Citations de R.J. Ellory (1756)
Même du temps,
je m'étais lassé.
À peine si je faisais
encore la différence
entre le jour et la nuit. (P.92)
Henry pensait que les gens se répartissaient en deux catégories : ceux qui en voulaient à la terre entière de ce qui leur arrivait et ceux qui n’en voulaient qu’à eux-même.
Il faut être capable de beaucoup de distance pour admettre que les accidents de la vie et les coïncidences sont de votre fait, mais s’il avait eu à choisir entre l’acceptation et le refus, Henri aurait penché du coté de la première.
Même si ce genre de chose était le fruit du hasard et non de quelque décision ou action de votre part, le simple fait d’en endosser la responsabilité vous incitait à agir pour y remédier au lieu de pester et d’enrager.
L’esprit humain – soucieux, peut-être apeuré – tend toujours vers le pire quand bien même il n’a aucune réelle raison de le faire.
- Dans la plupart des cas, les gens ne demandent l’avis des autres que pour se voir confortés dans les choix qu’ils ont déjà faits.
New York était la ville de personne. Et comme elle n'était à personne, alors, dans un sens, elle était à tout le monde. Et Madigan était une personne aussi valable qu'une autre.
Le recul, c’est une chose merveilleuse, mais le temps d’y arriver, il est déjà trop tard…
Quand vous voyiez un joueur de football blond de 19 ans décapiter un jeune Vietnamient de 15 ans, puis rester là à prendre des photos tout en tenant la tête par les cheveux — les yeux révulsés, le rictus de mort, la teinte blêmes de la chair exsangue —, vous compreniez que le monde ne tournait pas rond. Vous ne regardiez plus jamais les gens de la même façon. (p. 95)
Elle ne parlait pas beaucoup, ne l'avait jamais fait, et ne le ferait jamais plus.
Le temps, il le sait désormais, ne guérit rien. Le temps n'est qu'une fenêtre par laquelle on peut voir ses erreurs, car ce sont semble-t-il les seules choses dont on se souvient clairement.
la solitude est une drogue, un narcotique ; elle se répand dans les veines, dans les nerfs et les muscles ; elle s'arroge le droit de posséder votre corps et votre esprit. L'isolement et la solitude sont des murs"
Pas besoin d'être mauvais pour être sage.
On ne choisit pas sa famille, mais le sang est le sang. Il nous lie, même quand on ne le veut pas.
Ce qui n’empêche nullement les deux hommes à la table contre le mur dans le fond de la salle de rire à gorge déployée, comme si la fin du monde était pour demain et qu’il fallait consommer au plus vite le rire en stock.
(Sonatine, p.49)
« Vous pensez que l’élection était truquée ?
– Je crois que le jeu dans sa totalité est truqué.
– C’est-à-dire ?
– C’est-à-dire que, pour arriver ne serait-ce qu’au seuil du Bureau ovale, un homme doit déjà avoir vendu son âme une douzaine de fois au plus offrant. La présidence est une pièce de théâtre ; le président est un personnage qui a été choisi. Il y a de nombreux metteurs en scène, de nombreux producteurs, et il est rare qu’ils soient d’accord sur l’intrigue. Le monde est le public, et au lieu de s’en tenir au scénario, chacun improvise en fonction de la réaction des spectateurs. Ce qui, si j’en crois mon expérience, donne un divertissement très déroutant et peu satisfaisant. »
Aimer, vivre, perdre: ces choses sont simplement humaines, et peut-être disent-elles quelque chose du monde. Mais les faire deux fois dit quelque chose de soi.
- Arrête avec ça, dit-elle. Ce ne sont que des suppositions et des sottises. Tu crois peut-être que les enfants arrivent comme des pages blanches et que c’est nous qui les faisons ce qu’ils sont ? Les enfants ont déjà leur personnalité bien à eux avant même d’apprendre à marcher.
Le pouvoir et l’argent ne font qu’exacerber des travers déjà présents.
En tendant l'oreille, on entend les voix querelleuses jaillir des porches ou des perrons, l'innocence déjà meurtrie, défiée, insultée.
C’est partout pareil. Les gens font ce qu’ils croient être le mieux. Ils agissent en pensant faire le bien. Même quand ils commettent des actes absolument horribles, ils le font à cause de la certitude erronée qu’ils ont raison.
(Poche, p. 463)
Les fantômes s'en sont allés, se dit-elle. Enfin-et peut-être pour toujours-, les fantômes s'en sont allés.