Citations de R.J. Ellory (1759)
La ville continuait de vaquer à ses occupations. Un nouveau jour commencerait bientôt, et rien d'aussi insignifiant que la mort ne possédait le pouvoir de les différer.
C'était juste une vie, après tout ; ni plus, ni moins.
Peut être est-il des cicatrices -sur l'esprit, le coeur- qui ne se referment jamais. Peut-être est-il des mots qui ne peuvent jamais être prononcés ni chuchotés, des mots qu'il faut écrire sur une feuille de papier que l'on plie pour faire un bateau qui voguera sur un ruisseau pour se faire avaler par les vagues. Peut-être est-il des ombres qui vous hantent à jamais, qui viennent se serrer contre vous dans ces moments d'intime obscurité, et vous seul pouvez reconnaître les visages qu'elles revêtent, car ce sont des ombres, les ombres de vos pêchés, et nul exorcisme terrestre ne peut les chasser. Peut-être ne sommes-nous pas si forts que ça en fin de compte. Peut-être mentons-nous au monde, et en mentant au monde nous mentons à nous-mêmes.
La Mort vint ce jour-là. Appliquée, méthodique, indifférente aux us et aux coutumes; ne respectant ni la Pâque, ni la Noël, ni aucune célébration ou tradition. La Mort vint, froide et insensible, pour prélever l'impôt de la vie, le prix à payer pour respirer. Et lorsqu'Elle vint je me tenais dans la cour sur la terre sèche parmi les mauvaises herbes, le mouron blanc et les gaulthéries. Elle arriva par la grand-route, je crois, longeant la démarcation entre la terre de mon père et celle des Kruger. Je crois qu'Elle arriva à pied, car plus tard, lorsque j'en cherchai, je ne trouvai ni empreintes de cheval, ni traces de bicyclette, et à moins que la Mort ne pût se déplacer sans toucher le sol, je supposai qu'Elle était venue à pied
Henry Quinn et Evan Riggs avaient été poussé l'un vers l'autre semblait-il... par calcul, par défaut, par le destin, allez savoir. Leurs chemins s'étaient croisés, comme ceux de chiens errants en quête d'un abri qui n'existait pas et qui n'existerai jamais. La dynamique des circonstance qui avaient déterminé leur rencontre était la même pour les deux, ne serait-ce que parce qu'il y avait eu, pour l'un comme pour l'autre,l'alcool, et au bout d'une logue nuit, une peine de prison.
On ne fait pas attendre le destin.
La chance, si elle existe, ne frappe qu'une seule fois, la différence netre bonne et mauvaise fortune étant affaire de perception.
- il y a des leçons à apprendre dans la vie, Joseph, coupa-t-il. Tu peux te tromper une fois et en tirer une leçon. Quand tu dois t'y prendre à deux fois pour retenir la leçon, c'est que tu es complètement idiot.
- Maman, s'il te plait, dis-je. C'est fini, tout ça c'est du passé. Inutile d'en parler.
- Ton père disait qu'il n'y avait rien, absolument rien au monde, qui ne méritât pas d'être su. Il disait que l'ignorance était la défense des gens stupides.
La frontière entre les bons et les méchants est brouillée depuis des lustres…
Pour arriver ne serait ce qu au seuil du Bureau ovale, un homme doit déjà avoir vendu son âme une douzaine de fois au plus offrant.
"Le sentiment de solitude est très rarement lié au fait d'être seul. Un humain qui se sent ainsi éprouve la même chose dans une pièce bondée." (p.13)
Il avait vécu pour lui, et quand les autres l'avaient laissé tomber, il avait utilisé leur trahison imaginaire comme une preuve supplémentaire qu'il n'était d'une certaine manière pas responsable de qui il était ni de ce qu'était devenu sa vie.
Alors t’attends la nuit et tu bois suffisamment pour oublier. Suffisamment pour trouver le sommeil. Et bientôt t’en arrives à un stade où tu n’attends même plus la nuit
-Tomber amoureuse... On ne tombe pas dans l'amour, on y monte.
- Monter amoureux alors? s'étonna Forrester en riant. Oui... je vois ce que vous voulez dire, après tout. L'amour comme un sommet à atteindre, c'est ça ?
Certains se contentent de vivre au présent, et y s’en trouvent bien. Mais les gens comme Evan sont persuadés que les lendemains sont toujours meilleurs, et ils s’y précipitent en massacrant le jour d’aujourd’hui.
J’ai pensé que j’étais vaniteux jusqu’au jour où j’ai compris qu’en fait j’étais parfait.
Je crois que les gens naissent bons, dit-elle, puis que chaque fois qu'ils commettent une mauvaise action une partie de leur bonté inhérente s'en va. Finalement il ne reste plus rien que le mal. Comme quand vous faites souffrir quelqu'un, vous lui donnez le pouvoir de vous voler vos rêves, et au bout du compte il ne reste que les cauchemars.
Le recul: le conseiller le plus cruel et le plus perspicace.
…et je pensais à elle presque chaque nuit, m’imaginant étendu près d’elle dans le demi jour frais du petit matin, la chaleur de mon corps contre elle, songeant aux mots que nous échangerions, à l’importance que tout revêtirait si elle était avec moi. Je me sentais comme un gamin avec un béguin de cour de récréation, et la passion et l’espoir qui accompagnaient ce sentiment étaient nouveaux pour moi.
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On ne prend conscience des choses importantes que lorsqu’elles ont disparu.