Citations de Raphaël Jerusalmy (254)
Jérusalem est trop exigeante. Trop sainte. Elle t'accapare l'âme. Je ne m'y suis jamais senti vraiment à l'aise. Tel Aviv est bien plus arrangeante. Elle te rassure. C'est le sanctuaire où les Israéliens eux-mêmes trouvent refuge.
Ça ne t'est jamais arrivé, à toi, de faire abstraction de ce qu'il se passe autour ? D'éprouver ce sentiment de dérision. A propos de tout.
L’infime quantité d’encre dédiée aux opinions et informations en faveur d’Israël équivaut à celle nécessaire pour dessiner la carte de ce pays.
Jérusalem est la quintessence de l’identité juive. Beaucoup ont cherché à en priver ceux qui s’en réclament, croyant que Jérusalem pouvait être conquise. Alors qu’elle doit être méritée.
1. En dehors de la Bible, les premières mentions connues de Jérusalem se trouvent dans des textes égyptiens datant d’autour – 2000. Étymologiquement, ce terme provient de deux racines chaldéennes : yeru (ville ou demeure) et shalem (complétude), ancêtre du shalom hébreu et du salam arabe. Il apparaît 660 fois comme tel dans le Tanach (AncienTestament), à quoi s’ajoutent d’autres dénominations, telles que « cité de David » ou « fille de Sion ». On le retrouve 146 fois dans le Nouveau Testament. Et nulle part dans le Coran, bien que la ville soit considérée comme le troisième lieu saint de l’Islam (après La Mecque et Médine).
De fait, la plus grande concentration de réfugiés au Proche Orient se trouve en Israël. Soit plus de 2 500 000 réfugiés venus de l’ex-URSS, d’Éthiopie, des pays arabes, d’Europe. Aucun de ces réfugiés n’a bénéficié d’aide internationale. Pas plus que de celle de l’ONU ou de la Croix Rouge.
La grande majorité a été rapatriée par l’Agence Juive avec le soutien des Juifs du monde entier. Des opérations sont encore en cours pour porter secours aux Juifs dont la sécurité est menacée (tels ceux d’Iran) ou qui connaissent des difficultés économiques.
Tu t'agrippes à ta douleur. Elle te porte. La main pâle s'abaisse. Les bottes se retirent. Lorsque tu oses enfin te redresser, la lumière des projecteurs t'aveugle. Tu la bois de toute ton âme.
C'est au tour d'un autre d'être examiné. Puis d'un autre. Qui n'est pas jugé apte au travail est exécuté d'une balle. La voix guttural du sergent éructe des ordres, des injures. Tu ne l'écoutes pas.
J'ai horreur du vendredi. Filet de cabillaud et pommes de terre bouillies.
« Aucun homme n’a reçu de la nature le droit de commander les autres. »
Toute parole de consolation, ici, dans le camp, accable au lieu de soulager.Car elle tient du mensonge.
Mais toi tu t’es engagé, volontairement. Tu as commis ce sacrilège. Et tu t’en vantes. Au nom de la poésie, qui plus est. Parce que tu as tout de suite vu, et peut-être auras-tu été le seul, ce que la guerre avait à t’offrir. Une occasion rare. Une chance d’accomplir ce geste. De perpétrer l’acte poétique absolu.
Et maintenant, tu désespères.
— Bien des artistes emploient la luminosité que procure le blanc de la feuille, avait dit Ménassé. Mais celui-ci en retire de la profondeur. Il y puise du mystère.
Il avait doucement reposé le dessin, l'air songeur. Puis il avait ajouté :
— Sur cette esquisse, il tente d'atteindre ton âme par d'adroits coups de mine. Mais dans les blancs qu'il laisse, c'est la sienne qu'il te montre.
Torquemada, qui méprise aussi bien les courtisans de Madrid que les évêques de Rome, voue une haine acerbe aux artistes que ceux-ci protègent. Les images de Dieu qu'il voit sur les fresques des basiliques et des palais l'exaspèrent. Elles puent la vanité, faisant étal de la magnificence de leurs commanditaires plutôt que de celle du Seigneur.
Les cartes marines, elles, n'intéressent pas encore les censeurs. Pourtant, les distances énormes qu'elles recouvrent rendront bientôt Rome minuscule, insignifiante. Les récents autodafés révèlent la panique qui s'empare déjà des curés.
Le parrainage des arts est le signe le plus sûr de la prospérité d'un monarque. Et l'expression manifeste de sa puissance.
Maître Villon ne saurait dire si les temps à venir seront pires ou meilleurs, juste qu'ils manqueront de coins d'ombre où s'abriter du trop-plein de lumière, et par là de poésie. Aucun lendemain enchanteur n'apportera de salut autre que celui qu'il suffit de saisir dès à présent.
François regarde le ciel s'assombrir. La nuit ne tombe pas ici comme à Paris ou en Champagne. Elle s'élève. Elle déborde du gouffre noir de la mer Morte, montant en crue, se répandant lentement sur le sable comme de l'encre sur un buvard. Les étoiles s'allument, une à une, nettes et perçantes. Elles ne tremblotent pas timidement dans quelque brume, éparses parmi les cimes des arbres. Elles s'étendent ici à l'infini, déployées en une immense armada.
Les marins sont réputés pour être d'invétérés conteurs de fables. Ils décrivent des montagnes plus hautes que les nuages, prétendent avoir vu des monstres happer un navire entier d'un seul coup de gueule, affirment avoir visité des plages dorées où de jeunes femmes nues s'offrent aux étrangers sans crainte, les couvrant de fleurs géantes et de caresses amoureuses. Aucun armateur sérieux ne croit en ces fadaises de matelots mal dessoûlés.
- Quel bon vent vous amène en Terre sainte, maître Villon ?
- Des vents contraires. Zéphyrs d’évasion et alizés de fortune.
Mais si tu n'écris plus, dans quel ailleurs iras-tu te réfugier ? Dans quelle absence ?
Cette ingérence des nazis dans le programme du Festspiele est inadmissible. Révoltante. Faire du festival un vulgaire outil de propagande, un amusement troupier, c’est un comble. Prendre Mozart en otage. L’avilir ainsi. N’y a-t-il donc personne pour empêcher un tel outrage ?