre ressemble au fond d'un étang. Tout ce qui est en bois a une odeur de champignon.

Si je pouvais faire dix pas sur la gauche, là, sous le hangar, je serais à l'abri; je me contenterais bien d'un sac pour me couvrir les épaules, ou même de l'espoir d'un feu où me sécher; ou à la rigueur d'un bout de chiffon sec à glisser entre mon dos et ma chemise. J'y pense , entre deux coups de pelle, et je me persuade qu'un morceau de tissu sec serait un pur bonheur.

Au point où nous en sommes, il est impossible d'être plus trempés; il ne reste plus qu'à bouger le moins possible, et surtout à ne pas faire de mouvements nouveaux, pour éviter qu'une portion de peau restée sèche n'entre inutilement en contact avec nos habits ruisselants et glacés.

Encore faut-il s'estimer heureux qu'il n'y ait pas de vent. C'est curieux comme, d'une manière ou d'une autre, on a toujours l'impression qu'on a de la chance, qu'une circonstance quelconque, un petit rien parfois, nous empêche de nous laisser aller au désespoir et nous permet de vivre. Il pleut, mais il n'y a pas de vent. Ou bien: il pleut et il vente, mais on sait que ce soir on aura droit à une ration supplémentaire de soupe, et alors on se dit que pour un jour on tiendra bien encore jusqu'au soir. Ou encore, c'est la pluie, le vent, la faim de tous les jours et alors on pense que si vraiment ce n'était plus possible, si vraiment on n'avait plus rien dans le coeur que souffrance et dégoût, parfois dans ces moments où on croit vraiment avoir touché le fond, et bien, même alors, on pense que si l'on veut, quand on veut, on peut toujours aller toucher la clôture électrifiée, ou se jeter sous un train en manoeuvre. Et alors, il ne pleuvrait plus."







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Si c'est un homme

Je ne vais pas résumer cette histoire de la désespérance. Dans Si c'est un homme, Primo Lévi raconte les mois qu'il a passé dans le Lager, le camp d'extermination d'Auschwitz. La misère, les humiliations, les coups, la faim omniprésente, le travail incessant, les sabots, le froid et les pieds qui enflent, les maladies, l'annihilation de la personnalité humaine... Il en est ressorti, pas des milliers d'autres. Alors il témoigne, pour que plus jamais ça ne recommence.

C'est horrible, terrible. Si c'est un homme est un témoignage raconté factuellement, de façon presque clinique. Primo Lévi donne la voix à toutes ces victimes de la folie humaine, comme pour s'en libérer, décharger son âme, peut-être comprendre ce qui est au-delà de toute compréhension, pour alerter, et pour apprendre : "Puisse l'histoire des camps d'extermination retentir pour tous comme un sinistre signal d'alarme". Ce récit commencé dans le Lager est un choc, devrait passer entre les mains de tout le monde, et être dans les programmes d'histoire des collèges et lycées.

Au-delà du récit lui-même, qui m'a, comme on dit, chamboulée, retournée, je ressors de cette lecture pessimiste sur le devenir humain. Parce que, si encore l'horreur des camps de torture et de mort, choquant l'humanité, avait servi de leçon aux générations futures, si l'homme apprenait de ses folies, on pourrait peut-être trouver un sens à tous ces morts, toutes ses souffrances. Mais ce n'est pas si simple, bien sur. Il n'y a qu'à regarder les informations, ça recommence, sous une forme ou une autre, pour une histoire de religion, de lopin de terre ou d'origine.



Ce témoignage est à lire, à relire, à distribuer autour de nous, pour éviter, si on le peut, que ça ne recommence, et surtout, qu'on ne puisse plus avoir la lâcheté de dire : "je ne savais pas"...
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Si c'est un homme

J'ai entendu, lors d'une émission, Robert Badinter évoquer ce livre dont je n'avais jamais entendu parler. Et quand Monsieur Badinter encourage à lire un tel témoignage, et bien on s'exécute.

J'en ai lu des romans, des témoignages, des récits qui se déroulent dans les camps de concentration et sur l'horreur de l'extermination mais avec "Si c'est un homme", on franchit un autre cap.

Cette lecture est exigeante dans sa narration et par son style. Ce témoignage relate des faits, des évènements et s'accompagne de réflexions, de pensées et d'analyses.

Les dernières pages, qui décrivent ce qui se passe les jours précèdents la libération des camps, sont insoutenables ; proprement atroces.

C'est un témoignage glaçant, bouleversant et indispensable.

Merci à Monsieur Badinter de m'avoir "ordonné" de lire ce livre.

Merci à Monsieur Levi, où que vous soyez, d'avoir eu le courage de vivre, de témoigner, d'écrire.
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Si c'est un homme

C'est sans doute LE témoignage sur la Shoah et son horreur, parmi toutes les oeuvres qui ont vu le jour depuis. À ne jamais oublier, à relire, surtout dans notre époque raciste, où la cruauté de ces évènements est perpétuellement relativisée par les pseudo-intellectuels qui croient se rebeller contre le politiquement correct en tenant des propos négationnistes ou anti-sémites...
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Si c'est un homme

J'en ai lu des livres sur le génocide de la Seconde Guerre Mondiale, mais très peu de témoignages. Le sujet m'intéressant beaucoup, autant dire que quand je l'ai vu au CDI de mon collège, je me suis jetée dessus.



Et justement, n'ai-je pas aborder cet ouvrage trop tôt ? Je ne sais pas. Oui, certains passages m'ont semblé un peu compliqués, un peu trop durs pour mon âge. Mais c'est plus la tournure psychologique qui m'a perturbé, m'a dévasté et m'a ému.



C'est un coup de cœur. Au sens propre ! Ça commence par piquer les yeux avec des larmes de rage, ensuite ça noue la gorge, et puis ça descend vous retourner les boyaux pour finir par vous serrer le cœur à un point inimaginable. C'est difficile de critiquer un tel ouvrage.



Primo Levi a vécu des choses affreuses, il témoigne, il pose des mots sur sa souffrance, il canalise sa douleur dans l'écriture. Dommage que cela n'est pas suffit à faire qu'il se raccroche à la vie.



C'est un livre à lire au moins une fois dans sa vie, pour être informé et surtout pour ne pas oublier. Ce livre nous rappelle le devoir de mémoire que chaque être humain se doit d'effectuer.
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La trêve

L’holocauste et les camps de concentration ont fait couler beaucoup d’encre. Primo Levi, qui a survécu à cette expérience traumatisante, a d’ailleurs rédigé plusieurs romans autobiographiques à ce sujet. Toutefois, l’un d’entre eux, La trêve, s’attarde sur l’«après». En effet, le 27 janvier 1945, quand les Soviétiques libèrent les prisonniers d’Auschwitz, ils ne les renvoient pas chez eux en première classe. Pour tout dire, ils ne savent pas quoi faire de tous ces gens. Le chemin sera long, difficile et rempli d’obstacles. Bref, Juifs ont connu l’enfer mais ils n’étaient pas au bout de leurs peines. Les Soviétiques les renvoient bien en train, de la Pologne à l’Ukraine, mais pas en ligne droite, parfois ils doivent attendre plusieurs jours pour une connexion. Puis, les autorités décident de leur faire prendre un chemin différent, puis un autre, ou bien de les faire attendre sans raison apparente. Les convois se croisent, partent dans des directions opposées puis se croisent à nouveau. Ainsi, pendant plusieurs mois, ils se promènent de la Biélorussie à la l’Allemagne, en passant par la Roumanie et la Hongrie. « Des milliers d’étrangers, en transit comme nous, appartenant à toutes les nations d’Europe, bivouaquaient là, partie dans ces casernes de cauchemar, partie en plein air, dans les vastes cours envahies par l’herbe. » (p. 144) C’était absurde mais, hélas, trop vrai ! À certains moments, les rations se faisaient rares, parfois inexistantes. Pour survivre, il fallait de la débrouillardise, faire du troc ou voler, connaitre les bonnes personnes, ce qui peut mener à des situations cocasses. En effet, certains coreligionnaires montent des opérations dignes des gangs de rue. Mieux vaut en rire qu’en pleurer. Et quand la faim disparaissait, c’était le sommeil ou les contacts humains qui commençaient à manquer. Toutefois, le roman n’est pas qu’une longue plainte. Par exemple, à l’un de leurs transits, en projette des films ou bien on improvise un théâtre où l’on chante des chansons. C’est poignant, oui, mais Levi a entrecoupé son roman de quelques passages doux-amers, ironiques, même drôles qui enlèvent (presque) toute lourdeur. Bref, La trêve, c’est un autre opus à la résilience de ces pauvres hommes et de ces pauvres femmes, qui ont tant enduré pendant la Deuxième guerre mondiale et dont les souffrances se sont poursuivies bien au-delà de ce qui était nécessaire. Je ne divulgache rien : puis que Levi a écrit son autobiographie, on sait qu’il a réussi à retourner chez lui dans les dernières pages du roman. Le 19 octobre 1945, après huit mois de déambulations. J’ai lâché un soupir de soulagement. Pour l’auteur, c’était un rêve qui se réalisait enfin. À moins qu’il ne s’agisse d’un rêve à l’intérieur d’un cauchemar ? Comment le savoir ?
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Si c'est un homme

.L’étonnement dans ce livre tient dans le ton détaché avec lequel il est écrit.

Détaché pour ne pas succomber à l’horreur.

Détaché pour n’en pas mourir.

Etonnement aussi qu’il ne soit pas un réquisitoire de haine pour les SS

Etonnement des relations entre prisonniers.

Mais c’est simplement un témoignage, un témoignage d’une période abominable vécue.

A la manière d’un sociologue, Primo Levi décrit son internement à Auschwitz, l’organisation des détenus entre eux, pas toujours tendres, pas toujours coopératifs, pas toujours compréhensifs.

Une véritable tour de Babel où chacun lutte pour sa vie. Prennent toute la place comme préoccupations essentielles la faim, le froid la fatigue et la peur.

Mais comment peut-on réagir dans cette abominable entreprise de déshumanisation ?

Il ne s’agit plus de vivre, mais de survivre, et surtout… surtout….de réussir à ne pas oublier qu’on est un homme.

Le lager, « une gigantesque expérience biologique et sociale » dont on ne sort évidemment pas indemne, et qu’il ne faut surtout pas oublier, jamais, d’où ce poignant témoignage.

Trop, c’est trop. Peut-on réellement survivre ? Peut-on réellement vivre, même après avoir écrit ce livre, avoir tant et tant témoigné en paroles, même après que tant d’années soient passées ?

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Si c'est un homme

Primo Levi (1919-1987) est rescapé italien du camp d'Auschwitz-Monowitz. Il raconte son histoire avec des mots simples, parfois crus, qui nous font comprendre toute l'atrocité des camps nazis. La dureté du travail, la méchanceté des gardiens mais aussi celle de ces co-détenus et cette affirmation que l'on peut aussi tourner en question : Si c'est un homme. Est-ce un homme que celui qui impose un tel enfer à un autre ? Est-ce encore un homme que celui qui subit cet enfer ? Primo Levi explique que les réactions tendent plus vers l'animalité que vers l'humanité. A être enfermé, à avoir peur, à souffrir d'un travail trop dur et de conditions de détention trop pénibles, peut-on encore survivre en homme ? Ou (re)devient-on un animal pour se protéger ?



La lecture de Si c'est un homme est loin d'être facile et je la dirais même éprouvante. Savoir que l'auteur a vécu tout ce qu'il raconte est une chose. Mais il faut aussi avoir conscience que bien souvent les mots ne parviennent pas à exprimer aussi fidèlement un sentiment qu'il le faudrait, et aucun lecteur n'arrivera jamais à ressentir la solitude et la souffrance par lesquelles est passé Primo Levi. Je ne pouvais m'empêcher de me demander comment un homme avait pu survivre dans de telles conditions : est-il plus fort que les autres qui n'en sont pas revenus ? A-t-il eu plus de chance ? La vie tient-elle finalement au hasard ?



Si c'est un homme nous plonge dans un enfer qui a existé et, pour en avoir toujours conscience, chacun d'entre nous devrait lire ce livre au moins une fois dans sa vie comme une leçon du passé et des atrocités des hommes. Ce n'est que par le savoir et la connaissance que l'homme, en apprenant de ses erreurs, ne les reproduira pas. (Enfin, espérons-le !)



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Si c'est un homme

Comment parler d'un témoignage qui vous a secoué comme un raz de marée ?

Cela vous arrive-t-il de relire une page pour sa beauté ? Une page de Si c'est un homme, vous la relisez en vous disant : ça ne peut pas être vrai, mais si, c'est vrai, comment est-ce possible! Je ne parle pas de beauté, mais de Vérité.

Je veux le lire et le relire, devenir un passeur de temps, transmettre cette vérité. Pleurer, parfois. En silence et seule. De honte pour ce que les hommes sont capables de faire quand ils ne sont plus hommes. D'admiration pour ce qu'un homme est capable d'endurer quand il s'accroche à sa seule volonté de survivre.

Le faire lire aux ados, qui ne savent souvent pas. Qui disent : c'était une idée abstraite, pour nous, les camps. On y croyait comme une leçon d'histoire apprise, comme ça. Cet ouvrage les remue, on en parle, ils ont pleuré parfois eux aussi.

...

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Si c'est un homme

Il y avait bien longtemps que je souhaitais lire "Si c’est un homme" de Primo Levi, roman autobiographique sur l’expérience concentrationnaire dans le camp (plutôt le lager comme il dit) d’Auschwitz. Je comprends que cette œuvre ait marqué les esprits, car elle a permis et elle permet encore (c’est l’une des grandes forces de l’écriture sur support papier) de témoigner des atrocités subies par des millions de femmes et d’hommes de tous âges sans véritable raison. C’est un remarquable document historique offrant un éclairage salvateur sur cet effrayant système concentrationnaire allemand. Primo Levi a le don de rendre sensible la progressive descente aux Enfers d’hommes devenant en bout de chaîne de simples parasites, des bêtes immondes et répugnantes qu’il paraît, au bout du compte, logique d’exterminer. Ces métamorphosés sont confrontés à une sorte de sélection naturelle à la Darwin, où le plus volontaire, le plus malin et le plus chanceux (ce dernier facteur étant apparemment capital) passera entre les fourches caudines de la barbarie allemande. Et le plus terrible est l’abattement total de nombreux prisonniers, conscients de leur nouveau statut, conscients de ce que le sort leur réserve, mais qui ne peuvent plus réagir, car il est trop tard, ils sont trop isolés, coupés du monde et oubliés du plus grand nombre.

Autre fait marquant, les principales causes des souffrances. Ce ne sont pas, contrairement à ce que l’on pourrait penser, les coups et les mauvais traitements infligés aux détenus par des kapos brutaux et sadiques, mais la faim et le froid. Se faire taper par un abruti ne dure guère longtemps, on encaisse et ça passe, mais vivre par vingt degrés en dessous de zéro, avoir les doigts de pied gelés et ne plus tenir sur ses jambes à cause d’une faim tenace qui vous ronge le corps est plus qu’insupportable. Primo Levi fait partie des miraculés ayant survécu à cette horreur, peut-être parce qu’au fond de lui il voulait crier au monde ce qu’il avait vécu.

Enfin, il est bon de rappeler que cette œuvre, la première de Primo Levi, écrite après la guerre, n’est pas irréprochable littérairement parlant. Contrairement à "Être sans Destin" d’Imre Kertész, qui traite également d’une expérience à Auschwitz, où témoignage et littérature se complètent magnifiquement bien, l’intérêt de "Si c’est un homme" réside avant tout dans le témoignage.
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Si c'est un homme

S’il n’y a qu’un livre à lire sur un juif dans l’enfer d’un camp d’extermination, c’est celui-ci. La référence. C’est le témoignage de ce qu’il a subit, vécu, ressenti. Le tout sans colère. À lire une fois dans sa vie, voir une deuxième fois, ce que j’ai fait à trente ans d’intervalles. Difficile de trouver les mots pour donner son avis, simplement lire Primo Levi.
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La trêve

Janvier 45, parmi les rescapés d'Auschwitz libérés par les Russes, huit cents italiens rentrent au pays, une épopée de dix mois qui, sous la plume délicieuse, pleine de finesse et d'humour de Primo Levi, devient une suite d’anecdotes des plus cocasses, un récit jubilatoire, mais également instructif, passionnant!



Au camp de transit polonais de Katowice avec son capitaine Egorov à l'accoutrement excentrique, 'Le Grec' lui apprend les trafics en tout genre.

Un incompréhensible transport ferroviaire les ramène au nord, la Maison Rouge de Staryje Doroghi, la négociation des six assiettes contre la poule qu'ils n'arrivent pas à mimer, les invraisemblables spectacles de théâtre et cinéma, l'infirmière Irina distribuant parcimonieusement le savon à la file d'hommes nus à l'entrée du sauna, l'extraction du gigantesque maréchal Timochenko hors de sa fiat 500, ....
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Si c'est un homme

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