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Citations de Raphaël Jerusalmy (254)


Les ombres de musulmans et de juifs, plutôt miséreux d’apparence, glissent le long de façades bleues et vertes, ainsi peintes pour en éloigner le mauvais oeil.
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Dès lors, il n'a de cesse que de recréer ce geste. De retrouver cet élan. Il n'y parvient à nouveau que lorsqu'il songe au visage de Léa. Non pas tel qu'il est, c'est celui d'un amour impossible. Mais tel qu'il le gravera un jour, à même l'acier, dans ce monde autre sur lequel il exerce un plein pouvoir. Celui de l'illusion et du fantasme. Celui des visages rendus laids ou superbes à sa guise...Angel n'escompte point de son qu'il représente le réel.
Mais qu'il l'en délivre.
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Manier le burin rend l’âme revêche, l’avertit Benavarre.
Ce n’est pas la première fois qu’il lui fait cette remarque. Et que Léa ne partage pas son opinion. Elle ne le lui a jamais dit, mais elle trouve que ses retables manquent justement de robustesse. Les vierges y sont trop amènes, alors qu’elles devraient se montrer alarmées, inquiètes, révoltées même. Parce qu’elles savent, parce qu’elles sont mères.
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Nul ne se dégage aisément de l’emprise de Benavarre. Lequel continue de tonitruer, faisant trembler les cloisons de la bibliothèque.
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Il ne voit pas la nécessité de tant d’écrits. Les mots évoquent mal les choses, n’ont pas de souplesse. Ils se veulent trop exacts. Alors que le crayon glisse sur la feuille en pleine liberté. Sans rime, ni raison. S’adressant à l’âme plus que toute palabre, l’adjurant mieux que toute prière. Lui exposant son propos dès le premier coup d’œil plutôt que de l’entraîner dans un dédale de conjectures et de postulats. La Bible elle-même renferme trop de discours. Mieux aurait valu la mettre en images.
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Celui du perdant justement, qui inspire moins la méfiance. Il devra affiner son jeu, cependant. Se montrer plus vigilant à l’avenir. Le gamin est moins écervelé qu’il n’en donne l’air. Il n’avait nul besoin de tricher. Il lui restait suffisamment de bonnes cartes. Angel le sait, qui n’en avait que de mauvaises.
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Il aimerait bien gambader dans les rues, mais son poil crasseux, son museau écorché qui suinte le pus, ses oreilles pleines de tiques ne lui attirent que des jurons et des coups. Auxquels il répond en montrant les crocs. C’est d’ailleurs ainsi qu’il a rencontré le maître.
Angel lui avait botté les flancs pour le faire déguerpir. Et Cerbero avait fait volte-face, bajoues retroussées, la gueule pleine de bave. Ce n’aurait pas été la première fois qu’il déchirerait un mollet ou un bout de fesse. Et écoperait d’un coup de bâton. Mais au lieu de le frapper, l’hidalgo s’était penché vers lui et avait poussé un étrange hennissement, pareil à celui des mulets. Cerbero n’avait aucune idée de ce que signifiait ce couinement aigu.
Après tout, il n’avait jamais fait rire personne.
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Il leur confère tout pouvoir pour traquer les impies, mettre le grappin sur les blasphémateurs et les incroyants, capturer les fauteurs de sacrilège, tel l’auteur de la gravure qu’il continue de brandir à bout de bras. Et qu’il déchire soudain avec rage, jetant les morceaux vers les premiers rangs de l’assemblée.
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Les énergumènes qui s’abritent sous ces piteux couvre-chefs sont la raison de tout ce chahut. Gens de police et procureurs s’indignent de leur présence. Ce sont là de vulgaires chasseurs de primes, aux mines aussi sinistres que celles des brigands qu’ils traquent. La plupart sont eux-mêmes des crapules qui ont tâté de la prison. Le bruit court que ces lascars auraient récemment obtenu le statut de familier. Ceux qui leur ont octroyé une telle charge ne savent pas à qui ils ont affaire.
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Ici, pas de protocole. Tous sont égaux devant Dieu. Tous portent la même tunique de laine, les mêmes sandales de jonc tressé, la même ceinture de cuir. Inclus le père Arbuès, grand inquisiteur de Saragosse et du royaume d’Aragon.
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Or, pour préserver toute oeuvre des griffes de la barbarie, il ne suffit pas de l'engranger dans une grotte. Il faut en comprendre la portée et le sens, ce qui obligea les chasseurs de livres à tenir une sorte de catalogue raisonné de la pensée humaine. Et c'est ainsi, à force , de génération en génération, que ces mercenaires devinrent bien malgré eux les gardiens de la sagesse.
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Il y a un sapin de Noël à la cantine. Il n'est pas encore décoré. J'aimerais bien rencontrer le père Noël, cette année. J'aurais deux mots à lui dire.
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Très fatigué. Cette soirée était bien trop grisante pour un malade. Une douche froide de bruit et de couleurs qui vous donnent la tourniole. Je les envie, ceux qui respirent à pleins poumons, qui marchent sans effort. Le monde leur appartient. Ils n'ont qu'à tendre la main. Les défilés, les fêtes nationales, les bals troupiers, les balades en forêt. Tout cela m'est interdit, désormais. Et pourtant, j'ai été comme eux. Quand j'étais bien portant, normal. Et puis, d'un coup, j'ai été proscrit, marqué. Par la maladie. Du jour au lendemain. Contaminé. Plus bon à grand-chose. Inutile.
Hitler a raison. Les gens comme moi sont des poids morts, des parasites.
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Stefan s'est raidi de tout le corps. Il s'est tourné vers moi, choqué, incrédule. Il avait reconnu la mélodie dès les premières notes, la ritournelle du vieux, le vieil air yiddish. Les juifs n'étaient plus là, ni à Salzbourg, ni dans sa campagne. On s'en était débarrassé, comme il avait dit. Mais leur musique tonnait maintenant en plein Festspiele, au Mozarteum, tournant les nazis en bourrique. Je me suis levé, me montrant fort exalté par le talent de Schneiderhan, emballé. Alors, petit à petit, rangée par rangée, ils se sont tous mis debout, applaudissant, reprenant le refrain. Dans tout ce vacarme, j'ai murmuré les paroles, tant bien que mal, en yiddish. Comme une prière. Pour demander pardon à ceux qui les avaient chantées jadis, dans les mariages, les fêtes de communion. Pour m'excuser de cette fraude.
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